Les iles de Lérins, histoire et légendes
L’archipel de Lérins, situé dans la baie de Cannes, comprend cinq iles, dont les deux principales, Saint-Honorat et Sainte-Marguerite, sont séparées par le canal du Frioul, haut plateau marin peu profond.
Les iles furent habitées par des Ligures au VIe siècle avant notre ère. Puis les grecs s'en servirent de lieu d'escale, les romains y construisirent un oppidum, Vergoanum, avant que les moines n'y fondent un monastère au début du Ve siècle.
Une légende raconte que l'archipel, il y a très longtemps, ne formait qu'une seule grande ile appartenant au Diable. Il y avait construit un temple où il enfermait les serviteurs dont il était mécontent. Pour retrouver leur liberté, ils devaient se transformer en serpents venimeux sept années consécutives et provoquer la mort d'au moins une personne juste par an.
Dieu se mit en colère et ordonna à la mer de submerger l'ile et ainsi de détruire les oeuvres du Malin. Ce qui fut fait. Lorsque l'ile remonta à la surface, elle était scindée en deux et le Diable, un pied sur chaque ilot, perdit l'équilibre, sombra dans la mer et ne revint pas. Les iles se couvrirent alors d'une épaisse forêt.
Il n'ya pas de fumée sans feu, comme il n'y a pas de légende sans fond de vérité, comme nous le verrons plus loin. Pourrait-on d'ailleurs voir ici la possibilité du passage de l'androgynat primordial à la dualité masculin/féminin, avec l'ile principale, l'unité, se divisant en Marguerite d'un côté et Honorat de l'autre ?
Les anciens marins parlent de l'archipel comme de "l'ile de Lérins", et non pas "des iles de Lérins"...
Une hypothèse parle de l'origine du nom de Lérins comme d'un souvenir de Lerne et de son hydre. Il semblerait qu'Héraclès, maitrisant la bête aux 9 têtes lors du deuxième des douze travaux qui lui furent imposés, ait pu être remplacé par saint Honorat tuant les nombreux serpents de l'ile.
Dans un autre registre, Philostrate d'Athènes, écrivain du IIIe siècle, rapporte dans sa "Vie d'Apollonios de Tyane" que le philosophe, grand initié de son temps, avait caché sur les rivages de Lérins des talismans qui devaient servir à développer les pouvoirs des hommes. Il aurait du, à mon avis, en poser d'autres servant à développer leur sagesse. Erreur. Grosse erreur.
Aurait-il pu se douter que des décérébrés abrutis et lâches puisse détruire les statues colossales de l'éveillé Bouddah ou seulement imaginer une seule seconde dynamiter la grande pyramide ? Bon, ça, c'est parce que je suis en colère. D'autres décérébrés abrutis et lâches ont fait bien pire avant eux, détruisant la bibliothèque d'Alexandrie, les parfaits, les templiers et les soi-disant sorcières par le feu. Apollonios, si tu m'entends...Oscour...
https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%8Eles_de_L%C3%A9rins
https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%8Ele_Saint-Honorat
http://www.cepam.cnrs.fr/IMG/pdf/Plaquette-Lerins_web_low.pdf
http://www.abbayedelerins.com/site/index.php/fr/
http://www.orthodoxa.org/FR/orthodoxie/synaxaire/stHonorat.htm
L’ile Sainte-Marguerite
Les Ligures construisirent sur Sainte-Marguerite, appelée tout d’abord Plasania, puis Lérinê par les grecs et enfin Lerina par les romains, un oppidum de blocs de pierre massifs disposés en cercle. Cette base défensive, Vergoanum, citée par Pline l’ancien au Ier siècle dans son « Histoire naturelle » ( Lero et Lerina, aduersum Antipolim, in qua Vergoani oppidi memoria ) construite sur le point le plus élevé, deviendra fort romain, forteresse moyenâgeuse, citadelle royale puis prison. Sa célébrité lui sera assurée par son illustre détenu, le mystérieux masque de fer. La ville de Cannes racheta le fort en 1993.
