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lieux sacrés

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4 février 2014

Theodulf d'Orléans



Germigny_benoit_d_aniane

 

C’est vers 755 au nord de l’Espagne, au sein d’une noble famille wisigothique, que naquit Théodulf (Theodelphus en latin). Après un début de vie laïque, où il se maria et eut un enfant, il entra au monastère d’Aniane. Remarqué pour son intelligence, il fut pris sous la protection de Benoit d’Aniane, abbé fondateur de l’abbaye.

 

 

 

 

 

 

Germigny_charlemagne_alcuin_1Theodulf devint théologien. Grand orateur, il fut aussi poète et écrivit beaucoup. Charlemagne l’appela à la cour impériale où il devint son conseiller, en même temps que le célèbre Alcuin, abbé de Saint-Martin-de-Tours.

Germigny_Raban_Maur_Alcuin_Otgar

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Germigny_des_Pres_4Vers 797 il fut nommé évêque d’Orléans et reçut les charges de nombreuses abbayes, dont la principale fut celle de Fleury, appelée plus tard Saint-Benoit-sur-Loire. Il y instaura la règle de Saint-Benoît d’Aniane.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Germigny_des_Pres_26Il développa l’enseignement élémentaire dans l’Orléanais et mit en place un enseignement supérieur à Sainte-Croix-d’Orléans et dans les abbayes dont il avait la charge, en même temps qu’il réforma le système hospitalier.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Germigny_Septimanie_1Il fut l’un des missi dominici (envoyés chargés de faire respecter les ordres aux vassaux) de l’empereur. En tant que tel, il fit à l'Empereur la relation de son voyage en Septimanie dans un poème, le « Paraenesis ad judices ». Il y est fait mention de la ville de Redhae, devenue le village très connu de Rennes-le-Château.

 

 

 

 

Germigny_pallium_Saint_Apollenaris_RavenneIconoclaste, il rédigea au nom de l’empereur le « Libri Carolini » dans lequel il condamne la pratique de l’adoration des images.  En 816, le pape Etienne IV lui conféra le privilège de porter le pallium.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Germigny_Louis_le_PieuxPeu après la mort de Charlemagne, il fut accusé en 818 d’avoir soutenu la révolte du roi Bernard en Italie (contestant le partage de l’empire carolingien) contre le fils de l’empereur, Louis le Pieux. Il fut exilé à Angers où il mourut le 18 décembre 821. C’est là qu’il composa l'hymne "Gloria Laus" qui est toujours chanté à Orléans et à Germigny-des-Prés lors de la procession des Rameaux. Il fut canonisé ensuite par l’Eglise.

 

 

 

 

 

 

 

Germigny_des_Pres_8En tant que participant à la renaissance carolingienne, membre de l’académie Palatine (fondée par Alcuin et Charlemagne, comptant autant de membres que de muses, c'est-à-dire 9, modèle de toutes les académies occidentales), grand érudit de son temps, Théodulf, devant parfois recevoir quelques intellectuels de son monde, fit reconstruire une villa dans le Val d’Or, sur les bords de la Loire, non loin de son évêché d’Orléans.

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4 février 2014

L’histoire de Germigny-des-Prés

 

Germigny_des_Pres_bLes berges de la Loire furent peuplées dès le Paléolitique. Bien plus tard les celtes prirent le relai, puis les gallo-romains. Parmi eux, un certain Germaniacus se fit construire une villa dans le Val d’Or, qui devint propriété des abbés de Fleury.
Un autre Val d’Or porte une merveille, celui de Paray-le-Monial au bord de la rivière Bourbince. 

 

 

 

 

 

Germigny_des_Pres_1Théodulf venait se reposer à la campagne dans la villa de Germaniacus, qu’il fit reconstruire vers 800 pour recevoir ses illustres amis. Vers 803 il lui adjoignit un oratoire.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



Germigny_des_Pres_15Terminée probablement vers 806, richement décorée, la chapelle privée fut consacrée sous le vocable de Saint-Sauveur, et non pas dédiée à sainte Geneviève et saint Germain, inscription faite sur un pilier par (un) Chrétin, faussaire patenté, lors de la restauration de l’église au XIXe siècle.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Germigny_d_dicace_La date de sa dédicace, un 3 janvier, est gravée sur un pilier, « Tertio nones januarias dedicatio hujus aecclesiae ».


 

 

 

 

 

Germigny_Charles_le_chauve_1Germigny fut le siège d’un concile en 843 au cours duquel fut débattue une réforme des ordres monastiques. En 854 et 865 y résida le roi Charles le Chauve.

