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lieux sacrés
6 juin 2025

La chapelle Saint-Gabriel de Tarascon

Historique

 

C’est aux pieds des Alpilles, dans leur partie la plus à l’ouest, que fut construit, il y a fort longtemps, un oppidum protohistorique. Le site était propice, de par sa position géographique et énergétique, en fin de chaine montagneuse.

 

 

 

 

Une ville s’y développa, au bord de la rivière Duransole (ancien bras de la Durance devenu aujourd’hui le canal du Viguiérat) et au carrefour d’antiques voies (les voies romaines Domitia -allant vers l'Espagne-, Aurelia -venant de Rome par le littoral- et Agrippa -venant d’Arles et rejoignant Lyon-).

 

 

 

 

 

La cité, relais routier majeur, devint au VIe siècle avant notre ère le chef-lieu d’une peuplade gauloise appartenant à la nation salyenne, les Nearchi, puis prit le nom d’Ernaginon, Ερναγινον en grec, pour devenir la gallo-romaine Ernaginum, proche de Nemausus (Nimes), Arelate (Arles), Glanum (Saint-Rémy), Aqua Sextiae (Aix) et Massilia (Marseille).

 

 

 

 

 

 

La découverte du cippe funéraire de Marcus Frontonus Euporus, patron de la corporation des utriculaires de la ville (bateliers qui utilisaient des embarcations soutenues par des outres pour assurer le trafic sur des cours d'eau de faible tirant d'eau ou sur des marécages), à l'époque impériale, atteste de l’importance du lieu. En 480, Ernaginum fut entièrement détruite par les Wisisgoths.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Reconstruite, elle fut à nouveau rasée par les Sarrasins au IXe siècle. Les habitants, lassés des invasions, trouvèrent nombreux refuge à Tarascon. Le site fut exploité pour la pierre et des carrières furent mises en place. L’assèchement des marais et la disparition de la Duransole qui supprima un accès à la mer firent que le lieu fut peu à peu déserté. Pourtant, au XIIe siècle une chapelle y fut construite.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Datée du troisième quart du XIIe siècle (1180), elle fut bâtie sur l’emplacement d’un ancien édifice du VIIe, Saint-Philippe, remanié au IXe siècle (elle n’est mentionnée qu’en 1030 dans une charte de l'abbaye Saint-Victor de Marseille sous le nom de Saint-Gabriel), construit lui-même sur ancien temple (certains parlent de Mithra, d’autres de Cybèle). Les fouilles alentours ont permis de retrouver un cimetière paléochrétien.

 

 

 

 

 

Des études d’architecture ont montré que sa construction serait due à un maitre d’œuvre ayant travaillé sur Saint-Trophime à Arles. Le site, protégé par une tour défensive au sommet de la colline.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Au XVIe siècle, la chapelle connut des transformations importantes, notamment la construction d'un clocher et l'ajout de décorations intérieures. Pendant la Révolution elle fut utilisée comme lieu de stockage et subit des dommages importants. Son classement aux Monuments Historiques en 1840 permit sa restauration.

 

 

 

 

 

 

La chapelle, orientée avec un petit décalage de quelques degrés (dédicace à saint Philippe ?) est dédiée à l’archange Gabriel. C’est l’ange messager entre les mondes, chargé d’annoncer les interventions divines et de révéler le sens des visions, de franchir les seuils. Il annonce, il ouvre la voie, il révèle. L’histoire de Daniel est très intéressante au niveau symbolique :

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Daniel (dont le nom signifie Jugement divin), ancien conseiller de Nabuchodonosor, se mit au service de l’empire et de Cyrus. Les Babyloniens vénéraient Bel mais aussi un dragon, peut-être un serpent. L’empereur Cyrus demanda à Daniel d'adorer ce dernier, ce qu’il refusa de faire. Daniel affirma qu'il pouvait tuer le dragon, qui n’était certainement pas un Dieu, sans épée, ni bâton. Il fabriqua des boules empoisonnées qu’il donna à manger à la bête qui mourut.

 

 

 

 

Les prêtres de Bel, furieux, exigèrent qu’on leur livrât Daniel qui fut jeté dans la fosse où se trouvaient sept lions affamés. Daniel y resta six jours. Le prophète Habacuc, qui préparait à manger chez lui, en Judée, fut transporté alors à Babylone par Gabriel qui le tenait par les cheveux au-dessus de la fosse afin qu’il puisse le nourrir. Le septième jour, Cyrus vint chercher Daniel, toujours face aux lions qui n’avaient pas bronché. Impressionné par ce miracle, il ordonna de délivrer Daniel puis d’emmener les prêtres dans la fosse où ils se firent dévorer par les lions en quelques minutes.

