26 mai 2008

L'ermitage de Galamus, historique

Galamus_R__3_aL'Agly, la rivière des aigles, a tranché dans les roches calcaires des gorges, uniques par leur profondeur et leur étroitesse, qui furent pendant des millénaires un bout de monde, un désert au sens religieux du terme. La rivière est alimentée par de nombreuses sources et résurgences parfois chaudes (27°C) que l'on trouve tout le long des gorges.
http://fr.youtube.com/watch?v=KCi1rDqQDv8







Historique

Ermitage_de_Galamus__4_aHabitées sans doute depuis des centaines de siècles, les grottes naturelles s'ouvrant dans les entrailles de la paroi devinrent un refuge pour les ermites qui, depuis le VIIème siècle, y construisirent leurs modestes cellules, vécurent dans la prière et l'abstinence et moururent ici.
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Galamus_baIls placèrent le site sous la protection d'Antoine, leur saint patron, patriarche des moines du désert. Les premiers documents écrits concernant l'ermitage datent du XVème siècle. En 1482, les chanoines du chapitre de Saint-Paul-de-Fenouillet donnèrent Galamus aux franciscains, "pour y entretenir la dévotion". Mais rapidement les deux communautés religieuses furent en désaccord et les procès, jugés au parlement de Toulouse, succédèrent aux procès.
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Ermitage_de_Galamus__14_aEn 1560, les religieux de saint François abandonnèrent l'ermitage qui redevint propriété du chapitre. Jusqu'à la révolution française des ermites gardiens continuèrent à y vivre, Galamus étant pour les habitants de Saint-Paul-en-Fenouillet un lieu sacré où l'on se rendait souvent en solennelle procession pour invoquer la protection de saint Antoine. Témoin celle qui fut organisée en 1782 lors de la grande épidémie de suette (sorte de gangrène ) qui tua 14 personnes en 4 jours mais s'arrêta après cette manifestation de foi.










Galamus_aaEn 1791, comme tous les biens appartenant à l'église, l'ermitage fut vendu aux enchères. Mais son acquéreur, Pierre Baudet, ermite lui-même, ne fit que protéger ce bien qu'il rendit en 1807 à la fabrique de l'église de Saint-Paul, association qui gérait les biens paroissiaux.
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Galamus_caCe n'est qu'en 1843 que l'ermitage retrouve la tradition franciscaine avec l'arrivée du Père Joseph Chiron appelé "Père Marie".
Le XIXème siècle fut celui de la modernité. La municipalité de Saint-Paul avait défendu depuis longtemps le projet d'une route reliant les Pyrénées Orientales à l'Aude, et qui passerait par les gorges de Galamus. Celle-ci fut percée, non sans mal, et achevée en 1892. Cet exploit technique fut chanté par le poète local Léonce Rives et son quatrain en occitant, gravé dans la roche, au-dessus du tunnel, marque l'entrée des gorges.

   










Ermitage_de_Galamus__96_a « Dins aquel roc pelat que trauco la sabino
    Oun l'aglo dins soun bol gausabo soul beni
    Penjat per un courdel ambe la barromino
    L'home coumo l'ausel a troubat un cami »

    « Dans ce roc pelé que troue la sabine
    Où l'aigle dans son vol osait seul venir
    Pendu par une corde avec la barre à mine
    L'homme comme l'oiseau a trouvé un chemin »

L'ermitage est aujourd'hui propriété du bureau de bienfaisance de Saint-Paul, (action sociale), et une exposition permanente retraçant l'historique de ce site va y être ouverte.

Anciennes photos tirées du site :

http://jeantosti.com/galamus/galamus.html

 

Texte sur Galamus écrit en 1995 pour la mairie de Saint-Paul de Fenouillet par Guy Normand

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L'ermitage de Galamus

Ermitage_de_Galamus__2_aJusqu'au début du siècle, soit pendant 100 ans, Galamus fut un sanctuaire respecté, où de nombreux pèlerins venaient partager un instant de vie de ces saints hommes. Ils arrivaient à l'ermitage par le petit sentier qui serpente dans la forêt. Celui-ci, transformé en 1843 en chemin de croix, voyait se dérouler tous les ans des processions à l'occasion desquelles de profanes et joyeux repas champêtres se mêlaient au sacré du rite.













