Glendalough, historique
Glendalough tire son nom de l'Irlandais Gleann Dá Locha qui se traduit par "la vallée des deux lacs". Ces lacs ont pris naissance après la période glaciaire, quand de grands dépôts de terre et de pierres ont été éparpillés à travers la vallée, bloquant les rivières Pollanass et Glenealo. C'était un lieu sauvage et isolé.
Ce fut déjà un lieu tenu pour sacré aux temps des Celtes, où, traditionnellement, les agriculteurs menaient leur bétail dans l'eau pendant la fête de Beltaine pour le garder en bonne santé le restant de l'année.
Mais l'histoire la plus connue de la vallée boisée remonte au VIème siècle, à l'aube du christianisme en Irlande, quand Kevin décida de venir s'installer dans cet endroit idéal pour un moine cherchant à vivre en ermite. La légende dit qu'il cherchait un lieu situé au confluent de deux rivières : ce furent Glenealo et Glendasan.
La légende rapporte aussi qu'une créature serpentiforme vivait près des lacs et mangeait les malheureux qui s'aventuraient dans son voisinage. Ces créatures, symbolisant certainement les énergies de la terre, autrement dit "vouivres", furent toujours chassées par les premiers chrétiens. Mais Kevin lui a assuré qu'il le laisserait en paix...
Un peu plus tard, il construisit un monastère sur les bords du lac qui devint un important centre ecclésiastique. Le monastère fut attaqué, pillé et incendié par les Danois, basés dans la forteresse de Dublin. Puis, en dépit des dommages causés par un incendie en 1163, il a prospéré jusqu'au début du XIIIème siècle. L'arrivée des Normands en Irlande scella le sort de Glendalough.
En 1214, le monastère fut détruit par les envahisseurs et le diocèse de Glendalough et de Dublin furent réunifiés. L'aura culturelle et spirituelle du monastère déclina. En 1398, la destruction de la colonie par les Anglais ne laissa que ruines, mais le site conserva un rôle d'église locale et par la suite, Glendalough, avec ses sept églises, devint l'un des principaux pèlerinages d'Irlande.
Les vestiges actuellement visibles ne racontent qu'une infime partie de son histoire. A son âge d'or, le monastère aurait comporté des ateliers, des salles d'écriture et de copies de manuscrits, des appartements pour les invités, un hôpital, des fermes ainsi que des logements pour les moines et une vaste population laïque. Les édifices qui ont survécu à l'épreuve du temps sont datés du Xème et du XIIème siècle.
Saint Kevin
Saint Kevin, ou Coemhghien (Coemgen)en gaélique, signifie "le bien engendré". Né en 498, on le dit descendant d'une famille régnante de Leinster. Il étudia, enfant, sous la direction de trois hommes, Eoghan, Lochan et Eanna, puis fut instruit par le Gallois saint Pétroc de Bodmin qui résida un temps en Irlande.
Sa légende a survécu grâce à l'Acta Sanctorum, basé sur un ancien manuscrit. L'auteur d'un commentaire sur ce manuscrit, le Père Francis Baert, explique que " bien que la véracité de plusieurs des légendes rapportées soient douteuses, il a été décidé de les conserver en faveur de l'antiquité du document, ayant été écrit aux alentours du XIIème siècle".
La naissance et l'enfance de Kevin figurent en bonne place dans les légendes traditionnelles : un ange sachant que l'enfant était sur le point d'être baptisé, vint voir ses parents et leur dit que l'enfant devait être appelé Kevin. Cronan, le prêtre qui procéda à la cérémonie, déclara : " Ce fut sûrement un ange du Seigneur, et comme il a nommé l'enfant, ainsi doit-il être appelé". Une mystérieuse vache blanche venait chez ses parents chaque matin et chaque soir pour fournir le lait pour le bébé. Sa légende raconte aussi qu’à l’âge de 7 ans, alors qu'il priait les mains étirées vers le ciel, un merle est venu pondre ses œufs dans le creux de ses mains. Kevin resta immobile pendant que l’oiseau construisait le nid. Il ne bougea pas pour toute la durée du Carême. L’oiseau nourrissait Kevin avec des baies et des noix. À la fin du
Carême, les oisillons se sont envolés et le nid était vide.
Puis vient une longue série de miracles, allant de la guérison des corps à celle de l'âme.
