La Chartreuse de Sainte-Croix
La Chartreuse de Sainte-Croix étant bâtie sur un éperon rocheux, les jardins ont été aménagés à une hauteur intermédiaire entre le niveau extérieur où coulent deux ruisseaux, le Couzon et le Boissieu, et celui de l'intérieur du monastère.
Chaque ermitage comportait un petit jardin dans lequel le père chartreux pouvait exercer une activité manuelle en cultivant des plantes potagères ou médicinales. On y accède en longeant le cimetière et en passant sur un petit pont de pierre surnommé « la planche à cul ».
La façade fortifiée est du XVIème siècle. Des tours d’angles, de hautes
murailles enferment l’ensemble des constructions et une frise de
meurtrières ayant la forme de la Croix des Chartreux orne encore la
façade principale avec son entrée encadrée de deux grosses tours
défensives. Elle est restée presque aveugle jusqu'à la révolution, les
seules ouvertures étant les meurtrières.
L'entrée principale, de style renaissance, a subi un remodelage vers la
fin du XVIIème siècle. Elle est ornée de l'insigne de l'ordre (une
croix surmontée de sept étoiles dominant le globe) et des armoiries de
la Chartreuse de Ste Croix, « d’Azur à la croix dentelée d’argent
cantonnée au 1er et 4ème d’une fleur de lys d’or et au 2ème et au 2ème
et 3ème d’une étoile d’or. »
L’église paroissiale a été installée par les Chartreux dans ce qui était la salle du chapitre et le réfectoire à la suite d’un incendie au XVIIIème siècle qui avait endommagé l’église primitive datant du XIIIème siècle.
L’église est remarquable aussi pour les stalles gothiques du XVème siècle en bois sculpté et ses miséricordes ou « drôleries », des visages représentant les péchés et les démons. Enfin dans une chapelle latérale, une chasse-reliquaire contient les os de Sainte-Félicie.
Une ruelle (ou le corridor) relie encore l'ancienne "cour des Frères" à la 2ème cour, celle "des Pères". Dans "la cour des Frères", on remarquera un calvaire de grande taille. De chaque côté de la croix en acier se dressent deux lances dont une porte fichée sur sa pointe l’éponge évoquée dans la Passion.
La cour des Pères était entourée du cloître qui donnait accès à quatorze ermitages pratiquement tous semblables. En 1840 ce cloître fut démoli pour faciliter le passage des charrettes. C'est aussi à cette époque que la loge de Béatrix fut détruite pour construire le clocher actuel, l'ancien menaçant de s'effondrer. Les voûtes en pierre de l'église primitive furent démontées et remplacées par une charpente en bois.