La légende raconte que sur l’ile de Lerina vint s’installer Marguerite, la sœur d’Honorat, le saint homme qui bâtit un monastère sur l’ile voisine de Lero. Elle y dirigeait alors une communauté de religieuses. L’ile de Lero étant dévolue aux hommes, elle ne pouvait rendre visite à son frère. Honorat, qui aimait profondément sa sœur, ne pouvait venir lui rendre visite qu’une fois l’an, lorsque les amandiers étaient en fleurs. Marguerite ne l’entendant pas de cette oreille, pria les cieux. Les amandiers fleurirent une fois par mois, même si, au Ve siècle, il n’y avait pas la queue d’un amandier à l’horizon.
Une autre version parle d’un soupir de la sainte qui fit tomber les pétales des fleurs d’un cerisier, qui formèrent un pont entre les deux iles. Une autre légende encore raconte que Marguerite, aidée de son frère Honorat, combattit un dragon qui, blessé, s’en alla mourir près de Draguignan. Mais l’église décrétât qu’Honorat n’eut jamais de sœur s’appelant Marguerite, que le personnage fut créé à partir de l’histoire de sainte Marguerite d’Antioche. Rabat-joie quand même.
En face de la pointe est de l'ile se trouve un ilot qui se nommait autrefois Trans-Léro. Il fut appelé par les marins Terra de Lhierra, qui donna son nom actuel de Tradelière.
L’ile Saint-Honorat
L’ile de Saint-Honorat, appelée tout d’abord Lêron par les grecs puis Lero par les romains, plus petite que Sainte-Marguerite, servit d’escale aux navires grecs dès le Ve siècle avant notre ère.
Lêron, d’après Strabon, était un héros grec, un demi-dieu auquel un petit temple était dédié : un vase d’offrande sur lequel ce nom était gravé fut retrouvé dans un fossé proche de l’abbaye (Athênaios, fils de Dionysos, de Néopolis, à Lêrôn et Lérinê ).
Lero et Lerina pourraient être des parèdres, des jumeaux, ou bien une mère et son fils. Du temps des Romains, Neptune y fut à l’honneur (une pierre carrée, ancien autel votif, portant l'inscription "Neptuno Veratia Montana", fut retrouvée. Neptune, assimilé à Poséidon, était le dieu de la mer, mais aussi des tremblements de terre).
Puis l’ile fut abandonnée. Au début du Ve siècle, elle était déserte. C’est à cette période que saint Honorat vint s’y installer. Sa légende nous est contée par Jean Cassien :
Honorat vint au monde vers l’an 375 au sein d’une riche famille gallo-romaine, peut-être à Trèves, dans l’actuelle Allemagne. Il reçut l’éducation classique de son époque, son père le destinant à la fonction de consul. Il choisit avec son frère Venantius de se convertir au christianisme et de partir sur les routes vers l’orient en compagnie d’un vieil ami et mentor, Caprais, afin de trouver les pères du désert et devenir comme eux anachorètes.
Venatius trouva la mort en Grèce, Honorat et Caprais revinrent en Gaule. Ils s’installèrent dans une grotte proche de Fréjus, et leur renommée ne se fit pas attendre : ils reçurent beaucoup visiteurs venus les consulter pour leur grande sagesse.
Désirant avant tout mener une vie d’ermite, ils virent se réfugier sur les conseils de Léonce, l’évêque de Fréjus, avec quelques compagnons voulant les suivre, sur l’ile de Lerina. A leur arrivée, ils trouvèrent l’ile infestée de serpents venimeux. Honorat invoqua le ciel : toutes les bêtes moururent. L’odeur pestilentielle des cadavres en décomposition devint vite intenable.
Honorat demanda à ses 6 compagnons de grimper sur des palmiers, puis il invoqua le ciel une seconde fois : les eaux de la mer montèrent et nettoyèrent l’ile. Ensuite, afin de pouvoir installer plus confortablement la petite communauté de cénobites et pouvoir accueillir les visiteurs sur l’ile dépourvue d’eau potable, il fit jaillir une source en tapant une pierre par 3 fois avec son bâton.
