Ágios Nikólaos (Άγιος Νικόλαος)
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Capitale de la Crète orientale, la petite ville portuaire d’Ágios Nikólaos (Saint-Nicolas) du golfe de Mirabello existe depuis longtemps. C’était le port de la cité de Latô, ou Latô pros Kamara, située quelques kilomètres plus haut dans les montagnes, et qui se développa surtout pendant la période gréco-romaine.
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Au début du XIIIe siècle, après que la Crète fut prise par les croisés en 1204 puis vendue aux Vénitiens, le port prit de l’importance. Le fort de Mirabello fut construit en 1206 par le corsaire génois Enrico Pescatore qui s’était emparé de la Crète pour protéger la petite ville naissante. Détruite plusieurs fois puis reconstruite, la forteresse fut reprise aux Turcs par l’amiral vénitien Gianbattista Grimani et ses chevaliers de l’Ordre de Saint-Jean de Jérusalem qui finalement la firent sauter en 1645 lors de conquête de la Crète par les Ottomans.
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C’est dans les années 60 que la ville prit son essor avec l’afflux des touristes, mais elle a su garder tout son charme.
Le lac Voulismeni (Λίμνη Βουλισμένη)
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De forme circulaire, d’une profondeur de 48,8 mètres pour un diamètre de 137, bordé de falaises sur son rivage nord, le lac Voulismeni ou bassin d’Artémis est un ancien lac d’eau douce qui était alimenté par une source.
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Il se forma lors de l’effondrement du plafond d’une ancienne cavité karstique, un véritable gouffre qui se remplissait de l’eau de la source.
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En 1856 un séisme frappa l’ile d’Amorgos, au nord de Santorin, et provoqua des tremblements de terre et un tsunami avec des vagues de plus de 20 mètres qui atteignit Ágios Nikólaos. Une partie des falaises s’effondra et la source se tarit.
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L’eau stagnante rendant l’atmosphère putride, le pacha Kostakis Adossisis, le gouverneur ottoman d’origine grecque, décida en 1870 de relier le lac à la mer en creusant un canal. C’est en 1905 que les troupes françaises, garantissant l’autonomie nouvelle de la Crète et demeurant à Sitia, agrandirent le canal et construisirent un pont mobile afin que les bateaux puissent s’amarrer dans le lac.
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Sur la rive ouest du lac, où sont exposées quelques colonnes de Latô pros Kamara, l’ancienne ville, une grotte fut transformée en église. Elle est appelée la crypte du pêcheur.
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À l'intérieur des grottes sont plus ou moins conservées des icônes et du vieux matériel de marins.
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Un peu plus loin, une ancienne fontaine porte des caractères arabes, rappel de l’occupation de la ville par les Turcs.
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Plusieurs légendes se rapportent au lac. La première parle d’une déesse, Artémis, qui venait s’y baigner. Cette déesse, fille de Zeus et de Leto, sœur jumelle d’Apollon, représente le côté lunaire alors que son frère est totalement solaire. Déesse de la Nature sauvage, protectrice des femmes, des chemins et des ports, rattachée à la fécondité, elle préside à la naissance des hommes. Elle est liée au passage, à la transition, à l’initiation. Ses attributs sont l’abeille, le chien, le cerf et l’ours.
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Parmi ses nombreuses épiclèses, on trouve Agrotera, patronne des chasseurs, Delia, née sur Délos, Ennodia, patronne des chemins, Hagne, chaste et pure, Hêgêmonê, la conductrice, Hemerasia, celle qui apaise, Kourothropos, protectrice de la jeunesse, Limnatis, protectrice des lacs, Paedotrophos, nourrice des enfants, Phôsphoros, porteuse de lumière…
Son culte comprenait des éléments orientaux, empruntés aux anciennes déesses mères comme Cybèle ou encore Isis. Certains mythologues disent qu’Artémis établit sa demeure en Crète.
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Les habitants de la ville disent que ce lac n’a pas de fond et qu’il est relié directement aux enfers, ou en tous cas aux abysses de l’au-delà. Pour preuve, les soldats allemands, pendant la seconde guerre mondiale, alors qu’ils quittaient la Crète, jeta des canons et des véhicules blindés dans le lac. Personne ne les a jamais retrouvés. Il n’y a pas si longtemps, les freins du camion qui servait au nettoyage des rues se desserrèrent et le camion tomba dans le lac. Lui non plus n’a jamais été retrouvé ! Chaque année, le soir de Pâques, les habitants se retrouve sur ses berges pour regarder le feu d’artifice et lancer des pétards. Peut-être pensent-ils effrayer les mauvais esprits du lac ?
L'église Panagia Vrefotrophos
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À quelques centaines de mètre du lac Voulisméni, sur les flancs d’une des cinq collines d’Ágios Nikólaos, se trouve Notre-Dame Vréfotrophos. Construite au XIIe siècle, orientée à l’ouest, c’est l’une des plus anciennes églises de la ville et son nom signifie « nourricière de l’enfant ».
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La construction de l’église, en pierre à une seule nef voûtée, date du XIIe siècle mais elle fut agrandie par les Vénitiens. La partie la plus ancienne est la partie occidentale.
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A l’intérieur, des peintures murales, sous forme de fresques représentant des scènes de la vie du Christ et de la Vierge, datent du XIVe siècle.
La Panagia Vréfotrophos est la Vierge protectrice des enfants. En lien avec l’ancienne protectrice du lac, Artémis ?
L’église Ágios Nikólaos
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La petite église Ágios Nikólaos ou Saint-Nicolas est la plus vieille de la ville et lui a donné son nom. Située sur une péninsule au nord-est, dominant la baie d’Ormos où les Romains puis les Byzantins amarraient leurs bateaux, elle fut construite au début du VIIe siècle, vers 827.
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Elle fut dédiée à saint Nicolas, l’un des saints les plus vénérés de l’Église orthodoxe, protecteur des enfants et des marins. Son corps est conservé dans une église de Bari où son corps laisse suinter une huile que l’on dit miraculeuse. Je ne sais pas si le sarcophage contient le corps du saint, mais dans tous les cas, cette huile possède une puissance vibratoire étonnante.
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Restaurée en 1303 après le tremblement de terre, elle a conservé des peintures murales du XIVe siècle et des motifs géométriques et floraux des VIIIe et IXe siècles.
https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%81gios_Nik%C3%B3laos_(Cr%C3%A8te)