Rhodes, le musée archéologique
Le musée est aménagé dans l'ancien hôpital des chevaliers de Saint-Jean.
Sa construction commença en 1440 sous le magistère de Jean Bonpart de Lastic, dont les armoiries, supportées par deux anges, surplombent le portail.
Les malades et les blessés soignés à l'hôpital venaient de toute l'Europe chrétienne.
Les arcades du rez-de-chaussée, donnant sur la place du Musée, s'ouvraient sur des dépôts.
A l'étage se trouvait la grande salle des malades,
Dans la cour d’entrée, un lion couché, tenant dans ses pattes une tête de taureau, nous accueille. Il surmontait une tombe monumentale de la période hellénistique tardive, et fut trouvé dans la nécropole de Rhodes.
Les collections
Les collections du musée archéologique de Rhodes présentent des éléments historiques de l’île,
remontant aux périodes préhistoriques, puis minoenne et mycénienne,
jusqu’aux périodes grecque et romaine.
La pièce la plus importante du musée est la sculpture en marbre du Ier
siècle avant notre ère, l'Aphrodite de Rhodes. La sculpture représente
Aphrodite accroupie, tenant sa chevelure dans ses mains. Elle fut
réalisée par des sculpteurs grecs lors de la période impériale romaine.
Le musée présente un nombre important d’autels funéraires cylindriques.
Celui de Bithys et Eueteria par exemple, avec un décor en relief de
guirlandes avec des raisins, des fleurs, des rubans et des pendentifs,
fut trouvé dans la région de l'Acropole.
Un bas-relief en marbre présente une scène de chasse. Il fut découvert
lors des fouilles de la tetraplyon romaine de la ville de Rhodes. Un
coureur attaque de sa lance un félin. Un deuxième homme tenant une
massue, prêt à l'attaque, est perceptible à droite. Le paysage est
suggéré par les deux arbres et les oiseaux sur une branche. Il date de
la période hellénistique.
Une stèle funéraire surmontée d’un fronton présente plusieurs
personnages, peut-être les membres d’une même famille : deux enfants au
centre, entourés par un couple. Une inscription donne les noms des
membres décédés de la famille. Elle date de la fin de la période
impériale, III ème, IV ème siècle.
Une tête en marbre représentant Hélios, dieu du soleil, date du II ème
siècle avant notre ère. Hélios est le fils du Titan Hypérion et de sa
sœur Théia. Il est le frère de Séléné (Lune) et d'Éos (Aube).
Personnification du Soleil, Hélios est progressivement assimilé à
Apollon, dieu de la musique et des arts. Son rôle principal est celui de
révélateur de tout ce qui se passe sur Terre. Dans l'Odyssée, c'est lui
qui révèle à Héphaïstos les amours coupables d'Arès et Aphrodite. Selon
l'Hymne homérique dédié à Déméter, c'est également lui qui apprend à la
déesse qu'Hadès a enlevé sa fille Perséphone. L'hymne le qualifie
d'observateur divin des Dieux et des hommes, tandis qu'Homère le nomme
celui qui voit et entend toutes choses.
Son culte développe à partir de l'époque hellénistique, principalement
en Égypte où il est assimilé au dieu solaire Rê et où les Ptolémée
encouragent le culte syncrétique d'Hélios-Sérapis. À l'époque romaine,
Hélios devient une divinité universelle sous le nom de Sol, tout en
conservant un fort ancrage égyptien.
En littérature, Hélios est progressivement confondu avec Apollon-Phébus,
dieu de la lumière solaire, de la divination, de la musique et de la
poésie.
Hygie (Valetudo ou Salus). Les Grecs l'honoraient comme une déesse
puissante, chargée de veiller sur la santé des êtres vivants. Non
seulement les hommes, mais tous les animaux étaient l'objet de ses
soins. C'est elle qui suggérait mystérieusement aux uns et aux autres le
choix des aliments nécessaires à leur existence et les remèdes
appropriés à leurs maux. Elle personnifiait en quelque sorte l'instinct
de la vie et, en soutenant les forces des mortels, en prévenant même la
maladie, évitait à son père la peine d'intervenir continuellement afin
d'alléger ou de guérir la douleur.
Asclépios (Esculape, Imothep) est dans l'épopée homérique un héros
thessalien puis, à l'époque classique, le dieu de la médecine. Fils
d'Apollon, il meurt foudroyé par Zeus (Son crime est d'avoir tenté de
ressusciter les morts grâce à du sang de la Gorgone que lui a remis
Athéna : le sang coulé du côté gauche est un poison violent, mais celui
du côté droit est un remède merveilleux), avant d'être placé dans le
ciel sous la forme de la constellation du Serpentaire. Son attribut
principal est le bâton d'Asclépios, autour duquel s'enroule un serpent,
aujourd'hui symbole de la médecine. Ancêtre mythique des Asclépiades,
une dynastie de médecins, dont Hippocrate est le plus illustre membre,
il est invoqué dans son serment aux côtés de son père Apollon et de ses
filles Hygie et Panacée.
Asclépios et ses filles appartiennent à la lignée d'Apollon, dieu de
l'intelligence rationnelle, qui préfigure déjà la science telle qu'on la
concevra plus tard en Occident. Ces statues les représentant ont le mérite d'être rares.....
Dionysos (Bacchus, Liber Pater) est le dieu de la vigne, du vin et de
ses excès ainsi que du théâtre et de la tragédie. Il est le fils de Zeus
et de la mortelle Sémélé. Selon les listes, il fait partie ou non des
douze Olympiens, bien qu'il ne vive pas sur le mont Olympe : c'est
essentiellement un dieu errant.
Des représentations mystérieuses de serpents enlacés sur un guerrier,
des mosaïques montrant des êtres de la mythologie,
des dauphins aux lignes pures font partie des trésors
que renferme le musée.