Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

lieux sacrés

Publicité
3 mars 2007

L'église Saint Andéol

dr_me_provencale_817Le premier nom connu de la ville est Bergoïata, nom d'origine celtique  qui rappelait sa position élevée sur un rocher dominant le Rhône. Au début de l'ère romaine, ce nom devint Bergus ou Burgum. Les sénateurs gallo-romains avaient couvert de leurs villas cette colline riante, assise sur les bords de la Tourne.






















Bourg_Saint_And_ol_1La cité subit l'invasion des barbares à partir du V ème siècle siècle, puis retrouva une periode de paix sous l'administration des évêques de Viviers, seigneurs de Bourg-Saint-Andéol.

Le nom actuel, qui remonte au XVe siècle, perpétue la mémoire d'Andéol, sous-diacre de l'église de Smyrne venu évangéliser la région et qui fut persécuté et assassiné dans la ville.
Sous la Révolution, la ville a porté le nom de Bourg-sur-Rhône.













L'église Saint Andéol

Bourg_Saint_And_ol_3On peut considérer cette église comme une église romane typique de la fin du XI ème siècle. La quasi absence de décor permet de mettre en avant les formes architecturales et de définir les traits essentiels de l'architecture romane.

Bourg_Saint_And_ol_8


















Bourg_Saint_And_ol_plan_2aElle peut être le prétexte d'appréhender les diverses formes de voûtement (berceau, voûte d'arêtes, croisées d'ogives, coupole), le plan type de l'église avec ses parties constitutives et leur fonction (abside, chœur, transept, nefs, chapelles latérales).















 

 

 

Bourg_Saint_And_ol_4La restitution des parties occidentales disparues permet d'apprécier un type d'église exceptionnel en France (église à contre-abside). La présence du sarcophage de saint Andéol est l'occasion de considérer à la fois le rôle des reliques dans l'histoire de l'Eglise médiévale et le développement de l'architecture romane et l'apparition tardive de la sculpture romane dans cette région.

Bourg_Saint_And_ol_6


















Bourg_Saint_And_ol_18A l'extérieur, depuis le sud-est, on peut apprécier le plan d'origine de l'église (chevet triabsidial, transept, trois nefs), l'emplacement de l'accès originel à l'église (portail sur la façade sud, mais très refait au XIXe siècle) les adjonctions au bâti primitif (clocher, chapelles, clocheton sur la façade), les types d'appareils utilisés (moellons, pierre de taille), l'ornementation murale typique du premier art roman méridional (bandes lombardes), l'insuffisance du système originel de contrebutement compensée par de grands arcs-boutants plus tardifs.
Le portail d'accès actuel et la façade ouest correspondent à une transformation du XVIIIe siècle. Cette façade est dominée par la statue de saint Andéol.



Bourg_Saint_And_ol_2A l'intérieur il faut faire abstraction des éléments sculptés, pour la plupart exécutés lors des restaurations du XIXe siècle. Architecture très épurée dont l'ornement est constitué par des éléments constructifs : jeux de lumière produits par les doubleaux, le double rouleau des arcs...























Bourg_Saint_And_ol_16La voûte en berceau est équilibrée par les berceaux des bas-côtés. La voûte de la nef, portée plus haut que celles des collatéraux, permet, comme dans les autres grandes églises de la région, un éclairage direct de l'espace central. La croisée du transept est marquée, comme c'est l'habitude, par une coupole sur trompes. Celle-ci est d'un type rare, avec ses séries d'arcatures entre les trompes.







Bourg_Saint_And_ol_20A l'ouest, la contre-abside, dont on aperçoit l'amorce de part et d'autre de la tribune d'orgue, relevait d'un type exceptionnel d'organisation en France mais bien connu en Allemagne. A cette contre-abside était superposée une tribune qui se prolongeait dans la première travée de la nef (une restauration récente l'a restituée dans sa dimension d'origine).