Ermitage_de_Galamus__101_aCe chemin fut ouvert dans le lit d'un ruisseau, le Rec de la Coume Daniel, à la fin des années 20. Il fut terminé en 1929 grâce au syndicat d'initiative qui s'occupait alors du site. Malheureusement, l'innondation catastrophique d'octobre 1940 détruisit complètement toutes les parties de cet ouvrage. Il fallut attendre 1945 pour que les escaliers et le pont soient reconstruits, le tunnel dégagé de toutes les roches qui s'y étaient accumulées.













Ermitage_de_Galamus__1_aCertains ne se sentent pas à l'aise en ce lieu : "L'ermitage de Saint-Antoine-de-Galamus est construit dans un lieu désert, sauvage ; son aspect inspire un vague sentiment de tristesse : encaissé entre deux hautes montagnes, taillées à pic, au fond d'une gorge étroite et sombre.
Parvenu à l'ermitage par un sentier, ayant, d'un côté, un précipice dont l'oeil ne sonde la profondeur qu'avec effroi, et, de l'autre, la roche abrupte et nue, on est tellement à l'étroit dans ce sanctuaire mystérieux, qu'il semble qu'on y manque d'air et de lumière : on y a froid... La chapelle est creusée dans les flancs du granit ; l'eau qui suinte de ses parois vous fait éprouver un malaise indéfinissable.
" (Joseph Sirven)
d'autres, comme moi, prennent de la vitesse afin d'arriver le plus vite possible, attiré par un indéfinissable sentiment d'appel. Exaltation, joie, admiration, respect et enthousiasme furent mes compagnons pendant la descente.





Galamus_R__13_aDe nombreux genévriers de Phénicie agés de plus de cinq cent ans s'accrochent aux rochers surplombant les escaliers descendant sur la cour intérieure.








Ermitage_de_Galamus__95_aDans un petit renfoncement de la paroi rocheuse, la très modeste tombe de Pierre Verdier, ermite mort pendant le rude hiver 1870. Ce religieux la creusa lui-même, choisissant de demeurer pour l'éternité dans ce lieu.
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Ermitage_de_Galamus__12_aDès la première grotte, on devine comment le sacré et le profane se mêlent : dans une vasque naturelle qui recueille les eaux de ruissellement, on peut voir les piecettes, témoins de voeux dont on ne sait s'ils furent exaucés. cette première grotte serait dédiée à Marie-Madeleine. Il est vrai que l'on retrouve ici un peu de l'atmosphère de la sainte-Baume.







Galamus_R__9_a"Cette partie des cavités de Galamus devait avoir une extension considérable sous la forme d’une galerie dont l’accès comblé est aujourd’hui introuvable. Effectivement, en 1597, Albert Fonçay Map (archives Louis P. Poincet) s’aventure dans ce boyau circulaire en compagnie d’un religieux du nom de Marie-Bernard Brauge. On ne saura jamais ce qu’il advint de ce dernier… car seul Albert Fonçay Map fut retrouvé 3 jours plus tard par des journaliers ! Couvert de blessures, il ne se souvient de rien. Sortant parfois d’une léthargie agitée il profère des propos incohérents. Il décède 3 semaines plus tard dans une crise de délire apparemment sous l’emprise d’une terreur incontrôlable. Ermitage_de_Galamus__10_aLe récit des derniers jours de ce malheureux est tenu dans la note manuscrite (1601) d’un certain P. Poincet (on ignore sa fonction et son prénom dont on a seulement l’initiale ‘P’) qui, assistant le chirurgien, recueille minutieusement les propos et circonstances de l’accident.
Sans doute à la suite de cette tragédie le père Albouys, constatant l’effondrement près du départ de cette faille cylindrique, fait obstruer définitivement cette ‘gueule infernale’.
Aujourd’hui seul le regard habitué à ce genre de détail ‘géologique’, aidé de l’information du père Albouys, permet de deviner le départ ‘cylindrique’." (http://www.societe-perillos.com/galamus.html)









