Carcassonne, historique
La région carcassonnaise, vers 3 500 avant notre ère, comprenait des habitats néolithiques. Le site de Carcassonne lui-même fut habité depuis fort longtemps. Les restes d’un oppidum (oppidum Carcaso) sur le plateau font remonter au VIème siècle, voire au VIII avant notre ère les premiers signes d’un habitat humain. Vers -300, les Volques Tectosages, arrivés d’Europe centrale, prirent possession du village (Carcaso Volcarum Tectosage) et le fortifièrent.
Puis les romains s’installèrent à la fin du premier siècle avant notre ère et la ville se transforma (les remparts sont encore visibles dans certaines parties de l'enceinte et servent de soubassements aux actuelles murailles : les tours de la Marquière, de Samson et du Moulin d'Avar sont les témoins en partie intacts de cette enceinte primitive).
Les murailles ne purent contenir l’invasion des Wisigoths au Vème siècle, sous le commandement d’Alaric, après leur pillage de Rome.
Les Francs voulurent les déloger. Après les échecs de Clovis en 508 puis de Gontran, la ville tomba aux mains des Sarrasins. Ce n’est qu’en 759 que les francs, sous l'impulsion de Pépin le Bref, arrivèrent à reprendre la ville qui, en 1082, devient la propriété de la famille Trencavel.
A l'intérieur de la ville, on trouve les maisons des nobles seigneurs, le château du vicomte, le palais de l'évêque et la cathédrale Saint-Nazaire, achevée vers le premier tiers du XIIème siècle. Les cathares arrivèrent alors des régions balkaniques et s’implantèrent dans la région. Les Trancavel, tolérants, leur permirent de s’installer et leur religion prit de l’ampleur. Puis vint la croisade, épisode malheureux de notre histoire. Carcassonne fut assiégée, Raymond Roger se livra aux croisés et sauva ainsi la population. Les terres et les biens des Trencavel furent attribués à l'un des seigneurs de la croisade, Simon de Montfort, qui devint le nouveau vicomte de Carcassonne.
C'est de la cité que partirent alors les expéditions contre les villages hérétiques et les seigneurs insoumis. A la mort de Simon, les Trancavel reprirent leur ville, mais son fils, Amaury de Montfort, cèda au roi Louis VIII ses droits sur le Languedoc. Les seigneurs furent excommuniés en janvier 1226, et une nouvelle croisade se mit en place. La ville, lasse des guerres, fit remettre les clés de la cité au roi. Elle devint sénéchaussée royale.
La ville se transforma à nouveau : construction de l'enceinte extérieure, aplanissement des lices (espace situé entre les deux enceintes), et consolidation de certains pans de murs dont les fondations avaient été mises à jour. Raymond Trencavel, qui tenta de reconquérir sa ville, fut exilé, puis gracié. Il revint en 1247 et s’installa hors les murs, sur la rive gauche, et construisit la nouvelle ville, sur un plan en damier autour d’une place centrale. Deux paroisses furent créées : Saint-Vincent au nord et Saint-Michel au sud. La construction de l'actuelle cathédrale Saint-Michel débuta à la fin du XIIIème siècle, celle de l'église Saint-Vincent au début du XIVème.
Dans la cité, des travaux furent réalisés au cours du XIIIème siècle sous les règnes de Philippe III le Hardi et de Philippe IV le Bel, afin de renforcer la vocation militaire de l'édifice : la tour carrée de l'évêque et la tour Saint-Nazaire à la porte sud, à l’est les deux énormes tours de la porte narbonnaise. Le mur romain, jugé trop faible, fut rasé et apparut en retrait d'une muraille haute et puissante.
Les XIIIème et XIVème siècles furent marqués par l'Inquisition. Durant les guerres de religion, la cité fut attaquée, mais seuls les villages alentours furent détruits. Au XVIIème siècle, sa juridiction fut transférée dans la ville basse, et la cité fut abandonnée aux plus pauvres. Les lices furent progressivement occupées par des maisons et des greniers furent installés dans les tours. La Cité se dégrada rapidement. Le siège épiscopal fut transféré en 1745 de la cathédrale Saint-Nazaire à l'église Saint-Michel.
