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3 mars 2007

L’église Saint-Jean-Baptiste de Crupies

crupies_2Etablie sur un site gallo-romain au-dessus du cours du Roubion, elle apparaît dans les textes en 1107, mais son origine est bien plus ancienne (peut-être était-ce une église baptismale), comme le prouvent les fragments remployés au-dessus de la porte.













crupies_4Y sont sculptés en méplat des rameaux de vigne, aux feuilles très découpées, que picore un oiseau, travail préroman, voire pré-carolingien.  Église dépendant du prieuré de Bourdeaux, lui-même dépendant de l'abbaye bénédictine de Savigny, près de l'Arbresle (Rhône), l'édifice était en ruines après les guerres de religion.  Remplaçant aux XVIle et XVIlle siècles l'église Sainte-Catherine du village perché de la Vialle, il fut transformé en temple protestant de 1806 à 1904, désaffecté, puis restauré en 1960.



crupies_3La nef unique comprend deux travées, dont les murs sont renforcés d'arcs de décharge en plein-cintre.  Les impostes qui reçoivent ces derniers sont formées de deux cavets superposés ou d'un cavet surmonté d'un tore, moulures peu fréquentes dans le voisinage.  A l'époque classique, on a fait disparaître un dosseret aux pilastres, rebâti la voûte et la façade, ouvert de grandes fenêtres.







dr_me_provencale_554Le petit appareil en moellons de grès roux des murs gouttereaux de la nef contraste avec les assises plus minces, où se mêlent des moellons calcaires romains, de la partie orientale de l'édifice : le raccord se voit bien dehors à la seconde travée, au sud.

L'église était en travaux quand je suis venue dans le pays.








crupies_5Le contraste apparaît tout aussi net à l'intérieur, quand on arrive à la travée de chœur, vaste et insolite, dépourvue d'arcs de décharge.Deux hauts pilastres, disposés légèrement en oblique pour bien correspondre aux contreforts et portant des tailles décoratives, marquent l'entrée de la travée. Comme ceux de l'abside, ils sont surmontés d'une imposte que décore, seul luxe de l'édifice, une frise de deux ou trois spirales, auxquelles peut s'en ajouter une demie. Le motif, dérivé du rinceau, se rencontre à l'époque carolingienne et deux des frises conservent, entre des spirales, le souvenir déformé d'une petite feuille dont la signification n'était plus perçue. Dans l'hémicycle de l'abside, frappante elle aussi par sa nudité, se remarque une assise de moellons complétés par des briques. Au sud s'ouvre dans la travée une porte ancienne, contiguë à l'un des contreforts très massifs, construits en partie avec le même appareil que l'édifice, ce qui prouve que celui-ci était voûté dès le début.











crupies_6Travée et abside paraissent contemporaines, ou peu s'en faut, de l'installation des moines de Savigny dans plusieurs églises autour de Comps, et en particulier à Bourdeaux, à partir de 1031. La simplicité des structures, le dégagement des volumes dû à la nudité des parois, l'emploi du petit appareil, l'archïsme de la décoration ne démentent pas cette datation ; le motif des spirales se retrouve en remploi à Comps. Quant à la nef, avec sa modénature, elle paraît remonter au Xlle siècle.

http://www.centcols.org/les_rendez-vous/damian/monuments_romans.htm

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