L’oppidum de Larina, historique
Les falaises de la Louvaresse du plateau de l’Isle Crémieu se distinguent de loin, véritable barrière au-dessus de la plaine du Rhône.
C’est sur le plateau de Larina, dominant Hières-sur-Amby, que nous trouvons les traces d'une occupation humaine dès le Néolithique, vers 3 000 avant notre ère, à l'âge du bronze.
Les dépôts cultuels retrouvés prouvent le caractère sacré que les occupants vouaient à l'endroit.
L’oppidum, situé sur un emplacement stratégique au débouché du Val d’Amby, une des rares voies de pénétration du massif, fut fortifié au Bronze Final.
Le peuple celte des Allobroges vint s'y installer au IIIe siècle avant notre ère. L'habitat se développa, avec la construction d'un grand rempart en pierre. Une nécropole de tombes sous lauzes s’implanta sur les vestiges du cimetière précédent.
Les romains prirent possession du site au IIe siècle, et l'on retrouve alors les traces d'un temple dédié à Mercure, dont les pierres servirent aux constructions postérieures.
C'est à cette époque que l’exploitation de la carrière de lauzes prit de l’ampleur.
A la fin de l’empire romain, les Burgondes prirent possession du lieu. La plupart des tombes de la nécropole de la Motte datent de cette période.
Au VIe siècle, période mérovingienne, un domaine fortifié s’organisa autour d’une villa seigneuriale, avec ses bâtiments d’exploitations agricoles construits en pierre avec une toiture de lauzes. Une nouvelle nécropole se développa sur la plus haute colline autour d’un mausolée et d’une église en pierre.
C’est au début du VIIIe siècle, avec l’arrivée des Carolingiens que le plateau fut abandonné.
Bien plus tard, la légende raconte qu’une bergère gardant son troupeau sur le plateau tomba de la falaise et fut sauvée par la vierge Marie. C’est la raison pour laquelle une statue fut érigée en son honneur. Mais déjà, Larina n’est-elle pas cette vierge, compagne de Camille l’Amazone, protégée de Diane dans l'Énéide de Virgile ?
"Autour d'elle, ses compagnes de prédilection, la vierge Larina, et Tulla, et Tarpéia qui agite une hache de bronze; ce sont des filles d'Italie que la divine Camille s'est choisies pour l'honorer et la servir, dans la paix comme dans la guerre"Nous avons donc sur cette hauteur la présence de Mercure et de Diane, pôles masculin et féminin, ainsi que de la source de Vie, le point de résurgence d’eau. Si le site avait perduré, sans nul doute aurions nous retrouvé Notre-Dame et saint Michel.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Hi%C3%A8res-sur-Amby
http://www.hieressuramby.fr/
http://www.musee-larina-hieres.fr/
L’oppidum de Larina, description des bâtiments
Les entrepôts agricoles
Toute une série de bâtiments furent restaurés. Les murs étaient faits de poteaux de bois dont les vides étaient garnis de torchis (terre séchée et paille).
Les poteaux de bois étaient ancrés dans des fondations faites d’assises de galets, permettant ainsi d’isoler l’ossature de l’humidité.
Les vestiges montrent que les habitants vivaient en totale autarcie à partir des ressources du plateau (élevage extensif et culture céréalière, chasse, vigne, travail du fer et du bronze).
Par exemple ce bâtiment de 17 m de long fut construit sur les vestiges des anciennes cabanes en bois. C’était un vaste atelier agricole au sol drainé, dans lequel on retrouvait des réserves et un pressoir à vin.
La ferme principale, la villa, s’étendait sur 40 m de long et 20 m de large. Avec les annexes (enclos pour animaux, étables, silo à grains, ateliers et remises), elle couvrait près de 1 500 m².
Un bâtiment un peu à l’écart abritait un vaste pressoir à vis verticale. Les blocs de fondation proviennent du temple romain.
Le sol était constitué de tuiles romaines et de briques concassées, mêlées à du mortier de chaux.
La nécropole de la Motte
Cette butte servit à l’installation d’un cimetière, utilisé dès la fin de l’Antiquité jusqu’au début du Moyen-âge.
125 tombes furent fouillées. La première nécropole date du VIe siècle et ne comprend que des tombes en pleine terre. La deuxième date des Ve et VIe siècles.
Elles sont orientées est-ouest.
30 31 Sur le côté est de la butte se tient la carrière. Le calcaire, légèrement gréseux, est stratifié en bancs qui peuvent se débiter en dalles de 1 cm à 15 cm d’épaisseur.
La deuxième nécropole
Près de 400 tombes furent retrouvées sur le site, au point le plus élevé du plateau. La plupart d’entre elles datent de l’époque mérovingienne, même si quelques-unes renvoient à d’autres traditions plus anciennes.
Elles sont orientées tête à l’ouest.
Un autel romain et des dalles de l’ancien temple furent retrouvés dans les murs de la chapelle mérovingienne.
Un fragment d’autel est gravé de l’inscription lacunaire suivante : Autel au dieu Mercure, Victor Magniacus Veilaunus, restauré par C. Capitoius Macrinus.
La chapelle fut construite à partir du Ve siècle, et subit plusieurs transformations avant son abandon au VIIIe siècle.
Elle était entourée d’enclos funéraires et de la sacristie. L’emplacement de l’autel se situe sur un croisement de courants telluriques et d’une rivière souterraine. Le chœur fut d’abord constitué d’une abside semi-circulaire, avant d’être remplacée par un chevet plat.
Une barrière de chœur, qui fermait à l’origine l’abside, fut avancée dans la nef, créant ainsi un espace privilégié mettant en valeur les tombes des personnages importants.
Le point le plus haut de la nécropole est occupé par un enclos funéraire. C’était une construction carrée d’environ 5 m de côté, avec une porte au nord-est. Il est postérieur à quelques tombes, situées sous les fondations des murs. La tombe centrale est sans doute à l’origine de cette construction funéraire.
Larina, la raison de l'abandon du site
Pas fous les Mérovingiens, je pense savoir pourquoi ils sont partis. Ils avaient des devins, non ?