Comme dit précédemment, il n’y a jamais de fumée sans feu. En 410, la Côte-d’Azur fut victime d’un violent séisme qui fit s’affaisser l’archipel, les eaux de la Méditerranée submergeant ainsi les sources proches du rivage, rendant difficile l’installation humaine (la source de la Boutte, débitant 200 litres d'eau douce par seconde, se trouve à quelques mètres sous le niveau de la mer actuellement). Sur l’ile, près de l'église abbatiale, se trouve encore le puits Saint-Honorat, résurgence qui ne tarit jamais.
Depuis ce temps là, les armoiries de l’abbaye portent une crosse d’abbé flanquée de deux serpents enlaçant de leur queue deux branches de palmier (ou palme), même si au Ve siècle il n’y avait pas la queue d’un palmier à l’horizon. Le frère et la sœur, tous deux saints, sauroctones et horticulteurs hors pair, voilà bien des parèdres intéressants.
Gardons à l'esprit la zone sismique, l'ile du Diable qui s'affaissa, les serpents ou l'hydre de Lerne maitrisés, les parèdres, les 7 premiers cénobites, les 7 chapelles, les 3 coups du bâton de l'abbé, l'eau miraculeuse.
La petite communauté cénobitique du départ devint l’un des centres spirituels les plus importants du monachisme occidental. En 427 on en parle comme d’un « immense monastère », et la règle d’Honorat, dite des Quatre Pères, fut la première écrite en Gaule. De nombreux moines affluèrent, surtout du nord de la Gaule.
Honorat dut quitter son monastère pour aller prendre la charge d’évêque d’Arles vers 428. C’est là bas qu’il mourra, en 430. Après lui vint l’âge d’or de l’abbaye. Une succession de moines devenus saints y furent formés ou en devinrent abbés, comme saint Maxime, saint Fauste, saint Porcaire, saint Virgile, saint Chonon, saint Nazaire, saint Eucher évêque de Lyon, saint Vincent, saint Aygulf, saint Amand, saint Florent, saint Ardémius, saint Ebibode, saint Vosy, saint Polémius, saint Mayeul et saint Odilon de Cluny.
Une légende raconte que saint Patrick lui-même vint à Lérins quelques années pour parfaire sa formation (il avait été esclave au service d’un druide pendant de nombreuses années avant de s’échapper).
En rentrant en Irlande, il aurait prêché à Tara pendant l’assemblée générale des rois d’Irlande, devant Aengus, avant de débarrasser lui aussi l’ile de tous les serpents en les faisant périr dans l’eau. Copieur. Bref. Tout cela nous apprend que les anciennes religions, et surtout celle des druides, étaient très présentes dans les débuts du monachisme occidental.
Au VIIe siècle, la règle bénédictine remplaça celle des Quatre Pères. C’est saint Aygulf, ancien moine de Saint-Benoit-sur-Loire, devenu abbé de Lérins en 671 qui la fit appliquer. Un moine anglais, saint Benoit Biscop, venu de l’abbaye de Lindisfarme, sur la côte nord-est de l’Angleterre, et dont le fondateur, Aidan, arrivait d’Iona, vint alors s’y perfectionner.
Iona, ancien lieu sacré des druides, où fut abbé l’irlandais saint Columba. Benoit fonda à son retour dans les iles britanniques en 681 les deux monastères jumeaux de Jarrow où vivra Bède le Vénérable. Ils seront les deux premiers monastères anglais construits en pierre, avec des fenêtres en verre. Pour cela, il fit venir des compagnons et des maitres de France, où la technique était déjà utilisée.
En 732, les Sarrasins pillèrent l’abbaye et massacrèrent les moines, entamant une longue période de raids contre l’ile. Les moines revinrent au début du IXe siècle et au XIe, le monastère fut fortifié. A cette époque, Cannes, Le Cannet et Mougins en devinrent les fiefs et portèrent dans leurs armoiries la palme, emblème de l’abbaye. L’abbaye de Lérins, entrant dans le giron clunisien, reçut alors de grosses donations qui permettront la fondation d’une centaine de « filles » en Provence.
