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8 octobre 2008

Le temple d'Hercule Victor dit de Vesta

Temple_de_Vesta_5Le temple d'Hercule Victor, appelé aussi Olivarius car protecteur de la corporation des olearii ou marchands d'huile d'olive, est parfois nommé temple de Vesta, en raison de sa forme circulaire qui rappelle le temple de Vesta du Forum Romain. Il fut construit à la fin du IIème siècle avant notre ère dans le Forum Boarium dont la fonction religieuse s'était rapidement développée.
Temple_de_Vesta_3












Temple_de_Vesta_4Son architecture est typiquement grecque. Si l'on ne connaît pas avec certitude le nom du constructeur de ce temple (l'architecte aurait pu être Hermodoros de Salamine), la base d’une statue de culte et une inscription qui ont été retrouvées, laissent penser qu’il s’agit d’un négociant romain du nom de Marcus Octavius Herrenus, qui voulait remercier le patron de la corporation des marchands d’huile après s’être enrichi.







Temple_de_Vesta_1Cet élégant temple circulaire périptère, dont la cella est orientée côté est et qui s’élève sur un soubassement à degrés, possède vingt colonnes cannelées à chapiteaux corinthiens formant un cercle concentrique autour d'un naos cylindrique. Ces éléments supportaient à l'origine une architrave et un toit qui ont disparu. Il fut reconstruit par Tibère en l'an 15 en marbre de Luni.







Temple_de_Vesta_6Au XIIème siècle, il fut transformé en l'église de Santo Stefano delle Carrozze, puis fut appelé Santa Maria del Sole à partir du XVème siècle, à la suite d'une histoire particulière : une vieille dame de 115 ans, qui avait juré de vivre en tant que vierge, trouva une image de la Vierge dans la rivière. Le visage brillait comme le soleil...alors il fut placé à l'intérieur de l'église qui désormais pris le nom de sainte Marie du Soleil. L'église est fermée depuis le début du XIXème siècle et n'est pas ouverte au public.

Le temple d'Hercule Victor est le plus ancien bâtiment en marbre de Rome encore présent aujourd'hui.

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8 octobre 2008

San Giorgio al Velabro

San_Giorgio_al_Velabro_1La basilique San Giorgio al Velabro est consacrée à saint Georges. Le plan de l'édifice, très irrégulier, montre que différentes constructions se sont rajoutées au fil des ans. Le premier édifice religieux fut construit par le pape saint Grégoire le Grand. La basilique actuelle fut construite au VIIème siècle, peut-être par le pape Léon II (682-683), qui la consacra à saint Sébastien. Elle était située dans le quartier grec de Rome, la "Schola Graeca ". Le pape Zacharie (741-752), d'origine grecque, y transféra les reliques de saint Georges de Cappadoce : c'est ainsi que ce saint eut une église dédicacée à Rome bien avant la diffusion de son culte après le retour des croisés.


San_Giorgio_al_Velabro_4Après la restauration du pape Grégoire IV (827-844) au IXème siècle, la basilique reçut l'ajout du portique et du campanile à 5 étages dans la première moitié du XIIIème siècle. L'abside fut décorée de fresques.

San_Giorgio_al_Velabro_10Entre 1923 et 1926 fut effectuée une restauration radicale dans le but de rétablir son caractère médiéval : le sol retrouva son niveau initial retrouvant ainsi la base des colonnes, d'anciennes fenêtres furent réouvertes donnant de la lumière dans la nef centrale.

San_Giorgio_al_Velabro_8C'est au cours de ces restaurations que des fragments de l'ancienne schola cantorum furent découverts.



