La Rochepot, église Notre-Dame-de-la-Nativité
Le site de La Rochepot, au croisement des deux grandes routes de l'Europe occidentale (la "voie de l'étain" et la "voie du sel"), fut habité depuis fort longtemps, dès le Néolithique.
Il existe de nombreux dolmens, allées couvertes et autres menhirs alentours, comme ceux dits du "Cul-Blanc", l'ancien "Tonton Martel" aujourd'hui disparu, "La Pierre qui Vire", la "Pierre-Brûlée", la "Pierre Chaume", l'allée de "Chateillon" ou la "Pierrefite".
L'église Notre-Dame-de-la-Nativité, autrefois prieurale Saint-Georges, fut édifiée dans le deuxième quart du XIIème siècle par les bénédictins de l'abbaye de Flavigny.
De cette époque elle a conservé la nef, des parties du transept, son abside et ses absidioles, ainsi que des décorations du portail ouest, et des chapiteaux.
L'archivolte du portail possède une caractéristique bien étonnante...
Les moulures du côté gauche représentent des signes particuliers, comme une sorte d'alphabet composé de signes lapidaires compagnoniques...
La nef possède 4 travées flanquées de bas-cotés.
Le clocher, datant du XVème siècle, est surmonté d'une flèche construite en 1822, l'édifice fut remanié au XIXème siècle.
Les chapiteaux historiés (ânesse de Balaam, annonciation, combat d'un chevalier contre un aigle)
sont inspirés de ceux de Saint-Lazare d'Autun et de Saint-Andoche de Saulieu.
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La Rochepot, le château
Depuis l'âge du bronze, il y avait sur le piton rocheux un poste de garde. Ce poste conserva son importance durant la période gallo-romaine, puis au moyen-âge, sa situation clé permettant de protéger la route permettant le transport de l'étain.
Le rocher devait déjà faire partie des sites sacrés. Il s'y trouve encore des grottes, dont l'une d'elles est appelée la "grotte de la Vierge".
Son entrée fut barricadée par une grille, posée là au siècle dernier : la première marche se trouvant 3m en contrebas... Il existait à cette époque une statue de la Mère, volée depuis.
Plus haut, d'antiques escaliers sont taillés dans le roc.
Le château primitif aurait été construit sur cette crête vers 1180 par Alexandre de Bourgogne, fils du duc Hugues III. Il s'appelait alors La Roche-Nolay. Les sires de Thil, de Beaujeu, les comtes de Savoie héritèrent de cette forteresse.
Suite à un incendie au XIIIème siècle, il fut rebâti plus bas, sur le triangle rocheux qui domine le village, là où se trouvait le puits de 72 mètres de profondeur creusé en 1228
et la chapelle qui avait résisté au feu (construite à l'emplacement d'un oratoire romain au XIIème siècle, elle fut dédiée à la Vierge), et
La chapelle fut englobée dans les plans de reconstruction.
Puis le château fut racheté par un chevalier berrichon, Régnier Pot, conseiller des ducs de Bourgogne, chambellan de Philippe le Hardi et chevalier de la Toison d'Or. Celui-ci entreprit des ouvrages de fortification et des agrandissements.
Une légende nous rapporte que lors d’une bataille livrée en 1396 devant Nicopolis par le duc de Nevers, futur Jean sans Peur, contre les troupes du sultan Bajazet, Régnier Pot fut fait prisonnier. Mais sa bravoure saluée par l’ennemi lui valut une proposition en mariage… avec la sœur du sultan ! Étant déjà marié et refusant d’adopter la religion islamique, le prisonnier déclina l’offre et fut alors contraint de prouver son courage dans un ultime affrontement.
La veille du combat, il fit ses prières et dormit profondément. La Vierge apparut alors dans son sommeil pour lui donner un conseil : « Frappe bas ». Le matin suivant, il fut conduit dans une arène et, armé d’un cimeterre, se retrouva face à un lion furieux. Après une courte prière à la Madone, « A la belle, tant elle vaut » (qui deviendra la devise de sa maison), Régnier trancha d’un coup les deux pattes antérieures de l’animal et n’eut aucun mal ensuite pour l’achever. Le sultan décida alors de libérer le noble prisonnier qui revint en Bourgogne pour acheter La Roche Nolay et fortifier le château existant.
Son petit fils Philippe Pot, surnommé "le chevalier le plus accompli de son temps" (faisant concurrence à Guillaume le Maréchal) lui aussi chevalier de la toison d'Or et filleul de Philippe Le Bon dont il était le chambellan puis son ambassadeur à Londres, devint Grand Sénéchal de Bourgogne. Propriétaire également de Châteauneuf-en-Auxois, il poursuivit conjointement la construction et l'agrandissement des deux châteaux. Il mourut en 1493, et son tombeau nous est resté : cette œuvre est aujourd'hui exposée au Musée du Louvre.
Parmi les propriétaires successifs se trouvèrent Anne de Montmorency au XVIème siècle, maréchal de France et connétable, et le cardinal de Retz au XVIIème.
A la Révolution française, le château fut renommé Château de La Roche Fidèle. Il fut déclaré bien national puis cédé à des démolisseurs : le donjon fut vendu pierre par pierre.
Puis il fut acheté par la famille Carnot en 1893. Le fils du président Sadi Carnot en fit la restauration finale et confia à Charles Suisse, architecte en chef des Monuments Historiques, la direction des travaux qui durèrent jusqu'en 1926.
http://www.larochepot.com/
http://www.maison-hantee.com/files/morvan/morvan_legendes.htm
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