La fontaine Saint-Martin
Ce village possède un ancien sanctuaire. Très ancien. Comme d’habitude, le lieu de culte fut repris par le christianisme, et une chapelle Saint-Martin fut édifiée à ses côtés.
Entourée d’un cimetière, la chapelle date du XIIème siècle et fut remaniée au XVème. Une restauration de l'édifice eut lieu en 1985. La toiture est couverte en laves, et la façade surmontée d’un clocher-mur. Elle est éclairée par deux fenêtres en plein-cintre, l'accès se fait par un portail en arc segmentaire.
De nombreuses et anciennes dalles mortuaires sont encore posées tout autour, ainsi que sous un arbre.
La fontaine est probablement le vestige d’un ancien sanctuaire de source païen. Seule la coupole sculptée est d’époque gallo-romaine, les piliers (sans doute plus élevés à l'origine), les murets et le bassin ont été refaits au XIXème siècle à partir d’éléments en remploi.
Selon une tradition orale, l’eau de la source passait pour avoir des vertus curatives et on y trempait les linges des enfants malades. Encore de nos jours, elle passe pour soigner la fièvre, mais pour cela faut-il tourner trois fois autour de la pierre en coupole posée sur la source, puis s’allonger dessus à plat ventre et dormir…
L’édicule de plan carré abrite un bassin bordé d’un muret sur trois côtés. Il est constitué de quatre courts piliers de section octogonale supportant une superstructure monolithe en forme de coupole en pendentifs, à extrados en couverture.
Sur les quatre côtés, la coupole forme un arc segmentaire, couronné d’une archivolte moulurée faisant saillie sur l’extrados. Un trou d’écoulement des eaux pluviales est ménagé dans chaque angle. L’angle antérieur gauche brisé a été rescellé au ciment et renforcé par deux agrafes de fer.
La coupole est ornée d’un décor concentrique en bas-relief formé d’une rosette centrale entourée d’une guirlande végétale, de deux rangs de feuilles imbriquées en écaille, puis d’une seconde guirlande.
Les pendentifs sont sculptés de motifs en volutes adossés. L’intrados des arcs présente un décor de caissons avec alternance d’une rosette et de deux quatre-feuilles, et l’archivolte, une frise végétale.