Le sarcophage

Bourg_Saint_And_ol_10Le sarcophage de saint Andéol est un sarcophage antique : sur sa face d'origine un cartouche porté par des génies ailés contient le nom du défunt, un jeune garçon, et son âge, sept ans.
Bourg_Saint_And_ol_9

 

Bourg_Saint_And_ol_11











Ce sarcophage a été réutilisé au début du XIIe siècle pour abriter les reliques du saint. On a alors sculpté la face opposée avec au centre une longue inscription latine à la gloire du saint et de part et d'autre, sous des arcs, les figures de saint Polycarpe et saint Bénigne, décor complété par une frise d'entrelacs en haut et des animaux affrontés en bas.

Bourg_Saint_And_ol_12Tout près de là est présentée l'épitaphe de l'évêque de Viviers Bernoin sous l'épiscopat duquel les reliques d'Andéol ont été découvertes en 858. L'épitaphe est entourée d'une bande ornée d'entrelacs.






Histoire de Saint Andéol

Bourg_Saint_And_ol_15Saint-Andéol, qui était venu prêcher en Vivarais aux environs de cette colline (vers l’an 166 de notre ère, il fut envoyé par Polycarpe, évêque de Smyrne (Turquie actuelle) pour évangéliser le midi de la Gaule), souffrit le martyre à Gentibus, situé sur la rive gauche de la branche orientale du Rhône, vis-à-vis la colline appelée Insula Martis.
L’Empereur Septime Sévère, de passage dans la région, entendit parler de lui et le fit mettre à mort le 1er Mai 208. Son corps fut jeté dans le Rhône.
S'il faut en croire l'antique légende, le corps de l'apôtre fut ensuite poussé par le courant sur le rivage de la colonie du Bourg ou de Berg-Oïati, là, il fut recueilli par Amycia Eucheria Tullia, fille du sénateur Eucherius Valerianits, dont l'aïeul est mentionné dans les Commentaires de César.

Bourg_Saint_And_ol_17Sainte Amycie fit creuser dans le roc un oratoire, où elle déposa les restes de saint Andéol. Lors de l'invasion des Vandales, Tullie les transporta sur les bords de la Durance; dans ce lieu, un village a été construit, qui porte encore le nom de Sainte-Tullie.
Au VIII ème siècle, les Maures ravageaient les bords du Rhône, et le Vivarais était sur le point de perdre la foi; alors l'évêque saint Béravin 1er fut averti, par une vision, du lieu où étaient les reliques de saint Andéol, et les rapporta lui-mème à Berg-Oïati, dans le tombeau que sainte Amycie lui avait fait creuser. Depuis cette époque, Berg-Oïati devint le but d'un célèbre pèlerinage, et, au lieu de Berg, qui signifie forêt, fut appelé Burg ou ville; puis on le nomma par la suite Burgus Sancti Andeoli.








Bourg_Saint_And_ol_19Au onzième siècle, le saint cardinal Lager, évêque de Viviers, fit construire, en l'honneur de saint Andéol, la vaste et belle église qui y existe encore. L'erreur populaire a longtemps donné le nom de tombeau de saint Andéol à un sarcophage antique, en marbre blanc, qui est placé près de la porte de cette église.

http://www.ardecol.ac-grenoble.fr/bases/edpatr3.nsf/0/ccf04cc35c1519efc12569eb0049fc1b?OpenDocument
http://www.nimausensis.com/ardeche/Gravures/StAndeol.htm
http://fr.wikipedia.org/wiki/Bourg-Saint-And%C3%A9ol

Publicité
3 mars 2007

Notre-Dame de Montcham

dr_me_provencale_1014Au dessus du bourg de Châteauneuf, à l'est de Viviers, Notre-Dame de Montcham, perchée sur sa colline, surveille la vallée du Rhône.

dr_me_provencale_1013

3 mars 2007

Cathédrale Saint Vincent de Viviers

viviers_2Viviers tire son nom des viviers qui alimentaient la proche ville gallo-romaine d'Alba (Aps). Il reste dans le quartier du  château  des traces d'une présence romaine. Au V ème siècle, transfert de l'évêché dans l'antique Vivarium, oppidum des Helviens, après la destruction de la capitale Alba. Des fouilles ont permis de découvrir les restes d'une place antique et une base de villa à collonades.