Ermitage_de_Galamus__18_aSur la place de l'ermitage, un prodige : un magnifique platane, enraciné dans le roc, pousse pratiquement sans eau. Il est aujourd'hui immense. Selon la tradition, l'arbre daterait de la procession durant l'épidémie de suette, en 1782.
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Galamus_R__40_aLa cloche de l'ermitage a une légende mêlant, là aussi, la superstition au sacré : elle exaucerait les voeux de celui qui la fait sonner, surtout ceux concernant les mariages.
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Ermitage_de_Galamus__22_aLa grotte chapelle est l'endroit le plus chargé de mysticisme. Elle fut le premier refuge des ermites dès le haut moyen-âge. Des reliques de saints y furent entreposées à cette époque, comme dans tous lieux de procession ou de pèlerinage. Cette grotte fut aménagée en église en 1910 par le curé de Saint-Paul.Ermitage_de_Galamus__31_a














Ermitage_de_Galamus__66_aS'y trouve une sculpture de Saint-Antoine, réalisée dans du platane par un artiste Saint-Paulais. Le saint possède les traits d'un ermite de Galamus, le Père Joseph Chiron, appelé "Père Marie".
Chiron, fils de Cronos et de l'Océanide Philyra, réputé pour sa sagesse et sa science. Artémis et Apollon lui avaient enseigné la chasse, la médecine, la musique et la divination. Versé dans la connaissance des plantes, il en avait retiré l'art de guérir : il fut le maître d'Asclépios. Saint Antoine le guérisseur... Remarquable clin d'oeil du temps.











Ermitage_de_Galamus__65_aS'y trouve aussi un carré Sator, trouvé sur des papyrus Egyptiens, en Asie Mineure, en Europe centrale, à Pompéi, dans le temple dédié à l´amour, bien avant que n´y soit implanté le christianisme.
http://60gp.ovh.net/~yakaasso/yaka/soleil/ls_car5.php
http://www.letarot.com/Maitre-Jacques/pages/carre-magique-Rota.html

Galamus_f_eLes deux grottes naturelles de Galamus qui s'ouvrent dans la paroi rocheuse servirent-elles de lieu de culte à des rites païens ? Et les anciennes fées reviennent-elles nous visiter ?
Cette photo a été prise par les caméras de surveillance de l'ermitage, le gardien actuel ayant demandé que le site soit protégé, suite à des visites innoportunes. Ces caméras se déclenchent au mouvement ou à la chaleur, et les images sont envoyées à une société de télé-surveillance et enregistrées. La "lueur" est ici à plus de 8m de haut dans le platane. Elle s'est déplacée, s'arrêtant parfois.
Les tentatives d'explication impliquant des phares de voiture, des lampes torches etc. n'ont pas été concluantes. Demandez donc au gardien, si vous allez lui rendre visite qu'il vous montre les photos. Il se fera une joie.

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Saint Antoine

Galamus_saint_antoine_le_grand_gaAntoine, né vers 251 en Haute Egypte, avait dix-huit ans lorsque moururent ses parents, chrétiens à la fortune considérable, qui lui laissaient le soin d'élever sa petite sœur. Observant et pratiquant, il fut un jour vivement frappé par cette invitation de Jésus : « Si tu veux être parfait, va, vends ce que tu as et donne-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans le ciel : viens et suis-moi ! » (Mat, XIX 21). Il obéit, mais fit toutefois une réserve des ressources nécessaires à sa sœur. Bientôt il fut impressionné par une autre parole du Sauveur : « Ne vous mettez pas en peine du lendemain. » (Mat, VI 34).










Galamus_saint_antoine_le_grand_aaIl se débarrassa de sa réserve, confia sa sœur à une communauté de vierges, et se retira dans une solitude voisine de Qéman, entre Memphis et Arsinoé ; conduit par un vieil ascète, Antoine partagea son temps entre la prière et le travail. Cette demi-retraite ne lui suffit pas longtemps ; quand sa réputation lui amena trop des visiteurs, il se réfugia dans un des anciens tombeaux égyptiens de la montagne où, de temps à autre, un ami lui apportait des provisions. Là commencèrent ses tribulations : le démon lui livrait de furieuses attaques. Un matin l'ami charitable le trouva étendu inanimé sur le sol ; il le rapporta au village où, le croyant mort, on prépara ses funérailles. Antoine reprit ses sens et demanda à être ramené immédiatement dans sa grotte.