San_Giorgio_al_Velabro_7Une voiture piégée, garée à proximité de la façade de la basilique, explosa à minuit, le 27 Juillet 1993. Cette explosion n'a causé aucune perte humaine, mais a détruit le portique du XIIème siècle, et fait une grande ouverture dans le mur principal. Le Ministère du patrimoine culturel fit restaurer le bâtiment, tout en gardant des détails sur la façade afin de garder en mémoire le triste jour. Une théorie dit que l'emplacement de l'attentat à la bombe a été choisi en raison de la légende de Romulus et Remus, qui, selon la légende, furent retrouvés par la louve en ce lieu. L'attentat aurait été une attaque symbolique contre Rome, centre du gouvernement italien.
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San_Giorgio_al_Velabro_13L'intérieur présente peu de décorations, mais garde ainsi une sérénité qui à mon goût manque souvent à Rome. La fresque du XIIIème siècle dans l'abside représente le Christ, la Vierge et saint Georges, saint Pierre et saint Sébastien.























San_Giorgio_al_Velabro_12La relique de saint Georges, une partie de son crâne, est conservée sous l'autel. Le baldaquin et le maître autel sont l'œuvre de la famille Cosma aux XIIème et XIIIème siècles.
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San_Giorgio_al_Velabro_planL'église se rétrécit vers l'abside, cela se  remarque en regardant le plafond. La nef centrale débute avec 9,5 mètres de large, puis ne fait plus que 7,5 mètres dans sa partie la plus étroite, la nef de droite part de 7,5 mètres pour finir avec seulement 3 mètres de large. La nef de gauche s'écarte un peu de l'axe central. 









L'arc des argentiers

San_Giorgio_al_Velabro_5Sur la façade est incorporé l'ancien arc de triomphe appelé " Arcus Argentariorum ", arco degli argentari ou arc de la corporation des argentiers, les changeurs. Il fut érigé en l'an 204 en l'honneur de l'empereur Septime Sévère et de la famille impériale. D'une hauteur de 6,15 mètres, pour une largeur de 3,30, il se compose d'une architrave soutenu par deux piliers. Sa moitié orientale fut incorporée à l'église au cours du VIIème siècle. 












San_Giorgio_al_Velabro_arcLa structure est recouverte de plaques de marbre blanc, à l'exception d'un socle en travertin.  La décoration est riche et remplit chaque surface disponible : deux bas-reliefs représentent Hercule et un génie, des scènes de sacrifice, Septime Sévère et Julia, des soldats et des prisonniers barbares.














L'arc de Janus Quadrifons

San_Giorgio_al_Velabro_3Un peu plus en avant se trouve l'arc quadrifront de Janus, construit au milieu du IVème siècle, dont le nom provient en fait non du dieu au double visage, mais du mot latin Ianus, indiquant un passage couvert, ou une porte. Au départ ce ne fut probablement même pas un arc, mais une structure destinée aux banquiers opérant dans le Forum Boario.
Arc_de_Janus_6













Arc_de_Janus_3Le bâtiment est presque carré (12 mètres par 16 mètres de hauteur), avec quatre énormes piliers soutenant une voûte. Il fut construit en ciment et revêtu de blocs de marbre provenant d'autres lieux. Il se pourrait qu'il ait eu une forme pyramidale. Les niches, surmontées d'une demi-coquille sculptée dans le marbre, abritaient des statues. Il ne reste que les représentations des déesses Minerve, Junon et Cérès.
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7 octobre 2008

Largo di Torre Argentina

Largo_di_Torre_Argentina_3Dans le centre de Rome, à 8 mètres au-dessous du niveau de la place de Largo di Torre Argentina, se trouve une enceinte sacrée qui contient 4 temples romains. Le nom de la place provient de la tour d'une maison, la Casa del Burcardo (au 44 Via del Sudario) qui fut occupée par un prélat nommé Burckhardt de Strasbourg (l'ancienne Argentoratum), maître de cérémonie du pape au début du XVIème siècle (1503). Une autre explication serait en rapport avec les magasins d'orfèvres (argentarii) installés non loin. Cette enceinte était située dans l'ancien Champ de Mars.