Viviers_24L'évêque est seigneur de la ville, et la vie économique et sociale s'organise peu à peu autour de la présence de l'évêché : dans la ville haute s'établit le quartier canonial, tandis que les habitations civiles s'étagent dans la pente et dans la ville basse.









Viviers_32Le bourg devint alors une puissante cité épiscopale aux privilèges confirmés par Lothaire et Charles le Chauve au IX ème siècle.











Viviers_3L'évêque, vrai maître du pays avec l'archevêque de Lyon, lutta pour l'indépendance du Vivarais jusqu'à l'annexion de Lyon par Philippe le Bel au XIV ème siècle.
Le sud du pays, avec Viviers, reconnut alors la suzeraineté du roi de France et les évêques prirent, au XV ème siècle, le titre de comtes de Viviers, princes de Donzère et de Châteauneuf-du-Rhône. Viviers a été rattaché à l'empire romain germanique de 1032 à 1308.













La cathédrale Saint Vincent

Viviers_7Entre le III ème siècle et le V ème siècle, les évêques s'installèrent à Viviers. Une première cathédrale fut bâtie. rasée et reconstruite plusieurs fois, au XI ème siècle fut édifié un bel édifice roman.

Viviers_1














Viviers_5La cité haute consolide ses remparts. On y pénètre par une porte monumentale qui est la tour aujourd'hui clocher de la cathédrale.












Viviers_21Saint-Vincent présente aujourd'hui un aspect composite. Il fut bâti en style roman entre le dernier tiers du XII ème siècle et la première moitié du siècle suivant. Le clocher-porche et la nef, même s'ils ont subi de nombreux remaniements, datent en grande partie de cette époque.

Viviers_31













Viviers_16



Viviers_8Les guerres de Religion endommagèrent gravement à la cathédrale romane, qui avait été jusque là préservée : les voûtes s'effondrèrent. Les restaurations durèrent jusqu'au XVIII ème siècle.
Le chœur gothique et ses chapelles rayonnantes, édifiés par Charles de Tournon à la fin du XV ème siècle, furent restitués. Celui-ci apparaît disproportionné par rapport à la nef, qui a conservé ses proportions d'origine ; de plus, la luxuriance du décor du chœur contraste avec la quasi absence d'ornementation dans la nef.











Viviers_35La nef conserve d'importants éléments architecturaux romans : à l'extérieur, à mi-hauteur des murs latéraux, on voit des traces de reprise et de changement de l'appareil. Chaque travée comporte une baie en plein cintre murée. Une trace de reprise au dessus de la baie de la façade ouest (XVII ème siècle) signale l'emplacement de la toiture romane.











Viviers_17On retrouve à l'intérieur des vestiges correspondants, qui permettent de restituer une nef et des collatéraux de trois travées.

Viviers_20









Viviers_11En ce qui concerne le plan du chevet, on peut restituer un déambulatoire et 4 chapelles rayonnantes rectangulaires, analogues à celles de Saint Philibert de Tournus.
Viviers_29















Viviers_25Une coursière béante occupe la partie haute du choeur et relie entre eux les 3 arcs boutants et les 8 contreforts en une composition décorative complexe où se mèlent garde-corps ajourés, clochetons, gâbles, pinacles, gargouilles, guirlandes de pierre et cul-de-lampe. L'ensemble s'orne d'une profusion de fleurons, crochets et motifs végétaux.








Viviers_28Les deux clochetons latéraux ont leurs 6 faces sculptées d'animaux fabuleux ou familiers. Sur le clocheton nord, deux petits moines assis lisant constituent les seules représentations humaines de tout le décor extérieur du choeur.










