26 juin 2006

Basilique Notre-Dame de bon secours, Guingamp

Avant toute chose, je voudrais rendre hommage à un Homme immense... Henri Blanquart. L'analyse qui suit est tirée en grande partie de son livre sur la basilique. Henri, tu nous manques...

05_08_37__797x1200_

On traduit de nos jours Guingamp par "camp blanc" ou "lieu blanc", ce qui n'est pas très évocateur. Gwyn, actuellement traduit par "blanc" était le nom donné à la sphère supérieure spirituelle dans la cosmogonie druidique. Traduisons donc (même si Gwynfyd soit bien autre chose) Guingamp par "haut lieu" ou encore "centre spirituel".

Le nom de Notre-Dame de bon secours devrait aussi nous mettre la puce à l'oreille... On peut penser aux prières qui implorent la guérison ou le retour d'un marin. Mais le "bon" secours est celui qui nous guérit de la maladie fondamentale, dont souffrent la pluspart des hommes. N'est Homme que celui qui a atteind l'état de sagesse (comme au temps de socrate), le Satori (chez les Japonnais), qui a réalisé Dieu (comme on dit aux Indes), qui est parvenu à l'illumination (comme on dit dans le monde chrétien).

Avant d'avoir atteind cet état, l'homme est perdu dans le monde que lui offrent ses sens, sans savoir d'où il vient ni où il va, ni dans quel état j'erre.( pardon Henri...)

aout_2005_236aout_2005_237

L'entrée de l'édifice se trouve sur le côté nord (côté de la porte des initiés). C'est une chapelle rajoutée probablement au dessus de l'ancienne crypte où était vénérée Notre-Dame de sous terre. C'est ici que trône la vierge noire, Notre-dame de Bon secours. C'est une statue reconstituée au XIX ème siècle à partir de fragments épars de trois statues différentes.

Elle était posée sur un piedestal en hauteur, entourée de deux anges qui l'encensent. (depuis la fin des années 60, elle n'est plus remontée sur son socle qui reste vide, mais est posée après le pardon sur l'autel en contrebas)

aout_2005_244aout_2005_243

Son piedestal représente le baphomet, figure effrayante et pleine de grandeur...( il entoure aussi les fonds baptismaux). Au dessus des anges, une chaine d'arpenteur. Nous ne sommes pas loin d'un message initiatique.

aout_2005_253

guingamp1La longueur de la nef, du transept et la hauteur de la grande tour sont dans les rapports du nombre d'or.

En baissant les yeux, nous  nous apercevons que nous sommes dans le labyrinthe. Son entrée se trouve sur le bord extérieur et tout le chemin à parcourir consiste à parvenir en son centre, où se trouve une pierre noire sur laquelle nous lisons: "ave Maria". C'est la leçon fondamentale, c'est vers le centre (de nous même) qu'il faut aller...Le labyrinthe est trop étroit pour pouvoir faire le chemin à pied, c'est doncjuste un objet symbolique de méditation.(gnôti seauton)

aout_2005_240aout_2005_242

Ainsi, des milliers d'hommes et de femmes marchent sur le labyrinthe, à guingamp, à Chartres et ailleurs, sans comprendre son enseignement: on ne peut sortir du labyrinthe de la vie qu'en parvenant en son centre, en "notre" centre. Ayant atteind le centre, abandonnant la terre, l'eau et le feu, c'est vers le haut, par l'élément air, que l'on peut alors s'échapper.Le labyrinthe était parfois appelé "la maison des morts"... L'homme qui n'a pas atteind l'état de sagesse est mort à la vie éternelle, il erre dans le labyrinthe du rêve de la vie. On ne peut s'en échapper qu'en trouvant dans le chakra du coeur, le Silence (qui n'est pas absence de bruit) la Paix (qui n'est pas absence de guerre) et l'obscurité (qui n'est pas absence de lumière) mais qui est attente, comme la graine dans la terre, de l'éclosion vers la lumière divine, par l'éveil à la vie spirituelle.

A l'extérieur de la basilique,sur la façade sud, il manque manifestement un portail, pourtant marqué dans la pierre, avec ses deux portes qui n'existent pas. il donnerait dans la chapelle Saint jacques. Portail jubilaire ?

Le mur, la où la porte devrait exister, comporte une ligne architecturale double, décalée, brisée. Elle marque un passage hydrotellurique. Les fonds baptismaux sont placés sur la diagonale qui relie les brisures,(ce qui explique qu'ils soient placés à droite en entrant) ainsi qu' une série de puits situés dans les caves des maisons faisant face à la fontaine "la plomée".

guingamp2

On remarque ainsi que les fonds baptismaux sont placés sur une pierre noire et carrée (début de l'oeuvre pour le nouveau baptisé) . Sous le petit banc de pierre, on trouve aussi un signe gravé: c'est la signature du maître. Sa main dirige le triple folio vers le haut et vers l'orient.(les trois feuilles sont divisées elles même en tois parties, ammenant le nombre 9: le grand oeuvre et les degrés de la sagesse)

A la croisée du transept, des motifs sculptés montrent l'adepte qui cherche, et qui trouve en face de lui le rictus de l'incompréhension, ou la grimace de la stupidité. Nous sommes ici à un point de force de la basilique, d'où l'initié peut contempler les trois verrieres (rosaces dans les cathédrales). Ces points de force se retrouvent dans chacune des trois tables qui servaient aux constructeurs à dresser les plans de l'édifice sacré: la ronde au centre de la nef, la carrée (sur la pointe)  à la croisée des transepts, et la rectangulaire, ou carré long dans le choeur.

guingamp3

Tout dans la basilique nous ramène à compostelle... On retrouve des coquilles saint Jacques, une chapelle saint Jacques , et un symbolisme qui nous fait penser au pélerinage. Mais...

Au moyen-âge, alors que toute la chrétienté se ruait sur les chemins de saint jacques pour se rendre à Compostelle, les Bretons restaient chez eux... Sur les cartes de cette épopée, les grands chemins sillonnaient la France. Seuls de petits rameaux partent de Bretagne. Non pas que les Bretons manquaient de foi et de ferveur religieuse, (tout le mode connait le mysticisme breton) mais simplement parce qu'ils n'avaient nul besoin de se rendre à Compostelle, ayant chez eux, en Bretagne même, tout ce qu'il fallait pour le grand pélerinage.

guingamp1

Je rajouterai (et c'est une hypothèse personnelle) que ce chemin partait du mont sainte odile pour aboutir à la pointe du Van, où l'on retrouve la fontaine de saint They, l'eau la plus haute au niveau vibratoire que je n'ai jamais trouvé.

guingamp4

http://lieuxsacres.canalblog.com/archives/bretagne/index.html

Veuillez m'excuser pour l'oubli... Quelques-unes des photos proviennent du site des Baladins de la Tradition:

http://www.bldt.net/Om/article.php3?id_article=419

Posté par madame_dulac à 18:53 - - Commentaires [0] - Permalien [#]