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lieux sacrés
3 octobre 2024

L’île-de-Sein

Historique

 

L’île-de-Sein ou Enez-Sun en Breton, île principale d’un archipel de la mer d’Iroise, fait partie d’une chaine granitique datant de 300 000 millions d’années et dont la pointe du Raz à l’est (7 km) et les récifs de la chaussée de Sein à l’ouest (25 km) font partie. Le granite qui forme l’île n’est pas homogène, si bien que l’érosion a fait ressortir des rochers prenant bien des formes mystérieuses.

Des galets aménagés, c’est à diremodifiés par l’homme pour en faire des outils, retrouvés par une équipe d’archéologues, furent identifiées et datés d’environ 420 000 ans avant notre ère, soit durant le Paléolithique inférieur, à l’époque de l’ère glaciaire de Mindel où la Baie d’Audierne était une plaine et l’île de Sein un plateau d’altitude. C’est aussi l’époque de la domestication du feu (voir le Menez Dregan à Plouhinec.)

 

 

 

 

 

Il y a 120 000 ans, le climat étant devenu plus chaud chaud, le niveau de la mer s’éleva de sept mètres. C’est à cette période que se formèrent les plages de galets fossiles qui constituent la surface actuelle de l’île.

 

 

Après les différentes périodes glaciaires, la dernière, Würm IV (entre -30 000 et -11 700 ans) fit descendre la mer à 120 mètres en-dessous du niveau actuel (le littoral se situait alors à 40 km à l’ouest) et l’île était alors reliée au continent. Les humains s’y installèrent et beaucoup de leurs œuvres furent englouties lors du dernier réchauffement climatique. De nombreuses haches polies, des tessons de poteries sont toujours retrouvées dans les éboulis côtiers.

Durant le Néolithique, les hommes dressèrent de nombreux monuments sur l’île. Il n’en reste malheureusement que quelques-uns, mais avec un peu d’imagination et avec l’aide des fées et des korrigans, il nous sera facile de nous promener sur cette terre sacrée que les Gaulois, puis les Romains, occupèrent.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Pomponius Mela, géographe romain du Ier siècle, écrit (Chorographie, III, 42) : « L’île de Sena, située dans la mer Britannique, en face des Osismes, est renommée par un oracle gaulois, dont les prêtresses, vouées à la virginité perpétuelle, sont au nombre de neuf. Elles sont appelées Gallicènes (Gallisenae, Cènes ou Senes), et on leur attribue le pouvoir singulier de déchaîner les vents et de soulever les mers, de se métamorphoser en tels animaux que bon leur semble, de guérir des maux partout ailleurs regardés comme incurables, de connaître et de prédire l’avenir, faveurs qu’elles n’accordent néanmoins qu’à ceux qui viennent tout exprès dans leur île pour les consulter ».

 

 

 

 

 

 

Les Osismes, peuple gaulois de la pointe du Finisterre, furent déjà cités sous le nom d'Ostimioi au IVe siècle par le géographe Pythéas, dans les parages d’un cap Kabaïon, proche d’Ouessant. Leur nom signifiait « les plus hauts », « ceux du bout du monde », Penn-ar-Bed en Breton.

 

 

 

 

Une légende rapporte que l’île aurait été donnée en 440 par Gradlon, roi de Cornouaille, à saint Guénolé, qui, lassé du continent, y aurait établi un prieuré avec quelques disciples avant de devenir le fondateur de l'abbaye de Landévennec. Les légendes liées à Gradlon et à saint Guénolé sont riches en symbolique. Si vous voulez en avoir un aperçu, c’est dans mon article sur la baie des Trépassés et sur le Menez Hom (cliquer sur le nom).

A noter : « L’Île de Sein reçoit la croix de la Libération le 1er janvier 1946. En juin 1940, la quasi-totalité des hommes en âge de combattre choisit de partir rejoindre les Forces Françaises Libres en Angleterre ». Pour mémoire, 5 villes françaises ont reçu cet honneur : Paris, Nantes, Grenoble, Vassieux en Vercors et l’île-de-Sein.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

L’étymologie

 

Le toponyme reste mystérieux. Certains l’attribuent à une divinité, à un saint (Sidonius), d’autre à une contraction du nom du cap Sizun, ou bien au breton seiz hun, les 7 sommeils, qui seraient reliés aux prêtresses gauloises. Le mot gaulois senos, vieux, et le latin sinŭs, anse, golfe, baie, ont peut-être fusionné, la forme de l’ile étant courbe.  Au IVe siècle ce fut Sina, au XIe insula Seidhun, Sayn au XIVe, Insule Sedun au XVe, isle Seizun au XVIIe.

