Dubrovnik, historique
La fondation de Dubrovnik remonte au VIIème siècle. A l'époque, les habitants d'Epidaure (Cavtat aujourd'hui), chassés par les invasions lombardes, et à la suite d'un tremblement de terre (614), émigrèrent vers le village de Ragusium (Raguse) alors séparé du hameau du rivage par un bras de mer. Celui ci fut comblé au XIème siècle pour devenir la Placa, artère principale de la ville.
La ville fut placée sous l'autorité de Constantinople et ne cessa de se développer. Elle devint, peu à peu, un comptoir commercial prospère, suscitant les convoitises. C'est pourquoi les habitants construisirent une enceinte fortifiée.
Entre temps, une cité du nom de Dubrovnik (Dubrov : chêne-vert) fut fondée non loin de là. Raguse et Dubrovnik fusionnèrent au XIIème siècle. La puissance économique de Dubrovnik ne cessa de croître et elle commença à faire de l'ombre aux autres cités méditerranéennes.
En 1205, Dubrovnik tomba sous la domination de Venise qui lui imposa une tutelle de plus de 150 ans. En 1358, le traité de Zadar la libéra du joug vénitien mais la plaça sous l'autorité de l'empire hongrois.
Cependant, elle bénéficia d'une relative indépendance en matière de commerce et d'échanges. Elle devint une république autonome. Le XVIème siècle fut marqué par le rayonnement de l'empire ottoman.
Dubrovnik en devint une province en 1526.
L'année 1667 endeuilla profondément la cité. En effet, elle subit un terrible séisme qui fit 5 000 victimes et détruisit presque entièrement la ville. Dubrovnik fut rapidement reconstruite mais ne retrouva jamais les fastes d'antan.
En 1806, elle fut conquise par les troupes napoléoniennes. Cet événement marqua le glas du statut de république autonome dont elle jouissait. A l'issue du congrès de Vienne (1815), Dubrovnik fut annexée par l'Empire austro-hongrois. A la fin de la Première guerre mondiale, on l'intégra au royaume des Serbes, des Croates et des Slovènes.
En 1991, Dubrovnik souffrit particulièrement de la guerre civile. Elle fut le théâtre de nombreux bombardements qui la défigurèrent. Elle est en train d'être restaurée.
Le monastère franciscain
Le monastère franciscain fut construit en 1337. Son cloître est
considéré comme un des chefs-d'œuvre architecturaux de Dubrovnik. Sa
bibliothèque possède plus de 30 000 volumes.
Le cloître, édifié au milieu du XIVème siècle par Miho Brajkov, est un des plus beaux exemples de roman tardif en Dalmatie.
Ce havre de paix et d'harmonie offre à la comtemplation une succession d'arcades aux fines colonnettes jumelles dont chacun des soixante chapiteaux représente une figure humaine, un animal fantasque, la luxuriance du végétal. Ici et là persistent aussi quelques stigmates de la guerre qui ravagea la ville.
Le jardin aux haies taillées au cordeau abrite un très joli puits gothique surmonté d'une statue de Saint François.
La vieille pharmacie, située à l'intérieur du monastère franciscain, a été ouverte en 1317. C'est la troisième plus ancienne pharmacie d'Europe, mais la seule à encore travailler. Les inventaires, de la céramique, des bols, du matériel de laboratoire médical et les vieux livres de l'ancienne pharmacie sont conservées dans le musée du monastère franciscain.
La bibliothèque du monastère possède 30 000 volumes, 22 incunables, 1 500 documents et manuscrits précieux.
L'énergie du lieu doit être forte, si l'on en croit les représentations sur les chapiteaux : vouivres ailées, nombre d'éclatoirs, colonnes doubles... le cosmo-tellurisme bat son plein.
L'église franciscaine
Initiée à l'aube du XIVème siècle, la construction de la grande église franciscaine se poursuit jusqu'à la fin du XVème siècle. Des éléments d'origine ne persiste que le portail sud. Le tympan, oeuvre de Leonardo et Petar Petrovic en 1479, dont les volumes annoncent la Renaissance, arbore une Pietà entourée de Saint Jean Baptiste et de Saint Jerôme, et surmontée d'une figure de Dieu.
L'église, l'une des plus riches de Dubrovnik à l'époque, a été détruite dans le tremblement de terre de 1667 et reconstruite dans le style baroque.
Devant l'église franciscaine, une petite sculpture devant laquelle tout le monde se presse : seules les âmes pures peuvent y rester sans tomber…
Place Milicevic et sa fontaine
L'eau provient d'une source, Rijeka Dubrovacka, située à environ quinze kilomètres de là. La fontaine est située à l'entrée de la ville, tout près de la porte Pile. Avant d'aller plus loin, les visiteurs devaient s'y laver afin de protéger la cité de la peste.
Construite au début du XVème siècle par l'architecte italien Onofrio de la Cava (1438-1444), la fontaine était à l'origine ornée de sculptures. Détruite pas le séisme de 1667, seuls les seize masques sculptés persistent. L'eau sort de leurs bouches, glisse dans le bassin avant de rejoindre le très élaboré réseau d'eau de la ville.
Saint Blaise, patron de la ville
La légende raconte que Saint Blaise sauva Dubrovnik au Xème siècle...
Des galères vénitiennes avaient jeté l'ancre à Gruz et près de Lokrum afin de renouveler leurs provisions d'eau avant de continuer leur périple vers le Levant.
Accueillis amicalement, les Vénitiens, en sournois ennemis, prévoyant une attaque de la cité, profitèrent de cette opportunité pour reconnaître la ville et son système de défense... C'est alors que Saint Blaise apparu à Stojko, pasteur de la cathédrale, qui à son tour révéla au conseil les détails du plan pernicieux des Vénitiens appris lors de la visitation nocturne de Saint Blaise.
Ainsi Dubrovnik fût elle sauvée !
La cité fut dès lors dévouée au culte du Saint Patron : églises et sculptures lui furent dédiées, les initiales SB ornaient le drapeau d'apparat, l'éfigie du saint figurait sur le sceau de la République et sur les monnaies jusqu'au XVIIIème siècle.
La cathédrale de l'Assomption
Avec sa monumentale façade baroque, la cathédrale fut construite de 1671 à 1713.
Elle a remplacé une basilique byzantine du VIIème siècle, elle même transformée en une église romane par Richard Cœur de Lion, dit la légende.