Châteauneuf, l'église Saint-Pierre et Saint-Paul
Le village de Châteauneuf qui s'étend sur le bord du Sornin, est dominé vers l'orient par un rocher escarpé sur la pointe duquel s'élève l'église Saint-Pierre et Saint-Paul. C’est sur le sommet de cette colline que se trouvent les ruines d’un ancien castrum, citadelle construite par les gallo-romains.
Ce poste important prit sous la domination franque ou burgonde le nom de Châteauneuf. Le nouveau château du Banchet, châtellenie royale, fut construit au XIVe siècle sur le flanc nord de l'ancienne enceinte et rénové par le marquis de Ragny au XVIe siècle.
C’est dans une charte de Saint-Vincent de Mâcon datant de 1096 que l’on trouve la première mention d’une église à Châteauneuf à l’ouest du château.
L’église fut reconstruite au XIIe siècle. Elle appartenait alors à la collégiale de Saint-Paul de Lyon. Elle fut endommagée lors la guerre de 100 ans et incendiée.
Elle fut restaurée en 1463, date que l’on connaît grâce à l’inscription sur le premier pilier septentrional.
Les piles de la nef et de la croisée du transept, ainsi que les chapiteaux, furent refaits en style gothique.
Une dernière restauration eut lieu dans la deuxième moitié du XIXe siècle, entre 1849 et 1866, sous l'autorité de l'architecte Millet, élève de Viollet-le-Duc qui considérait le clocher comme un modèle de clocher bourguignon.
L'extérieur
De plan carré, surmonté d'une pyramide en pierre percée de quatre lucarnes, le clocher fut élevé au milieu du XIIe siècle au-dessus de la croisée du transept. Les deux étages supérieurs sont ornés de baies en plein cintre, encadrées de colonnettes à chapiteaux sculptés.
La façade, de la fin du XIe siècle, est percée de trois fenêtres en plein cintre.
Le portail est surmonté d'une double archivolte, également en plein cintre, qui encadre un tympan non sculpté.
Les chapiteaux représentent un atlante portant le ciel à droite, et à gauche un aigle aux ailes déployées, les serres bien ancrées dans la matière. Son regard est porté au sol, vers le tellurique.
Le portail latéral sud, du XIe siècle, est surmonté d'un linteau sculpté représentant les douze apôtres debout, logés à l'intérieur de petites arcades.
Cette sculpture reproduit presque exactement celle du tympan de Charlieu.
La corniche, très saillante, est moulurée. Les parties anciennes sont supportées par des modillons sculptés, assez semblables à celles que l'on observe au chevet de l'église voisine de Saint-Maurice-lès-Châteauneuf.
L'intérieur
De plan rectangulaire, elle se compose d'une nef étagée voûtée en berceau (12m de haut), séparée des collatéraux par deux arcs doubleaux en cintre brisé.
Elle possède un transept non saillant sur les bas cotés et une abside centrale en hémicycle flanquée de deux absidioles, précédées d'une travée de chœur
Les fenêtres hautes sont encadrées par des archivoltes ornées retombant sur des colonnettes. Ces fenêtres sont à pénétration sous le berceau de la voûte. Les piliers présentent sur trois faces des colonnes engagées.
La croisée du transept est voûtée, sous le clocher, par une coupole placée au-dessus d'une lanterne octogonale éclairée par quatre fenêtres en plein cintre. Ce dispositif est unique en Brionnais.
L'abside est éclairée par trois fenêtres en plein cintre et décorée par cinq arcatures retombant sur des pilastres et des colonnettes sculptées, ressemblant fort à ceux de l’église de Beaujeu, de Belleville ou d'Avenas (voir en lien sur Avenas la symbolique de ces piliers).
http://pjpmartin.pagesperso-orange.fr/site/Chateauneuf.htm
http://pjpmartin.pagesperso-orange.fr/site/FMD1.htm#28
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k408079t/f243.image
Saint-Maurice-lès-Châteauneuf
La chapelle de Saint-Maurice-lès-Châteauneuf, autrefois dédiée à saint Benoit, fut construite au XIIe siècle. Faisant office d’église paroissiale jusqu’en 1854, elle était située au milieu de l’ancien cimetière de Saint-Maurice. Devenue trop petite, et un brin délabrée, il fut décidé de l’abandonner et de construire une nouvelle église. La nef fut alors détruite, mais la démolition épargna le chœur, l’abside et le clocher.
Celui-ci, à la différence de la majorité des clochers de la région élevés au-dessus de la croisée du transept, fut bâti sur le flanc méridional de l’édifice, accolé à la travée de chœur. Il est surmonté par une pyramide en pierre à quatre pans percés de fenêtres lanternes. Ses quatre faces présentent un seul étage de baies géminées, dont les archivoltes en plein cintre retombent sur deux fines colonnettes.
La travée de chœur qui se prolonge par une abside semi-circulaire voûtée en cul-de-four brisé, était éclairée par trois fenêtres en plein cintre, qui ont été remaniées ou obturées.
Accolée au nord, une chapelle privée plus récente était dédiée à Notre-Dame de Pitié. En effet, il se dégage de cet endroit, mis à part le cliché carte-postale, une ambiance douce et tranquile. Il ne serait pas impossible qu'une crypte, en tout cas une cavité, soit creusée sous l'édifice.
A l’extérieur, la corniche autour de l’abside, fortement saillante, présente des modillons sculptés typiques de la sculpture brionnaise.
Une B.D. fut réalisée par Alain Buisson aux éditions La Buissonnière, ayant pour titre « Meurtres à Saint-Maurice-lès-Châteauneuf ». L’intrigue, en lien avec une vieille reliure pleine sans ornement reprenant l'ouvrage de Jansénius qui a été dérobée à l'intérieur de la chapelle, fait référence à de vielles traditions de cultes religieux longtemps exercées dans le pays.
http://www.eglisedefrance.com/saone-et-loire/chapelle-romane-de-saint-maurice-les-chateauneuf/