Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
lieux sacrés
11 septembre 2024

Le symbole

Le symbole

Le Robert en donne cette définition : « Être, objet ou fait perceptible, identifiable, qui, par sa forme ou sa nature, évoque spontanément (dans un groupe social donné) quelque chose d'abstrait ou d'absent. Par exemple, la colombe est le symbole de la paix ».

Le Larousse à son tour : « Signe figuratif, être animé ou chose, qui représente un concept, qui en est l'image, l'attribut, l'emblème : le drapeau, symbole de la patrie ».

Ce mot, fréquemment utilisé, possède une si profonde signification qu’il mérite qu’on s’y attarde un peu. Jean Chevalier et Alain Gheerbrant, dans leur fameux dictionnaire, parlent de l’expression symbolique comme « la traduction d’un effort de l’homme pour déchiffrer et maitriser un destin qui lui échappe à travers les obscurités qui l’entourent ». Regardons et essayons de voir pourquoi.

Le mot symbole vient du latin symbolum, lui-même issu du verbe grec symballein (σύμβάλλειν), composé des radicaux sum (avec, ensemble) et ballein (jeter, lancer), prenant le sens de jeter ensemble, assembler des parties pour former un tout, joindre.

De ce verbe dérive le mot sumbolon. C’est, à l’origine, chez les grecs, une partie d’un objet brisé que l’on montrait comme signe de reconnaissance à celui qui possédait l’autre partie. Un tesson de poterie était cassé en deux par exemple et chacun partait avec un morceau. Pour se reconnaitre, il fallait que les deux morceaux s’emboitent parfaitement. À Rome, le mot est devenu synonyme de signe, d’emblème, devenant une marque servant à accréditer un envoyé ou à se faire reconnaitre de quelqu’un, comme un cachet ou un sceau. Dans mon dictionnaire de latin, symbolum est un signe, une marque servant à accréditer un envoyé ou à se faire reconnaitre de quelqu’un.

Il prend ensuite une connotation d’union, de connexion, de rassemblement.

Ce symbole, au fil du temps, va assimiler plusieurs idées fondamentales comme l’unité et la connexion qui vont dépasser la forme physique et va représenter des idées, des personnes ou des concepts qui sont liés de manière significative. Il va porter une signification plus profonde qu’une simple image ou un mot, qui pourra être cultuelle, religieuse, politique ou personnelle.  Il va permettre de partager des idées complexes de manière concise et souvent universelle, tout en sachant que leur interprétation peut varier selon le contexte. Pour autant, il continue à jouer un rôle identique au premier, utilisé pour reconnaitre des individus, des groupes, des idées.

Aujourd’hui, le symbole, utilisé pour transmettre des significations complexes de manière concise et unifiée, est devenu un élément essentiel dans la communication humaine. Au figuré, le symbole devient l’ensemble qui lie deux représentations ayant la même signification.

 

Qu’en est-il de son contraire ?

 

Si le symbole vient du latin symbolum, lui-même issu du verbe grec symballein (σύμβάλλειν), son antonyme, le diable (διάβολος), vient du latin diabolum, issu du grec diaballein (διαβάλλειν), composé cette fois du préfixe dia (séparant, divisant) et toujours du verbe ballein (jeter, lancer). Le verbe diaballein signifie littéralement "jeter à travers" ou "disperser". Son sens s'est étendu pour inclure des notions telles que "diviser", "accuser faussement" ou "calomnier".

 

La symbolique du terme diaballein va s’imprégner quant à lui des idées contraires de symballein. Il n’unit pas, il divise, il sépare. Il devient la représentation de la fragmentation, de la désunion des individus, des groupes, des idées. Il prend aussi la connotation de calomnie ou de mensonge, de fausse accusation visant à créer des conflits. Il s’oppose à l’unité, à l’harmonie, à la vérité, cherchant à détruire l’ordre établi. Dans la religion chrétienne, le terme diable désigne Satan, l’ennemi de Dieu, son opposé. Il est nommé le tentateur, l’accusateur, l’incarnation du mal, mais surtout celui qui divise.

 

Le Diable qui divise et détruit représente la force opposée au Symbole. Ces concepts mettent en lumière la dualité des forces à l'œuvre dans le monde : l'une cherchant à créer l'harmonie et la compréhension, l'autre semant la discorde et la confusion. Ces deux concepts sont opposés mais complémentaires. Point d’ombre sans lumière.

 

Prenons un peu de hauteur et regardons le monde des humains. Avons-nous aujourd’hui tendance à nous unir ou bien à nous diviser ? Qui dirige notre planète ? Celui qui divise ? Celui qui met les bouchées doubles depuis quelques années pour séparer les familles, les proches, les amis, les voisins, les citoyens, les politiques, les pays, les nations ? Mais peut-être que les forces du Symbole, restées cachées, sont-elles à l’œuvre ?  À moins qu’il ne faille passer par la dissolution pour retrouver une recomposition de l’être et aboutir à l’alliance finale, le Rubedo…


La Nature est un temple où de vivants piliers
Laissent parfois sortir de confuses paroles ;
L'homme y passe à travers des forêts de symboles
Qui l'observent avec des regards familiers.

Charles Baudelaire

 

Publicité
Publicité
Newsletter
Derniers commentaires
Visiteurs
Depuis la création 3 559 145
lieux sacrés
  • Symbolique. Voyage initiatique. Anciennes civilisations. Menhirs et dolmens, églises romanes et gothiques, cathédrales, cloitres, vierges noires et gardiens, sources, arbres, fontaines sacrées et temples. Tous les hauts-lieux énergétiques.
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Archives
Publicité