Olympie, historique
"J'ai fait mes premiers pas sur la poussière millénaire sous l'ombre grandiose des ruines sacrées.
J'ai joué dans le stade antique, sur la terre foulée par les dieux et les héros.
J'ai entendu les pierres raconter au vent les mythes et les légendes."
Georges Séféris
Olympie est avant tout un sanctuaire, situé dans le Péloponnèse dans la plaine de l’Élide, entre le mont Kronion et le fleuve Alphée. La région d’Olympie et l’espace du sanctuaire lui-même furent habités dès l’époque protohelladique, aux environs de 3 000 avant notre ère. Les restes d'habitations voûtées aux fondations de pierre furent mis à jour.
Jusqu’au début du IIème millénaire, c’est une divinité féminine de la fécondité, Déméter, qui y fut adorée, avec Rhéa et Cronos, ses géniteurs. Le plus ancien lieu sacré connu fut sans doute l'autel dédié à Cronos, sur le mont Kronion, dans le bois sacré d'oliviers sauvages nommé l'Altis. Plus tard, l'Altis devint un quadrilatère sacré (200 m de long sur 175 m de large) que nul ne pouvait franchir en armes : avant d'y pénétrer, on faisait halte à la fontaine Piera pour un sacrifice et des ablutions rituelles.
La fin de l’époque mycénienne, avec l’invasion dorienne (1 100 avant notre ère), vit Olympie et sa région tomber au pouvoir des Éléens. C’est à ce moment-là que fut consacré le culte de Zeus dans le sanctuaire, qui emprunta son nom au mont Olympe, résidence légendaire des dieux.
C’est là que les dieux olympiens inaugurèrent les jeux : selon une croyance des grecs, Zeus vainquit Cronos à la lutte tandis qu’Apollon l’emportait sur Arès au pugilat et sur Hermès à la course.
Plusieurs légendes se rapportent à l'origine des jeux :
- celle de Pélops de Lydie (dont la tombe se trouve sur le site) qui aurait corrompu l'aurige (conducteur de char) du roi Oenomaos pour pouvoir battre ses chevaux invincibles à la course et ainsi épouser sa fille Hippodamie et régner sur ce qui deviendra le Péloponnèse. Il était fils du roi de Phrygie, Tantale, et de Dioné (fille du Titan Atlas, nourrice immortelle du jeune Dionysos), et petit fils de Zeus. Il fonda la dynastie des Pélopides, plus connue sous le nom d’Atrides.
- le mythe d'Hercule, qui après avoir nettoyé les écuries d'Augias en détournant le fleuve Alphée, aurait fait bâtir une enceinte sacrée et restauré des concours d'athlétisme et de gymnastique en l'honneur d'Oenomaos. Il fixa l’emplacement et les dimensions du premier stade, instaura la course comme premier concours et couronna le vainqueur d’un rameau de l’olivier sauvage qu’il avait lui-même planté à Olympie après l’avoir apporté des pays hyperboréens, lieu de résidence d’Apollon.
Du VIIIème siècle à la fin de l’époque romaine, le sanctuaire boisé d’Olympie vit s’organiser le complexe d’installations sportives et de lieux de culte le plus significatif du monde antique. Les premiers jeux olympiques débutèrent en 776 avant notre ère, sur l'initiative d'Iphitos, roi d'Élide.
Très vite, le sanctuaire d’Olympie fut reconnu dans toute la Grèce comme le centre des jeux sacrés par excellence, toute la région de l’Élide fut proclamée région sacrée de Zeus, inviolable.
Pour permettre aux athlètes et aux visiteurs qui se rendaient au sanctuaire de se déplacer sans danger, et aux jeux de se dérouler sans interruption, une trêve sacrée était proclamée, qui mettait fin pour un mois aux hostilités entre les cités-états grecques. Une légende raconte que les milans, très carnassiers, qui avaient pour habitude d'attaquer les restes des offrandes, respectaient la trêve.