 

 

 

 

 

 

Germigny_des_Pres_11L’oratoire fut incendié à la fin du IXe siècle, probablement par les Normands. Au XIe siècle, entre 1060 et 1067, Hugues, abbé de Fleury, fit ajouter une nef en détruisant l’abside ouest.

Germigny_des_Pres_6

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Germigny_des_Pres_3L’oratoire devint église prieurale dépendante de Fleury en 1168, puis paroissiale au XIIIe siècle. L’église fut rénovée au XVe siècle, une nef plus grande fut reconstruite. Au XVIe siècle durant les guerres de religion, elle fut  endommagée. La nef fut reconstruite, surmontée d’un clocher, et en 1755 l’intérieur de l’église fut recouvert d’un épais badigeon.


 

 

 

 

 

 

 

 

 

Germigny_des_Pres_17Classée monument historique en 1839 après la découverte de mosaïques en 1820, elle fut entièrement rénovée et pratiquement reconstruite par l’architecte Juste Lisch de 1867 à 1876. C’est juste Juste qui allongea la nef, supprima les absidioles orientales et détruisit l'étage supérieur de la tour.

4 février 2014

Germigny-des-Prés, l'oratoire

Germigny_des_Pres_7L'oratoire carolingien de Théodulf, devenu à l’heure actuelle l’église de la Très-Sainte-Trinité, est l'une des plus anciennes églises de France.


 

 

 

 

 

Germigny_des_Pres_18Il fut probablement réalisé par l’architecte Odon (Eudes) de Metz, un arménien qui fut maître d'œuvre de celui d'Aix-la-Chapelle, construit pour Charlemagne en 792.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Germigny_gallaplacidia1Les influences peuvent venir d’Italie (mausolée de Galla Placida à Ravenne), 

Germigny_galla_placidia_2

 

 

 

 

 

 

Germigny_san_pedro_de_la_nave_1mais aussi d’Espagne (église wisigothe de San Pedro de la Nave près de Zamora).

Germigny_SanPedroNave_4



 

 

 

 

 

Germigny_des_Pr_s_plan_2dConstruit en pierres calcaires, l’oratoire de Théodulf présente un plan centré en croix grecque (tradition hellénistique et byzantine. Ici, 4 absides semi-circulaires sur 4 côtés d'un carré de 10m par 10m).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Germigny_des_Pres_14Les 4 piliers centraux déterminent 9 cases (carré de Saturne?). Celle du centre délimite les contours de la tour lanterne s’élevant au-dessus. Pour les amateurs de géométrie sacrée, voir « La géométrie comparée et la géométrie sacrée » D’Yvo Jacquier, ouvrage consacré à Germigny :



 

 

 

Germigny_des_Pres_13La façade occidentale du XIXe siècle, dominée par un pignon abritant deux cloches, et dont le portail cintré est surmonté d'un oculus, ne présente aucun intérêt. L’entrée se faisait du temps de Théodulf par l’abside orientale, plus grande que les autres. Elle était reliée à sa villa.  


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Germigny_des_Pres_9Le chevet à l’est, dépouillé de ses absidioles (prothesis au nord dévolu à la préparation eucharistique et diakonikon au sud réservé au matériel liturgique), laisse au photographe la possibilité de faire un cliché très romantique.


 

 

 

 

 

 

 

 

Germigny_des_Pres_10aOn accède au sanctuaire carolingien par la nef de cinq travées, recouverte par une charpente en bois. Rajoutée au XIXe siècle, elle non plus ne présente aucun intérêt.


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Germigny_des_Pres_21Le centre de la partie la plus ancienne est délimité par 4 arcades surmontées d'une tour lanterne. La base de la tour lanterne est composée d'un triforium à trois baies aveugles. La coupole date du XIXe siècle.


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Germigny_des_Pres_16Chaque arc (légèrement outrepassé) ouvre sur une travée voûtée en berceau cintré, donnant sur les chapelles semi-circulaires. Toutes les chapelles devaient être décorées de mosaïques, mais une seule nous est parvenue, celle de la chapelle orientale.

 

4 février 2014

La mosaïque de Germigny

 

Germigny_des_Pres_24Découverte sous le badigeon vers 1820, restaurée en 1841, cette mosaïque se situe sur la demi-coupole en cul-de-four de l'abside orientale, au-dessus d'une série de petites arcatures aveugles ornées elles-mêmes de mosaïques détruites par notre ami Juste.