Viviers_14On remarque 11 cul-de-lampe à décors variés au centre de chaque pan de l'abside et le réemploi de fragments gallo-romains et carolingiens, avec des signes lapidaires. Dans l'angle sud-ouest, un taureau nous rappelle que Mithra n'est pas loin.







La tour Saint Michel

Viviers_33Le campanile de la cathédrale, ou tour Saint Michel, est haut de 40 m et large à sa base de 9m. Il a été construit en deux parties : d'abord la base carrée, romane du XI ème siècle servant de baptistère, ensuite la tour carrée élevée pour se défendre à la fin du XIV ème siècle.

Viviers_37












Viviers_36Il est rattaché au reste de l'édifice par un porche. Les créneaux de celui-ci rappellent sa vocation militaire primitive.
Les cloches sont au nombre de 4 : Marie-Jeanette (1439 kg), Théodorine-Joséphine (760 kg), Arsène-Elisabeth (446 kg), Antoinette-Sophie (338 kg).

dr_me_provencale_956




















Viviers_38Au loin du bourg, posée sur une colline, Saint Michel veille.

http://www.mairie-viviers.fr/visiter/patrimoine_et_paysages/
www.monum.fr/visitez/decouvrir/fiche.dml?id=195&lang=fr

Viviers_30

3 mars 2007

La grotte de Rochecourbière à Grignan

dr_me_provencale_688Située en environ 500 mètres de Grignan, la grotte de Rochecourbière, tapissée de lierre et de capillaire, s'enfonce, sous le bois de la Garenne, offrant un asile frais et discret.

Dans le fond, l' eau cristalline de la source tombait goutte à goutte, dans un petit bassin garni de mousse.( C'est encore une fois une source tarie...).











dr_me_provencale_677C'est dans ce lieu que Madame de Sévigné aimait à venir passer ses après midi, la plupart de ses lettres en sont datées. Cet abri sous roche a été aménagé au XVII ème siècle.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Grignan

3 mars 2007

La chapelle Saint Félix de Montségur sur Auzon

Monts_gur_sur_Lauzon_1Cette chapelle du diocèsede Saint-Paul-trois-châteaux a été construite au pied du rocher portant le château, à l'intérieur de l'enceinte fortifiée du village.
















Monts_gur_sur_Lauzon_3Elle était desservie par les religieux du prieuré de Saint Amand, dépendance de l'abbaye de Cluny depuis le milieu du X ème siècle.

L'abside et la nef centrale datent du XII ème siècle.









Monts_gur_sur_Lauzon_2L'église fut agrandie au XVII ème siècle, par la création de deux grands arcs ouvrant sur une chapelle étroite au nord et sur une nef latérale au sud.
















Monts_gur_sur_Lauzon_5Des sépultures rupestres creusées dans le roc sont visibles au fond de la nef, quand l'église est ouverte bien entendu...

Publicité
3 mars 2007

La chapelle Saint Pierre de Taulignan

dr_me_provencale_663aCette chapelle de pur style roman, à nef unique avec abside en cul de four, fut construite au XII ème siècle sur l'emplacement d'un oppidum gallo-romain.











dr_me_provencale_666aVouée au culte jusqu'au XV ème siècle, elle est tombée en ruine faute d'entretien.
dr_me_provencale_667a













dr_me_provencale_668a




dr_me_provencale_671a

dr_me_provencale_672a






















dr_me_provencale_673aDu haut de ce promontoire, on aperçoit Taulignan.

3 mars 2007

Le temple de Taulignan

taulignan_7Un premier temple est construit à Taulignan en 1601 sous le règne d'henri IV. Il est détruit en 1684 peu avant la révocation de l'édit de Nantes. Près de deux siècles plus tard, en 1868, est édifié hors les remparts le temple actuel.
L'architecture en rotonde n'a touché qu'un nombre réduit de temples, dont quelques-uns en Provence.
C'est l'époque où les formes des églises réformés évoluent, parfois semi-circulaire,octogonales ou rondes.