Largo_di_Torre_Argentina_11Les temples furent exhumés entre 1926 et 1930 et font partie d'un complexe de la période républicaine. Ils furent érigés entre le IIIème siècle avant notre ère et le Ier après notre ère. La place avec ses sanctuaires était entourée de portiques.














Largo_di_Torre_Argentina_10A défaut d’identification précise, les temples ont été nommés A,B,C et D. 

1- Restes de l'exèdre central du portique de Pompeï, maison du Sénat
2- Restes des latrines du portique
3- Statio Aquarium, département de l'eau
4- Pavement en tuf (-200)
5- Pavement en travertin (Ier siècle)









Largo_di_Torre_Argentina_2- Le temple rectangulaire A, dont 15 colonnes sont encore debout, sur lequel fut construite l'église médiévale de San Nicola dei Cesarini (il n'en reste que l'abside). Il fut probablement dédié à Juturne par Gaius Lutatius Catulus, après sa victoire contre les Carthaginois pendant la première guerre punique en 241 avant notre ère.








Largo_di_Torre_Argentina_4Juturne était essentiellement honorée à Rome comme divinité des eaux : comme de nombreuses sources, elle passait pour donner la guérison aux malades. Lors de la fête des juturnalia, le 11 janvier, les artisans que leur métier liaient à l'eau lui rendaient un culte. Elle était enfin invoquée lors des volcanalia pour écarter les incendies des récoltes. Plus tard, à l'époque de Septime Sévère (fin du IIème siècle, début du IIIème), ce temple abrita  les bureaux des Eaux et Aqueducs gérés par un Curator acquarum et Minuciae ou préposé au Service des Eaux et à la distribution du blé.




Largo_di_Torre_Argentina_8- Le temple B, de plan circulaire, avec six colonnes, fut construit par Quintus Lutatius Catulus en 101 avant notre ère pour célébrer sa victoire sur Cimbres, un peuple nordique du Jutland, et dédié à " Aedes Fortunae Huiusce Diei",  la "Fortune du Jour Présent". Au dos de celui-ci, se trouvait l’antique Curie Pompéienne, le lieu même où Jules César fut assassiné en 44.













Largo_di_Torre_Argentina_5Une statue colossale de la déesse y fut découverte lors des fouilles, maintenant conservée dans le musée du Capitole. Sa tête, ses bras et ses jambes sont en marbre, les autres parties, couvertes par la robe, sont en bronze.










Largo_di_Torre_Argentina_7- Le temple rectangulaire C, le plus petit et le plus ancien (quatrième ou troisième siècle avant notre ère), sur un niveau plus bas que les autres, était vraisemblablement dédié à la divinité Feronia, divinité liée à l'eau (sources et bois), à la fécondité (récoltes), aux voyageurs, à la liberté (les esclaves s'asséillaient sur l'une des pierres sacrées de son temple pour obtenir leur libération), et au feu. Ce temple fut consacré après une victoire sur les Sabins en 290 avant notre ère. Il fut restauré après l'incendie de 80, la mosaïque en noir et blanc date de cette époque.




- Le temple D, dont une partie reste sous la chaussée, le plus grand des 4 et le plus récent, date de l'époque Augustéenne et pourrait être celui des Lares Permarini,  qui protègent les navigateurs. Il fut construit par le preteur  Marcus Aemilius Regillus, engagé dans une bataille navale contre la flotte d'Antiochus le Grand en -190.

Les Lares

Lares_1Les Lares, parfois aussi appelés Genii loci, sont des divinités romaines protectrices. La religion des dieux Lares, qui compte parmi les plus anciennes des peuples de l'Italie latine, fait partie du groupe très important des cultes domestiques où figurent, avec Vesta et Vulcain, les Pénates, les Manes et les Génies ; on la rencontre dès les débuts de l'histoire, chez les Latins, les Sabins et les Etrusques. Rome avait pour dieux lares Rémus et Romulus.

