Olympie, les bâtiments civils
Les bâtiments auxiliaires, chambres des prêtres, les bains, les chambres, les salles d'entrainement, etc, étaient situés à l'extérieur du complexe :
Le théokoléon
La résidence des prêtres (theokoles) était de forme rectangulaire.
Elle hébergeait également les manteis (ceux qui donnaient les réponses oraculaires), les spondophoroï (citoyens éléens qui annonçaient la trêve et le début des Jeux), les exégètes (ceux qui expliquaient aux visiteurs étrangers les rituels des Jeux) , les aulètes (ceux qui jouaient de la flûte durant les sacrifices).
Le stade d'Olympie
Le stade, creusé sur la pente du Kronion, avait une entrée réservée aux cortèges officiels, à l'angle est de l'Agora.
On avait fait de ce passage un tunnel long de 32 m (appelé crypte) quand, à l'époque macédonienne, on avait exhaussé les talus, pour permettre à un plus grand nombre de spectateurs d'y prendre place.
Ces talus n'étaient que des pentes ou des gradins gazonnés. La piste était limitée par une bordure en calcaire blanc, où de distance en distance des trous permettaient de ficher des poteaux. Entre les poteaux se plaçaient les coureurs.
A une des extrémités de tenait une tribune pour les Hellanodices (hellanodikai, juges, ou agonothetai, organisateurs des jeux : leur devoir sacré était de veiller aux normes et à l'héritage des jeux et de maintenir le respect de ses règles),
et près d'un autel s'asseyait la prêtresse de Déméter Chamyné, seule femme admise aux jeux.
Avec le développement des jeux et l'augmentation du nombre de pèlerins, il devint nécessaire de créer un véritable stade, avec une surface allongée suffisamment plane pour que les athlètes puissent s'y produire. On désigne le premier stade par « stade I », qui fut réalisé vers 560 avant notre ère. Encore très rudimentaire, on avait mis à profit le relief naturel offert par le terrain : les spectateurs se servaient du talus pour s'asseoir.
Son orientation était est-ouest. Il fut remplacé à la fin du VIème siècle par le « stade II », dont la pente méridionale réservée au public atteint 3 mètres. Ce que l'on voit aujourd'hui sont les restes du « stade III » déplacé de 12m vers le nord et de 75m vers l'est par rapport au précédent. Il se trouve ainsi placé hors de l'enceinte sacrée. Cette légère délocalisation pourrait être, outre un besoin de plus de place, celui d'une laïcisation des jeux.
La piste du stade était un rectangle de 212m sur une largeur variable de 28,60m aux extrémités à 30,70m au milieu. Elle était couverte d'un mélange de terre et de sable, et limitée à l'est et à l'ouest par deux longues bordures de calcaire blanc de 45cm de large, lignes d'arrivée (terma) et de départ (valvis) des coureurs. La distance entre les deux correspond aux six cents pieds de la course simple, c'est-à-dire 192,24m (soit, d'après la légende, six cents fois la longueur du pied d'Héraclès). Il existait plusieurs épreuves : la première consistait à faire un tour de piste (le dromos), la seconde deux (le diaulos) et la troisième 7,14 ou 24 tours (le dolichos). La piste était entourée d'une rigole de pierre ponctuée régulièrement de bassins qui, alimentés par des sources, fournissaient une eau fraîche aux athlètes et aux spectateurs.
Après l'aménagement des remblais autour de la piste, les spectateurs pouvaient se rassembler jusqu'à 50 000, mais ils ne bénéficièrent jamais, à Olympie, de véritables gradins. Au sud du stade se trouvait l’hippodrome, qui atteignait une longueur totale de quatre stades (soit environ 780 mètres); il n'a malheureusement guère laissé de traces car il a été emporté par les crues du fleuve Alphée.