 

Carte des différents lieux de l'article

 

 

L’église Saint-Guénolé

 

1 sur la carte. D’après la tradition sénane, la première église de l’île-de-Sein, dont on ne connait pas la dédicace, fut construite par saint Guénolé en 440 sur l’emplacement de l’actuelle mairie. Après le départ du saint, c’est l’abbaye de Landévennec qui en assura le service religieux.

 

 

 

 

 

 

 

 

La deuxième église fut construite au XIIe siècle sur l’emplacement de la première par les bénédictins de Landévennec et dédiée à saint Collodan.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Saint Collodan est connu sous différents noms : Ké, Kéa, Kénan, Quay, Kinanus, Kelly, Colledoc, Colodoc, Kecoledocus, la liste est sans fin.  Il serait venu du Pays de Galles, ou d’Irlande, ou de Grande-Bretagne, traversant la mer du Nord dans une auge en pierre pour débarquer sur la côte nord de la Bretagne, à Saint-Quay-Portrieux dans le département des Côtes-d'Armor. Lorsqu’il arriva, les habitants, le prenant pour un démon, le malmenèrent et il fut gravement blessé. Il ne dût la vie sauve qu’au jaillissement d’une source dont l’eau miraculeuse lui permit de guérir.

 

 

 

 

 

 

L’église Saint-Collodan de Sein devint trop petite, humide et insalubre, étant construite 1 mètre en-dessous du sol du cimetière attenant. C’est en 1898 que la décision fut prise de construire une nouvelle église.

 

 

 

 

 

 

Cette fois elle sera bâtie au point culminant de l’île, sur un terrain qui appartenait alors au conseil de fabrique (au sein d'une paroisse catholique, le conseil de fabrique est, jusqu'en 1905 en France, un ensemble de personnes, clercs et laïcs, ayant la responsabilité de la collecte et de l'administration des fonds et revenus nécessaires à la construction et entretien des édifices religieux et du mobilier de la paroisse).  Elle fut vendue pour démolition en 1912 à Clet Marzin, gardien de phare.

La troisième église fut donc construite entre 1898 et 1901 sur les plans de l’architecte breton Armand Gassis dans un style néo-roman.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Elle fut, cette fois, dédiée à saint Guénolé.

 

 

 

 

 

 

Elle comporte une nef à collatéraux mais sans transept, avec un chevet à trois pans. Ce sont les habitants de l‘île, principaux donateurs, qui se chargèrent eux-mêmes du transport des pierres et sur le portail est gravé une inscription latine qui leur rend hommage : Stat virtute Dei et sudore plebis, elle se dresse par la puissance de Dieu et la sueur du peuple. Dédiée cette fois à saint Guénolé, ses murs sont en granite, son toit en ardoise.

L'ex-voto de l'église Saint-Guénolé est une réplique d'un navire de guerre de la fin du XIXe siècle, réalisée aux environs de 1870.

 

 

 

 

 

Les bannières et statues de procession sont des représentations de Notre-Dame de l’Espérance, de saint Guénolé et saint Corentin.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

J’ai eu le plaisir d’y rencontrer le cousin. J’ai trouvé cette statue très belle.

Rien de bien particulier en ce lieu, il faut aller un peu plus loin et un peu plus haut pour ressentir quelque-chose.

 

 

 

 

Les Causeurs

 

2 sur la carte. Les deux menhirs les plus connus de l’île-de-Sein sont dressés près de l’église Saint-Guénolé, posés côte à côte, orientés nord/sud. L’un d’eux a l’air d’être tourné vers l’autre comme s’il lui parlait, d’où leur nom. En breton, ils sont appelés Ar Fillistérien (les causeurs, le grand et le petit) ou bien Ar Prégourien (les prêcheurs).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ils sont tous les deux faits du même granite blanc. Le plus gros mesure 2,80 mètres de hauteur sur 1,40 de large et le plus petit 2,30 mètres de hauteur sur 1,20. Il reste sur les pierres quelques vagues dessins, traits et signes qui auraient pu indiquer une orientation par rapport aux étoiles, datant peut-être de l’époque où les Phéniciens, se rendant en mer Baltique pour aller chercher de l’ambre, s’arrêtaient dans le port de l’île-de-Sein.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Au XIXe siècle, ils étaient plantés sur une petite butte et entourés de petits menhirs en forme de cromlech. Il fut question de les déplacer lors de la construction de l’ancienne église Saint-Collodan et finalement restèrent sur place. Autrefois, ces menhirs étaient reliés au tumulus de la croix de Nifran par un chemin, sorte de voie sacrée bordée de pierres dont il reste quelques exemplaires.