 

 

 

 

Germigny_mosa_que_1aLes mosaïques furent commandées par Théodulf au IXe siècle, lui qui condamnait l’adoration des images. Il y avait là des motifs floraux et géométriques, des arabesques, des palmettes caractéristiques de l’art omeyyade, des Karoubim (chérubins).


 

 

 

 

 

 

 

 

Germigny_arche_1Il trouva un thème symbolique pour le chœur, remplaçant le Christ entouré des évangélistes ou la Vierge en majesté que l’on y trouve habituellement: l’Arche d’Alliance, surmontée de deux chérubins, le tout encadré par deux anges.

 

 

 

 

 

Germigny_des_Pres_23Tous ces symboles vont bien plus loin. Une étude assez complète fut faite, que vous retrouverez ici. Pour ma part, je pense que l’étude peut aller encore plus loin, au troisième degré de lecture.


 

 

 

 

 

 

 

 

L’inscription qui court sous l’arche, « ORACLUM SCM ET CERUBIN HIC ASPICE SPECTANS ET TESTAMENTI MICAT ARCA DEI HAEC CERNENS PRECIBUSQUE STUDENS PULSARE TONANTEM THEODULFUM VOTIS IUNGITO QUAESO TUIS », peut se traduire ainsi: « Vois ici et contemple le Saint Oracle et ses chérubins, ici resplendit l'Arche du Testament Divin. Devant ce spectacle, efforce toi de toucher par tes prières le Maître du Tonnerre et ne manque pas, je t'en prie, d'associer Théodulf à tes vœux »

Germigny_des_Pres_22



D’après Geneviève Béduneau, il y aurait 3 niveaux de lecture : “Le premier niveau de lecture nous invite à contempler l’Arche et à prier pour Théodulf. Le deuxième est un conseil aux chantres pour bien placer leur voix dans cet édifice dont les proportions sont celles de la gamme naturelle, qui donc résonne au moindre souffle. Le troisième niveau de sens est sans doute alchimique, avec une allusion à la valeur purificatrice du son des cloches.

Germigny_des_Pres_19

 

http://de-caen-au-puy-en-tandem.wifeo.com/germigny-des-pres.php

http://www.encyclopedie-universelle.com/germigny-les-pres-oratoire.html

http://www.tourisme-loire-foret.com/mediatheque/ORATOIRE/fiche_visite_oratoire_F.pdf

http://theudericus.pagesperso-orange.fr/Donnery/Theodulphe_Orleans/Theodulphe_Orleans.htm

http://jfbradu.free.fr/mosaiques/germigny/03theodulf.htm

http://architecture.relig.free.fr/germigny.htm

http://rlcpalimpsesta.blogspot.fr/2011/12/germigny-des-pres.html

18 janvier 2014

Le site gallo-romain de Compierre

Compierre_Champallement_plan_1Le vicus (nom latin donné à une petite agglomération) de Compierre, en pays éduen, fut occupé du Ier siècle avant notre ère au IVe siècle. Il se situait sur la voie reliant les villes d'Autun et d'Entrains-sur-Nohain puis Auxerre.

 

 

 

 

 

 

Compierre_Champallement_2C'est en 1824 que les premières fouilles dirigées par monsieur Mélines redécouvrirent ce site. Les ruines, situées en sous-bois, servirent pendant longtemps de carrière de pierres.

 

 

 

 

 

 

Compierre_Champallement_3Compierre, dont le nom antique demeure inconnu, fut une grosse bourgade rurale développée sur près de 800m de long. Elle s'organisait autour d'une place publique, fermée par des portiques et dominée par un temple, le fanum.

 

 

 

 

 

 

Compierre_Champallement_8Comptant entre 1 000 et  2 000 habitants, c'était une bourgade animée, avec un centre religieux, une nécropole, des activités artisanales, un marché, des maisons avec caves, échoppes et tavernes, théâtre...

Compierre_Champallement_7

 

 

 

 


Compierre_Champallement_6Son implantation semble liée à la présence de ressources naturelles abondantes: grès pour la construction, argile pour la poterie, minerai ferrugineux pour le travail du fer, bois et sources, la rivière La Férolle.

 

 

 

 

 

 

 

Compierre_Champallement_plan_fanum1

La place publique est construite autour du lieu de culte, le fanum. Cœur de la vie politique et commerciale, des échoppes et des bâtiments annexes la complètent. Elle est orientée selon les points cardinaux tout en subissant les contraintes des voies qui passaient à l'est et à l'ouest.