Au XIIe siècle, l’abbaye fut agrandie. Les pèlerins accoururent, sachant qu’en faisant sept fois le tour de l’ile pieds nus en s’arrêtant devant les 7 chapelles, ils obtiendraient les mêmes indulgences qu’en allant à Rome ou à Jérusalem : ils recevaient des mains de l'abbé une palme en signe d'indulgence plénière. Au XIVe, des soldats vinrent s’y installer afin de la protéger. Les reliques d’Honorat furent transférées d’Arles en 1391, et l’abbaye devint un lieu de pèlerinage très fréquenté.
Puis les Espagnols prirent l’ile, la fortifièrent, installèrent des batteries de canons sur les chapelles. Le système de commende dès 1464 accéléra ensuite la décadence de l’abbaye, qui fut fermée en 1788 sous ordre du roi. A la Révolution, les deux iles furent appelées Marat et Lepeletier, du nom de deux de ses « martyrs ».
L’abbaye fut vendue, rachetée en 1792 par Jean Alziary de Roquefort pour sa fille Marie-Blanche, dite Blanche Sainval, actrice de la Comédie-Française, qui la transforma en salons de réception. C’est en 1869 que des moines cisterciens de la congrégation de Sénanque revinrent sur l’ile. L’abbaye était en ruine. Elle sera reconstruite en 1878.
A l’heure actuelle, l’abbaye, équipée d’un superbe alambic de 1948, produit des liqueurs comme la Lérina verte et jaune (me rappelle la Verveine, tiens…), et la liqueur de mandarine, mais aussi du marc et du Lérincello à base de citrons. De plus, 35 000 bouteilles de vin sont produites chaque année dans les deux principales cuvées de l’île : la cuvée « Saint Honorat » en rouge et la cuvée « Saint Pierre » en blanc.
Mais il existe des cuvées prestige, comme la cuvée « Saint Sauveur » en rouge dont le millésime 2005 a été récompensé par la médaille d’or au concours des Syrah du monde, la cuvée « Saint Césaire » en blanc, et la cuvée « Saint Salonius », la plus récente, très prisée et très rare. Comme le disait Andrée Putman, une personne extraordinaire ayant passé son enfance au sein de l’abbaye de Fontenay, « le luxe, ce n'est pas ce qui est cher, mais ce qui est rare ». Boire du Saint Salonius est un luxe.
L’abbaye Saint-Honorat
Le groupe cathédral
2 : Eglise Saint-Honorat
3 : Cloitre
4 : Salle du chapitre
5 : Refectoire
6 : Chapelle Saint-Porcaire
Situé sur l’emplacement du monastère primitif d’Honorat, l’ensemble monastique du XIe siècle, commencé sous l’abbatiat d’Aldebert I, comprenait deux églises reliées par une petite pièce à fonction funéraire dite « galerie des morts », l’église majeure Saint-Honorat (dédicacée en 1088) et plus au nord la petite église Sainte-Marie.
Le cloitre en parallélépipède, plus large côté est, reconstruit entre les XIIe et XIIIe siècles, porte encore des traces des murs du VIIe siècle. Il était situé au sud-ouest et donnait accès à la salle capitulaire voûtée d'ogives du XIIe siècle, au réfectoire et à la cuisine. Plus au sud, la chapelle Saint-Porcaire.
De l’église abbatiale romane il ne reste rien. Elle fut remplacée au XIXe siècle par celle que l’on peut voir de nos jours.
L’église Sainte-Marie, transformée en habitation, fut largement transformée. Elle comprenait une nef unique, avec abside semi-circulaire. De nombreux bâtiments furent rajoutés, qui servent aujourd’hui de magasin et de quartiers d’habitation, où l’on peut venir faire une retraite.
Le monastère fortifié
Après l’abbatiat d’Aldebertt Ier, Aldebert II, abbé de Lérins entre 1088 et 1103, fit élever une tour fortifiée à la pointe sud de l’ile, près du monastère, afin de protéger les moines des attaques des sarrasins.