 

 

 

 

 

 

 

 

Selon la légende, les malades atteint de fièvre devaient mettre 9 galets dans leur mouchoir et aller les déposer à leurs pieds pour être guéris. Malheur à celui qui ramassait le mouchoir, il prenait le mal !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le dolmen de Nifran

 

3 sur la carte. Le long d’un petit chemin partant de l’église Saint-Guénolé et menant au point culminant de l’ile sont couchées plusieurs pierres mégalithiques surmontées d’une croix érigée en 1776.  Nifran, c’est littéralement le nid du corbeau. Cet endroit fut appelé ainsi parce que, selon la légende locale, un couple de corbeaux, chaque année, venait y faire son nid.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Autrement appelé le trou des korrigans, il ne reste pas grand-chose de ce qu’il fut vraisemblablement un dolmen ou une allée couverte, en tous cas un groupe de sépultures réunies sous un tumulus. Les archéologues ont retrouvé les restes d’objets rituéliques, poteries brûlées, galets brisés, silex.

 

 

 

Cet endroit, malgré la présence du nid des corbeaux, est lié aux énergies de la Mort, la Renaissance se retrouvant plus haut, au bout du chemin initiatique commencé dans le cromlech de l’église Saint-Guénolé.

 « Le plus important des monuments de l'époque néolithique est, sans contredit, le tumulus du Nifran, recouvrant un groupe de sépultures réunies, plusieurs cist-ven (tombeaux mégalithiques à quatre faces) isolés ou adossés, de petites galeries aboutissant à des chambres funéraires, un dolmen simple et un autre reposant sur un cist-ven. Tous les genres de sépultures usités à l'époque se trouvent épars dans l'île, le Nifran les réunit tous. Leur diversité indique que cette station fut occupée à toutes les périodes du néolithique. L'incinération paraît avoir été le seul rite en usage. Les fouilles ont révélé que le culte des morts y était très développé et réduit à une extrême simplicité. Des offrandes funéraires étaient déposées dans les tombeaux. »

Extrait du livre de Stanislas Richard : Sein, l'île des Trépassés – 1959 – Éditions André Bonne

 

 

Les rochers du Kador

 

4 sur la carte. En partant de la rue du Nifran vers le nord, on passe devant les ruines d’un ancien moulin et on arrive sur l’esplanade du Kador (ou ar Gador, la chaise) qui domine quelque peu les flots et où de nombreux rochers granitiques aux formes particulières se dressent.

 

 

C’est ici que deux corbeaux revenaient chaque année se poser sur un des blocs de pierre, ceux-là même qui allaient nicher ensuite dans le tumulus du Nifran.

 

 

Les habitants, voyant que les deux oiseaux avaient l’habitude de faire leur ronde annuelle, comme s’ils surveillaient les alentours de l’île, ne tardèrent pas à en faire deux esprits protecteurs. Afin de leur rendre hommage, ils appelèrent alors l’endroit Karreg ar Vran, la roche du corbeau.

 

Une ancienne légende parle des neuf Gallicènes de l’île-de-Sein, les fameuses prêtresses de Pomponius Mela. Elle raconte que ces vierges, telles la Pythie de Delphes, se tenaient près de ces rochers afin de rendre leurs oracles. Certains des iliens, les plus hardis, disent qu’autrefois, sous les blockhaus, se trouvait une faille très profonde et que ce qui émanait de cette faille donnait leurs pouvoirs aux druidesses.  Ces deux casemates, construites par l’organisation Todt (groupe de génie civil et militaire du Troisième Reich) pendant la guerre de 39/45, furent appelées avec humour Kremlin et Vatican.

De vieilles cartes postales montrent cet amas de granite sous le nom de « la chaise du curé ».

 

 

 

 

 

Ce que j’ai remarqué, ce sont les cupules, presque des bassins par leur taille, creusées dans les roches granitiques. Elles ont certes été façonnées par les éléments, mais certaines sont vraiment profondes et reliées entre elles. De l’eau lustrale servant de source sacrée, un dolmen, des rochers, des corbeaux, des druidesses… Presque la cathédrale du Puy-en-Velay. Une fois arrivée là, quelque-chose me retenait, je n’ai pas eu envie d’en partir.

