L'abbaye de Caunes-Minervois, l'abbatiale
La partie la plus ancienne de l'église se situe à l'est et constitue la base du chevet. Ce dernier, construit en moellons disposés en assises régulières, est rythmé par deux contreforts et 8 colonnes engagées en pierre de taille. Les colonnes sont surmontées de beaux chapiteaux ornés de motifs végétaux et d'entrelacs. Le mur est percé de 3 baies très étroites, à simple ébrasement. Tous ces caractères architecturaux indiquent le premier art roman.
La partie supérieure de l'abside, construite dans un appareil plus régulier au cours de la seconde moitié du XIème siècle, est ornée de 9 arcatures en plein cintre.
Le chœur, voûté en cul-de-four, est éclairé par 3 grandes fenetres et deux occulis. Au XVIIIème siècle, les mauristes ont habillé ses murs de grandes stalles en bois. Au Xiième siècle, il fut agrandi par l'adjonction d'un faux transept. Sur chacun de ses bras se greffe une absidiole semi-circulaire, et aux extrémités deux tours-clochers de plan carré.
La tour nord, élevée au début du XIIème siècle, présente trois étages de baies géminées qui récelent des réemplois de colonnes et chapiteaux antiques, romans et mérovingiens.
La tour sud, bâtie à la fin du XIIème siècle, n'est nantie que d'un seul étage de baies campanaires.
On pénètre dans la nef sous un porche voûté d'ogives en boudin du début du XIIIème siècle. Son portail réemploie deux chapiteaux historiés du XIIème.
Peut-être proviennent-ils de l'ancien cloître roman.
Une inscription datée de 1233, sur la gauche, mentionne des fondations de messes par le chevalier Pelagos, parent de l'abbé Pelagos qui contribua à l'enrichissement du monastère.
La nef unique fut en grande partie reconstruite au XIVème siècle et pourvue de fausses voûtes en briques en 1770. Elle est éclairée par de hautes baies gothiques percées au sud. Dotée de 6 travées inégales, elle est flanquée de 4 chapelles latérales.
Depuis l'absidiole nord, dans laquelle se trouvent les reliques des saints martyrs de Caunes, on accède par un déambulatoire du XVIIIème siècle à la crypte.