Lares_3En général, tous les dieux qui étaient choisis pour patrons et protecteurs d'un lieu public ou particulier, tous les dieux dont les États, les cités, les maisons éprouvaient la protection, en quelque genre que ce fût, étaient appelés Lares. On distinguait donc plusieurs sortes de dieux Lares, outre ceux des maisons qu'on appelait domestiques ou familiers. Ceux-ci, gardiens de la famille, avaient leurs statues en petit modèle auprès du foyer ; on en prenait un soin extrême ; certains jours, on les entourait de fleurs, on leur mettait des couronnes et on leur adressait de fréquentes prières. Cependant, il arrivait quelquefois qu'on perdait tout respect à leur égard, comme, par exemple, à la mort de quelques personnes chères : alors, on les accusait de n'avoir pas veillé à leur conservation, de s'être laissé surprendre par les génies malfaisants.









Lares_2Les Lares publics présidaient aux édifices, aux carrefours, aux places de la ville, aux chemins, aux champs : ils étaient même chargés d'éloigner les ennemis. A Rome, les Lares avaient leur temple dans le Champ-de-Mars. Janus, Apollon, Diane, Mercure étaient réputés dieux Lares des Romains. Le culte des dieux Lares est venu, paraît-il, de ce que l'on avait coutume primitivement d'enterrer les corps dans les maisons. Le peuple crédule s'imagina que leurs âmes y demeuraient aussi, et il les honora bientôt comme des génies favorables et propices. Plus tard, quand la coutume se fut introduite d'enterrer les morts le long des grands chemins, on regarda aussi les Lares comme dieux protecteurs des routes.







Lares_4Il convient d'ajouter que les Lares ne pouvaient être que les âmes des bons ; on donnait le nom de Lémures aux âmes des méchants. Les Lémures, génies malfaisants et inquiets, apparaissaient, disait-on, sous la forme de fantômes, et se faisaient un malin plaisir d'effrayer et de tourmenter les vivants. On les appelait aussi Larves.















Les chats du Largo

Largo_di_Torre_Argentina_9C'est dans cet espace sacré que les chats ont trouvé leur sanctuaire. Des "gattare", femmes bénévoles, viennent s’occuper d’eux et les nourrir à leurs frais. Il est possible d'adopter l'un des matous, qui sont tous vaccinés et stérilisés. Les dons sont les bienvenus pour ceux qui sont trop vieux ou handicapés....

http://monsite.wanadoo.fr/roma_centre_histor./page5.html
http://www.linternaute.com/voyage/italie/rome/monument/largo-argentina/
http://www.mediterranees.net/histoire_romaine/empereurs_1siecle/auguste/daremberg8.html
http://www.dicoperso.com/term/adb0aeb1acb1a35d,,xhtml

4 octobre 2008

La fontaine de Trevi

Fontaine_de_Trevi_7Dès le Ier siècle avant notre ère une conduite d'eau, l'Aqua Vergine, arrivait déjà à cet endroit pour alimenter les thermes d 'Agrippa situés derrière le Panthéon. La légende rapporte que des soldats, cherchant de l'eau, rencontrèrent une jeune fille nommée Trevi.















Fontaine_de_Trevi_4Ils lui assurèrent qu'elle pourrait garder sa virginité si elle leur indiquait l'emplacement d'une source, ce qu'elle fit. L'étymologie la plus probable est latine : "trivium", ou "tre vie" en italien, signifie que la fontaine se trouve sur l'emplacement d'un croisement de trois rues, ou encore sur la convergence de 3 "bouches", "cavole di Trejo", du conduit de l'Aqua Vergine.








Fontaine_de_Trevi_3La légende est tenace, le merveilleux aussi : la vierge à l'angle, entourée de deux anges soutenant une couronne, protège les passants selon une antique tradition, les amoureux et les couples désirant un enfant s'y donnent rendez-vous, ceux qui veulent revenir à Rome lancent une pièce dans l'eau par dessus leurs épaules, le dos tourné vers la vasque. Cette coutume s'est répandue au monde entier : les touristes jettent des pièces, de partout sur la planète, dans la moindre petite fontaine afin d'exaucer un vœu. A la fontaine de Trevi, la monnaie est collectée par les autorités et envoyée à des œuvres de charité.