 

 

 

 

 

 

 

Le dolmen du Sphynx

 

5 sur la carte. Du Kador, il faut traverser l’île dans sa largeur vers l’isthme de Kourrigou pour aller vers la rive sud.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Situé à l’est du rocher du Sphynx, il ne reste plus que deux orthostates debout de ce dolmen.

 

 

 

 

Le Sphynx

 

6 sur la carte. Ce rocher, situé au bord de l’eau au centre de l’ile, sur le lieu-dit Maen Eonog, ne laisse pas indifférent. Il fait la joie des enfants qui grimpent à l’assaut d’un château imaginaire, le bonheur des photographes quand les rayons du soleil laissent paraitre des formes évocatrices et le ravissement de ceux qui perçoivent au-delà des sens. Certains voient dans la roche une face humaine et l’autre simiesque et disent que le rocher est le gardien de l’île contre les démons qu’il pétrifie.

Le toponyme breton Maen Eonog signifierait pierre courageuse, pierre brave. Les légendes parlent d’un autel dressé devant le rocher, qui serait un ancien lieu de culte. Personnellement, je m’y suis sentie bien, apaisée, prise dans une douceur enveloppante.

 

 

 

La pointe de Beg al Lann

 

7 sur la carte. Cet endroit fut, parait-il, un ancien lieu de culte. Une cabane en pierre y fut restaurée en 2006. Plusieurs menhirs ainsi qu’une allée couverte sont répertoriés alentours, mais il est très difficile de les voir, même à marée basse. De nombreux artéfacts, comme des tessons de poterie, furent aussi retrouvés dans le coin.

 

La commune fit restaurer les parements en pierre sèche d’un ancien chemin-digue : débroussaillage, démontage des parties effondrées, stabilisation des fondations, remontage manuel du parement. 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Plas ar Skoul

 

8 sur la carte. Ar Skoul est le nom d’un oiseau de proie, le milan. Mais skoul c’est aussi le croquemitaine… L’amer (point de repère fixe et identifiable utilisé par les marins pour la navigation) blanc et rouge fut construit près du rivage ouest de l’île, face à la chaussée de Sein, prolongement vers l'ouest, sur environ 25 kilomètres, des formations granitiques de la pointe du Raz.

 

Il est pratiquement impossible aux navires de franchir cette passe aux nombreux récifs, rochers escarpés, secteur de l'Iroise qui connaît en plus des courants de marées très intenses, des brouillards fréquents et de nombreuses tempêtes.  

 

Proche de l’amer, deux rochers granitiques forment, dirait-on, une belle porte de vie. Dans l’article de Monsieur Hyacinthe Le Carguet du Bulletin de la Société Archéologique du Finistère paru en 1897, il est fait mention en cet endroit d’un tumulus, petite butte de 3 mètres non explorée.

 

La chapelle Saint-Corentin

 

9 sur la carte. Saint Guénolé, disciple de saint Corentin (premier évêque de Quimper), vint construire, en l’an 440, un prieuré sur l’île de Seidhun avec quelques compagnons. Ils bâtirent ensuite au Goulenez, près d’un puits (ou bien s’installèrent-ils ici en premier), un ermitage adossé à un petit oratoire sur l’emplacement, dit la tradition, d’un ancien lieu de culte druidique.

 

 

 

 

 

 

 

Après son départ et la fondation de Landévennec, c’est cette abbaye qui se chargea de son entretien. De nombreux ermites s'y succédèrent, survivant grâce à leur jardin (chardin an Iarmit) protégé des vents et des embruns par des murets de pierres sèches et la petite fontaine miraculeuse du placître (terrain vague herbeux, délimité par une clôture ou un mur, entourant les chapelles, églises ou fontaines en Bretagne) d’où coulait une eau potable.

 

L’oratoire devenu trop petit et vétuste pour les ermites, une chapelle dédiée à saint Corentin fut édifiée sur son emplacement entre les XVIe et XVIIe siècles. Mais au début du XXe siècle, la chapelle était en ruines. Lors du départ des sénans pour l’Angleterre après l’appel du général De Gaulle en juin 1940, les habitantes de l’île firent le vœu de reconstruire la chapelle à la victoire de la France et au retour de leurs hommes.

