Saint-Martin de Salles-Arbuissonas
L’histoire
de Salles (mot d'origine gauloise signifiant "lieu où l'on s'arrête")
trouve les premières traces d’occupation dès le paléolithique (37000 à
5000 ans avant J.C.) . Des fouilles ont permis de retrouver des objets
de cette époque, de l'époque gauloise puis gallo-romaine. (pointes de
flèches, grattoirs, burins, tessons décorés au peigne et les poteries
non tournées, du IVème siècle avant J.C., assiette, tripode, vase,
amphore, dolium du IVème siècle.
L’église
Saint
Martin de Salles est une des plus anciennes églises du Beaujolais. Du
fait de l’incendie en 1705 qui consumma les archives du prieuré de
Salles, il est difficile de préciser la date exacte de sa fondation.
Cependant,
des procés verbaux d’inspecteurs religieux datés de 1260 permettent de
supposer une existance bien plus reculée. Ces documents mentionnent
plusieurs batiments qui menacaient alors de ruine. L’église avait été
construite sur le flanc d’un coteau ce qui avait pour effet d’obtenir
une pente importante depuis la porte principale jusqu’au choeur. A la
fin du XIXème siècle, quelques marches à l’entrée ont été ajoutées pour
amoindrir la pente qui reste cependant visible.
L’influence clunisienne se traduit par un chevet à trois absides greffées sur un transept débordant.
La façadeElle
présente une porte en plein cintre de style roman clunisien, encadrée
par des pilastres et des colonnettes sobres. les petites arcatures en
saillie et les chapiteaux des deux piliers révèlent une influence
byzantine et vénitienne.
Le clocher
Il
comporte trois étages : le premier est nu, sur chaque face du second
s’ouvre une fenêtre en plein cintre sous un fronton triangulaire, au
troisième quatre baies sont séparées par des colonnettes.
Le portail
Il
est fait en pierres dorées et date du XIIème siècle. Il est percé dans
un pignon encadré de pilastres et de colonnes surmontés de chapiteaux à
feuillage. Il a été abimé pendant la révolution.
Le prieuré de Saint-Martin de Salles-Arbuissonas
Le prieuré de Saint-Martin de Salles fut fondé par les moines de Cluny
vers 950. Une première église est terminée en 1100 dont il reste
l'abside et le cloître. La bâtiments conventuels datent de 1150 et
furent agrandis en 1250. Après 35O ans de présence des moines
bénédictins, ce sont les bénédictines qui s'y installent en 1301. Au
début du XVème siècle, elles font bâtir la salle capitulaire et la
porte qui donne sur le cloître. En 1647, les dames bénédictines
devenues riches cherchent à s'affranchir de la règle clunisienne.
Au
fil des siècles, les jeunes femmes qui devenaient "bénédictines de
Salles" y venaient parce qu'elles ne trouvaient pas le mari digne de
joindre ses armes aux leurs, ou que, plus simplement, elles
recherchaient une ambiance calme auprès de dames de leur condition,
tout en évitant les rigueurs d'une clôture trop sévère. En 1777, elles
passent de l'obédience de Cluny à celle, beaucoup plus tolérante, de
l'Archevêque de Lyon : elles élaborent elles-mêmes de nouveaux statuts
qui augmentent le nombre de quartiers de noblesse exigés à l'entrée et
obligent les dames à construire leur propre maison dans une enceinte
réservée. Les voeux disparaissent et sont remplacés par une Profession
qui n'est qu'une cérémonie assujettissant à un règlement très souple;
en particulier, les chanoinesses-comtesses ont la possibilité de sortir
à volonté pendant le jour et d'avoir des servantes.
La révolution
balaie cette conception fastueuse de la vie monastique. Les maisons des
chanoinesses sont vendues comme biens nationaux, trois côtés du cloître
sont abattus, la sacristie et l'église sont pillées.
Le cloître
Il
est très beau même s’il n’en reste qu’un quart puisque seule la face du
levant qui longe la salle capitulaire est encore debout.
Les
colonnes alternent d’un gros pilier à deux colonnettes accouplées. Les
chapiteaux au sommet des piliers, ornés de feuillages, sont tous
différents et supportent dix petites arcades avec l'alternance d'une
colonne simple et de deux colonnes accouplées, qui donnent au tout une
élégance remarquable.
La salle capitulaire du XVème siècle
De
style gothique, elle marque la prospérité du XVème siècle. Un gros
pilier central supporte la voûte. Les quatre grandes travées sont
couronnées par une clef de voûte portant un des quatre symboles : le
lion pour Saint marc, l'aigle pour Saint Jean, le taureau pour Saint
Luc et l'homme ailé pour Saint Mathieu.
L'ange
peint sur une des nervures représente un ange peint qui porte l'écu au
Lion noir. Au centre de cette salle se trouve un gros pilier qui
s’épanouit en une foule de nervures qui supportent la voûte.
Ces
nervures divisent la salle en cinq travées. Les quatres plus
importantes se couronnent par une clef de voûte qui porte un des
quatres animaux symboliques des évangélistes alors que la cinquième
porte un ange peint. Trois retombées de voûtes s’amortissent sur des
culs-de-lampe ornés d’un même feuillage. La salle est éclairée par cinq
fenêtres dont l’une est devenue une porte.
Les
dames du XVème siècle avaient orné la salle capitulaire de belles
peintures, mais celles du XVIIIème siècle les recouvrirent de chaux. Au
milieu du XIXème siècle, M. l’abbé Laurent a fait gratter les murs et a
ainsi fait réapparaitre saint Odilon et saint Hugues abbés de cluny.
Le parloirDe
puissantes voûtes gothiques surprennent par les deux clés totalement
décentrées. Un curieux personnage y est figuré, nous montrant de son
doigt... son anus !
http://www.salles-arbuissonnas.mairies69.net/
http://notes.romanes.free.fr/images/rhone/salles/photos.htm