Carlat
Le plateau de roches basaltiques de Carlat, appelé le rocher, est habité depuis le Néolithique. Il est issu d'une coulée de lave ayant rempli le fond d'une vallée. L'érosion l'ayant dégagé, ses falaises font aujourd'hui plus de 20 mètres de hauteur.
On y accède par un escalier taillé dans une faille, appelé l'escalier de la Reine, en hommage à la reine Margot qui résida à Carlat en 1585.
Un deuxième escalier taillé côté nord part de la forêt et accède au plateau. Là se tient un très vieux hêtre que l'on aperçoit de très loin.
Le château
Il existe des traces d'un oppidum gaulois puis d'un antique castrum, certainement celui que prit en 508 Thierry Ier, fils de Clovis. Cela lui permit de contrôler entièrement l'Auvergne. Au VIIIe siècle, Pépin le Bref s'en servit d'appui dans le conflit qui l'opposait au duc d'Aquitaine.
En 839, Carlat (Castrum quod vulgo Cartilatum dicitur) fut assiegé par Louis le Pieux, fils de Charlemagne. Carlat (Carlacum), chef-lieu d'un comté jusqu'au XIIe siècle, devint le centre de la vicomté du Carlazès, possession indivise entre les comtes du Rodez et les comtes de Barcelone.
C'est à cette époque que Raymond Beranger III de Barcelone, époux de Douce de Carlat, mit en place une commanderie templière dans l’enceinte de la forteresse qui devint la plus importante commanderie de l’ordre en Auvergne.
Durant la guerre de Cent Ans, le château servit de base aux bandes armées à la solde des anglais pour les pillages de l'Auvergne. En 1455, il est la propriété de Jacques d'Armagnac, comte de Nemours, que le roi Louis XI voulut arrêter. Le siège de la place forte par les troupes royales dura 18 mois, et Jacques ne se rendit qu’après quelques promesses faites et non tenues : il fut exécuté pour conspiration.
A nouveau occupé pendant les guerres de Religion, le château à la double enceinte et aux tours puissantes (les murailles avaient 4m d’épaisseur) apparaissant comme une menace pour le roi de France, fut rasé sous l'ordre d'Henri VI.
Il fallut 6 mois et plus d'une soixantaine d'hommes pour le détruire et emmener les pierres afin d'éviter toute reconstruction. A cette époque, il est mentionné deux puits sur le plateau, un petit dans l'église, l'autre un peu plus loin, ainsi qu'un petit lac et une fontaine qui ne tarrissait jamais.
En 1643, Louis XIII donna la vicomté à Honoré II Grimaldi afin de le remercier pour son alliance et le dédommager de la perte de ses seigneuries en Espagne. Le Carladès devint donc propriété des princes de Monaco jusqu'à la Révolution : en 1791, le rocher fut saisi et tout ce qui s'y trouvait fut vendu comme bien national. La société de la Haute-Auvergne le racheta puis le rétrocéda à la famille Grimaldi en 1914.
La commune de Carlat est depuis peu jumelée avec celle de Bruni en Italie. Cela ne me fait même pas sourire, et pourtant je suis bon public. Ils ont osé... pauvre France.
L’église Saint-Avit de Carlat
En 1455, Jacques d'Armagnac mit en place un accord avec le commandeur de l'Ordre de l'Hôpital pour construire la deuxième église de Carlat, en contrebas du plateau. Elle ne fut pourtant construite qu’en 1503, grâce aux dons que firent à l'ordre Anne de Beaujeu (fille de Louis XI, vicomtesse de Carlat) et son époux Pierre de Bourbon, nouveaux propriétaires du rocher. Les travaux durèrent jusqu’en 1522.
Elle fut dédiée à saint Avit, soldat gallo-romain enrôlé dans l’armée des wisigoths d'Alaric. Fait prisonnier lors de la bataille de Vouillé par Clovis, il fut emmené à paris où il est dit que Clotilde le convertit au christianisme. 12 ans après, il eut une vision, et retourna près de chez lui, sur le mont Dauriac, où il s’installa en ermite dans une grotte. Après avoir détruit le temple des idoles du village le plus proche, il éleva une chapelle à Notre-Dame.
L’église Saint-Avit fut restaurée en 1649 : les voûtes furent remplacées. Elle fut restaurée une deuxième fois au XIXe siècle, une sacristie fut rajoutée.
Près de l’église, dans l’ancien cimetière, se trouve un oratoire du XVIe siècle. Sous son toit en lauzes soutenu par 4 piliers d’andésite, un autel et un calvaire sculpté.
http://carlat.fr.pagesperso-orange.fr/histoire%20complete.htm