En 1790, le chapitre fut aboli et le palais épiscopal et le cloître furent vendus puis détruits en 1795. En 1794, les archives de la tour du Trésau furent détruites par un incendie. Sous l'Ancien Régime puis sous la Révolution, la cité fut réduite sur le plan militaire au rôle d'arsenal, entrepôt d'armes et de vivres puis, entre 1804 et 1820, fut rayée de la liste des places de guerre et abandonnée. La ville haute perdit son autonomie municipale et devint un quartier de Carcassonne. Le château comtal fut transformé en prison. L'armée fut alors prête à céder la cité aux démolisseurs et récupérateurs de pierres. En 1849, la cité fut sauvée de la démolition et des ravages du temps par son classement aux Monuments Historiques : les travaux de restauration, menés par Viollet le Duc, purent commencer. En 1997, elle fut classée Patrimoine Mondial de l'UNESCO.
Carcassonne doit depuis sa renommée à sa double enceinte, atteignant près de 3 km de développement et comportant cinquante-deux tours, qui domine la vallée de l'Aude.
http://pedagogie.ac-toulouse.fr/histgeo/monog/carcas/histoire.htm
http://fr.wikipedia.org/wiki/Cit%C3%A9_de_Carcassonne
http://mescladis.free.fr/histoire.htm
La basilique Saint-Nazaire-et-Saint-Celse de Carcassonne, historique
L’enclos cathédral fut implanté au sud-ouest de la cité dans l’angle formé par le rempart intérieur. L’espace laissé disponible, entre le flanc sud de l’église et l’enceinte, est actuellement occupé par un jardin et un théâtre qui remplacent les bâtiments destinés aux chanoines (réfectoire, cloître, salle du chapitre etc.), tandis qu’au nord-ouest un hôtel jouxte la basilique et remplace le palais épiscopal et ses dépendances. Par conséquent, de l’enclos canonial ne subsistent que l’église, une chapelle (ancienne chapelle de l’infirmerie), trois arcades accolées au mur occidental de la sacristie et le rempart intérieur qui délimitait au sud et à l’ouest l’enclos.
La première église aurait été bâtie au VIème siècle, sous le règne de Theodoric, régent du royaume des Wisigoths. Le premier acte parfaitement authentique mentionnant cette église date de 925 sous l'épiscopat de l'évêque Gimer. C'est lui qui transféra son siège épiscopal de l'église Sainte-Marie et du Sauveur, dans le faubourg, à l'église Saint-Nazaire à l'intérieur des remparts. Le pape Urbain II, revenant de prêcher la croisade à Clermont en Auverge, s'arrêta à Carcassonne le 11 juin 1096, et bénit les pierres destinées à la construction du nouvel édifice roman.
L'édifice fut achevé dans la première moitié du XIIème siècle. Une communauté de chanoine vivait à proximité de la cathédrale avec une salle capitulaire et le dortoir à l'est, le réfectoire et les cuisines au sud et les caves et écuries à l'ouest.
Les archives révèlent qu'en 1269, saint Louis concéda à l'évêque de Carcassonne et à son chapitre une partie de la rue joignant l'église pour fonder un nouveau chevet. Ce fut un architecte du nord qui fut chargé des travaux destinés à remplacer l'église romane par une église gothique. Une bonne partie romane tomba. Elle aurait du disparaitre entièrement, mais les crédits manquant, la nef fut épargnée. La jonction fut réalisée de façon magistrale. Le transept fut remanié entre 1300 et 1311.
Les remaniements gothiques s'achevèrent au XlVème siècle sous les épiscopats de Pierre de Rochefort (1300-1321) et de Pierre Rodier (1323-1330). L'édifice, remanié de nombreuses fois, perdit son statut de cathédrale en 1803 au profit de l'église Saint-Michel, située dans la Bastide. Elle reçut en 1898 le titre de basilique octroyé par le pape Léon XIII.
Pour voir le plan, c'est ici.
La basilique Saint-Nazaire-et-Saint-Celse de Carcassonne
Les grands vents du sud-est et de l'ouest qui règnent à Carcassonne firent ouvrir la porte principale sur le flanc nord de la nef.
Le tympan, encadré de multiples voussures, ne porte pas de programme iconographique spécifique. Seuls les chapiteaux des ébrasements sont ornés de motifs végétaux et d'animaux fantastiques.
L'un des chapiteaux nous montre des lions. Deux de chaque côté, tenant une fleur. Ils sont les représentations des énergies masculine, à droite et féminine, à gauche. Leur queue est tournée vers le bas, et touche la représentation de la Terre. Leurs têtes regardent aussi vers le bas, vers les énergies basses, telluriques.
Les lions au centre n'ont qu'une seule tête, tournée vers le haut : réunion des contraires ? Leur queue respective n'en forment plus qu'une qui se tourne vers le ciel, vers les énergies cosmiques.