Galamus_saint_antoine_le_grand__jaLes assauts du démon continuèrent. Antoine chercha une retraite encore plus profonde, au delà du Nil. Vingt ans, il vécut enfermé dans un château ruiné, toujours aux prises avec Satan.
Sollicité par les visiteurs qui venaient lui demander ou des miracles ou une règle de vie, il établit en 305 des ermitages où ses disciples, attentifs à ses discours et s'inspirant de ses exemples, pratiquaient un héroïque détachement.













Galamus_saint_antoine_le_grand__laEn 311, Antoine entendit dire que la persécution de Maximin ensanglantait l'Egypte ; il descendit à Alexandrie pour encourager les martyrs et partager leurs souffrances. Il s'attendait à être mis à mort, mais il ne fut pas inquiété. L'année suivante, il reprit le chemin de sa solitude ; animé d'une sainte émulation, il s’y imposa des jeûnes et des veilles plus austères. Il s'enfonça dans le désert de la Haute Egypte pour fixer sa résidence au mont Qualzoum, appelé plus tard Mont Saint Antoine, où il s'installa près d'une source, au milieu d'une palmeraie. Il cultivait lui-même un petit jardin pour aider à sa subsistance.

Galamus_saint_antoine_le_grand__kaLes disciples restés près du Nil construisirent le monastère de Pispir où Antoine les venait visiter à intervalles réguliers. Dans ses dernières années, il permit à deux de ses disciples, Macaire et Amathas, de rester près de lui. De 312 jusqu'à sa mort, Antoine demeura dans son ermitage où il y recevait des visiteurs animés de dispositions fort diverses : les uns lui demandant des miracles ou des enseignements, les autres cherchaient à l'embarrasser, comme ces philosophes grecs ou ces ariens qu'il réduisit au silence. Athanase, son futur biographe, y vint à plusieurs reprises ; l'empereur Constantin lui écrivit pour se recommander à ses prières.










Galamus_saint_antoine_le_grand__iaVers 340, se place la rencontre d'Antoine et de l'ermite Paul dans les circonstances qu'a décrites saint Jérôme, dans la vie du second. Antoine ambitionnait d'imiter plus parfait que lui ; il apprit en songe qu'un anachorète, riche en mérites, vivait depuis longtemps dans une partie du désert qu'il croyait inhabitée. Sans tarder, il se mit à la recherche du saint homme, parvint non sans peine jusqu'à sa cellule, mais la trouva fermée. Paul qui l'avait pressenti, ne veut voir aucun être humain. Enfin, Paul céda aux instances réitérées d'Antoine, et les deux ermites tombèrent dans les bras l'un de l'autre, se saluant mutuellement par leur nom, s'entretenant des choses de Dieu, pendant qu'un corbeau apportait leur nourriture, un pain entier ce jour-là. ( http://www.eglise-armenienne.com/Hagiologie/Saints_universels/Antoine.htm )

Voici leur conversation telle que nous la rapporte le Synaxaire :

Galamus_saint_antoine_le_grand__eaAlors Paul demanda:" " Le monde subsiste-t-il ? " - " Oui. " - " L'injustice existe-t-elle encore sur la terre ? " - " Oui. " - " Les magistrats gouvernent-ils avec l'erreur de Satan dans l'esprit, en tyrannisant les faibles ? "
L'autre répondit: " Il en est ainsi. "
Paul prophétisa ensuite le développement du monachisme, et les divers troubles qui toucheraient l'Eglise. Le corbeau vint leur apporter un pain entier, pour la première fois depuis quatre-vingts ans. Peu après cette visite, Antoine vit l'âme de Paul monter au ciel dans la joie des anges. Il trouva le corps de Paul, l'enveloppa du manteau offert par l'empereur Constantin à saint Athanase, et, aidé par deux lions, il l'ensevelit en ce lieu, où se trouve depuis le IVe siècle le monastère Saint-Paul. Antoine offrit la tunique de Paul, en feuilles de palmier, à Athanase, qui la portait lors des grandes fêtes.

