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1 octobre 2008

Le Panthéon

Panth_on_11Le Panthéon original fut construit en -27, au début du règne d’Octave Auguste, par Marcus Vipsanius Agrippa. L'inscription sur le fronton mentionne "M(arcus) AGRIPPA L(uci) F(ilius) CO(n)S(ul) TERTIUM FECIT", c'est à dire " Marcus Agrippa, fils de Lucius, consul pour la troisième fois, le fit construire ". Son nom vient du grec "Pántheion", adjectif qui signifie "de tous les dieux". Il était  à l’origine le temple de toutes les divinités de la religion antique.






Panth_on_13D’après des fouilles menées à la fin du XIXème siècle, le premier temple était rectangulaire, avec un pronaos (partie antérieure du temple) ouvert vers le sud, et une cella (partie intérieure et fermée du temple) transversale plus large (environ 40 mètres) que longue. Il était construit en blocs de travertin et revêtu de plaques de marbre.

Le Panthéon d’Agrippa fut détruit par un nouvel incendie en 110, sous Trajan. Il fut entièrement reconstruit sous le règne de l’empereur Hadrien, vers l’an 125, comme le révèlent les dates imprimées dans les briques, comprises entre 123 et 125.




Panth_on_15Il devait être le temple de tous les dieux, une sorte de geste œcuménique ou syncrétique à l’adresse de tous ceux qui dans l’empire romain n’adoraient pas les vieilles divinités de Rome, ou qui les adoraient sous d’autres noms.  Rares sont les monuments antiques qui mêlent l'ensemble des Dieux pour les unifier au sein d'un même espace sacré. Si la Grèce a l'Olympe, royaume de tous les Dieux, Rome a le Panthéon, leur maison terrestre.

Ce nouveau panthéon est un ensemble de formes géométriques: trois blocs architecturaux aux volumes différenciés, pronaos en prisme, bâtiment de transition cubique et rotonde circulaire


Panth_on_30A l'entrée se trouve le pronaos, salle introductive qui amène à la place principale: le panthéon s'inspire des temples grecs adoptant la même disposition. Ses huit colonnes de façade en font à elles seules un édifice particulier car la plupart des édifices antiques ont 6 colonnes de façade. Le pronaos était surélevé par un podium de 1,3 m, et accessible par un escalier de cinq marches. Au fil des siècles, le sol environnant s’est exhaussé, et la place qui entoure le Panthéon atteint maintenant le niveau du podium. Il mesure 34 m de large, pour 15,6 m de profondeur.





Panth_on_4Le portique de façade comporte 16 colonnes corinthiennes monolithes de granite, à chapiteaux de marbre, disposées sur trois rangs : huit colonnes en façade suivies de deux rangs de quatre colonnes. Les colonnes extérieures sont en granite gris clair, les quatre colonnes intérieures sont en granite rose plus sombre. Toutes proviennent des carrières d'Égypte. Les fûts de 12,5 m de hauteur pour un diamètre à la base de 1,5 m pèsent environ 69 tonnes. Innovation architecturale à noter, le fût des colonnes n’est pas cannelé mais lisse. Deux colonnes ont été retirées au Moyen Âge à gauche et remplacées par des colonnes des thermes de Néron au XVIIème siècle.









Panth_on_18La colonnade ainsi disposée délimite trois nefs, la nef centrale conduit à la grande porte du temple, les deux nefs latérales donnent sur deux niches en demi-cercle qui devaient abriter des statues, probablement celles d’Auguste et d'Agrippa. La couverture du pronaos était en tuiles de bronze, aujourd’hui remplacées par des tuiles classiques.
Panth_on_plan













Panth_on_17Entre le pronaos et la rotonde, se trouve un bâtiment intermédiaire, aussi large que le pronaos qu’il prolonge, soit 34 m, mais plus haut que lui, puisqu’il culmine au même niveau que la rotonde. Il forme le fond du pronaos et fait la liaison entre pronaos et la cella, permettant le passage de l’un à l’autre par son portail central. Le sommet de ce bâti est une terrasse plane.







Panth_on_25Les actuelles portes de bronze, de proportion différente de celle de l’entrée, proviennent d’un autre édifice antique, et sont les plus grandes que l’antiquité nous ait léguées. Les placages de marbre blanc qui couvraient les parois extérieures et les décoraient de pilastres cannelés sont partiellement en place.














Panth_on_20Puis vient la cella. La rotonde est un mur parfaitement circulaire de 58 m de diamètre extérieur qui forme une double paroi de près de 7 m d’épaisseur. Sa partie intérieure, d’un rayon de 21,7 m égal à sa hauteur intérieure, assure un double rôle : elle forme le décor de la cella, et elle soutient le poids de la coupole. Ce mur intérieur est subdivisé en deux niveaux horizontaux :







Panth_on_8Le niveau inférieur est évidé par sept exèdres, alternativement semi-circulaires et trapézoïdales. L’entrée constitue la huitième exèdre. Chaque exèdre est bordée par deux colonnes corinthiennes cannelées et deux pilastres de marbre jaune. Ces sept niches en circonférence auraient hébergé des statues de Dieux ou d'hommes illustres divinisés, dont celles d’Arès, (Mars), père de Romulus, et celle d’Aphrodite, (Venus).