1-voie est

2-boutiques et ateliers

3-accès principal

4-portique (galerie couverte)

5-cella

6-voie ouest

Compierre_Champallement_4Le fanum de Compierre possède une cella et une galerie de forme octogonale, plan exceptionnel en Gaule. Seule la cella est circulaire à l'intérieur. Mélines, lors des premières fouilles en 1842, retrouvait au centre de la celle un autel recouvert de marbre.

 

 

 

 

 

 

 

 


Compierre_Champallement_plan_fanum_2Les fouilles mirent au jour des fragments de colonnes de calcaire blanc et de placages en marbre blanc veiné de bleu illustrant la richesse du décor intérieur du temple. Le nom du dieu vénéré en ces lieux demeure inconnu.

 

 

 

 

 

 

Compierre_Champallement_5Au centre de la cella se croisent deux cours d’eau souterrains et deux lignes de réseau solaire.

Compierre_Champallement_9



 

 

 

 

 

Compierre_Champallement_1a

http://fr.wikipedia.org/wiki/Champallement

http://www.youtube.com/watch?v=GAjyNU7q9lI

http://www.promenades-d-une-curieuse.com/article-35150037.html

http://saint-reverien.fr/compierre.htm

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16 janvier 2014

Les Bolards

 

Nuits_Saint_Georges_1Au sud-est de Nuits-Saint-Georges, au  lieu-dit « Les Bolards », ou « Pré-de-Nuits », des fouilles menées de 1964 à 1985 mirent à jour les restes d’une ancienne agglomération éduenne dont le nom reste inconnu et d’un grand sanctuaire.

 

 

 

 

 

Les_Bolards_7Les premiers vestiges sont datés de la fin de l’Age du Bronze (-1200 à -700) et vont jusqu’à la fin de l’empire, au Ve siècle.

 

 

 

 

 

 

 

Les_Bolards_6La petite ville gallo-romaine située sur l’ancienne voie d’Agrippa nous a laissé des habitations, des édifices publics comme la basilique, des rues bordées de boutiques et d’ateliers, une nécropole et un centre cultuel.

 

 

 

 

 

Les_Bolards_9Des axes perpendiculaires délimitent des quartiers d'habitations. Les maisons possèdent souvent une cave et un puits.

 

 

 

 

 



Les_Bolards_plan_5aLe temenos ou sanctuaire, bâti sur le lieu de culte primitif, est entouré d’un mur. Il comprend un fanum et des constructions annexes, un temple dédié à Mithra.

 

 

 

 

 

Les_Bolards_1Les rares inscriptions parlent d’Apollon et de Mars (Segomos), quelques indices laissent penser qu’un culte à Cybèle était aussi présent.

Les_Bolards_2



 

 

 

 

Les_Bolards_5Le fanum de plan concentrique rectangulaire, entouré de son péribole, fut édifié au milieu du Ier siècle sur l'emplacement d'un petit temple carré plus ancien et fut abandonné vers la fin du Ve siècle.

 

 

 

 

 

Les_Bolards_3Il était constitué d'une cella rectangulaire entourée d’une galerie s’ouvrant par un portique sur une avant-cour dallée comportant un autel à libations. L'ensemble était entouré par une galerie en forme d’hémicycle autour du temple.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

fanum_Arcenant_2A quelques kilomètres à l’ouest de Nuits-Saint-Georges fut retrouvé au milieu des bois un autre sanctuaire gallo-romain, celui d’Arcenant. Plus rural, il comporte lui aussi un fanum carré.

 

 

 

 

 



« Les agglomérations antiques de Côte-d'Or », volume 522, publié par Jacky Bénard

http://www.artehis-cnrs.fr/IMG/16_%20B_%20de%20cde%20Bolards%281%29.pdf

http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/galia_0016-4119_1948_num_6_2_2094

http://www.academia.edu/2057053/G._Maza_B._Montandon_Nuits-Saint-Georges_le_sanctuaire_romain_de_Pre_de_Nuits_Cote-dOr_In_M._Redde_dire._Les_lieux_de_culte_du_Nord-Est_de_la_Gaule_a_lepoque_de_la_romanisation_1er_s._av._J.-C._-_1er_s._ap._J.-C._Collection_Bibracte_21_2011_p._603-617

http://lerandonneur.centerblog.net/rub-arcenant-bouilland-savigny-dept-21--3.html

http://www.academia.edu/2057053/G._Maza_B._Montandon_Nuits-Saint-Georges_le_sanctuaire_romain_de_Pre_de_Nuits_Cote-dOr_In_M._Redde_dire._Les_lieux_de_culte_du_Nord-Est_de_la_Gaule_a_lepoque_de_la_romanisation_1er_s._av._J.-C._-_1er_s._ap._J.-C._Collection_Bibracte_21_2011_p._603-617