Fontaine_de_Trevi_2La fontaine actuelle fut construite sous le pontificat de Clément XII, dont on remarque le blason en haut de l'édifice, et décorée par de nombreux artistes de l’école du Bernin en 1762. Elle remplace la bouche de l'Aqua Vergine.















Fontaine_de_Trevi_1Elle représente une allégorie de l'Océan avec au centre Neptune, se tenant sur un char en forme de coquille d'huitre tiré par deux chevaux marins ailés: l'eau violente (gauche) et l'eau sauvage (droite). Les chevaux sont guidés par deux tritons. Neptune est entouré  par l'abondance et la salubrité, surmontées de deux reliefs représentant d'un côté la jeune fille découvrant la source et de l'autre l'empereur Agrippa commandant la construction de l’aqueduc.







Fontaine_de_Trevi_5Les statues au dessus représentent les quatre saisons. Une anecdote intéressante sur un évènement qui a conduit au tarissement de la fontaine :
http://www.acme-eau.org/Histoire-drole-A-Rome,-la-fontaine-de-Trevi-est-coupee_a1630.html

1 octobre 2008

Le Panthéon

Panth_on_11Le Panthéon original fut construit en -27, au début du règne d’Octave Auguste, par Marcus Vipsanius Agrippa. L'inscription sur le fronton mentionne "M(arcus) AGRIPPA L(uci) F(ilius) CO(n)S(ul) TERTIUM FECIT", c'est à dire " Marcus Agrippa, fils de Lucius, consul pour la troisième fois, le fit construire ". Son nom vient du grec "Pántheion", adjectif qui signifie "de tous les dieux". Il était  à l’origine le temple de toutes les divinités de la religion antique.






Panth_on_13D’après des fouilles menées à la fin du XIXème siècle, le premier temple était rectangulaire, avec un pronaos (partie antérieure du temple) ouvert vers le sud, et une cella (partie intérieure et fermée du temple) transversale plus large (environ 40 mètres) que longue. Il était construit en blocs de travertin et revêtu de plaques de marbre.

Le Panthéon d’Agrippa fut détruit par un nouvel incendie en 110, sous Trajan. Il fut entièrement reconstruit sous le règne de l’empereur Hadrien, vers l’an 125, comme le révèlent les dates imprimées dans les briques, comprises entre 123 et 125.




Panth_on_15Il devait être le temple de tous les dieux, une sorte de geste œcuménique ou syncrétique à l’adresse de tous ceux qui dans l’empire romain n’adoraient pas les vieilles divinités de Rome, ou qui les adoraient sous d’autres noms.  Rares sont les monuments antiques qui mêlent l'ensemble des Dieux pour les unifier au sein d'un même espace sacré. Si la Grèce a l'Olympe, royaume de tous les Dieux, Rome a le Panthéon, leur maison terrestre.

Ce nouveau panthéon est un ensemble de formes géométriques: trois blocs architecturaux aux volumes différenciés, pronaos en prisme, bâtiment de transition cubique et rotonde circulaire


Panth_on_30A l'entrée se trouve le pronaos, salle introductive qui amène à la place principale: le panthéon s'inspire des temples grecs adoptant la même disposition. Ses huit colonnes de façade en font à elles seules un édifice particulier car la plupart des édifices antiques ont 6 colonnes de façade. Le pronaos était surélevé par un podium de 1,3 m, et accessible par un escalier de cinq marches. Au fil des siècles, le sol environnant s’est exhaussé, et la place qui entoure le Panthéon atteint maintenant le niveau du podium. Il mesure 34 m de large, pour 15,6 m de profondeur.