3 mars 2007

L'église Saint Vincent de Taulignan

taulignan_1L'église est celle d'un prieuré dépendant de l'abbaye de Saint Ruf. Elle est mentionnée dès 1119 dans un cartulaire de Die. Au XVI ème siècle, elle reçoit le titre de paroissiale, à la place de Saint pierre, ruinée. Saint Vincent est installée au somment du bourg d'origine castrale organisé de manière concentrique autour du château et détruit à la révolution.














taulignan_4taulignan_6L'église a été en partie reconstruite au XV ème siècle et à l'époque moderne.

Elle comprend une nef unique et deux travées, ainsi qu'un transept et une abside semi-circulaire. Les parties romanes sont visibles à l'extérieur, à la base des murs sud et ouest.












taulignan_2Par ailleurs, on opeut remarquer  de nombreux réemplois dans les refections : inscriptions médiévales dans le contrefort nord du mur occidental, petites têtes sculptées dans le mur sud.










taulignan_5L'église comprend un ossuaire, celui de Saint Martin des ormeaux qui vécut au VII ème siècle. Nommé évêque de Saint-Paul-trois-châteaux en 657, il fut atteint par la lèpre et se retira à Taulignan, dans une petite maison à proximité de la rivière Letz. C'est là qu'il mourut.
L'ossuaire exposé ici était dans une chapelle du XI ème siècle édifiée sur les lieux de son décès, chapelle Saint Martin, maintenant domaine agricole.








taulignan_3

3 mars 2007

L’église Saint-Jean-Baptiste de Crupies

crupies_2Etablie sur un site gallo-romain au-dessus du cours du Roubion, elle apparaît dans les textes en 1107, mais son origine est bien plus ancienne (peut-être était-ce une église baptismale), comme le prouvent les fragments remployés au-dessus de la porte.













crupies_4Y sont sculptés en méplat des rameaux de vigne, aux feuilles très découpées, que picore un oiseau, travail préroman, voire pré-carolingien.  Église dépendant du prieuré de Bourdeaux, lui-même dépendant de l'abbaye bénédictine de Savigny, près de l'Arbresle (Rhône), l'édifice était en ruines après les guerres de religion.  Remplaçant aux XVIle et XVIlle siècles l'église Sainte-Catherine du village perché de la Vialle, il fut transformé en temple protestant de 1806 à 1904, désaffecté, puis restauré en 1960.



crupies_3La nef unique comprend deux travées, dont les murs sont renforcés d'arcs de décharge en plein-cintre.  Les impostes qui reçoivent ces derniers sont formées de deux cavets superposés ou d'un cavet surmonté d'un tore, moulures peu fréquentes dans le voisinage.  A l'époque classique, on a fait disparaître un dosseret aux pilastres, rebâti la voûte et la façade, ouvert de grandes fenêtres.







dr_me_provencale_554Le petit appareil en moellons de grès roux des murs gouttereaux de la nef contraste avec les assises plus minces, où se mêlent des moellons calcaires romains, de la partie orientale de l'édifice : le raccord se voit bien dehors à la seconde travée, au sud.

L'église était en travaux quand je suis venue dans le pays.








crupies_5Le contraste apparaît tout aussi net à l'intérieur, quand on arrive à la travée de chœur, vaste et insolite, dépourvue d'arcs de décharge.Deux hauts pilastres, disposés légèrement en oblique pour bien correspondre aux contreforts et portant des tailles décoratives, marquent l'entrée de la travée. Comme ceux de l'abside, ils sont surmontés d'une imposte que décore, seul luxe de l'édifice, une frise de deux ou trois spirales, auxquelles peut s'en ajouter une demie. Le motif, dérivé du rinceau, se rencontre à l'époque carolingienne et deux des frises conservent, entre des spirales, le souvenir déformé d'une petite feuille dont la signification n'était plus perçue. Dans l'hémicycle de l'abside, frappante elle aussi par sa nudité, se remarque une assise de moellons complétés par des briques. Au sud s'ouvre dans la travée une porte ancienne, contiguë à l'un des contreforts très massifs, construits en partie avec le même appareil que l'édifice, ce qui prouve que celui-ci était voûté dès le début.











