Le lieu semble utilisé depuis le Ier siècle, où une modeste chapelle funéraire prit place. Au VIème siècle, un nouveau cimetière fut construit à l’est de l’église par l'abbaye de Saint-Étienne, tout près de l'enceinte de la ville romaine, le castrum divionense.
La première mention de cette église se trouve dans les archives de l'abbaye de Saint-Étienne de l’année 889.

Plus tard, au XIème siècle, à l'initiative de l'abbé de Saint-Étienne, Garnier de Mailly, une nouvelle église vit le jour. Parce qu'incluse dans le cimetière, elle fut dédiée à Saint Michel, l’archange passeur d’âmes, et prit le titre de basilique.

De style roman, elle fut consacrée en 1020 par l'évêque de Langres, Lambert. Elle mesurait déjà 58,44 m de long par 9,74 de large, et Garnier de Mailly y fut inhumé à sa mort en 1051.

A la fin du XVème siècle, la basilique, devenue trop petite et menaçant ruine, la population dijonnaise demanda sa reconstruction. L’abbé de Saint-Étienne, Antoine Chambellan, et les paroissiens décidèrent, par souscription, d’entamer les travaux le 17 juillet 1497. Le 6 août 1499, le maire Jean Aignault accorda toutes les autorisations.
Les travaux commencèrent sous la conduite d'un maître d'œuvre local nommé Louis Gilbert. Henry Chambellan, père de l’abbé, général des monnaies et maître des comptes en Bourgogne, centralisa les souscriptions. Comme il contribua également au financement de l'église, ses armes furent sculptées au-dessus des portes latérales.
Le chœur, pourvu d’un déambulatoire, fut commencé en style gothique, puis pour cause de guerre et par manque d’argent, ils furent interrompus et reprirent à la Renaissance.
On l'élargit en l'allongeant du côté du chœur en conservant son ouverture du côté ouest. Les familles riches de la paroisse firent construire à leur frais des chapelles. Rapidement achevée, l'église fut consacrée le 29 juillet 1529 par Philibert de Beaujeu, évêque de Tonnerre.
Les deux tours furent achevées au XVIIème siècle. Les 4 étages aux fenêtres ornées de colonnes des tours se terminent par
une balustrade surmontée d’une lanterne coiffée d’une boule de bronze.
La révolution la vandalisa et la majeure partie des œuvres fut détruite. L’abbé Deschamps, curé de Saint-Michel durant la Restauration, reconstruisit les parties endommagées.

Sur la façade se superposent les trois ordres classiques. Le porche, en forte saillie, s’ouvre par 3 portails. Sous la frise se détachent les bustes de Baruch, David, et Moïse et des prophètes Daniel, Isaïe et Ezéchiel. Le portail de droite, de 1537, est le plus ancien des trois.
Le jugement dernier du tympan réalisé en 1551 est dû à Nicolas de la Cour, inspiré des traditions florentines.
La structure architecturale de la voussure centrale est percée d’un jour zénithal qui communique avec une lanterne par un puits cylindrique.
La statue de saint Michel adossée au trumeau, est une œuvre du XVIème siècle qui remplaça celle détruite à la révolution. Elle repose sur une console dont les sculptures s’inspirent de coutumes païennes et de textes sacrés : David, Lucrèce, Léda et le cygne, Hercule, Apollon, Vénus, Judith, Salomon, Jean-Baptiste, et le Christ apparaissant à Marie-Madeleine y sont représentés. Finalement, tous peuvent se rapprocher de saint Michel ou de son archétype. Manque la mythologie égyptienne…
De la mise au tombeau de l’ancienne église Saint-Jean ne reste que 5 personnages en pierre, grandeur nature : Marie, Jean, Marie-Madeleine, Marthe et Marie de Béthanie.
L'orgue fut construit en 1699 par le facteur Emiland LORIN pour la Sainte Chapelle de Dijon et comprenait 34 jeux sur 4 claviers et pédaliers. Il fut restauré de nombreuses fois.
Et point de saint Michel sans sa parèdre...
http://www.saint-michel-dijon.com/eglise-saint-michel/historique/
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