L’histoire de Germigny-des-Prés
Les berges de la Loire furent peuplées dès le Paléolitique. Bien plus tard les celtes prirent le relai, puis les gallo-romains. Parmi eux, un certain Germaniacus se fit construire une villa dans le Val d’Or, qui devint propriété des abbés de Fleury.
Un autre Val d’Or porte une merveille, celui de Paray-le-Monial au bord de la rivière Bourbince.
Théodulf venait se reposer à la campagne dans la villa de Germaniacus, qu’il fit reconstruire vers 800 pour recevoir ses illustres amis. Vers 803 il lui adjoignit un oratoire.
Terminée probablement vers 806, richement décorée, la chapelle privée fut consacrée sous le vocable de Saint-Sauveur, et non pas dédiée à sainte Geneviève et saint Germain, inscription faite sur un pilier par (un) Chrétin, faussaire patenté, lors de la restauration de l’église au XIXe siècle.
La date de sa dédicace, un 3 janvier, est gravée sur un pilier, « Tertio nones januarias dedicatio hujus aecclesiae ».
Germigny fut le siège d’un concile en 843 au cours duquel fut débattue une réforme des ordres monastiques. En 854 et 865 y résida le roi Charles le Chauve.
L’oratoire fut incendié à la fin du IXe siècle, probablement par les Normands. Au XIe siècle, entre 1060 et 1067, Hugues, abbé de Fleury, fit ajouter une nef en détruisant l’abside ouest.
L’oratoire devint église prieurale dépendante de Fleury en 1168, puis paroissiale au XIIIe siècle. L’église fut rénovée au XVe siècle, une nef plus grande fut reconstruite. Au XVIe siècle durant les guerres de religion, elle fut endommagée. La nef fut reconstruite, surmontée d’un clocher, et en 1755 l’intérieur de l’église fut recouvert d’un épais badigeon.
Classée monument historique en 1839 après la découverte de mosaïques en 1820, elle fut entièrement rénovée et pratiquement reconstruite par l’architecte Juste Lisch de 1867 à 1876. C’est juste Juste qui allongea la nef, supprima les absidioles orientales et détruisit l'étage supérieur de la tour.