14 janvier 2014

Le fanum

 

Compierre_Champallement_plan_fanum_2Les fana ou fanums sont de petits temples de la période gallo-romaine, construits en général sur l’emplacement d’un ancien nemeton celte. Le nemeton était un espace sacré (temenos en grec), parfois surélevé et entouré d’un fossé ou d’un mur (appelé péribole), où officiaient les druides. Ces sanctuaires ont évolué avec le temps. L’endroit naturel fut doté d’un simple bâtiment en bois, qui fut entouré d’une galerie, puis fut posé sur un soubassement en pierre avant de se monumentaliser entièrement.

 

 

 

 

Fanum_AlbaLe mot « fanum » proviendrait, étymologiquement, de « Fas », racine indo-européenne désignant la parole divine, la puissance divine, la divinité, par extension le droit divin, les lois divines, la destinée, ce qui est conforme aux prescriptions des dieux ou de la nature. De là sont tirés les mots « profane », devant le sanctuaire donc en dehors, ainsi que « profaner », « néfaste » et « fanatique », qui n’est pas, comme on pourrait le penser, un adorateur des parasites canins.

 

 

Fanum_CompierreLe fanum, orienté à l’est contrairement aux temples romains (vers le soleil levant, comme tout sanctuaire solaire), est construit à l’intérieur d’un temenos et présente un plan concentrique. Il est constitué en général d’une cella centrale fermée, entourée d’une galerie de circulation. Cette galerie peut faire penser aux déambulatoires et à leurs rituels de certaines églises romanes à pèlerinage, où les fidèles en procession tournaient autour des reliques sacrées.

 

 

 

 

Fanum_CorseulLa « cella », dérivé du latin celare, caché, est un local fermé, autrement appelé naos chez les égyptiens puis les grecs, débir pour le temple des juifs (ou saint des saints), garba griha chez les hindouistes. C’est la pièce où réside le mystère divin. Seuls les prêtres pouvaient y pénétrer. On y trouve la statue du dieu tutélaire, un autel, un puits, parfois une source, une cavité destinée à recevoir les dépôts votifs.

 

 

 

Fanum_LaGraufesenqueLe fanum, situé en général sur une hauteur, est souvent entouré d’autres bâtiments, comme un théâtre, des thermes, voire parfois un quartier artisanal avec des boutiques.

 

 

 

 

 

fanum_offemontLes fanums furent peu à peu remplacés par les premières églises chrétiennes, beaucoup ayant été détruits après l’édit de l’empereur Valentinien III au Ve siècle ordonnant leur destruction systématique, condamnant païens et chrétiens non catholiques à la mort.

http://www.archeologie-et-patrimoine.com/gaule-romaine-temples/

http://charlesfevre.perso.sfr.fr/genealogie/page_champlieu_site_galloromain.htm

2 décembre 2013

le Roc Rôti de Saint-Saury (Cantal)



Saint_Saury_le_roc_r_ti_2Entre Sousceyrac et Saint-Saury, sur la départementale 20, se dresse le « Roc Rôti ». C’est un ensemble naturel de rochers, dont le sommet du plus gros fut entaillé d'épaisses rainures.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Saint_Saury_le_roc_r_ti_6Le rocher est constitué de deux parties séparées par une faille due à l’érosion.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Saint_Saury_le_roc_r_ti_14Il semblerait qu’il y ait là une partie féminine, celle qui a été taillée, et une autre masculine, formant ce que l’on appelle une porte énergétique.

 

 

 

 

 

 

Saint_Saury_le_roc_r_ti_4Il est dit qu’il servit à un ancien culte druidique si l’on en croit la tradition. Il y est même précisé que du temps des gaulois, un druide ermite y pratiquait des sacrifices d’animaux. Chance, pour une fois, on ne parle pas de sacrifices humains.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Saint_Saury_le_roc_r_ti_5Merci Jules ! (allusion à La Guerre des Gaules, et aux commentaires de Jules César, le vainqueur, sur les gaulois, ces barbares vaincus, et leur religion, alors que tout le monde sait très bien que les gaulois avaient une civilisation bien plus raffinée que la romaine. Hein ? Mais si, je vous assure, allez chercher les bonnes infos !)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Saint_Saury_le_roc_r_ti_7Revenons au rocher. Personne ne sait d'où provient son  nom, regardons alors l’étymologie.

