La chapelle templière de Montceau-et-Écharnant
Le site d'Écharnant fut habité depuis plus de 30 000 ans : les celtes ont succédé aux plus anciens, dont on a retrouvé les traces préhistoriques dans des grottes et des tumulus. Les gallo-romains prirent la suite jusqu'au IV ème siècle.
On trouve la première mention d'Écharnant dans un cartulaire de 879. Le village commença sa vie en tant que gite d'étape entre Beaune et Autun, sur le chemin menant à Compostelle. C'est la raison pour laquelle les Templiers virent s'y installer. Leurs possessions passèrent à la dissolution de l'ordre aux Hospitaliers, qui restèrent à Écharnant jusqu'en 1792.
La chapelle fut fondée en 1150 le long de la voie romaine.
Elle était entourée d'une maison d'hospitalité pouvant accueillir au moins 30 personnes, comprenant des granges, des lieux de repos, d'instruction, des celliers, des étables, des cours,
Le puits, d'une profondeur de 8 mètres, se trouve au nord de la chapelle. Les traces profondes d'usure de cordes sur la margelle témoignent d'un usage très ancien.
La chapelle (Il est possible qu'elle ait succédé à un ancien sanctuaire gaulois) est orientée à l'est, avec un léger décalage dû probablement à sa dédicace au saint patron, Jean : le soleil se lève le 24 juin dans l'axe parfait du bâtiment.
La chapelle fait 18 mètres de longueur et 8,60 de largeur extérieures, 11 et 7 à l'intérieur.
Elle est divisée en deux parties : l'une plus ancienne, constituée par la nef, avec des ouvertures étroites, deux portes (ouest et sud), une fenêtre romane au sommet arrondi, l'autre, le chœur, plus soigné, aux fenêtres ogivales. Cette partie, ainsi que le clocher, est postérieure au XVI ème siècle.
Le portail d'entrée à l'ouest est surmonté d'un linteau sculpté de dessins templiers, les mêmes retrouvés sur une pierre tombale au centre de la nef (un motif trilobé et une rosace à 12 folioles).
Le clocher de plan carré possède deux ouvertures ogivales orientées nord et sud et un toit à 4 pans fait de tuiles beiges contrastant avec les laves de le nef.
La nef, sobre, est séparée du chœur par un arc brisé aplati dont les jambages sont inclinés.
Le chœur au parement en cul de four, est plus soigné.
Les deux bénitiers, en pierre calcaire d'inspiration romane, sont en forme de coquetier.
Des traces de peintures murales sont encore présentes, où l'on retrouve un motif à 5 folioles, caractéristiques de la fin du XIII ème siècle.
Le sol de la nef est parsemé de 12 pierres tombales parmi lesquelles des tombes templières et hospitalières.
Quelques tombes sont disséminées autour le la chapelle.
Tiré du fascicule publié par les «amis de l’église d’Écharnant» (association loi 1901 œuvrant à la restauration d’une chapelle templière et à la réhabilitation du site)
Voir la carte ici.