Au niveau du croisillon, on trouve un second portail. Il est surmonté d'un gâble gothique, encadré par deux pinacles et deux gargouilles. Il se dresse devant une rose rayonnante.
Sur une sculpture, le combat d'un chevalier avec le dragon. Il est ailé, porte une queue de serpent. Il symbolise les énergies que l'homme doit maitriser et non pas tuer. Sa patte est posée sur l'écu de l'homme. Dommage que l'usure du temps ait fait son œuvre.
A l'angle, une tourelle octogonale, percée de petites baies à son dernier niveau est surmontée d'une terrasse.
Le chevet gothique est très sobre. Ses fenêtres, longues et étroites, sont séparées par des contreforts entre lesquels court une balustrade.
L’église primitive fut remplacée au XIIème siècle par un édifice roman, qui n’existe plus que dans la nef.
La nef romane est composée de six travées. Les arcs doubleaux de la voûte en berceau brisé retombent, de même que les arcs en plein cintre des nefs collatérales, sur des piliers ronds en alternance avec les carrés.
Sombre, la nef n'était éclairée à l'origine que par d'étroites fenêtres percées dans les murs des collatéraux très étroits ainsi que par des petits oculi ouverts dans le mur ouest.
La décoration des chapiteaux est variée et comprend divers motifs : damiers, palmettes, entrelacs. La nef rejoint le transept gothique dans une parfaite harmonie architecturale, le choeur roman ayant été remplacé par un transept gothique à partir de 1270.
Il y a une grande différence de style entre la nef romane et l'ensemble
gothique formé par le chœur et le transept. Cependant, les architectes
ayant tenu compte de la hauteur de l'édifice roman, le passage de l'un
à l'autre se fait sans rupture majeure.
La première travée est mobilisée par la tribune d'orgues, parfois considérées comme les plus anciennes de France. Elles étaient déjà là au XVIème siècle
Le transept et le chœur sont édifiés à l’emplacement du chœur roman. La construction en débuta en 1269, l'ensemble fut achevé en 1330. Avec 36 mètres de largeur, chaque bras est composé de 3 travées rectangulaires terminées à l’est par 3 chapelles à chevet plat. Ces chapelles ont reçu de grandes verrières dont certaines datent du XIVème siècle. Les vitraux du chœur datent des XIVème et XVIème siècles.
La rosace sud du transept gothique date du début du XIVème siècle et comporte les armes de l'évêque Pierre de Rochefort (1300-1321). Les couleurs sont plus claires que celles de la rosace nord. Leurs teintes se fondent dans le mauve. Le quadrilobe central représente le Christ en majesté. À la circonférence, les quadrilobes figurent des animaux symbolisant les quatre évangélistes ainsi que les pères de l'Église. Pierre est reconnaissable aux clefs du ciel et de la terre, Paul à son glaive.
Des deux côtés du sanctuaire, entre les contreforts, sont disposés deux petits sacraires qui ne s'élèvent que jusqu'au-dessous de l'appui des fenêtres. Ces sacraires sont munis d'armoires doubles, fortement ferrées et prises aux dépens de l'épaisseur des murs. A l’intérieur était conservé le trésor. Dans celle-ci, une piéta polychrome du XVIème siècle.
On trouve dans le croisillon sud un bas-relief appelé «pierre du siège». Ce fragment date de la première moitié du XIIIème siècle : l’assaillant force les lices d’une ville fortifiée, les assiégés font jouer un mangonneau. Des anges enlèvent dans les airs l'âme d'un personnage, sous forme humaine. Plusieurs hypothèses ont été émises sur la représentation de ce bas-relief, notamment celle de la mort de Simon de Montfort tué en 1218 devant les murs de Toulouse lors de la croisade contre les cathares.
A côté, on a placé une dalle funéraire que l’on attribue au tombeau de Simon de Montfort, ce qui ne peut être vrai : ce tombeau fut élevé près de Montfort-l'Amaury, dans l'église de l'abbaye des Hautes-Bruyères, et la gravure de cette dalle et l'inscription sont tracées par un faussaire ignorant et inhabile.
Un gisant en albâtre du XVème siècle représente Guillaume du Puy, qui fut évêque de 1415 à 1420.
http://www.carcassonne.org/carcassonne2.nsf/vuetitre/DocPatrimoineBasiliqueStNazaire5
http://fr.wikisource.org/wiki/La_Cit%C3%A9_de_Carcassonne_-_%C3%89glise_Saint-Nazaire
http://medieval.mrugala.net/Architecture/France,_Aude,_Carcassonne,_Basilique_Saint_Nazaire/
http://architecture.relig.free.fr/nazaire.htm