L'église Saint-Germain
Historique
Vers 1080, Aganon, évêque d'Autun, fondit, entre Saint-Julien-de-Civry et Saint-Symphorien-des-Bois, un prieuré de chanoines réguliers de Saint-Augustin. Lors de la construction, un grand nombre d’anciennes tombes furent découvertes, ce qui prouve que le lieu était consacré depuis longtemps.
Commencée à la fin du XIe siècle, l'église priorale fut placée sous le double vocable de saint Germain, évêque d'Auxerre, et de saint Benoît. Le chantier commença par le chœur, les deux travées occidentales ne furent achevées qu'au début du XIIIe siècle.
Les seigneurs de Dyo, proche voisins, en furent les principaux donateurs, ce qui leur permit d’y avoir leurs sépultures. Il reste en parfait état le gisant de Sybille de Luzy, dame de Dyo et de Sigy datant de 1298.
L'archéologie a montré que les bâtiments canoniaux (chapitre, dortoir, réfectoire...) s'étendaient sur le flanc sud. Le monastère fut réuni au XIIIe siècle à celui de Saint-Sernin-du-Bois.
Il fut incendié en 1562 par les calvinistes de l’amiral de Coligny. Reconstruit vers 1670 par l’abbé commendataire, il fut détruit pendant la révolution. L’église survécut et devint paroissiale.
Au XIXe siècle, la voûte menaça de s’affaisser, et il fallut attendre 1930 pour pouvoir la restaurer.
Description
L'église possède une façade occidentale tripartite dont la partie centrale est percée d'un portail en arc légèrement brisé, surmonté d'un oculus.
Le portail principal est décoré d'une croix potencée sur le tympan et de chapiteaux.
La partie droite est cachée par le clocher carré percé de meurtrières, rajouté postérieurement. Il possède trois niveaux, et se termine par une flèche. Le premier étage, en léger retrait par rapport au rez-de-chaussée, est soutenu aux angles par des contreforts, tandis que le dernier étage est percé de baies cintrées géminées à colonnettes.
L’église, dite « à nef obscure » par l'absence de fenêtres hautes au-dessus des grandes arcades, possède un plan basilical simple, comprenant trois nefs d’égale hauteur formant une église-halle.
La nef centrale comporte quatre travées voûtées en berceau plein cintre.
Les collatéraux sont voûtés d'arêtes.
En l'absence de transept, les trois nefs débouchent directement sur l'abside et les absidioles semi-circulaires.
Le bas-côté nord, achevé tardivement, servit d'église paroissiale, comme à Varenne-l'Arconce.
Les chapiteaux de la nef, très simples, sont sculptés de motifs végétaux et d’animaux affrontés.
Le débeurdinoir
C’est comme ça que l’on appelle cet autel en pierre de style roman posé dans le bas-côté droit. Comme tous les autels de cette époque, il est creusé d’un trou appelé sépulcre, dans lequel on plaçait les reliques d’un saint. Ces reliques apportaient une énergie particulière, un réseau psychique émetteur d’information (énergies physique, mentale et spirituelle du saint). Si l’autel est placé au bon endroit, cette énergie va emprunter les réseaux et se propager.
Il est dit à l’heure actuelle que c’est en passant la tête dans le trou de l’autel de Saint-Germain que les simples d’esprit (les beurdins en patois local), retrouvent la raison, et que les enfants deviennent sages. Dommage que ce soit une invention marketing assez récente. Il existe un cas similaire, qui semblerait être à l’origine de ceci : la débredinoire de Saint-Menoux.
Menoux ou Ménulphe, évêque irlandais, naquit au VIIème siècle. D'Irlande, il se rendit en Grande-Bretagne, puis en Armorique jusqu'à Quimper où il fut ordonné prêtre puis évêque. Au retour d'un voyage à Rome, épuisé et malade, il parvint au petit village de Mailly-sur-rose, devenu Saint-Menoux, où il s'arrêta pour prendre quelque repos. C'est là qu'il mourut un 12 Juillet, l'année n'étant pas connue. Avant de rendre le dernier soupir, il demanda à être enterré au cimetière de Saint-Germain (ce qui a pu donner le point de départ de notre légende de Saint-Germain-en-Brionnais).
Son tombeau devint un lieu de pèlerinage, depuis que son serviteur, Blaise, un simple d'esprit (le bredin en patois local) entreprit de percer un trou dans le sarcophage de son maitre afin de pouvoir passer la tête à l'intérieur et d'être plus proche ainsi de celui qu'il vénérait. Il en serait sorti "débrediné", guéri grâce à Menoux. On peut encore voir dans le narthex un ancien sarcophage percé d'un trou. Il serait le véritable sarcophage de Saint Menoux, celui-là même que Blaise perça. A son côté, celui de Blaise. La débredinoire aurait été remplacé par un tombeau plus adapté aux visites de plus en plus nombreuses. Les reliques du saint y furent placées. On peut les apercevoir encore à travers les ouvertures vitrées.
http://pjpmartin.pagesperso-orange.fr/site/Chemins_du_roman.htm#St-Germain