En 393, l'empereur de Byzance Théodose Ier, sous l'influence d'Ambroise, évêque de Milan, ordonna l'abandon des rites et des lieux de culte païens. L'édit signa probablement la fin des jeux olympiques, même si aucun document ne permet de connaître la date des derniers jeux avec certitude. Il est possible que la fin des Jeux ne date pas de Théodose Ier, mais de Théodose II qui, en 426, entérina leur abolition et ordonna la destruction complète des temples du sanctuaire. En 561, un tremblement de terre provoqua la ruine définitive du site.
http://www.cosmovisions.com/monuOlympie.htm
http://fr.wikipedia.org/wiki/Olympie
http://fr.wikipedia.org/wiki/Jeux_olympiques_antiques
http://www.musagora.education.fr/jeux/jeuxfr/presentation.htm
http://www.amb-grece.fr/olympisme/site.htm
Voir la carte ici.
Olympie, les rituels
Le culte exigeait un grand nombre de prêtres. Chaque temple en avait un ou plusieurs et tout un personnel. Au sommet étaient les trois grands prêtres ou théocoles, et leurs assistants, les trois spondophores, gardiens des traités et du droit olympique, qui allaient de ville en ville convoquer les cités helléniques à assister aux jeux. Ensuite venaient les devins qui dirigeaient l'oracle. Ils jouirent en Grèce d'une immense autorité pendant mille ans. Cités, rois, chefs d'armée en appelaient auprès d'eux et les retenaient à prix d'or. Un devin assistait à chaque sacrifice offert à Olympie. L'oracle d'Olympie était en relations suivies avec celui de Delphes.
Tous se recrutaient dans trois familles d'Elide : les Iamides, les Klytiades, les Telliades. Le culte lui-même était très compliqué et tous les détails en étaient révus et réglés avec un soin minutieux. Outre les sacrifices des pèlerins, d'autres, en nombre considérable, étaient obligatoires; il y avait des cérémonies quinquennales, annuelles, mensuelles, quotidiennes. Les deux plus grandes fêtes étaient celles de Zeus et de Héra, qui revenaient tous les cinq ans et dont l'une était la fête des hommes, l'autre la fête des femmes.
Le rituel de la flamme
L’origine divine du feu en fait un élément sacré et les Grecs faisaient brûler un feu en permanence devant les principaux temples. La pureté de ce feu était garantie par la technique d’allumage : la flamme était obtenue par les rayons du soleil.
Captés au centre d’un récipient appelé skaphia, l’ancêtre du miroir parabolique utilisé aujourd’hui pour l’allumage de la flamme olympique, les rayons provoquent une chaleur intense qui permet l’obtention d’une flamme.
Au sanctuaire d’Olympie, une flamme brûlait en permanence sur l’autel de la déesse Hestia situé dans le Prytanée (bâtiment utilisé pour les grands banquets offerts aux athlètes à la fin des Jeux). Obtenu également par la chaleur des rayons solaires, ce feu servait à allumer les autres feux du sanctuaire. De tels feux étaient allumés sur les autels de Zeus et d’Héra, situés devant leur temple. En l’honneur des dieux, des sacrifices d’animaux avaient lieu au même endroit. Aujourd’hui il ne reste plus aucune trace des autels, mais la cérémonie actuelle d’allumage de la flamme olympique devant le temple d’Héra rappelle ces faits.
Les jeux étaient toujours rattachés à un culte et la célébration de la fête olympique était d'abord une cérémonie religieuse : on partait du temple et l'on revenait vers le temple pour consacrer sa couronne, on accomplissait des sacrifices qui aboutissaient à des banquets qui avaient eux aussi, toujours, un caractère religieux.
Les Éléens accomplissaient régulièrement des rites en l'honneur de Pélops, Héra et Zeus, soit à l'extérieur sur les autels de Zeus ou d'Héra, soit à l'intérieur du prytanée. Les offrandes habituelles prenaient la forme de libations (vin versé sur l'autel), de dépôt de rameaux d'olivier (plante de Zeus), et de galettes et les prières étaient chantées.
Les Grecs affirmèrent pendant longtemps dans les épreuves olympiques un idéal "aristocratique" de la pratique sportive : la victoire tant espérée dans le concours n'était pas le seul but de l'épreuve, et cette victoire n'avait pas de sens si elle n'était pas obtenue selon des règles très précises, règles d'hygiène d'abord, mais aussi règles morales.
