Le musée archéologique de Dijon, le niveau 2
Dieux originaux et animaux protégés
Le savoir faire des romains a permis aux gaulois romanisés de figurer leurs divinités aux attributs très diversifiés. Rares sont les inscriptions qui permettent de donner un nom à ces dieux pourvoyeurs de bienfaits. Sur ce masque de bronze est inscrit « Au dieu Videtillus Gellbellus qui s’est acquitté de son vœu à juste titre.
Certaines divinités sont clairement identifiées, soit issues fidèlement du panthéon classique apporté par le conquérant romain, comme la Minerve de Selongey (villa gallo-romaine des Tuillières), casquée et portant une longue tunique et un manteau ceinturé, un gorgoneion (médaillon abritant la tête de Méduse) ornant sa poitrine,
soit de tradition celtique avérée comme Epona ou Cernunnos. Toutefois, les cas sont nombreux de figurations qui attestent d'un mariage heureux entre ces deux héritages.
Provenant du site antique de Mâlain d’origine gauloise, connu comme une véritable agglomération d'une centaine d'hectares, pourvue de bâtiments publics variés (théâtre, nécropole, sanctuaires péri-urbain, thermes ...) et parcourues par des rues nombreuses dessinant même un plan assez régulier dans la partie centrale, un dieu au maillet et au tonneau évoque Sucellus, celui des tonneliers et du monde rural.
Le dieu de Moux, tenant une serpette de vigneron et portant sur les épaules deux oiseaux attentifs.
Les fouilles du temple/fanum de Beire-le-Châtel ont livré nombre de sculptures, comme ce personnage tenant une flûte, ou bien des têtes de divinités inconnues.
De Mâlain provient également un groupe en bronze de figurines. Le socle qui les porte présente une inscription au dieu Apollon, associé à une divinité locale, Thirona ou Sirona, et une divinité des sources et fontaines.
Des sources de l’Armançon, à Essey, une déesse mère sur un char à timon, tiré par deux chevaux.
Les couples de divinités ne sont pas rares : déesses-mères, déesses de l'abondance, associées à des dieux masculins de la force et de la prospérité. Mercure et Rosmerta, ou bien Junon et Genuis.
Jupiter, Diane, Minerve et Isis.
Mithra est aussi représenté, portant le pileus et son bonnet phrygien, ainsi que les attributs de son initiation.
Ce lion à l’urne, provenant de Nuits-Saint-georges, représente le grade initiatique du mithriacisme. Il tient un vase dont s’écoule un liquide (le sang du taureau ?). Il est accompagné le plus souvent d’un serpent et d’un chien.
Restitution du carnyx en bronze de Mandeure, grand sanctuaire celtique. Un carnyx était la trompette de guerre des Celtes, servant à effrayer leurs adversaires.
Replique du chaudron de Gundestrup, chaudron celtique datant du Ier siècle avant notre ère. Il fut retrouvé dans une tourbière au Danemark.
Il est constitué de l'assemblage de 13 plaques d'argent, (12 richement décorées par martelage et une circulaire constituant le socle et le fond), et mesure 42 cm. de haut pour un diamètre de 69 cm.
Ce chaudron est parcouru de nombreux motifs illustrant la mythologie celte, telles qu'une représentation de Cernunnos, une autre de Taranis, de Teutatès, une encore d'un dieu ou d'un géant plongeant des guerriers morts dans un chaudron afin de les ressusciter.
Dans la mythologie celtique, le chaudron « magique » peut, suivant les légendes, donner de la nourriture pour un millier d'hommes, tel le chaudron d'abondance du Dagda, ou bien donner le savoir universel à celui qui goûte de son contenu ou encore ressusciter les morts.
Ces vertus sont d'ailleurs à rapprocher de celles des sources bienfaitrices. Le Saint Graal du roi Arthur n'est autre qu'une représentation christianisée du chaudron d'abondance ou du chaudron de la connaissance.
Le bracelet de La Rochepot a été découvert au lieu dit Bois de la Manche en 1970 par un engin mécanique. Il porte de ce fait des traces d'éraflures dues à son déplacement brutal lors des travaux. Il est ainsi impossible de préciser si ce bijou exceptionnel provient d'une sépulture ou bien d'un dépôt. Le bracelet est en or et pèse 1,286 kg. Sa fabrication résulte de l'assemblage de huit pièces : 3 joncs massifs forment le corps du bracelet, 2 tiges torsadées le décorent à l'extérieur et deux manchons bloquent les différents éléments aux extrémités. Malgré l'absence de contexte archéologique et de comparaisons, on date ce bracelet en or de l'époque de l'Age du Bronze Final (1300 - 800 av. J.-C.).