 

 

 

 

 

Il leur fallut attendre quelques années puisque ce n’est qu’en 1971 que l’abbé Yves Marzin, recteur de l’île, commença la restauration de l’édifice.

 

 

 

 

 

 

 

Il voulut la chapelle plus grande et commença à creuser de nouvelles fondations. C’est alors qu’il trouva l’ancienne table d’autel de la chapelle primitive marquée de la croix de consécration, un menhir de plus de 3 mètres de long enfoui, ainsi que de curieuses pierres creusées en forme d’auge (deux sont restées dehors, et j’aimerai savoir si le bénitier retaillé sur la gauche en entrant n’en ferait pas partie).

 Il remonta les murs avec les anciennes pierres trouvées sur place et remplaça l’ancien clocher par un clocheton de l'ancienne église du bourg. Enfin, la chapelle fut inaugurée le 13 août 1972.

 

 

 

La découverte du menhir et des auges en pierre qui ressemblent fort à une ancienne fontaine druidique, le puits à l’eau miraculeuse, tout cela confirmerait la présence en ce lieu de druides (ou avant eux de druidesses, ces fameuses Gallicènes). L’alignement de petits menhirs semble être une réalisation bien plus tardive…

 

 

 

 

 

À l’intérieur de la chapelle se tenait une statue de saint Corentin. Avant qu’elle ne soit volée au XIXe siècle, les marins tournaient sa crosse d’évêque dans la direction qu’ils avaient choisie pour des vents favorables et lui demandaient une bonne pêche. « Autrou sant Korentin, avel Nord, ni o pedomp !  Monsieur saint Corentin, vent du nord, nous vous prions » ! S’ils n’étaient pas exaucés, ils enduisaient la statue de goémon ou de jus de leurs chiques et la tournaient contre le mur pour la punir. Lorsque les vents tournaient enfin, la statue, lavée et remise en place, recevait des offrandes et des prières particulières.

 

 

L’îlot des Milinou

 

10 sur la carte. Pas très loin de la chapelle Saint-Corentin, en face du grand phare de Goulenez, après une petite anse de galets, se dresse sur l’îlot des Milinou (anciennement Emelenou) un amas de rochers granitiques, accessible seulement à marée basse. Ne me demandez pas pourquoi, mais je sens qu’il est important. Peut-être a-t-il été le théâtre de processions et de rituels d’un autre âge ?

 

Les fontaines

 

Dans le centre du village, près de la mairie, une petite ruelle part vers le Guéveur. Elle se nomme la rue des Fontaines. L’eau est depuis toujours un souci pour les habitants de l’île qui est dépourvue de source. Ce que l’on nomme « fontaines », ce sont des puits creusés dans lesquels l’eau de mer, s’infiltrant à travers la roche et le sable, s’accumule, décante et se désalinise naturellement. C’est l’un de ces puits que l’on trouve près de la chapelle Saint-Corentin, qui date des années 1970. Ce puits a rapidement été abandonné à cause de sa production insuffisante. L’eau des puits reste quand même saumâtre et les sénans avaient pour habitude d’utiliser l’eau de pluie qu’ils conservaient dans des réservoirs. Une citerne communale fut construite au Nifran en 1897 (elle récolte les eaux de pluie tombées sur la toiture de l’église Saint-Guénolé) et en 1972 fut mis en place au Goulenez un système de dessalement d'eau de mer (osmoseur). L'eau, prélevée près du phare, est traitée puis acheminée vers la citerne du Nifran. En 2008, un osmoseur plus performant remplaça l’ancien.

La première fontaine de la rue, Saint-Guénolé, est située contre une maison du XIXe siècle. C’est un puits, vieux de plusieurs centaines d’années, qui est actuellement recouvert d’une dalle en béton. L'accès se faisait par un escalier en pierre d’environ 8 mètres et un seul seau d'eau par jour et par famille était autorisé.  Le puits ne s’est jamais tari et son niveau peut s’élever de plusieurs mètres selon les marées.

 

 

 

 

 

 

La deuxième, plus bas, c’est Sainte-Anne. 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Elle fut, autrefois, honorée lors de célébrations qui commençaient par une procession. Il est vrai qu’une belle énergie s’en dégage, et sainte Anne protège sûrement ceux qui l’honorent, assis sur le banc de pierre proche du petit édifice en granite qui recouvre le puits.

 

Prochain reportage, les légendes de Sein...

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