Kevin vint s'installer dans une grotte au bord du lac supérieur de Glendalough où il passa 7 ans en ermite. Il priait exclusivement dans la nature, au pied d’un arbre, sur le roc ou même dans la rivière. Quand il priait longtemps dans la rivière, une loutre venait lui porter du poisson pour qu’il conserve son énergie. Chaque jour, une vache sortait du troupeau et venait le voir pour lécher sa tunique pendant qu’il priait. Lorsque la vache revenait pour se faire traire, elle produisait d’immense quantité de lait. Le fermier, intrigué par les pouvoirs de Kevin, fut le premier à être converti dans la région. Kevin eut alors des visions lui demandant de construire un monastère sur les bords du Lac. Ce qu'il fit.
Il devint l'un des plus grands évangélisateurs d'Irlande après saint Patrick, consacrant le reste de sa vie à diriger son monastère où l'on soignait les malades et où l'on transcrivait les évangiles avec de merveilleuses enluminures. Il mourut en 618, à l'âge de 120 ans.
La pierre de Hollywood et le chemin de saint Kevin
Elle porte ce nom depuis sa découverte près du village de Hollywood, le "bois sacré", dans le comté de Wicklow en 1908. Elle était couchée face vers le bas sur un sentier. Le bloc, mesurant environ 1,2 m de haut, 0,9 m de largeur par 0,8 m d'épaisseur, représente un labyrinthe.
Il semblerait que la pierre a un lien avec le Pèlerinage de Glendalough. Il peut avoir été utilisé comme marque, tout comme les différentes croix médiévales retrouvées sur le chemin de saint Kevin.
Les labyrinthes sont souvent associés aux pèlerinages chrétiens. On sait que parcourir celui de Chartres équivalait à faire le pélerinage de Jérusalem. Or, dans la tradition, il est dit que faire 7 fois le chemin de Glendalough équivaut à aller jusqu'à Jérusalem... Ou bien, ceux qui s'y rendaient sept fois en pèlerinage gagnaient autant d'indulgences que s'ils faisaient le pèlerinage des sept basiliques romaines.
Cet ancien chemin, dit "la route de saint Kevin", menait les pèlerins au travers des monts Wicklow jusqu'à Glendalough. Une grande partie du pavage s'est effondré, mais on retrouve parfois encore intactes de petites pierres recouvertes de dalles de granit plus grosses.
La légende rapporte que Kevin, ayant besoin d'un nouveau lieu de retraite après la fondation du monastère, partit à sa recherche avec quelques compagnons en montant vers le nord. Ils se trouvèrent bloqués par des arbres tombés sur le passage.
Ses compagnons s'arretèrent, mais Kevin leur demanda de continuer. Les arbres s'écartèrent pour les laisser passer. Kevin les bénit, et formula une malédiction contre ceux qui oseraient dès lors les couper. C'est pourquoi ce lieu fut appelé "Holy wood", le bois sacré. Ceci est peut-être la réminiscence d'un ancien bois sacré druidique : la colline s'appelle 'Dragoon hill' (bon, c'est le nom d'un dragon militraire, mais sait-on jamais...) et est couronnée par un cercle de pierre, Piper's stone. Le chemin est parsemé d'anciennes pierres gravées, qui ont été christianisées. Nos anciens connaissaient bien les énergies...Comme Kevin, qui trouvit sa grotte-retraite.
En 2001, un chemin de 29 km a été rétabli, en suivant d'aussi près que possible l'ancienne route.
Dans le parc du centre des visiteurs, dessiné dans l'herbe, nous retrouvons un labyrinthe classique à 7 voies, construit par Kevin O 'Kelly. décidément, le 7 est bien présent : 7 ans pour le premier miracle, 7 années d'érémitisme, 7 églises, 7 étages à la tour, 7 tours autour des pierres, 7 cupules pour les 7 fonds...
Piper's stones
Athgreany, situé non loin de la retraite de Kevin et de Hollywood, fait certainement partie des lieux sacrés entre Glendalough et Kilcullen, autre monastère ayant une lanterne des morts. C'est isolé au sommet d'une colline au dessus d'une plaine innondable (j'en sais quelque chose...) que l'on trouve un cercle de pierre, nommé le Piper's Stone.
Au centre du cercle, les énergies sont puissantes et réconfortantes. Le cercle de quatorze pierres, dont certains sont des rochers, et d'autres des piliers atteignant jusqu'à 1,8 mètres de haut, fait environ 28 mètres de diamètre. Il semblerait qu'il manque plusieurs pierres. Il est apparement composé de deux formes de pierres distinctes : alternativement plates et rectangulaires puis en forme de diamant au sommet légèrement pointu.
