Abbaye San Lorenzo de Trente
L'abbaye de Saint- Lorenzo remonte à la seconde moitié du XIIe siècle. Elle fut construite par les bénédictins de l'abbaye de Vallalta (Bergame), qui, envoyés par l’évêque Altemanno, vinrent à Trente en 1146.
Ils s’installèrent sur les ruines d’une première église chrétienne. Selon un document du XIIe siècle, les moines bénédictins aidés de «plus de cinq cents frères», s’engagèrent dans la reconstruction de l'église en 1183.
Suivant la règle bénédictine, ils alternent les prières et les travaux des champs, sur une grande parcelle de terrain située vers le fleuve Adige, qui n’avait pas à l’époque situé au même endroit.
Sur une note de la seconde moitié du XIIe siècle, il est dit que l'abbaye fut construite sur l`"île" près de la rivière, en dehors des murs de la ville.
En 1226, un incendie endommagea les bâtiments, en 1231 survint une grande inondation. En 1234, l’abbaye passa aux frères dominicains.
L’église est bâtie à un niveau inférieur de l’actuel, qui fut surélevé en raison des inondations du fleuve.
La façade principale présente un portail surmonté d'une fenêtre à trois meneaux avec deux bas-reliefs romans sur les côtés.
L'abside de style roman, est caractérisée par des pilastres semi-cylindriques qui séparent des baies.
Le clocher, avec une fenêtre belle double, fut relevé au XVIIIe siècle.
L'intérieur présente trois nefs voûtées, peinte avec des étoiles rouges et bleues sur fond blanc, soutenues par quatre colonnes romanes cylindriques à chapiteaux.
Le presbytère, fermé par une abside semi-circulaire, est divisé par un arc d'ogive légèrement surélevé.
Une statue de padre Pio est constamment fleurie.
Dans l’absidiole nord, une reproduction de Notre-Dame de Lorette (Madonna di Loreta). La légende de Notre-Dame de Lorette rapporte qu'au Moyen-âge, un paysan labourait son champ à Alan lorsqu'il vit tout à coup ses bœufs s'agenouiller et refuser d'avancer. Saisi d'étonnement, il aperçut au fond du sillon une statue de la vierge.
Les voisins prévinrent aussitôt le clergé et les habitants des environs qui accoururent sur les lieux, et recueillirent la statue que l'on baptisa du nom de "Vierge Noire". La communauté d'Alan acheta bientôt le terrain pour y édifier une Montjoie, petite construction destinée à exposer la vierge noire et recueillir des offrandes. Elle devint vite l'objet de dévotions et de pèlerinages. Les nombreuses offrandes qui permirent vers 1140 d'édifier une chapelle. Deux siècles plus tard on la nomma « Notre-Dame de Lorette ».
Une autre légende raconte que pour protéger la maison de la vierge Marie des envahisseurs, les anges l'avaient transportée dans les airs et déposée près d'Ancône dans un bois de lauriers. D'où le nom de Lorette : laurier. C'est en référence à ce transport par les airs que Notre-Dame de Lorette est devenue la patronne des aviateurs .
En réalité, c'est un prince byzantin, Nicéphore I Doukas Commène, qui prit en 1290 l'initiative de transférer une maison typique de Palestine depuis Nazareth jusque dans les Marches italiennes. La maison fut démontée à Nazareth en 1291, débarquée ensuite sur les côtes de Dalmatie et finalement réassemblée à Loreto en 1294. La Santa Casa fait l'objet de nombreux pèlerinages aujourd'hui dans le village. Pourquoi pas... Mais quand on sait qu'au début de notre ère, Nazareth n'existait pas... Ce n’est pas bien grave, hein, du moment que tout le monde est content et que la foi fait des miracles.
À côté de l'église se trouvait les bâtiments conventuels, qui maintinrent leurs fonctions jusqu'en 1778. L’abbaye fut progressivement transformée en prison, en hôpital, puis en caserne jusqu'à sa démolition en 1930 durant l'ère fasciste.