Je me suis retrouvée seule au milieu du stade. J’ai laissé aller mon ressenti. Une énergie très forte m’a enveloppée, puissante, et émotionnellement dérangeante. J’ai pleuré, submergée par l’égrégore du lieu.
La palestre
C’est ici que les maîtres de gymnastique (paidotribaï) entraînaient les garçons à l'athlétisme et à la lutte. La palestre, construite au IIIème siècle avant notre ère, était un bâtiment à peu près carré (66,35 x 66,75 mètres), au sol recouvert de sable.
Autour d'une cour péristyle, cernée de colonnades doriques, les portiques étaient organisés en petites pièces où les athlètes se préparaient et s'entretenaient avec leur entraîneur.
Le gymnase
Au nord, la palestre était reliée au Gymnase, (environ 120x 220 mètres) espace découvert entouré de portiques sur ses quatre côtés. C’est là que se faisaient les entraînements sur piste (dont le javelot, le disque et la course), quand le temps le permettait. Il fut aménagé au IIème siècle avant notre ère, mais la porte monumentale, propylée aux colonnes corinthiennes, qui le réunit à la palestre, remonte plutôt à la fin de ce siècle.
Le bouleutérion
De plan rectangulaire, siège du sénat olympique (autorité supérieure des Jeux), il était destiné à l’assemblée du peuple. C’est également à cet endroit que les concurrents venaient prêter serment, avant les Jeux, de respecter les règlements en vigueur, sous peine de devoir verser une amende. Il servait également d'Hôtel de Ville, c'est là qu’étaient conservées les archives.
L’atelier de Phidias
C’est dans cet atelier que fut sculptée la statue chryséléphantine de Zeus.
Les murs étaient à l'origine en brique crue posée sur un lit de pierre. À l'époque paléochrétienne, au Vème siècle, une église byzantine fut dressée sur le même emplacement.
L'ancienne porte monumentale de l'atelier fut alors convertie en abside.
Le léonidaion
Ce grand bâtiment à l'extérieur de l’Altis (au loin sur la photo), au sud-ouest, divisé en chambres et appartements, agrémenté de jardins et de fontaines, était un logis de luxe. Il fut construit en 330 avant notre ère par un architecte et mécène, Léonidas de Naxos.
Il servait d'hôtellerie pour les hôtes de marque et les athlètes. Son nom lui vient de son donateur et architecte Léonidas de Naxos. Monument à peu près carré (80,20 x 73,50 mètres) entouré d'une colonnade ionique, il sera quelque peu retouché plus tard pour servir de résidence aux dignitaires romains.
La villa de Néron
Située sur l’emplacement de l’ancien temple d’Hestia, cette villa luxueuse, à cour péristyle, fut construite en hâte pour l’empereur Néron qui participa aux Jeux en 65 (, organisa un concours de poésie).
Elle comportait beaucoup de pièces, de jardins, de bains. Les mosaïques ont été préservées.
La victoire de Paionios
La statue est en marbre de Paros sculpté d'un seul bloc. Haute de 2,115 mètres (sa hauteur originelle était de 3 mètres environ), elle représente la déesse de la Victoire Niké qui va se poser, la pointe du pied gauche posée sur le sol. Les deux bras sont largement ouverts. Elle est habillée d'un chiton plaqué contre le corps par le vent, et d'un manteau largement déployé derrière elle. La tête et la draperie sont abîmées et les deux avant-bras manquent ; il reste cependant un fragment de la main droite.
Une inscription sur la base triangulaire permet d'identifier le sculpteur, Paionios :
« Offrande à Zeus Olympien des Messéniens et des Naupactiens, la dîme (du butin pris) sur les ennemis. Œuvre de Paionios de Mendè qui remporta le prix en réalisant les acrotères du temple. »
La statue est également mentionnée par Pausanias, qui en fait une offrande des Messéniens de Naupacte suite à leur victoire contre les Acarnaniens et la tribu des Œniades en 428 avant notre ère.