 

 

 

 

 

 

 

 

Description

 

Il faut, pour arriver sur le parvis, monter une première volée d’une quinzaine de marches taillées dans le calcaire du coin puis une deuxième de 5 paliers nous amène dans le sanctuaire. Un effort physique permet de se vider un peu avant de recevoir.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La façade occidentale, d’une iconographie inspirée des décorations romaines du Bas-Empire, se lit comme une véritable catéchèse de pierre. Le premier portail, surmonté d'un tympan sculpté et encadré par deux colonnes surmontées de chapiteaux corinthiens à feuilles d'acanthe, est compris dans un deuxième portail, lui-même flanqué de deux colonnes initialement cannelées, surmonté d'un fronton triangulaire rappelant les temples gréco-romains. Ce double portail est abrité sous un immense arc de décharge en plein cintre, lui-même surmonté d'un oculus

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Dans un ordonnancement symétrique, la façade expose des scènes emblématiques : sur le premier tympan, dans un demi-cercle, à gauche, le prophète Daniel, visité par l’archange Gabriel (épisode de la fosse aux lions) qui tient Habaquq par les cheveux pour qu'il donne un panier de nourriture à Daniel. A droite, Adam et Ève autour de l’Arbre du Bien et du Mal, un figuier où se love le serpent (voir la symbolique de la chute d’Adam).

 

 

 

 

 

Au niveau supérieur, dans un quadrilatère, l’Annonciation et la Visitation (Elisabeth reconnaît Marie comme la mère du Messie). Les personnages sont inscrits à l’intérieur de trois arcatures. L’ébauche d’une quatrième, sur la gauche, laisse penser que le bas-relief est un réemploi. Entre chaque arcature, un oiseau qui porte une graine ou un grain de raisin dans son bec. Les inscriptions sont grossièrement taillées :

AVE MARIA GRATIA PLENA DOMINUS TECUM (je vous salue Marie pleine de grâce le seigneur est avec vous)

ANGELUS GABRIEL - SANTA MARIA MATER DOMINI - ELISABETH (l’ange Gabriel-sainte Marie mère de Dieu-Elisabeth)

 

 

 

 

En haut du triangle, surmontant le tout, l’Agneau mystique. La présence de cette figure, symbole du guide spirituel qui conduit le troupeau vers la lumière, évoque la dimension sacrificielle du Christ et son rôle de médiateur entre l’homme et le divin. Il ne s’agit pas d’un simple ornement : ce symbole condense toute une théologie de la rédemption et affirme la vocation salvatrice du lieu sacré. Son étendard, parfois représenté, symbolise la victoire du Christ sur la mort et le péché, offrant aux croyants la promesse d'une vie nouvelle et éternelle. Comme expliqué dans le dictionnaire des symboles de Chevalier et Gheerbrant, « Guénon a suggéré un rapprochement - purement phonétique - entre l'agneau et l'Agni védique, lequel est d'ailleurs porté par un bélier. La similitude ne saurait être fortuite car, outre le caractère sacrificiel d'Agni, l'un et l'autre apparaissent comme la lumière au centre de l'être, celle qu'on atteint dans la quête de la Connaissance suprême ».

 

 

 

 

Encadrant l’oculus, les symboles des quatre évangélistes (le tétramorphe : lion, taureau, aigle et homme ailé) évoquent aussi les quatre éléments, les saisons, les directions cardinales, comme une croix cosmique implicite (voir le symbolisme des quatre vivants).

 

 

 

 

 

 

 

Sur plusieurs pierres du bâtiment apparaissent des signes gravés : croix, chevrons, spirales… Ces marques de tâcheron, laissées par les tailleurs de pierre, avaient certes une fonction pratique, mais elles semblent aussi coder un savoir symbolique.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

L’une d’entre elles ressemble à une croix templière, ce qui a fait dire que les moines-soldats ont participé à la construction de la chapelle. S’il est vrai que la présence de 3 commanderies situées à moins de 10 km les unes des autres dans le secteur est attestée (chose très rare), rien ne permet de l’affirmer. 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le chevet pentagonal, simple et non décoré, recouvert de dalles calcaires, est équipé d'une petite baie qui permet de voir l'intérieur lorsque la chapelle est fermée.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Dans la dalle de l’autel principal est encastrée une plaque quadrangulaire qui semble en métal. Elle est gravée aux quatre coins ainsi qu’au centre d’une croix. Peut-être les dimensions du carré solsticial. En général, les reliques étaient posées dans un creux sous ce genre de plaque.

 

 

 

 

 

 

La nef rectangulaire est divisée en trois travées voûtées en berceaux séparés par des arcs doubleaux.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

L'abside, semi-circulaire à l'intérieur mais à pans coupés à l'extérieur et couverte d'un cul-de-four.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Au sud et à l’est de la chapelle se trouvent les restes des anciennes carrières de pierre, utilisées depuis l’Empire pour les constructions alentours, comme à Arles où fut retrouvé par les archéologues un navire encore chargé des pierres de Saint-Gabriel.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La tour

 

Au XIIe siècle, le site était protégé par une tour flanquée de deux constructions plus simples et plus petites.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Elle se caractérise par l’utilisation de pierres à bossage. De nombreuses inscriptions et signes lapidaires y sont gravés,

 

 

 

 

 

 

 

