L'Érechteion, historique
Il remplace le temple archaïque d'Athéna Polias qui fut détruit par les Perses en -480 lors des guerres médiques. Il est situé sur l'emplacement de l'Acropole primitive et regroupait certaines des reliques les plus anciennes et les plus sacrées des athéniens.
C'est à cet endroit qu'eut lieu la dispute entre Athéna et Poséidon, relatée dans une légende : "alors qu'Athènes était encore un petit village, deux dieux luttaient pour le pouvoir à Athènes : Athéna, déesse de la guerre sage et juste, et Poséidon, dieu du monde marin. On raconte que pour mettre fin à la querelle, Athéna et Poséidon se livrèrent à un concours : celui qui impressionnerait le plus les habitants obtiendrait le pouvoir. Poséidon, en frappant sur un rocher avec son trident, fit jaillir une source d'eau salée. Athéna, quand à elle, offrit un olivier. Les athéniens choisirent l'olivier. C'est ainsi qu'Athéna obtint le patronnat de cette cité."
On trouvait aussi à cet emplacement le Palladium, une statue d'Athéna, consacrée par Cécrops, le roi mythique de l'Attique, et dont on croyait qu'elle était tombée du ciel, les tombes de Crécrops et d'Érechthée, une chapelle dédiée à Pandrose, la fille de Crécrops, un puits d'eau salée et l'olivier sacré d'Athéna. Il y avait une crypte dont une partie servait de cage aux serpents sacrés. Des vierges s'occupaient des serpents, qui représentaient les protecteurs de la cité. Une source sacrée, un arbre sacré, une crypte, des serpents et une vierge : on a tout bon ?
Son nom, qui signifie "celui qui ébranle", désigne le surnom attique de Poséidon. C'est un des rares temples grecs en forme de croix.
Sa construction fut entreprise en -420 et fut achevé entre -409 et -406. C'est le plus sacré des temples et le mieux rattaché à la mythologie. Seule la face est, le mur sud et les Caryatides s'appuient sur la grande terrasse qu'offrait l'emplacement du vieux temple, tandis que le reste du bâtiment fut construit plus bas de 3,10 m. Tout cela afin de dégager l'autel et pour que l'attention ne soit pas toute détournée par l'immense Parthénon. En même temps cette disposition permet au temple d'englober les lieux les plus sacrés de l'Acropole.
Au VIIème siècle, l'Érechthéion fut transformé en église byzantine. Les murs intérieurs furent détruits et d'autres furent édifiés. Au cours de la période ottomane, le temple subit d'autres dommages. En 1463, il fut transformé pour loger le harem du commandant turc de l'Acropole et le portique nord fut muré. Ensuite, il fut utilisé comme magasin à poudre. Ceci marque la fin du bâtiment original. Lorsque les vénitiens combattirent les ottomans, le magasin explosa, détruisant le toit et endommageant plusieurs autres monuments situés à proximité.
Plus tard, Thomas Bruce, septième comte d'Elgin et ambassadeur britannique à Constantinople, fit enlever une des caryatides ainsi que de nombreuses autres sculptures du Parthénon et la vendit au gouvernement britannique. Cette statue se trouve actuellement au British Museum. Les cinq autres Caryatides se trouvent au musée de l'Acropole, protégées de la corrosion et de la pollution. Les six statues se trouvant sur le site sont des répliques exactes de celles d'origine.