Panth_on_4Le portique de façade comporte 16 colonnes corinthiennes monolithes de granite, à chapiteaux de marbre, disposées sur trois rangs : huit colonnes en façade suivies de deux rangs de quatre colonnes. Les colonnes extérieures sont en granite gris clair, les quatre colonnes intérieures sont en granite rose plus sombre. Toutes proviennent des carrières d'Égypte. Les fûts de 12,5 m de hauteur pour un diamètre à la base de 1,5 m pèsent environ 69 tonnes. Innovation architecturale à noter, le fût des colonnes n’est pas cannelé mais lisse. Deux colonnes ont été retirées au Moyen Âge à gauche et remplacées par des colonnes des thermes de Néron au XVIIème siècle.









Panth_on_18La colonnade ainsi disposée délimite trois nefs, la nef centrale conduit à la grande porte du temple, les deux nefs latérales donnent sur deux niches en demi-cercle qui devaient abriter des statues, probablement celles d’Auguste et d'Agrippa. La couverture du pronaos était en tuiles de bronze, aujourd’hui remplacées par des tuiles classiques.
Panth_on_plan













Panth_on_17Entre le pronaos et la rotonde, se trouve un bâtiment intermédiaire, aussi large que le pronaos qu’il prolonge, soit 34 m, mais plus haut que lui, puisqu’il culmine au même niveau que la rotonde. Il forme le fond du pronaos et fait la liaison entre pronaos et la cella, permettant le passage de l’un à l’autre par son portail central. Le sommet de ce bâti est une terrasse plane.







Panth_on_25Les actuelles portes de bronze, de proportion différente de celle de l’entrée, proviennent d’un autre édifice antique, et sont les plus grandes que l’antiquité nous ait léguées. Les placages de marbre blanc qui couvraient les parois extérieures et les décoraient de pilastres cannelés sont partiellement en place.














Panth_on_20Puis vient la cella. La rotonde est un mur parfaitement circulaire de 58 m de diamètre extérieur qui forme une double paroi de près de 7 m d’épaisseur. Sa partie intérieure, d’un rayon de 21,7 m égal à sa hauteur intérieure, assure un double rôle : elle forme le décor de la cella, et elle soutient le poids de la coupole. Ce mur intérieur est subdivisé en deux niveaux horizontaux :







Panth_on_8Le niveau inférieur est évidé par sept exèdres, alternativement semi-circulaires et trapézoïdales. L’entrée constitue la huitième exèdre. Chaque exèdre est bordée par deux colonnes corinthiennes cannelées et deux pilastres de marbre jaune. Ces sept niches en circonférence auraient hébergé des statues de Dieux ou d'hommes illustres divinisés, dont celles d’Arès, (Mars), père de Romulus, et celle d’Aphrodite, (Venus).






Panth_on_7Le niveau supérieur, délimité par deux corniches circulaires, est un décor de transition, alternant de fausses fenêtres carrées, des plaques de marbre de couleur et des rectangles de porphyre. Cette décoration réalisée en 1747 par Luigi Vanvitelli remplace la décoration romaine d’origine. Dans l’antiquité, de vraies fenêtres grillagées laissaient passer une lumière diffuse, indirectement captée de l’extérieur par les petites ouvertures du mur extérieur. Ces ouvertures engendraient une lueur quasi crépusculaire à la base de la coupole, renforçant l’effet de voûte céleste. Elles ont été partiellement reconstituées en 1930 sur une petite portion à droite de l’entrée.









Panth_on_6Le dallage du sol, parfaitement restauré, est en marqueterie de dalles de pierres colorées (opus sectile), et dessine un quadrillage où alternent des plaques de porphyre et de granite gris formant des motifs alternativement ronds et carrés. Pour faciliter l’évacuation des eaux de pluie qui pénètrent par l’orifice de la coupole, ce dallage est légèrement convexe, avec une surélévation de 30 cm à environ 2 m du centre de la rotonde.