De plus, les jeux exprimaient le goût des Grecs pour le Beau. Les jeux exaltaient la beauté des corps, liée nécessairement pour les anciens à la beauté morale, la beauté des gestes, et, au delà, un goût pour tout ce qu'il y a de beau, puisque les jeux gymniques étaient toujours accompagnés d'autres concours, musicaux et littéraires. Il pouvait s'agir de chant choral, ou de musique instrumentale, et de nombreux écrivains vinrent aux jeux faire connaître leur œuvre. Le plus célèbre fut sans doute Hérodote.
Nos connaissances des rites accomplis à Olympie sont dues essentiellement à Pausanias, qui écrivit au IIème siècle.
Olympie, le plan
1. Propylée nord-est
2. Prytanée
3. Philippéion
4. Héraion
5. Pélopéion
6. Nymphée d'Hérode Atticus
7. Métrôon
8. Zanes (figures de Jupiter)
9. Crypte (passage voûté vers le stade)
10. Stade
11. Stoa d'Écho
12. Monument de Ptolémée II et Arsinoé
13. Stoa d'Hestia
14. Bâtiment hellénistique
15. Temple de Zeus
16. Autel de Zeus
17. Ex-voto des Achéens
18. Ex-voto de Mikythos
19. Victoire de Paionios
20. Gymnase
21. Palestre
22. Théokoléon
23. Hérôon
24. Atelier de Phidias et basilique paléochrétienne
25. Thermes du Kladéos
26. Bains grecs
27 et 28. Hôtelleries
29. Léonidaion
30. Thermes sud
31. Bouleutérion
32. Stoa sud
33. Villa de Néron.
Le site d'Olympie est avant tout un sanctuaire. Un sanctuaire est placé dans un endroit particulier. Très souvent il est lié à un "bois sacré", l'alsos, Altis à Olympie. Il est délimité comme un espace que l'on doit préserver de toute souillure.
"Un sanctuaire est un téménos, c'est à dire un espace coupé du reste du territoire de la cité parce qu'il est consacré à une divinité." A ce titre, on remarque que le téménos d'Olympie dépasse le simple territoire de l'Altis.
Le sanctuaire lui-même, isolé par un mur, avait trois entrées principales: deux à l'ouest et une au sud, et quatre entrées pour les pèlerins.
L'enceinte sacrée
A l'intérieur de la clôture se trouvaient les temples et les bâtiments directement liés au culte :
Le temple d'Héra
L'Héraîon, édifié vers 650 avant notre ère, est le plus ancien des grands temples grecs, probablement le premier édifice dorique connu.
Consacré à Héra, ce temple périptère de 64 m de long et 28 m de large, possédait 6 colonnes en façade et 16 sur les longs côtés.
Elles étaient à l'origine toutes en chêne et furent progressivement remplacées par des colonnes de pierre.
Il abritait la table sur laquelle on plaçait les couronnes préparées pour les vainqueurs des jeux.
L'autel d'Héra se trouvait à l'est du temple. C’est dans la cella de ce temple qu’a été découverte, en 1877, la fameuse statue de l’Hermès de Praxitèle portant Dionysos enfant.
Le temple de Zeus
Ce temple périptère de Zeus Olympien fut construit entre 470 et 456 avant notre ère par l’architecte éléen Libon, grâce au butin fait par les Éléens dans leurs guerres contre Pisa et la Triphylie. De style dorique, il mesurait 64,12 m de long, et 27,68 m de large.
Il possédait six colonnes en façade, treize sur les longs côtés, et un plan tripartite parfaitement classique. Le bâtiment, accessible à l'est par une rampe, était en calcaire coquillier local et recouvert de stuc blanc, hormis les métopes, les frontons et les sculptures, en marbre. Dans chaque fronton se logeait un ensemble de statues en marbre d'une exceptionnelle qualité qui sont en grande partie conservées.
Il subit plusieurs catastrophes, notamment un incendie vers 426, et un tremblement de terre un siècle plus tard, qui le détruisit. L'ensemble du site a été retrouvé enfoui sous une couche d'alluvions de plusieurs mètres d'épaisseur.
