27 février 2007

L'Eglise Saint Pierre et Saint Paul de Comps

dr_me_provencale_564aSelon la légende, un Seigneur de Comps qui chassait s'est un jour égaré sur la colline recouverte de bois. Il s'est agenouillé et a juré devant Dieu que s'il parvenait à s'en sortir vivant, il construirait une chapelle sur l'emplacement où il se trouvait …
Et il tint parole.













dr_me_provencale_566aQuand je suis arrivée, j'ai été accueillie par quelques chevaux. L'église m'apparaissait au travers des arbres. Belle introduction...

















dr_me_provencale_589aCe prieuré est superbement isolé sur un petit promontoire, devant un large paysage. On s'étonne de cet édifice en croix grecque. 








 

Comps_planAu siècle dernier, le chanoine Jouve avait vu une influence orientale dans le plan en croix grecque et A.Lacroix, reprenant cette idée, en avait déduit qu'elle avait du être édifiée au retour de la première croisade.  Il s'agit tout simplement d'une église dont la nef et le clocher sont restés inachevés.












 

dr_me_provencale_570aUne église existait avant l'église actuelle. Comps  était en 1031 le siège d'une «vicaria», ou viguerie,  division civile ancienne, qui dépendait du Saint-Empire Romain Germanique.  Elle dépendait de l'abbaye bénédictine de Savigny, près de l'Arbresle, dans le Rhône (qui est citée dans une donation de 1032). Cette abbaye possédait aussi les églises de Bézaudun, Bourdeaux et Crupies.  C'est ce qui explique l'importance de son église  Saint-Paul.






dr_me_provencale_577aLa seigneurie de Comps a probablement été inféodée par l'évêché de Valentinois en récompense des services rendus par la famille des Comps aux croisades, notamment celle de 1095 à laquelle a participé Odon de Comps.






















dr_me_provencale_584aL'église est encore citée comme une dépendance de Savigny au début du XIIème siècle en 1107, par le pape Pascal II, mais, à une date inconnue, peut-être au XIIIème siècle, le prieuré de Comps passe aux chanoines Augustins de l'abbaye de Saoû.










dr_me_provencale_588La seigneurie de Comps était un fief des comtes Valentinois. Le premier , Aymar, était le fils naturel de Guillaume IX, comte de Poitiers vers 1120. La famille des Comps s'éteignit au XIII ème siècle a par le mariage de la dernière héritière avec Dalmas I de Vesc. Ses descendants devinrent donc seigneurs de Comps et de Dieulefit.









dr_me_provencale_581aLors d'une visite en 1509, l'évêque de Valence et de Die autorise son agrandissement et ordonne la réfection du portail et du vitrage au dessus de la porte d'entrée. En 1534, les habitants de Comps prêtent sa cloche à ceux de Dieulefit.

L'église a été classée monument historique en 1938. En 1947, sa toiture a entièrement été refaite et couverte de lauzes d'ardoise. Le bâtiment adjacent, presbytère et école, a été détruit.

L'unique nef, large de 5,10 m est longue de 3,89 m seulement.

Vous remarquerez l'oculus légèrement décalé sur la droite. Une dédicace, ou un calage sur un astre ?










dr_me_provencale_587aL'extérieur est bâti en petit appareil régulier de grès. Dans le parement, au sud de l'abside semi-circulaire, on devine qu'une absidiole méridionale a disparu, l'absidiole nord étant remplacée par une chapelle à voûte d'ogives du XVème siècle. Une porte, peut-être du XIVème siècle, s'ouvre à l'ouest dans l'embryon de nef.  La souche du solide clocher est renforcée de pilastres nus destinés à porter un élément qui n'a jamais existé. A l'intérieur, ce qui frappe, c'est la hauteur des voûtes, en particulier de la coupole portée par les arcs d'encadrement de la croisée et par leurs pilastres à dosserets multiples. Du côté de la nef l'arc retombe sur deux colonnes engagées, celle du sud ayant une base seulement ébauchée. La nef se réduit à une petite travée et l'on reconnaît dans les croisillons les entrées des absidioles.






dr_me_provencale_583aLa coupole passe du rectangle de base à l'octogone grâce à de larges trompes où le XIXème avait placé des motifs. La moulure en quart de rond qui court au bas de l'octogone, la perfection et l'ampleur de la coupole, le tracé brisé des arcs d'encadrement et des voûtes assignent à l'édifice une époque postérieure au milieu du XIIème siècle.

Le site en lui-même coupe le souffle. La beauté et l'élégance sont de mise. Malheureusement, ou heureusement, l'entrée de l'église reste fermée tout au long de l'année, sauf pendant la journée du patrimoine. Le moins pire, c'est que l'on peut ouvrir la porte et prendre quelques photos à travers une grille...

 

http://www.centcols.org/les_rendez-vous/damian/monuments_romans_suite.htm

Posté par madame_dulac à 23:34 - - Commentaires [5] - Permalien [#]