Galamus_saint_antoine_le_grand__daSur la fin de sa vie, Antoine descendit une seconde fois à Alexandrie où il convertit nombre d'hérétiques et d'infidèles. Peu après son retour, il annonça à ses deux disciples sa mort prochaine, leur fit promettre de ne révéler à personne le secret de sa tombe, légua à saint Athanase son manteau de peau et celui sur lequel il dormait. Il expira doucement en 356, un 17 janvier selon la tradition.

Les religieux ayant adopté le mode de vie solitaire de saint Antoine sont appelés anachorètes, s'opposant aux cénobites qui choisissent la vie en communautés monastiques.

La vie de saint Antoine et ses tentations ont inspiré de nombreux artistes, notamment Jérôme Bosch, Pieter Bruegel, Dali, Max Ernst, Matthias Grünewald, Diego Vélasquez. Gustave Flaubert lui a également consacré un récit (La Tentation de saint Antoine).

( explication des détails de la tentation de saint Antoine de Bruegel )


Galamus_saint_antoine_le_grand__baDe nombreuses représentations du saint nous le montrent accompagné d'un cochon portant une clochette. Selon Émile Mâle, qui signale que cette tradition date de la fin du XIVème siècle, le cochon n'a rien à voir avec la vie du saint mais avec un ordre religieux fondé en Dauphiné en 1095 (les Antonins) : les porcs n'avaient pas le droit d'errer librement dans les rues, à l'exception de ceux des Antonins, reconnaissables à leur clochette.







Galamus_saint_antoine_le_grand__caFlaubert écrivit trois versions de ce long poème cosmique où l'anachorète de la Thébaïde dialogue avec des apparitions successives. Antoine, évoquant les souvenirs trop vivaces de son passé, connaît à nouveau les tentations démoniaques : des visions de luxe, les séductions du pouvoir ou de la volupté le sollicitent ; plus troublante encore est l'apparition de son disciple, Hilarion, qui lui présente « tous les dieux, tous les rites, toutes les prières, tous les oracles », soulignant les contradictions des Écritures. Et quand, sous le nom de Sciences, le démon dévoile à Antoine les secrets de l'univers, l'anachorète aspire un moment à se fondre dans la matière dont il aperçoit l'extraordinaire foisonnement.









Extrait de "La Tentation de Saint Antoine" de Gustave Flaubert :

Galamus_saint_antoine_le_grand__fa- ISIS : "Ô Neith, commencement des choses ! Ammon, seigneur de l'éternité, Ptha, démiurge, Thoth son intelligence, dieux de l'Amenthi, triades particulières des Nomes, éperviers dans l'azur, sphinx au bord des temples, ibis debout entre les cornes des boeufs, planètes, constellations, rivages, murmures du vent, reflets de la lumière, apprenez-moi où se trouve Osiris !
Je l'ai cherché par tous les canaux et tous les lacs, -plus loin encore, jusqu'à Byblos la phénicienne. Anubis, les oreilles droites, bondissait autour de moi, jappant, et fouillant de son museau les touffes des tamarins. Merci, bon Cynocéphale, merci !
Elle donne au singe, amicalement, deux ou trois petites claques sur la tête.
Le hideux Typhon au poil roux l'avait tué, mis en pièces ! Nous avons retrouvé tous ses membres. Mais je n'ai pas celui qui me rendait féconde !"
Elle pousse des lamentations aiguës.
- ANTOINE est pris de fureur. Il lui jette des cailloux, en l'injuriant : "Impudique ! va-t'en, va-t'en !"
- HILARION : "Respecte-la ! C'était la religion de tes aïeux ! tu as porté ses amulettes dans ton berceau."

( http://pagesperso-orange.fr/jb.guinot/pages/antoine1.html )

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