Il devait sa renommée à la statue chryséléphantine de Zeus qui siégeait à l’intérieur, sur un trône, situé au fond de la nef centrale de la cella. Haute de 12 mètres, elle était l’une sept merveilles du monde, et fut réalisée en huit ans (entre 440 et 430) par le grand sculpteur Phidias (il avait réalisé la statue d'Athéna qui ornait l'Acropole d'Athènes). Zeus tenait dans sa main droite la déesse de la Victoire, Niké, et dans sa main gauche un sceptre surmonté d'un aigle.
Le corps était fait d'ivoire, les cheveux, la barbe, les sandales, et la draperie, en or. Le trône était d'ébène et d'ivoire, incrusté de pierres précieuses. Par vénération pour le sculpteur, l'atelier fut conservé jusqu'au Vème siècle. A cette époque, la statue fut enlevée du temple pour rejoindre, à Constantinople, la prodigieuse collection de Lausos, chambellan de Théodose II. Elle disparaitra dans un incendie en 461.
A côté de ce temple figurait l'autel de Zeus, lieu où les offrandes en l'honneur de ce dieu étaient déposées.
Le prytanée
Le prytanée des Éléens, résidence des magistrats, fut construit en plusieurs étapes à partir du VIème siècle avant notre ère. En son centre se dressait l’autel de la déesse Hestia, où brûlait un feu perpétuel, et dans la cour à colonnade située à l’ouest, s’ouvraient des salles réservées aux officiels.
Il renfermait l'hestiatorion où était célébré le banquet offert aux vainqueurs des Jeux.
Le pélopéion
C’était un monument bâti en l'honneur de Pélops. Il consistait en un autel ceint d'un mur pentagonal doté d'une entrée monumentale. Le monument connut de très nombreuses transformations entre le VIème siècle et le IVème siècle avant notre ère
Le mètrôon
Bâti au IVème siècle avant notre ère au pied de la terrasse des trésors, ce temple dorique périptère (6 x 11 colonnes, 10,62 mètres x 20,67 mètres) fut consacré à une Mâter, Athéna, Gaïa ou Rhéa-Cybèle avant d'être affecté, plus tard, au culte de Rome et d'Auguste. L'architrave était sans doute décorée en bronze. L'intérieur présentait les trois divisions ordinaires. A l'époque romaine, on y plaça des statues d'empereurs.
Le nymphée d'Hérode Atticus
Le nymphaïon, fontaine monumentale, fut offert en 160 avant notre ère par Hérode et sa femme Regilla au sanctuaire. L’eau était récupérée à 4km du site par un aqueduc canalisant une source abondante.
De forme semi-circulaire, il comportait des niches décorées de statues d’Hérode Atticus, des empereurs Antonin le Pieux, Hadrien, Marc-Aurèle et de membres de leurs familles.
Les édifices votifs, les trésors
Sur une terrasse en pierre située au nord, au pied du mont Kronion, s'alignait une rangée de 12 petits édifices votifs en forme de temple consacrés à Zeus par des états-cités ou de riches fidèles.
Ils sont désignés traditionnellement sous le nom de Trésors. Les ruines des trésors qui ont été mises au jour ont révélé une façade de style dorique. Tous offraient d'incroyables richesses artistiques et chacun présentait quelque caractère original, tous étaient pleins d'armes curieuses et antiques, offertes en ex-voto.
Les Zanes
Il y avait au pied de la terrasse des trésors 16 statues de Jupiter en bronze, les Zanes (forme plurielle du nom Zeus), qui avaient été sculptées grâce au produit des amendes infligées par les juges des Olympiades aux athlètes non respectueux des règlements en vigueur. Les bases nous ont livré de curieuses inscriptions en vers dont quelques-unes indiquent le motif de l'amende. Leur positionnement, le long de la voie menant au stade, était une forme d’avertissement aux compétiteurs.
La stoa d’Echo
Stoa est le terme grec désignant un portique, c'est-à-dire un bâtiment, ou la partie d'un bâtiment couvert, fermé à l'arrière par un mur plein, et ouvert en façade par une colonnade.
C'est un lieu de rencontre, destiné à protéger diverses activités des intempéries. La stoa fut aussi appelée heptachêos en raison du son se répétant 7 fois en echo à l’intérieur.
Les premiers philosophes stoïciens grecs se réunissaient dans une stoa, d'où l'étymologie de stoïcisme.
