Saint Bertrand de Comminges, historique
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Saint-Bertrand-de-Comminges se trouve dans une région habitée depuis le paléolithique supérieur (-27 000), certainement sacrée depuis la nuit des temps. A quelques kilomètres de là fut découverte la grotte de Gargas, le sanctuaire des mains. Gargas, ou Gargantua (celui de la pierre géante en langue celte), avatar du dieu Lug, représente l'un des 3 aspects du dieu soleil dans sa forme représentant le couchant (le soleil caché, dont le symbole est la grotte).
Le nom de Saint-Bertrand-de-Comminges, anciennement Lugdunum Convenarum, ou littéralement « colline du dieu Lug des Convènes », nous en rapproche. Nous sommes passés du temple grotte au temple église…
Nous sommes passés de Lug, dieu celtique qui donnait aux rois la sagesse et leur conférait des pouvoirs magiques, dieu de l'intelligence qui éclaire l'âme humaine, à saint Bertrand, fils du seigneur de L'Isle-Jourdain, lié à la famille des comtes de Toulouse, qui mit en application dans son diocèse les principes de la réforme grégorienne, et qui fut considéré dès sa mort comme un saint ayant les pouvoirs de faire des miracles. Finalement, je ne sais pas si l’humanité a évolué tant que ça…
C’est donc sur un ancien oppidum celtique, devenu le siège des Convènes (du latin con-venit, « peuples rassemblés » : le nom Convenae a évolué en Conbenae, Combenae, Commenae, Commenges, puis Comminges), que d’après la tradition, Pompée, général romain, ayant vaincu Sertorius en Espagne, fonda en 72 avant notre ère, Lugdunum Convenarum, pour fixer ses troupes devenues inutiles.
Selon Flavius Josèphe, Hérode Antipas aurait été exilé, accompagné d'Hérodiade et de sa fille Salomé, à « Lugdunum près de l'Espagne », ce qui pourrait corresponde à Lugdunum Convenarum. Salomé a laissé des traces dans les légendes locales : selon un texte apocryphe, la Lettre d'Hérode à Pilate, Salomé mourut en passant sur un lac glacé. La légende situe le fait au lac de Barbazan, près de Saint-Bertrand. Hérodiade elle-même apparaît dans diverses légendes pyrénéennes comme un personnage maléfique.
Ce n’est que 50 ans plus tard que la ville prit son essor. Vers l’an 120, elle obtint le statut privilégié de colonie, et compta jusqu’à plus de 10 000 habitants. En 409, elle résista à l’attaque des Vandales, et passa en 418 sous domination wisigothique.
Au V ème siècle, l'édification de remparts fortifia la ville haute, mais la vie persista dans la plaine autour de centres nouveaux, créés par la présence d’une communauté chrétienne devenue importante. Un évêque fut nommé, et la première basilique chrétienne fut construite.
Les travaux préliminaires furent menés par les chanoines de Saint-Etienne, héritiers de la Tradition Baptismale et déjà gardiens de Toulouse : c’est de leurs rangs que sortira le futur saint Bertrand. D'autres édifices, abandonnés, furent pillés pour leurs pierres et leur décoration de marbre, réutilisées ailleurs ou transformées en chaux.
Après la mort de Chilpéric Ier, en 585, la ville fut assiégée et partiellement détruite lors du conflit de succession au trône des Mérovingiens. En 1063, Bertrand de l'Isle-Jourdain, petit-fils du comte de Toulouse fut élu évêque du Comminges. Il améliora les conditions de vie de la population en développant l'agriculture, l'élevage et le commerce.
Il entreprit la construction de la cathédrale et du cloître. C'est aussi sous son autorité que débuta la construction de la basilique Saint-Just de Valcabrère.
Bertrand fut canonisé en 1218,et en 1304, le futur pape Clément V, ancien évêque de Comminges devenu évêque de Bordeaux, lança la construction d'une nouvelle église gothique. Son chanoine-sacriste Adhémar de Saint-Pastou en fut le maitre d’œuvre. En 1309 il y transporta lui-même les reliques de Bertrand. Il favorisa le culte du saint, faisant de son tombeau le centre d'un grand pèlerinage, instaura un jubilé.
Hugues de Chatillon acheva l’édifice en 1350. Saint-Bertrand-de-Comminges devint une étape du chemin du Piedmont du pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle. L'évêque Jean de Mauléon, au XVIe siècle, installa le jubé. La cathédrale fut l'objet de pillages pendant les guerres de religion, les habitants parvenant cependant à sauver les reliques. La révolution épargna la cathédrale, se contenta de supprimer l’évêché et de renommer Saint-Bertrand Hauteville.
Saint-Bertrand-de-Comminges tient une place particulière dans mon cœur. Tout d’abord, c’est devant le parvis de sa cathédrale que j’ai ressenti pour la première fois la force des énergies telluriques que peuvent dégager les sanctuaires. Je venais de terminer « La prophétie des Andes », et sur la petite route menant vers la colline, au milieu de nulle part, un feu de circulation annonçant des travaux. A l’arrêt, j’ai vu sortir d’un trou du muret bordant la route un serpent. Comme tout le monde le sait, il est, entre autre, la représentation symbolique de ces énergies…
Lors de ma deuxième visite, accompagnée de mon frère de cœur si ce n’est de sang, j’ai pu vérifier que cet endroit pouvait être magique. L’eau de Saint-Bertrand-de-Comminges possède une énergie particulière, ainsi qu’une signature que je n’ai retrouvée qu’à Guingamp, en Bretagne. La cathédrale en elle-même ne vibre pas très fort, alors que le cloître permet vraiment d’apprécier une énergie douce et apaisante.
Et puis Saint-Bertrand-de-Comminges possède l’un des plus beaux abribus que je connaisse.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Saint-Bertrand-de-Comminges
http://lieuxsacres.canalblog.com/archives/valcabrere__31_haute_garonne_/index.html
http://pedagogie.ac-toulouse.fr/histgeo/monog/stbertr/cathedra.htm
http://architecture.relig.free.fr/comminges.htm
http://www.cathedrale-saint-bertrand.org/chronologie.html
http://www.cathedrale-saint-bertrand.org/
http://fr.wikipedia.org/wiki/Bertrand_de_Comminges
http://pedagogie.ac-toulouse.fr/histgeo/monog/comminge/garderom.htm
http://www.cosmovisions.com/monuSaintBertrand.htm
- Guide du conseil général
- "Saint-Bertrand-de-Comminges" aux éditions des Trois Mondes, par Christian Jacq et François Brunier
- Catalogue général de la bibliothèque de Toulouse