Panth_on_24D'un diamètre interne de 43 mètres, la coupole est une demi-sphère parfaite. Si on la complétait vers le bas, la sphère toucherait exactement le sol. Le diamètre du Panthéon est donc égal à la hauteur de l'édifice. Il symbolise le ciel: la sphère est considérée comme la forme la plus pure, et le cercle comme la surface la plus parfaite. L’oculus sommital, de 8,7 m de diamètre, est renforcé par un cercle de bronze. Il est l’unique source de lumière directe, car l’entrée de la cella est tournée vers le nord et protégée par le pronaos. Il projette un ovale de lumière qui défile lentement sur les caissons de la coupole, ajoutant à la magie du lieu.



Rome_029Les romains employèrent pour sa construction le béton: le mortier du béton romain est à base de chaux, il tend à se calcifier toujours plus en vieillissant, ce qui lui assure une excellente tenue au fil des siècles. Ainsi coulée, la coupole constitue un dôme monobloc.



Panth_on_23Son état de conservation est remarquable et s'explique en partie par le fait qu'après la chute de l'Empire au VIème siècle, les Byzantins reprirent le contrôle de Rome et qu'en 609, l’empereur byzantin Phocas en fit don au pape Boniface IV. Celui-ci le consacra comme église chrétienne à la Vierge Marie et aux martyrs (Sancta Maria ad Martyres, c’est-à-dire Sainte-Marie aux Martyrs), titre qu’elle porte encore de nos jours. Il fit transférer des restes anonymes prélevés dans les catacombes et installer un autel sur ces reliques.

Panth_on_22










Panth_on_9L'ancienne architecture fut conservée, la symétrie axiale imposa le placement de l’autel dans l’exèdre sud, face à l’entrée, et non à l’est selon l’usage chrétien. La consécration de l’édifice le sauva du vandalisme et des destructions délibérées qui ruinèrent la plupart des monuments de la Rome antique pendant le bas Moyen Âge. Mais ceci n'empêcha pas le pape Urbain VIII Barberini de faire fondre les bronzes qui décoraient l’intérieur ou couvraient le portique pour réaliser de 1624 à 1635 le baldaquin de Saint Pierre dans la nouvelle basilique Saint-Pierre. Les responsables de ce pillage furent raillés par cet épigramme «Quod non fecerunt Barbari, fecerunt Barberini » (Ce que les Barbares n’ont pas fait, les Barberini l’ont fait). À la fin du pontificat d’Urbain VIII, Le Bernin ajouta deux clochetons aux extrémités du fronton du Panthéon, que les Romains surnommèrent « les oreilles d’âne du Bernin ». Ils furent éliminés en 1882, ce qui rétablit l’aspect originel du fronton.





Panth_on_21Depuis la Renaissance, le Panthéon est utilisé comme tombeau: parmi les personnalités qui reposent dans les exèdres transformées en chapelles se trouve Raphaël (1487-1520), selon ses dernières volontés.Son corps fut placé dans un sarcophage antique, sur lequel on peut lire l’inscription du poète Pietro Bembo (1470-1547) : « Ci-gît Raphaël, à sa vue la nature craignit d’être vaincue ; aujourd’hui qu’il est mort elle craint de mourir. ».






Panth_on_3L’obélisque de la piazza della rotonda se dresse depuis 1578 devant le Panthéon, sur une fontaine. C'est un petit monolithe de granit rouge fut taillé à Assouan, et fait 6 mètres de haut. Ses hiéroglyphes indiquent qu'il fut érigé par Ramsès II à Héliopolis vers 1300 avant notre ère.

Transporté à Rome probablement sous Domitien en même temps que l'obélisque dit actuellement de Dogali, il semble avoir fait partie des propylées du temple d'Isis et Sérapis sur le Champ de Mars.
Panth_on_2










Panth_on_10http://fr.wikipedia.org/wiki/Panth%C3%A9on_de_Rome
http://www.clioetcalliope.com/oeuvres/archi/pantheon/pantheon.html

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