Le philippéion
Cet édifice circulaire en marbre, entouré de colonnes ioniques et couvert d’un toit conique qui se terminait par un grand acrotère à palmette (lanterne percée de fenêtres), fut érigé sur l'ordre de Philippe II de Macédoine après sa victoire à la bataille de Chéronée (338 avant notre ère).
Ce bâtiment rond abritait les statues chryséléphantines, œuvres de Léocharès) de Philippe, de son épouse Olympias, de son père Amyntas III, de sa mère Eurydice et de son fils Alexandre le grand.
Le mur de l'Altis fut redessiné de sorte que le philippeion soit intégré dans les limites du site sacré, ce qui souligne l'évidence, pour les Macédoniens, d'appartenir au monde grec. La restauration partielle du temple fut finie en 2005.
Olympie, les bâtiments civils
Les bâtiments auxiliaires, chambres des prêtres, les bains, les chambres, les salles d'entrainement, etc, étaient situés à l'extérieur du complexe :
Le théokoléon
La résidence des prêtres (theokoles) était de forme rectangulaire.
Elle hébergeait également les manteis (ceux qui donnaient les réponses oraculaires), les spondophoroï (citoyens éléens qui annonçaient la trêve et le début des Jeux), les exégètes (ceux qui expliquaient aux visiteurs étrangers les rituels des Jeux) , les aulètes (ceux qui jouaient de la flûte durant les sacrifices).
Le stade d'Olympie
Le stade, creusé sur la pente du Kronion, avait une entrée réservée aux cortèges officiels, à l'angle est de l'Agora.
On avait fait de ce passage un tunnel long de 32 m (appelé crypte) quand, à l'époque macédonienne, on avait exhaussé les talus, pour permettre à un plus grand nombre de spectateurs d'y prendre place.
Ces talus n'étaient que des pentes ou des gradins gazonnés. La piste était limitée par une bordure en calcaire blanc, où de distance en distance des trous permettaient de ficher des poteaux. Entre les poteaux se plaçaient les coureurs.
A une des extrémités de tenait une tribune pour les Hellanodices (hellanodikai, juges, ou agonothetai, organisateurs des jeux : leur devoir sacré était de veiller aux normes et à l'héritage des jeux et de maintenir le respect de ses règles),
et près d'un autel s'asseyait la prêtresse de Déméter Chamyné, seule femme admise aux jeux.
Avec le développement des jeux et l'augmentation du nombre de pèlerins, il devint nécessaire de créer un véritable stade, avec une surface allongée suffisamment plane pour que les athlètes puissent s'y produire. On désigne le premier stade par « stade I », qui fut réalisé vers 560 avant notre ère. Encore très rudimentaire, on avait mis à profit le relief naturel offert par le terrain : les spectateurs se servaient du talus pour s'asseoir.
Son orientation était est-ouest. Il fut remplacé à la fin du VIème siècle par le « stade II », dont la pente méridionale réservée au public atteint 3 mètres. Ce que l'on voit aujourd'hui sont les restes du « stade III » déplacé de 12m vers le nord et de 75m vers l'est par rapport au précédent. Il se trouve ainsi placé hors de l'enceinte sacrée. Cette légère délocalisation pourrait être, outre un besoin de plus de place, celui d'une laïcisation des jeux.
La piste du stade était un rectangle de 212m sur une largeur variable de 28,60m aux extrémités à 30,70m au milieu. Elle était couverte d'un mélange de terre et de sable, et limitée à l'est et à l'ouest par deux longues bordures de calcaire blanc de 45cm de large, lignes d'arrivée (terma) et de départ (valvis) des coureurs. La distance entre les deux correspond aux six cents pieds de la course simple, c'est-à-dire 192,24m (soit, d'après la légende, six cents fois la longueur du pied d'Héraclès). Il existait plusieurs épreuves : la première consistait à faire un tour de piste (le dromos), la seconde deux (le diaulos) et la troisième 7,14 ou 24 tours (le dolichos). La piste était entourée d'une rigole de pierre ponctuée régulièrement de bassins qui, alimentés par des sources, fournissaient une eau fraîche aux athlètes et aux spectateurs.
