Ladoix-Serrigny, l'église Saint-Marcel
Ladoix-Serrigny, dont l'étymologie provient de "douix", qui veut dire fontaine ou résurgence d’eau (ou du nom d'un homme dénommé Sourinus à l'époque gallo-romaine. Ce qui fait penser à sourdre, du latin surgere,se lever, se dresser, et en ancien français jaillir, apparaître), possède une église du XIIIème siècle, époque des premiers seigneurs de Ladoix. Elle est dédiée à Saint Marcel, protecteur des moissons et des vendanges.
Construits à intervalles différents, le chœur et le transept sont apparemment du XIIIème siècle, alors que la charpente du clocher est de 1774.
Bien des vestiges anciens peuvent être admirés à l'intérieur de l'église tels que : les demi piliers en forme de pilastre avec arcs doubleaux aigus, le sol en pente, le chœur légèrement incliné sur la gauche(l'axe suit une faille et un cours d'eau souterrain), la grande nef romane soutenue par cinq piliers carrés.
Quatre figures finement sculptées qui terminent les arcs en cul de lampe sont énigmatiques : nous trouvons un premier personnage à l'intérieur d'un cercle, un feuillage au dessus de lui.
Ensuite, deux autres personnages ont le feuillage poussant directement au-dessus de leur tête, pour terminer avec une figure où les feuilles sortent directement de la bouche...
Que faut-il comprendre ?
Chose assez rare pour être remarquée, l'ancien puits fait toujours partie de l'intérieur de l'église. Il est situé sur le croisement de deux veines d'eau souterraines.
La statue de Marie, appelée Notre-Dame du Chemin, ancienne vierge noire de la chapelle du même nom, se trouve dans cette église. Une procession se fait encore chaque 15 août, qui amène la statue dans la chapelle.
http://monsite-orange.fr/notredameduchemin/page1/index.html
http://www.ladoix-serrigny.fr/patrimoine
http://cem.revues.org/index6042.html
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Ladoix-Serrigny, chapelle Notre-Dame du Chemin
L'histoire du sanctuaire appelé aujourd'hui Notre-Dame du Chemin remonte bien avant le christianisme.
Se trouvaient là une source miraculeuse, disparue de nos jours, et un puits celtique, qui existe encore sur le côté nord.
Le culte de la déesse-mère fut remplacé par celui de Marie, comme bien souvent. Au XI ème siècle, une vierge noire était vénérée qui permettait aux enfants morts-nés de revivre le temps du baptême, avant d'être inhumés dans le cimetière tout proche, entouré de buis (on a retrouvé, lors des fouilles, les sépultures : ces enfants devaient être enterrés séparément des autres chrétiens).
C'était un culte dit "à répit".Il existe encore la piscine qui servait aux rituels des offices...
Le sanctuaire, construit sur le "tapet" ou tertre, où les marchands, commerçants de l'étain et du sel s'arrêtaient pour se reposer, devint une halte sur le chemin de Saint-Jacques de Compostelle, puis un lieu de pèlerinage recevant les vœux de grossesses des duchesses de Bourgogne. Ces dernières revenaient après leurs couches en cérémonies de relevailles pour remercier la Vierge.
Les différentes paroisses de Beaune et des villages proches venaient régulièrement en procession. On compta lors de telles manifestations jusqu'à 3000 fidèles en 1512.
Puis la chapelle fut vendue comme bien national à la Révolution. Elle fut habitée, partagée entre plusieurs familles et même utilisée comme grenier, grange et écurie. La partie romane fut ainsi utilisée jusqu'au début du XX ème siècle tandis que la partie gothique fut rachetée et restaurée à la fin du XIX ème.
La chapelle se compose de deux parties distinctes : une partie occidentale romane du XI ème siècle, divisée en pièces et étages (anciennement transept et nef), et un agrandissement gothique du XVème siècle, chœur et nef, correspondant aux travaux financés en 1434 par le duc de Bourgogne Philippe le Bon.
Il semblerait que la chapelle gothique du XI ème siècle, était vouée à remplacer la chapelle romane réaménagée au XII ème, mais les travaux furent arrêtés à mi-chemin au moment où la nef gothique rencontre le chœur roman dont l'abside et ses absidioles ont été détruites à ce moment-là.
Deux sondages ont permis de prouver l’existence de collatéraux pendant l’état du XII ème siècle de la chapelle. Le plan d’état du XII ème siècle serait donc bien celui d’une église pourvue d’un transept terminé par un triplet d’absides et de collatéraux de même largeur, la nef étant rythmée par des piliers que relient, d’est en ouest, des arcs en plein cintre. Seule la croisée de transept possède encore une voûte d’arêtes, portée par des piliers composés.
La "Société civile immobilière de Pernand", ancêtre de la "Société des amis de la chapelle Notre-Dame du Chemin" a racheté à quatre propriétaires la partie occidentale de l'édifice et débuté les opérations de restauration qui se poursuivent actuellement.
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