La cathédrale Saint-Nicolas de Merano
Merano est située dans la province autonome de Bolzano dans la région du Trentin-Haut-Adige. La vallée de Merano fut habitée depuis plus de 5 000 ans, en témoigne la présence de menhirs. L’histoire de la ville commence véritablement en 15 avant notre ère quand les Romains, avec à leur tête Drusus, le beau-fils d'Auguste, occupèrent la vallée de l’Adige en y établissant un camp militaire fortifiée, le Castrum Maiensis. Situé sur un axe nord-sud stratégique, la Via Claudia Augusta le traversait.
Au IVe siècle, de nombreux temples occupèrent l’espace, comme celui dédié à Diane, ou à Mithra. La première église chrétienne fut construite en 460.
Occupée par les Ostrogoths, les Francs, les Lombards et les Bavarois, mentionnée en 857 comme Mairania, Merano devint capitale du comté du Tyrol au XIIIe siècle, équipée de nombreux privilèges princiers par Léopold III pour promouvoir le commerce. Innsbruck lui succéda à la fin du XIVe siècle, et la ville perdit peu à peu son influence.
Historique
La cathédrale est dédiée à saint Nicolas, saint patron des Lorrains, des Russes, des Fribourgeois, des Ovillois, des écoliers, des étudiants, des enseignants, des marins, des hommes et femmes souffrant de stérilité, des célibataires, des vitriers, des bouchers et des voyageurs. Ouf.
Située au centre du quartier commerçant, la cathédrale actuelle fut construite sur l’emplacement d’une ancienne église romane. Cette église, déjà dédiée à saint Nicolas, mais aussi à la Sainte Trinité et à la Vierge Marie, fut mentionnée dès 1220, détruite en 1302 par l’évêque Siegfried qui voulut une église plus grande.
La première tranche de travaux débuta en 1310 et se finit en 1345. Il ne resta rien de l’ancienne église, mis à part quelques pierres de remploi du côté nord.
Faisant partie des premiers monuments du Tyrol entièrement construits dans le style gothique, l’église fut encore une fois agrandie et rénovée en 1455.
Les voûtes furent refaites par l’architecte Stefan Tobler, et elle fut consacrée en 1465. Elle fut à nouveau restaurée en 1785, et beaucoup d’éléments anciens disparurent. Et encore une fois entre 1993 et 1999. Autant dire qu’il faut bien chercher pour trouver un coin intact.
L’extérieur
Le côté sud, qui fait face à la grande place, fait office de façade principale. C’est le côté le plus décoré.
L’un des deux portails gothiques, datant de 1430, est orné de statues de saints.
L’autre portail, proche du clocher, est plus simple.
Saint Nicolas, sculpté sur le mur du chœur en 1440, accueille les visiteurs.
De petits oratoires, ou reliquaires, parsèment les murs.
Le clocher est l’un des plus élevés du Tyrol. Datant du XIVe siècle, de base carrée, il fut surélevé à chacune de ses rénovations, pour atteindre finalement au XVIIe siècle une hauteur de 83 mètres. Il est surmonté d’une structure octogonale et d’un dôme.
Il abrite des fresques du XVe siècle. Une des fresques,faite par Wenzeslaus von Riffian en 1413, représente Jean de Matha et Félix de Valois, dans une vision de la Croix. Jean de Matha est un religieux français, né peu avant 1150 en France. Il est le fondateur, avec saint Félix de Valois, de l'Ordre de la Sainte Trinité.
Sur le côté nord de l’église, beaucoup moins travaillé, sont positionnées des pierres tombales anciennes. L’église jouxtait l'ancien cimetière de la ville, utilisé jusqu’en 1848.
L’intérieur
L’église est un grand bâtiment du gothique tardif à trois nefs. Remarquez la déviation de l'axe du choeur et de la nef. Un suivi d'une faille, ou d'un cours d'eau. Ou tout simplement d'une dédicace.
Le chœur est éclairé par des vitraux du XVe siècle.
L’église abrite de nombreuses peintures et sculptures.
Le retable, issu des ateliers de Hans Schnatterpeck de Merano, date de 1500.
Curieuse, cette sculpture d'une tête d'homme...
Les clés de voûte sont sculptées des représentations d'un ange, et de saint Nicolas.