Après l'aménagement des remblais autour de la piste, les spectateurs pouvaient se rassembler jusqu'à 50 000, mais ils ne bénéficièrent jamais, à Olympie, de véritables gradins. Au sud du stade se trouvait l’hippodrome, qui atteignait une longueur totale de quatre stades (soit environ 780 mètres); il n'a malheureusement guère laissé de traces car il a été emporté par les crues du fleuve Alphée.
Je me suis retrouvée seule au milieu du stade. J’ai laissé aller mon ressenti. Une énergie très forte m’a enveloppée, puissante, et émotionnellement dérangeante. J’ai pleuré, submergée par l’égrégore du lieu.
La palestre
C’est ici que les maîtres de gymnastique (paidotribaï) entraînaient les garçons à l'athlétisme et à la lutte. La palestre, construite au IIIème siècle avant notre ère, était un bâtiment à peu près carré (66,35 x 66,75 mètres), au sol recouvert de sable.
Autour d'une cour péristyle, cernée de colonnades doriques, les portiques étaient organisés en petites pièces où les athlètes se préparaient et s'entretenaient avec leur entraîneur.
Le gymnase
Au nord, la palestre était reliée au Gymnase, (environ 120x 220 mètres) espace découvert entouré de portiques sur ses quatre côtés. C’est là que se faisaient les entraînements sur piste (dont le javelot, le disque et la course), quand le temps le permettait. Il fut aménagé au IIème siècle avant notre ère, mais la porte monumentale, propylée aux colonnes corinthiennes, qui le réunit à la palestre, remonte plutôt à la fin de ce siècle.
Le bouleutérion
De plan rectangulaire, siège du sénat olympique (autorité supérieure des Jeux), il était destiné à l’assemblée du peuple. C’est également à cet endroit que les concurrents venaient prêter serment, avant les Jeux, de respecter les règlements en vigueur, sous peine de devoir verser une amende. Il servait également d'Hôtel de Ville, c'est là qu’étaient conservées les archives.
L’atelier de Phidias
C’est dans cet atelier que fut sculptée la statue chryséléphantine de Zeus.
Les murs étaient à l'origine en brique crue posée sur un lit de pierre. À l'époque paléochrétienne, au Vème siècle, une église byzantine fut dressée sur le même emplacement.
L'ancienne porte monumentale de l'atelier fut alors convertie en abside.
Le léonidaion
Ce grand bâtiment à l'extérieur de l’Altis (au loin sur la photo), au sud-ouest, divisé en chambres et appartements, agrémenté de jardins et de fontaines, était un logis de luxe. Il fut construit en 330 avant notre ère par un architecte et mécène, Léonidas de Naxos.
Il servait d'hôtellerie pour les hôtes de marque et les athlètes. Son nom lui vient de son donateur et architecte Léonidas de Naxos. Monument à peu près carré (80,20 x 73,50 mètres) entouré d'une colonnade ionique, il sera quelque peu retouché plus tard pour servir de résidence aux dignitaires romains.
La villa de Néron
Située sur l’emplacement de l’ancien temple d’Hestia, cette villa luxueuse, à cour péristyle, fut construite en hâte pour l’empereur Néron qui participa aux Jeux en 65 (, organisa un concours de poésie).
Elle comportait beaucoup de pièces, de jardins, de bains. Les mosaïques ont été préservées.
La victoire de Paionios
La statue est en marbre de Paros sculpté d'un seul bloc. Haute de 2,115 mètres (sa hauteur originelle était de 3 mètres environ), elle représente la déesse de la Victoire Niké qui va se poser, la pointe du pied gauche posée sur le sol. Les deux bras sont largement ouverts. Elle est habillée d'un chiton plaqué contre le corps par le vent, et d'un manteau largement déployé derrière elle. La tête et la draperie sont abîmées et les deux avant-bras manquent ; il reste cependant un fragment de la main droite.
Une inscription sur la base triangulaire permet d'identifier le sculpteur, Paionios :
« Offrande à Zeus Olympien des Messéniens et des Naupactiens, la dîme (du butin pris) sur les ennemis. Œuvre de Paionios de Mendè qui remporta le prix en réalisant les acrotères du temple. »
La statue est également mentionnée par Pausanias, qui en fait une offrande des Messéniens de Naupacte suite à leur victoire contre les Acarnaniens et la tribu des Œniades en 428 avant notre ère.