Hors du cercle, nous retrouvons une autre pierre dressée, qui formerait avec lui un alignement au nord-est, dans l'axe du lever du soleil au solstice dété. celà ammènerait à un point précis sur la colline d'en face.
La légende rapporte que son nom vient d'un joueur de cornemuse, et de jeunes filles, venus danser un soir de sabbat, qui furent pétrifiés. Encore une christianisation d'un lieu païen...
Un grand arbre à fée s'est fait une belle place dans le cercle. Une autre légende locale dit que les fées y vont jouer de la cornemuse à minuit. Ce n'est pas difficile à imaginer dans un lieu aussi magique.
La forêt de Derrybown
Avant d'arriver dans le monastère, il est préférable de se présenter. Un gardien nous attends face au pont qui amène directement à la "cuisine" de saint Kevin, et face à la pierre aux daims.
Il n'est pas tout seul, de nombreux confrères se sont postés autour de lui, en cercle. Je n'ai pas compté le nombre de cercles de chênes tant il y en avait !
Bien sûr, il faut éviter la route en macadam, un sentier pratiqué par les connaissants serpente juste à côté. Il passe entre de grosses pierres, dont certaines forment des portes de vie.
Si vous traversez le monastère en direction du nord, vous tomberez sur la passerelle.
La passerelle
La passerelle qui mène à la cité monastique de Glendalough est l'un des plus importants monuments, à ce jour unique en Irlande. Elle comptait à l'origine deux étages, avec deux superbes arches de granit. Les antes (ou murs saillants) situées aux extémités donnent à penser que la passerelle fut dotée d'une toiture en bois.
Dans le mur ouest, côté intérieur, se trouve une croix gravée dans la pierre. Elle indiquait la présence d'un sanctuaire, la frontière d'une zone de refuge, une enceinte sacrée nimbée par l'aura de la tour ronde.
Dans la cité monastique, le pavage du trottoir est partiellement préservé, mais il ne subsiste presque rien du mur d'enceinte.
La tour ronde ou lanterne des morts
Le mot irlandais pour désigner ces tours est cloictheach, qui se traduit littéralement par "maison de la cloche". On trouve aussi le nom de "lanterne des morts". Cette superbe tour en ardoise et mica parsemée de granit du Xème siècle s'élève à 34 mètres et a une circonférence de 16 mètres à sa base.
Sa porte est juchée à 3 mètres du sol. Son toit conique, détruit par la foudre, fut reconstruit en 1876 avec les pierres d'origine tombées au sol. La tour comportait jadis 6 planchers en bois qui communiquaient entre eux par des échelles. Celà fait 7 étages-étapes-chemins-chakras-corps en comptant le rez-de-chaussée.
Chacun des 4 étages situés au dessus de l'entrée est éclairé par un fenestron. (les 4 corps supérieurs, les 4 chakras supérieurs...). Quant au dernier niveau, (coronal-corps divin), il est éclairé par 4 fenêtres orientées aux 4 points cardinaux. Le 4 peut aussi symboliser la perfection du monde matériel, comme avec les 4 directions cardinales, et les 4 éléments. Le 3 symbolise la perfection de la sphère spirituelle, la Trinité. 7 est le produit de l'ajout de 4 et 3, la perfection du cosmos.
Les explications données pour la présence de cette tour font sourire, à force d'essayer de ramener une chose non comprise à des faits bien matériels : ce fut un réservoir pour les manuscrits, un refuge en cas d'invasion, (cette explication simpliste résiste mal à l’examen car il n’existe aucun moyen de défendre un tel ouvrage. La porte enfoncée, il aurait suffit d’un simple feu pour asphyxier ou brûler les infortunés réfugiés dans une telle cheminée), un point de repère pour les visiteurs (ça, sûrement vrai, c'est le bonus. Mais de quels visiteurs parle-ton?), un campanile, etc...
Les lanternes peuvent avoir une fonction de guidance des âmes. L'énergie qui s'en dégage est à ce moment là destinée à permettre leur ascension. Comme je l'avais remarqué dans celle de Culhat, elles sont positionnées sur des croisements telluriques importants, et souvent sont accompagnées d'un vortex. Mais elles ne sont pas reliées entre elles...
Georges Prat donne une explication du phénomène "lanterne" :
"L'énergie qui est puisée dans la terre se répand uniformément tout autour de la construction, monte le long du mur, est captée et concentrée par le chapeau cônique, devient sphère d'énergie éclatante au dessus de la pointe et se concentre en une espèce de rayon-laser pour partir en direction de l'espace. Pas de flux sacré entre les tours, cette énergie n'est pas destinée à améliorer le sort des êtres vivants, contrairement aux lieux de culte. Même rôle que les obélisques égyptiens.