Les sous-sols sont aménagés, cachant les réserves de nourriture, le moulin à huile et le four à pain. Le premier étage comprend les salles communes, dortoirs et salles de travail. Le deuxième étage est réservé à la prière. Sa construction se termina vers la fin du XIIe siècle.
La fin du XIIIe siècle et le début du XIVe voient l’adjonction vers l’est d’une grande tour carrée aux murs très épais.
Dans son sous-sol est creusée une citerne, accessible par un puits. Les reliques de saint Honorat furent placées en 1392 au deuxième étage, dans la chapelle Sainte-Croix, qui devient le saint des saints de l’abbaye.
Un premier cloitre voit le jour en 1459 dans le nouveau bâtiment, appelé « cloitre du travail ».
Le deuxième, le « cloitre de la prière », est construit au-dessus vers 1477.
Aux XIVe et XVe siècles, un autre bâtiment est construit ou sud-ouest pour palier au manque de la place prise par les cloitres.
L’intérieur de la forteresse est réaménagé.
A la fin du XVe siècle, la garnison militaire s’installe dans les étages supérieurs et sur les terrasses de guet et de défense. Le monastère fortifié, comprenant alors 90 pièces, dont 30 cellules, une église, et trois chapelles, fut utilisé jusqu’à sa fermeture en 1788.
On arrive au monastère par un escalier en pierre assez récent menant à une porte située à 4m du sol. Les moines y accédaient à l’époque par une échelle. On entre directement dans un cellier, voûté en berceau.
Le premier étage, le cloitre du travail, dont la plupart des colonnes proviennent de monuments romains (comme une borne militaire), possède des arcades ogivales datant du XIVe siècle. Il fut remanié et restauré au XVIIe siècle.
Le cloitre de la prière, au deuxième étage, est soutenu par 12 colonnes octogonales en marbre blanc, offertes par la ville de Gênes qui voulut se racheter de l’attaque du monastère en 1400.
De là on accède à la chapelle Sainte-Croix, dont la porte possède un linteau très bas, comme dans les églises romanes primitives, ce qui obligeait le visiteur à s’incliner, à se replier sur lui-même dans une attitude de soumission. La porte de sortie, plus haute, lui permettait d’en ressortir debout, après avoir été en contact avec les reliques et reçu la grâce divine.
Un escalier amène au troisième étage et aux plateformes entourées de créneaux et de mâchicoulis.
Viollet-le-Duc rénova l’édifice et rajouta le clocheton.
Le pèlerinage
1 : Abbaye
2 : Monastère fortifié
3 : Chapelle de la Trinité
4 : Chapelle Saint-Cyprien
5 : Chapelle Saint-Michel
6 : Maison Saint-Salvien
7 : Chapelle Saint-Sauveur
8 : Chapelle Saint-Caprais
9 : Chapelle Saint-Pierre
10: Chapelle Saint-Porcaire
Les pèlerins devaient visiter sept chapelles en faisant le tour de l’ile pieds nus afin de recevoir des indulgences. L’ile, Lêron, étant lié au masculin, le tour devrait se faire de façon dextrogyre en partant du point le plus saint, l’abbaye. Le pèlerinage débutait probablement alors à Saint-Porcaire. Mais j'ai comme un doute. Il me semble, contrairement à tout ce qui a été dit, que Saint-Honorat et son abbaye est de nature féminine, alors que Sainte-Marguerite et son fort de guerre est masculine. Dans ce cas, Lêron se trouve sur la plus grande ile, Lêriné sur la plus petite, et le pèlerinage sera sinistrogyre, commençant par la chapelle de la Trinité.
La chapelle Saint-Porcaire
Située à l’intérieur de l’enceinte de l’abbaye, elle ne se visite pas. Elle fut construite au VIIe siècle.
La chapelle Saint-Pierre
La chapelle Saint-Pierre, reconstruite en 1497, détruite en partie par les espagnols en 1636, fut restaurée en 1963. Les fouilles ont permis de découvrir un grand nombre de sépultures datant du Moyen-âge.