crupies_6Travée et abside paraissent contemporaines, ou peu s'en faut, de l'installation des moines de Savigny dans plusieurs églises autour de Comps, et en particulier à Bourdeaux, à partir de 1031. La simplicité des structures, le dégagement des volumes dû à la nudité des parois, l'emploi du petit appareil, l'archïsme de la décoration ne démentent pas cette datation ; le motif des spirales se retrouve en remploi à Comps. Quant à la nef, avec sa modénature, elle paraît remonter au Xlle siècle.

http://www.centcols.org/les_rendez-vous/damian/monuments_romans.htm

3 mars 2007

Saint ¨Pierre de Vesc

Vesc« Vaiesch » en 1113, « Vaiesco » en 1409 (du latin « episcopatum » qui donna en vieux français « evesquet »), Vesc est un ancien fief des évêques de Die.

L'église Saint-Pierre est celle d'un prieuré relevant de l'abbaye de Cruas en Vivarais.  De l'édifice roman, il ne reste que la nef et la façade occidentale : une nef de trois travées,  laissant apparaître, à l'extérieur, dans la façade méridionale, les arrachements des contreforts et les deux baies en plein cintre, aujourd'hui obturées, qui éclairaient les deuxième et troisième travées, la première, plus longue, restant aveugle. 




vesc_6











vesc_4Ce même mur Sud montre bien aussi que la construction de l'édifice s'est développée à la fois d'Est en Ouest mais aussi, par étapes, de bas en haut : en effet, alors que le moyen appareil en calcaire paremente la partie basse de toute la nef et la totalité de l'élévation de la troisième travée, les parties hautes des deux premières travées sont montées - du fait d'un arrêt du chantier, d'un changement d'entreprise ou d'un approvisionnement auprès d'une nouvelle carrière - dans un grès roux bien différent du matériau utilisé pour le reste du monument.




vesc_1 La façade occidentale est la partie la plus remarquable de l'édifice, avec son portail en plein cintre formé de deux voussures séparées par un tore retombant sur deux colonnettes à chapiteaux ornementaux, aux motifs archaïsants, l'archivolte étant décorée de dents d'engrenage et d'une mouluration qui s'amortit sur deux consoles, celle de droite présentant un couple de têtes humaines (les donateurs ?).  L'un des tailloirs est orné d'entrelacs et la corbeille des chapiteaux couverte de feuillages stylisés, de faible relief mais soigneusement ciselés, aux arêtes vives et, de ce fait, accrochant bien la lumière : à n'en pas douter il s'agit là de sculptures sortant de l'atelier auquel on doit la décoration de la tribune de Cruas (Vivarais). 


vesc_2On observera enfin, ici et là, dans les façades, de nombreux remplois romans : des fragments de reliefs ornementaux dans le mur Sud, des tailles décoratives et des marques de tâcherons (A) dans la façade Ouest et, dans le mur Nord, dont le parement a été remonté, des claveaux numérotés (I, III) et des marques de tâcherons : BA, G, N, R, W. Toutes ces caractéristiques permettent de situer la construction de ce prieuré particulièrement attachant vers le milieu du XIIème siècle.

http://www.centcols.org/les_rendez-vous/damian/monuments_romans.htm

Publicité
Publicité
Newsletter
Derniers commentaires
Publicité
Visiteurs
Depuis la création 3 580 350
lieux sacrés
  • Symbolique. Voyage initiatique. Anciennes civilisations. Menhirs et dolmens, églises romanes et gothiques, cathédrales, cloitres, vierges noires et gardiens, sources, arbres, fontaines sacrées et temples. Tous les hauts-lieux énergétiques.
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Archives
Publicité