 

dont une écrite en hébreu qui fut traduite en 1935 par la revue des études juives qui dit que c’est une date, 1193.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les amis de la chapelle pensent que sous la tour se trouve un accès à l'un des nombreux aqueducs souterrains qui alimentaient Arles.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

http://amissaintgabriel.chez.com/index.html

https://fr.wikipedia.org/wiki/Chapelle_Saint-Gabriel_de_Tarascon

https://provence-alpes-cotedazur.com/que-faire/culture-et-patrimoine/lieux/chapelle-saint-gabriel-tarascon-fr-4735945/

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2 juin 2025

L’histoire d’Arles

Le site d’Arles (anciennement une ile entre Rhône et marais) fut occupé dès la période mégalithique (premières sépultures collectives en forme d’hypogées comme à Fontvieille). Au Xe siècle avant notre ère les Ligures y installèrent un oppidum. Ils se mélangèrent avec des tribus celtes et échangèrent avec les Phéniciens.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Au VIe siècle, les Phocéens en firent un comptoir, Thélinè, de Telo, ancienne divinité aquatique ligure que l’on retrouve à Toulon (ce toponyme dériverait du grec θηλή qui signifie « mamelle », traduit par les romains comme « la nourricière », en hommage à Artémis d’Éphèse).  Au IVe siècle la ville fut réoccupée par les Volques Arécomiques (peuple gaulois de la Gaule narbonnaise) qui lui donnèrent le nom d'Arelate, issu du celtique Arlath, que l’on peut traduire par « près des eaux dormantes », la ville des marais.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Après la conquête romaine Arelate prit le statut de colonie et prit le statut de résidence impériale sous Constantin Ier. La ville devint un grand port, un emporion, où se construisirent les bateaux aussi bien fluviaux que maritimes et prit le nom de Sextanorum Arelate, préfecture des 7 provinces, capitale des Gaules.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La ville se nomma ensuite Arelas duplex, Arles la double : rive gauche du Rhône, sur le rocher s’élevait la ville haute, le castrum romain, orné de grands monuments (comme un théâtre de plus de 16 000 places, un cirque, une basilique, des arcs de triomphe, un amphithéâtre, des thermes, de nombreux temples) et rive droite s’étendait l’insula suburbana gallica, l’ile du faubourg gaulois. Son nom survit dans le quartier du Gallèque, près de Trinquetaille. La prospérité de la société arlésienne s'exprimait alors par les importations de somptueux sarcophages de marbre.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

En 254, Marcianus devint le premier évêque attesté d’Arles. Constantin Ier, qui séjournait fréquemment à Arles, y fit construire un palais et y convoqua, en 314, le premier grand concile d’Occident. La ville obtint du pape, pour son archevêque, le titre de primat des Gaules en 417. En 476, Arles fut prise par Euric et devint wisigothique puis ostrogothe en 508 et enfin franque en 536.

 

 

 

 

 

 

 

 

Le premier saint patron d’Arles fut Genès (Génisius). Ce jeune garçon cathéchumène (pas encore baptisé), greffier au tribunal romain, refusa de transcrire l’édit de la condamnation à mort de chrétiens, sous Dèce en 250 ou sous Dioclétien en 303. Poursuivi, il s’enfuit en traversant le Rhône à la nage et fut rattrapé à Trinquetaille où il fut décapité devant les colonnes d’un temple. La nécropole chrétienne des Alyscamps, où fut transféré son sarcophage, prit une ampleur exceptionnelle et le pèlerinage de Compostelle y attira de nombreux voyageurs.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La ville se transforma. Les monuments romains servirent de carrière, les temples furent remplacés par des églises, le théâtre fut saccagé par le fanatisme chrétien.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La première cathédrale fut construite vers 450 hors des remparts sur l’emplacement d’un ancien temple dédié à Diane, Notre-Dame la Major sur celui de Cybèle et l’ancienne Notre-Dame du Temple sur celui de Minerve. La cathédrale fut transférée près du forum au Ve siècle et prit le nom de Saint-Étienne.

 

 

 

 

 

 

 

 

Au Moyen-âge, la ville devint celle de nombreux saints. La ville haute comptait 7 paroisses en plus des couvents et des chapelles. 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Saint-Étienne fut remplacée par la primatiale Saint-Trophime, ses bâtiments canoniaux et son cloître. En 1178, Frédéric Ier Barberousse s’y fit couronner roi de Bourgogne.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Au XIIe siècle, la cité perd de l’importance, politique au profit d’Aix et religieux à celui d’Avignon. La peste de 1348 propulse Arles dans un profond déclin. Durant la Révolution, Arles devint un foyer de rébellion contre la République. En punition, la Convention ordonna de détruire les remparts.

 

 

 

 

 

 

 

Guide de la Provence mystérieuse, Les guides noirs, chez Tchou

Guide illustré des Alyscamps, textes de Andreas Hartmann-Virnich et Marc Heijmans

http://www.patrimoine.ville-arles.fr/document/Alyscamps%20miniguide.pdf

http://www.patrimoine.ville-arles.fr/index.php?obj=site&idx=1&quartier=1

http://www.patrimoine.ville-arles.fr/index.php?action=edifice&id=1

https://fr.wikipedia.org/wiki/Alyscamps

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