Saint_Saury_le_roc_r_ti_13

 

 

 

 

 

 

Saint_Saury_le_roc_r_ti_8Rôtir vient du germanique raust ou rhost, qui veut dire cuire sur un feu, gril ou ce qui est cuit sur un gril, mais le sens au moyen-âge était un peu différent : en 1190 c'est « s'exposer à une forte chaleur, à un soleil ardent ».

 

 

 

 

 

Saint_Saury_le_roc_r_ti_9Dans "Le Monde primitif analysé et comparé avec le monde moderne" d'Antoine Court de Gébelin il est dit que la racine RO designe la lumière, le guide, R définissant l'élévation et O l'œil et la lumière. Les deux associés peuvent signifier une lumière élevée, un flambeau élevé pour diriger. On obtiendra OR le soleil et RO le rayon, le guide, le roi. Nous nous rapprochons des druides il me semble, eux, les connaissants, qui guidaient les rois.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Saint_Saury_le_roc_r_ti_10Mais il se pourrait aussi que l’endroit fut un lieu de culte dédié à une divinité solaire, tout simplement.

 

Saint_Saury_le_roc_r_ti_11

 

 

 

 

 

 

 

 

 



Saint_Saury_le_roc_r_ti_1aUne ancienne carte postale datant de 1907 représente le Roc Rôti avec ce commentaire : le Roc Roti, avec les restes d’enceinte druidique près St Saury (Cantal).

 

 

 

 

Saint_Saury_le_roc_r_ti_3Effectivement, il existe tout autour du rocher de plus petites pierres et même en contrebas une source. Tout est là pour que ce soit bien un lieu sacré. Et pour finir, s’il persistait encore un doute, le simple fait qu’une croix chrétienne ait été fixée à son sommet suffirait à nous l’enlever.


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Saint_Saury_le_roc_r_ti_12

28 octobre 2013

Notre-Dame de Nonette

Nonette_24C’est dans le chœur de l’église Saint-Nicolas de Nonette, dans le Puy-de-Dôme, que se trouve une Vierge de majesté de type roman auvergnat. Elle porte le nom de Notre-Dame de Nonette.

 

 

Nonette_25De facture assez frustre, elle est recouverte d’une épaisse couche de peinture. Cette statue possède tous les attributs d’une Vierge Noire, et pourtant la dédicace de l’église n’est pas la sienne.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Nonette_27

24 octobre 2013

La chapelle Saint-Roch

 

Torchefelon_1

Nous avons ici une petite chapelle dédiée à saint Roch, comme sa voisine de Saint-Victor-de-Cessieu. Celle-là est isolée au sommet de la colline dominant la vallée de l’Hien.

 

 

 

 

 

 

Torchefelon_5

Le sentier suit certainement l’ancienne voie qui menait au premier oratoire édifié au cours du IXe siècle, proche de l’ancien château des Torchefelon, très vieille famille de la noblesse dauphinoise.

 

 

 

 

 

 

Torchefelon_3

Cet oratoire fut construit sur un ancien temple païen. Les vestiges archéologiques retrouvés sous l’autel lors de la dernière restauration en 1970 attestent de l’ancienne occupation du site : silex néolithiques, poteries gauloises du IIe siècle avant notre ère, poteries gallo-romaines du Ier au IVe siècle, céramiques médiévales.

 

 

 

 

 

 

Torchefelon_4

Mon sentiment est qu’il reste sous la chapelle quelques vestiges de l’ancien temple, et la rémanence d’une ancienne allée couverte.

 

 

 

 

 

 

 

Torchefelon_6

Au début du XVIIe siècle, Gaston de Cuirieu finança l’adjonction d’une chapelle dédiée à saint Roch. La construction débuta en 1628. Comme indiqué au-dessus de la porte, elle fut sanctifiée en 1670.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Torchefelon_7

L'intérieur est très sobre, et l'on distingue facilement l'ancien chœur roman de la nef du XVIIe siècle.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Torchefelon_8

Deux fenêtres de chaque côté de l'ancien autel portent les statues de la Vierge et de saint Roch.

 

 

 

 

 

 

 

Torchefelon_9

Une nouvelle cloche fut mise en place, qui remplaça l'ancienne volée en 1971.  

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