L'ermitage de Galamus
Jusqu'au début du siècle, soit pendant 100 ans, Galamus fut un sanctuaire respecté, où de nombreux pèlerins venaient partager un instant de vie de ces saints hommes. Ils arrivaient à l'ermitage par le petit sentier qui serpente dans la forêt. Celui-ci, transformé en 1843 en chemin de croix, voyait se dérouler tous les ans des processions à l'occasion desquelles de profanes et joyeux repas champêtres se mêlaient au sacré du rite.
Ce chemin fut ouvert dans le lit d'un ruisseau, le Rec de la Coume Daniel, à la fin des années 20. Il fut terminé en 1929 grâce au syndicat d'initiative qui s'occupait alors du site. Malheureusement, l'innondation catastrophique d'octobre 1940 détruisit complètement toutes les parties de cet ouvrage. Il fallut attendre 1945 pour que les escaliers et le pont soient reconstruits, le tunnel dégagé de toutes les roches qui s'y étaient accumulées.
Certains ne se sentent pas à l'aise en ce lieu : "L'ermitage de Saint-Antoine-de-Galamus est construit dans un lieu désert, sauvage ; son aspect inspire un vague sentiment de tristesse : encaissé entre deux hautes montagnes, taillées à pic, au fond d'une gorge étroite et sombre.
Parvenu à l'ermitage par un sentier, ayant, d'un côté, un précipice dont l'oeil ne sonde la profondeur qu'avec effroi, et, de l'autre, la roche abrupte et nue, on est tellement à l'étroit dans ce sanctuaire mystérieux, qu'il semble qu'on y manque d'air et de lumière : on y a froid... La chapelle est creusée dans les flancs du granit ; l'eau qui suinte de ses parois vous fait éprouver un malaise indéfinissable." (Joseph Sirven)
d'autres, comme moi, prennent de la vitesse afin d'arriver le plus vite possible, attiré par un indéfinissable sentiment d'appel. Exaltation, joie, admiration, respect et enthousiasme furent mes compagnons pendant la descente.
De nombreux genévriers de Phénicie agés de plus de cinq cent ans s'accrochent aux rochers surplombant les escaliers descendant sur la cour intérieure.
Dans un petit renfoncement de la paroi rocheuse, la très modeste tombe de Pierre Verdier, ermite mort pendant le rude hiver 1870. Ce religieux la creusa lui-même, choisissant de demeurer pour l'éternité dans ce lieu.
Dès la première grotte, on devine comment le sacré et le profane se mêlent : dans une vasque naturelle qui recueille les eaux de ruissellement, on peut voir les piecettes, témoins de voeux dont on ne sait s'ils furent exaucés. cette première grotte serait dédiée à Marie-Madeleine. Il est vrai que l'on retrouve ici un peu de l'atmosphère de la sainte-Baume.
"Cette partie des cavités de Galamus devait avoir une extension considérable sous la forme d’une galerie dont l’accès comblé est aujourd’hui introuvable. Effectivement, en 1597, Albert Fonçay Map (archives Louis P. Poincet) s’aventure dans ce boyau circulaire en compagnie d’un religieux du nom de Marie-Bernard Brauge. On ne saura jamais ce qu’il advint de ce dernier… car seul Albert Fonçay Map fut retrouvé 3 jours plus tard par des journaliers ! Couvert de blessures, il ne se souvient de rien. Sortant parfois d’une léthargie agitée il profère des propos incohérents. Il décède 3 semaines plus tard dans une crise de délire apparemment sous l’emprise d’une terreur incontrôlable. Le récit des derniers jours de ce malheureux est tenu dans la note manuscrite (1601) d’un certain P. Poincet (on ignore sa fonction et son prénom dont on a seulement l’initiale ‘P’) qui, assistant le chirurgien, recueille minutieusement les propos et circonstances de l’accident.
Sans doute à la suite de cette tragédie le père Albouys, constatant l’effondrement près du départ de cette faille cylindrique, fait obstruer définitivement cette ‘gueule infernale’.
Aujourd’hui seul le regard habitué à ce genre de détail ‘géologique’, aidé de l’information du père Albouys, permet de deviner le départ ‘cylindrique’." (http://www.societe-perillos.com/galamus.html)
Sur la place de l'ermitage, un prodige : un magnifique platane, enraciné dans le roc, pousse pratiquement sans eau. Il est aujourd'hui immense. Selon la tradition, l'arbre daterait de la procession durant l'épidémie de suette, en 1782.
La cloche de l'ermitage a une légende mêlant, là aussi, la superstition au sacré : elle exaucerait les voeux de celui qui la fait sonner, surtout ceux concernant les mariages.
La grotte chapelle est l'endroit le plus chargé de mysticisme. Elle fut le premier refuge des ermites dès le haut moyen-âge. Des reliques de saints y furent entreposées à cette époque, comme dans tous lieux de procession ou de pèlerinage. Cette grotte fut aménagée en église en 1910 par le curé de Saint-Paul.
S'y trouve une sculpture de Saint-Antoine, réalisée dans du platane par un artiste Saint-Paulais. Le saint possède les traits d'un ermite de Galamus, le Père Joseph Chiron, appelé "Père Marie".
Chiron, fils de Cronos et de l'Océanide Philyra, réputé pour sa sagesse et sa science. Artémis et Apollon lui avaient enseigné la chasse, la médecine, la musique et la divination. Versé dans la connaissance des plantes, il en avait retiré l'art de guérir : il fut le maître d'Asclépios. Saint Antoine le guérisseur... Remarquable clin d'oeil du temps.
S'y trouve aussi un carré Sator, trouvé sur des papyrus Egyptiens, en Asie Mineure, en Europe centrale, à Pompéi, dans le temple dédié à l´amour, bien avant que n´y soit implanté le christianisme.
http://60gp.ovh.net/~yakaasso/yaka/soleil/ls_car5.php
http://www.letarot.com/Maitre-Jacques/pages/carre-magique-Rota.html
Les deux grottes naturelles de Galamus qui s'ouvrent dans la paroi rocheuse servirent-elles de lieu de culte à des rites païens ? Et les anciennes fées reviennent-elles nous visiter ?
Cette photo a été prise par les caméras de surveillance de l'ermitage, le gardien actuel ayant demandé que le site soit protégé, suite à des visites innoportunes. Ces caméras se déclenchent au mouvement ou à la chaleur, et les images sont envoyées à une société de télé-surveillance et enregistrées. La "lueur" est ici à plus de 8m de haut dans le platane. Elle s'est déplacée, s'arrêtant parfois.
Les tentatives d'explication impliquant des phares de voiture, des lampes torches etc. n'ont pas été concluantes. Demandez donc au gardien, si vous allez lui rendre visite qu'il vous montre les photos. Il se fera une joie.