Panth_on_7Le niveau supérieur, délimité par deux corniches circulaires, est un décor de transition, alternant de fausses fenêtres carrées, des plaques de marbre de couleur et des rectangles de porphyre. Cette décoration réalisée en 1747 par Luigi Vanvitelli remplace la décoration romaine d’origine. Dans l’antiquité, de vraies fenêtres grillagées laissaient passer une lumière diffuse, indirectement captée de l’extérieur par les petites ouvertures du mur extérieur. Ces ouvertures engendraient une lueur quasi crépusculaire à la base de la coupole, renforçant l’effet de voûte céleste. Elles ont été partiellement reconstituées en 1930 sur une petite portion à droite de l’entrée.









Panth_on_6Le dallage du sol, parfaitement restauré, est en marqueterie de dalles de pierres colorées (opus sectile), et dessine un quadrillage où alternent des plaques de porphyre et de granite gris formant des motifs alternativement ronds et carrés. Pour faciliter l’évacuation des eaux de pluie qui pénètrent par l’orifice de la coupole, ce dallage est légèrement convexe, avec une surélévation de 30 cm à environ 2 m du centre de la rotonde.







Panth_on_24D'un diamètre interne de 43 mètres, la coupole est une demi-sphère parfaite. Si on la complétait vers le bas, la sphère toucherait exactement le sol. Le diamètre du Panthéon est donc égal à la hauteur de l'édifice. Il symbolise le ciel: la sphère est considérée comme la forme la plus pure, et le cercle comme la surface la plus parfaite. L’oculus sommital, de 8,7 m de diamètre, est renforcé par un cercle de bronze. Il est l’unique source de lumière directe, car l’entrée de la cella est tournée vers le nord et protégée par le pronaos. Il projette un ovale de lumière qui défile lentement sur les caissons de la coupole, ajoutant à la magie du lieu.



Rome_029Les romains employèrent pour sa construction le béton: le mortier du béton romain est à base de chaux, il tend à se calcifier toujours plus en vieillissant, ce qui lui assure une excellente tenue au fil des siècles. Ainsi coulée, la coupole constitue un dôme monobloc.



Panth_on_23Son état de conservation est remarquable et s'explique en partie par le fait qu'après la chute de l'Empire au VIème siècle, les Byzantins reprirent le contrôle de Rome et qu'en 609, l’empereur byzantin Phocas en fit don au pape Boniface IV. Celui-ci le consacra comme église chrétienne à la Vierge Marie et aux martyrs (Sancta Maria ad Martyres, c’est-à-dire Sainte-Marie aux Martyrs), titre qu’elle porte encore de nos jours. Il fit transférer des restes anonymes prélevés dans les catacombes et installer un autel sur ces reliques.

Panth_on_22










Panth_on_9L'ancienne architecture fut conservée, la symétrie axiale imposa le placement de l’autel dans l’exèdre sud, face à l’entrée, et non à l’est selon l’usage chrétien. La consécration de l’édifice le sauva du vandalisme et des destructions délibérées qui ruinèrent la plupart des monuments de la Rome antique pendant le bas Moyen Âge. Mais ceci n'empêcha pas le pape Urbain VIII Barberini de faire fondre les bronzes qui décoraient l’intérieur ou couvraient le portique pour réaliser de 1624 à 1635 le baldaquin de Saint Pierre dans la nouvelle basilique Saint-Pierre. Les responsables de ce pillage furent raillés par cet épigramme «Quod non fecerunt Barbari, fecerunt Barberini » (Ce que les Barbares n’ont pas fait, les Barberini l’ont fait). À la fin du pontificat d’Urbain VIII, Le Bernin ajouta deux clochetons aux extrémités du fronton du Panthéon, que les Romains surnommèrent « les oreilles d’âne du Bernin ». Ils furent éliminés en 1882, ce qui rétablit l’aspect originel du fronton.





Panth_on_21Depuis la Renaissance, le Panthéon est utilisé comme tombeau: parmi les personnalités qui reposent dans les exèdres transformées en chapelles se trouve Raphaël (1487-1520), selon ses dernières volontés.Son corps fut placé dans un sarcophage antique, sur lequel on peut lire l’inscription du poète Pietro Bembo (1470-1547) : « Ci-gît Raphaël, à sa vue la nature craignit d’être vaincue ; aujourd’hui qu’il est mort elle craint de mourir. ».






Panth_on_3L’obélisque de la piazza della rotonda se dresse depuis 1578 devant le Panthéon, sur une fontaine. C'est un petit monolithe de granit rouge fut taillé à Assouan, et fait 6 mètres de haut. Ses hiéroglyphes indiquent qu'il fut érigé par Ramsès II à Héliopolis vers 1300 avant notre ère.

Transporté à Rome probablement sous Domitien en même temps que l'obélisque dit actuellement de Dogali, il semble avoir fait partie des propylées du temple d'Isis et Sérapis sur le Champ de Mars.
Panth_on_2










Panth_on_10http://fr.wikipedia.org/wiki/Panth%C3%A9on_de_Rome
http://www.clioetcalliope.com/oeuvres/archi/pantheon/pantheon.html

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