Ces constructions ont toutes un socle circulaire dont le centre est vide de maçonnerie, la couronne des fondations ayant un noyeau de terre en contact direct avec le sous-sol."
Elles sont toutes élevées dans des cimetieres. Mais des cimetières monastiques. Les moines devaient de leur vivant avoir un taux vibratoire plus élevé que le commun des mortels... De plus, ces lanternes, ou ces tours, sont souvent sur des cimetieres templiers.
"Je pense que l'utilité de ces tours rondes est de capter toutes les vibrations spirituelles des moines décédés, de les épurer, les accelerer et les renvoyer sous forme de rayons concentrés en direction du ciel, où elles se rencontrent, s'additionnent, se complètent et participent à une oeuvre cosmique.
Nous pouvons nous demander si les tours ne sont pas faites pour être des systèmes de résonnance des ondes cosmiques, d'autant plus qu'elles ne sont pas seulement des rectifieurs de courants, mais qu'elles ont aussi la possibilité de détecter, et emmagasiner l'énergie électro-magnétique entrante grace à leurs propriétés diélectriques (un système di-électrique est formé d'un guide d'ondes, qui peut-être tubulaire, pour collecter et guider l'énergie de la même manière qu'une antenne métallique de télévision.)"
La cathédrale
Le plus grand et le plus imposant des monuments de Glendalough, elle fut construite en plusieurs phases et dédicacée à saint Pierre et saint Paul.
Les plus grosses pierres de mica-schiste, visibles jusqu'au niveau de la porte à traverse supérieure carrée côté ouest, furent récupérées d'une petite église plus ancienne, probablement du Xème siècle.
Le choeur et la sacristie sont datés entre la fin du XIIème et le début du XIIIème siècle. Malgré la disparition de nombreuses pierres, il apparaît que l'arche du choeur est subtilement décorée.
On retrouve des dessins en zig-zag, montrant le nombre de failles, ainsi que les indications des cours d'eau souterrains. La porte nord, qui conduit à la nef, date également de cette époque.
A la perpendiculaire de la fenêtre sud du choeur, se trouve un tabernacle ou placard mural, dans lequel est creusée un lavabo, c'est à dire une cuvette employée pour laver la vaisselle sacrée. Moi je dis que c'est pas la peine de faire de l'eau bénite, il n'y a qu'à se servir. Et la pierre qui a servi me semble plus ancienne. La ligne de pierres qui se décale juste sous la fenêtre montre le passage des lignes d'un réseau tellurique.
A quelques mètres au sud, une croix très ancienne en granit local, ornée d'un cercle plein, est fréquemment désignée sous le nom de "croix de saint Kevin". Il est dit que sa tombe se trouve en dessous.
La maison des prêtres
Presque entièrement reconstruite à partir des pierres d'origine sur la base d'un croquis de 1779, la maison des prêtres est un petit édifice roman qui possède une arche. Elle tire son nom de la pratique qui consistait à y inhumer les prêtres au XVIIIème siècle : deux prêtres auraient eu de remarquables pouvoirs de guérison, et ce site devint populaire.
Son utilité première est inconnue, mais on pense qu'elle a pu servir à abriter les reliques de saint Kevin. D'où la facilité de guérison en ce lieu. (On sait que les reliques authentiques ont ce pouvoir...).
On raconte que les pèlerins passaient leurs bras dans un trou pratiqué dans le mur afin de toucher les reliques.
L'église de Kevin, ou la "cuisine"
A l'origine, ce bâtiment au toit de pierre disposait simplement d'une nef. Son entrée était située à l'extrémité et son éclairage était assuré par une petite fenêtre au sommet arrondi.
La partie supérieure de la fenêtre est visible au-dessus de ce qui est devenu l'arche du choeur lorsque ce dernier, aujourd'hui disparu, fut ajouté avec la sacristie.
Le toit à pente raide, formé de pierres se chevauchant, est soutenu par une voûte semi-circulaire. L'accès à la chambre mansardée était assuré par une ouverture rectangulaire. l'église comportait également un étage au plancher de bois.
Son clocher se présente sous la forme d'une réplique de la lanterne des morts miniature. Agrémenté d'un chapeau conique et de 4 fenêtres, il s'élève à l'extrémité ouest du toit.