Elle est utilisée pour des expos.
La chapelle Saint-Caprais
Cette petite chapelle, située à la pointe ouest de l’ile, fut construite durant la période carolingienne, entre le VIIIe et le Xe siècle. Elle fut dédicacée au mentor d’Honorat, mort le 1er juin 430.
La Chapelle Saint-Sauveur
Première chapelle de la façade nord de l’ile. Les fouilles ont permis de remonter le temps, puisque les restes d’un premier édifice ont été datés du Ve siècle. Il s’agissait d’un petit oratoire, utilisé probablement par les premiers cénobites de l’ile. Ses dimensions sont modestes, mais intéressantes : environ 7m de longueur, 3,5m de largeur, l’abside semi-circulaire à l’intérieur faisant 2m. Au sud, un bâtiment mitoyen comportait plusieurs cellules.
Vers la fin du Ve siècle et du début du VIe, la nef fut agrandie vers l’ouest, une banquette intégrée aux murs indiquant que le lieu devait servir de funérarium avec des réunions commémoratives. Les cénobites ayant réintégré le monastère principal, les cellules furent arasées, laissant place à une seule pièce, une « cella memoria » organisée autour d’une tombe monumentale recouverte de quatre couvercles successifs. Le squelette retrouvé, tenant un chapelet entre ses mains, est celui d’un jeune homme, peut-être être un compagnon d’Honorat.
Vinrent les incursions sarrasines du VIIIe siècle, provoquant l’abandon du site par les moines et son occupation profane. C’est à ce moment là que se situe l’épisode du massacre de Porcaire. Avec le retour des moines, une nouvelle chapelle carolingienne dédiée au Christ fut construite au début du IXe siècle.
Elle fut remplacée au XIe siècle par l’édifice que l’on peut voir actuellement, construite sur un plan octogonal de 8m de diamètre.
Six des côtés sont prolongés par des niches semi-circulaires, celui de l’est par une abside.
La voûte, plus récente, date du XIIe.
La chapelle Saint-Michel
De cette chapelle, située en face de l’ile Sainte-Marguerite, il ne reste que des ruines. L’archange Michel, parèdre chrétien de la Grande Déesse, comme Lêron, parèdre de Lérinê.
La chapelle Saint-Cyprien et Sainte-Justine
Située au milieu du vignoble, elle ne se visite pas. De là, on peut voir
La chapelle de la Trinité
Située à la pointe est de l'île, dernière chapelle du pèlerinage, elle possède un chevet construit à une époque plus récente que la nef, composé d’une abside flanquée de deux absidioles, le tout surmonté d’une coupole.
Sur sa façade principale se trouvaient trois croix en briques intégrées au mur : il n’en reste que deux, la troisième ayant disparu lors d’une restauration malencontreuse.
Certaines des pierres de construction proviennent de monuments antiques : on peut les remarquer aux angles de l’édifice. Les archéologues pensent qu’elle pourrait être antérieure au XIIe siècle voire au XIe, durant la période carolingienne, contemporaine de la troisième phase de la chapelle Saint-Sauveur.
Comme à Saint-Sauveur d’ailleurs, des bâtiments adjacents furent retrouvés, probablement utilisés pour des rites funéraires. Durant le XVIIe siècle, la chapelle fut utilisée par les militaires espagnols qui l’aménagèrent en bastion.
http://www.editionsdelarenaudie.fr/pages/journalN105-10nov2013.htm
http://www.abbayedelerins.com/site/index.php/fr/
http://www.orthodoxa.org/FR/orthodoxie/synaxaire/stHonorat.htm
http://www.abbayedelerins.com/site/index.php/fr/abbaye-de-lerins/la-fondation-de-lerins
http://www.cannes-destination.fr/cannes-maritime/ile-saint-honorat
https://fr.wikipedia.org/wiki/Honorat_d'Arles
http://www.orthodoxa.org/FR/orthodoxie/synaxaire/stHonorat.htm