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lieux sacrés

18 septembre 2019

Talmont-sur-Gironde

 

Historique

 

Talmont-sur-Gironde 41Le village se situe au sommet d’un plateau calcaire dominant une plaine marécageuse bordant l’estuaire de la Gironde. La toponymie nous indique une présence gauloise : Talmont proviendrait des mots gaulois tal, signifiant surface plane, et mon, le mont.

Talmont-sur-Gironde 5

 

 

 

 

 

Talmont-sur-Gironde 1aL’occupation du site est probablement liée à la métropole voisine (environ 2km) de Novioregum. Talmont prenant de l’importance alors que Novioregum déclinait. Les pierres de l’ancien comptoir servirent à sa construction, comme le montrent les trois fûts de colonnes romaines retrouvés dans l'église.  

 

 

 

 

 

Talmont-sur-Gironde 19C’est durant l’époque carolingienne que fut construit le premier sanctuaire connu, une chapelle dédiée à sainte Radegonde. Le village, Talamo, devint un poste militaire puis une seigneurie durant le haut Moyen Âge. Le duc d’Aquitaine Edouard 1er d’Angleterre l’acheta en 1284 et l’entoura de remparts.

 

 

 

 

 

 

Talmont plan 4La guerre de Cent Ans puis les guerres de Religion la firent passer d’un camp à l’autre, entre les Anglais et le royaume de France puis entre protestants et catholiques. En 1652, lors de la Fronde des Princes, les Espagnols occupèrent la ville et détruisirent les remparts avant de partir.

 

 

Talmont-sur-Gironde 2Sur la place de la Priauté, devant la mairie, un tilleul à petites feuilles fut planté en 1895. Il fait partie des arbres remarquables et possède une circonférence de 3m90.

 

 

 

 

 

 

 

Talmont carrelet 1Les carrelets, petits cabanons en bois aménagés sur une plateforme reliée à la falaise par une estacade (ponton sur pilotis), étalent leurs filets de pêche, descendus et relevés à l’aide d’un treuil et d’un contre-poids à marée haute pour capturer petits poissons et crevettes.

Talmont-sur-Gironde 4

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18 septembre 2019

L’église Sainte-Radegonde de Talmont-sur-Gironde

 

Historique

 

Talmont-sur-Gironde 17C’est durant l'époque carolingienne que fut construite à Talmont, sur le point haut de la falaise, une chapelle dédiée à sainte Radegonde. A la fin du XIe siècle, en 1094 ou 1097, Guillaume Laier, seigneur de Talamon, fait don de la chapelle et d'un terrain attenant à l’abbaye de Saint-Jean-d’Angély, communauté réputée pour une importante relique : la tête de saint Jean-Baptiste.

 

 

 

 

 

 

 

 

Talmont-sur-Gironde 9Les bénédictins construisirent alors une nouvelle église, plus grande, dans le style roman saintongeais. Les travaux durèrent de 1140 à 1170 et commencèrent inhabituellement, par la nef. Le transept et le chœur datent de la seconde moitié du XIIe siècle. Les travaux furent menés par les mêmes qui firent l’église voisine d’Arces.

 

 

 

 

 

Talmont-sur-Gironde 8La nouvelle église fut fortifiée au XIIIe siècle après le rachat de Talmont en 1283 par le duc d’Aquitaine et roi d’Angleterre Edouard 1er. Le toit fut remplacé par une plateforme crénelée qui servit de chemin de ronde aux soldats de la garde.

 

 

 

 

 

 

Talmont-sur-Gironde 11La façade occidentale ainsi que la première travée de la nef s’effondrèrent au XIVe siècle, fragilisées par le creusement de la crypte-ossuaire quelques mètres en-dessous, et non pas à la suite d’une tempête comme on l’entend souvent. Une nouvelle façade gothique, modeste, fut édifiée. Autre affirmation erronée : Talmont ne fut jamais une étape sur le chemin de Compostelle. L’ancienne chapelle, dont le vocable était passé à la nouvelle église, fut détruite au XVe.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Talmont-sur-Gironde 19En 1794, l’église, rebaptisée temple de la Vérité, servit de lieu d’assemblée à la nouvelle municipalité. Classée monument historique en 1890, elle subit de nombreuses restaurations et reconstructions. En 1929, une première tranche de travaux s’ouvrit. Une partie de la crypte fut dégagée. En 1935, la coupole et la base du clocher furent refaits.

 

 

 

 

 

Talmont plan 5La loi Malraux en 1962 permet la consolidation de la falaise qui menace d’effondrement. S’ensuivit une restauration en profondeur menée par Michel Mastorakis. L’église se voit enlever tout élément postérieur au XIIe siècle. En 1970, le chemin de ronde du toit fut démoli, la base du clocher dégagée, la plupart des sculptures extérieures de l’abside et des absidioles refaites.

 

 

 

 

Sainte Radegonde

 

Qui était Radegonde, déclarée sainte quasiment après sa mort ?

 

Sainte Radegonde 14aPrincesse germanique, fille de Berthaire, roi de Thuringe, née vers 520 à Erfurt et décédée le 13 août 587 à Poitiers, Radegonde devint reine des Francs en épousant Clotaire 1er, fils de Clovis. Fondatrice de l’abbaye Sainte-Croix, elle est patronne de Poitiers et patronne secondaire de la France.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

sainte radegonde 6a

Radegonde naquit vers 520. Les Francs envahirent la Thuringe sous la conduite du roi Clotaire, fils de Clovis. Une partie de la famille de Radegonde fut massacrée et elle fut emmenée captive avec son jeune frère. Clotaire la fit élever en Picardie à partir de 531. Vers 538, subjugué par sa beauté, il décida de se marier avec Radegonde. Celle-ci, très pieuse, protesta et prit la fuite. Rejointe par le roi, il l’épousa à Soissons.

 

 

 

 

 

 

 

 

Sainte Radegonde 10aRadegonde passa alors ses journées et une partie de ses nuits en prière. Vers 555, Clotaire, après une révolte des Thuringeois, fit assassiner son jeune frère. Ayant appris le crime, elle décida de le quitter et d’entrer en religion. Elle partit à Noyon, et obtint de l'évêque Médard qu'il la consacre diaconesse.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

St Martin Tours aAprès avoir pris l'habit, Radegonde se rendit à Tours sur le tombeau de saint Martin, puis elle s'installa dans sa villa de Saix en Loudunais que Clotaire lui avait donnée. Elle y fonda un oratoire et un hospice, menant avec ses suivantes une vie de religieuse. Elle s'occupait elle-même des malades. Ce fut l’un des premiers hospices organisés en France.

 

 

 



Clotaire-1erLe roi Clotaire essaya alors de récupérer son épouse par la force. La reine se réfugia à Poitiers près du tombeau de saint Hilaire. L’intervention de saint Germain, l’évêque de Paris, l’empêcha de mener à bout son projet. Clotaire, menacé d'excommunication, se soumit et fit construire pour elle un monastère de religieuses à Poitiers (vers 552-557). Radegonde, refusant d’en être l’abbesse, mais gardant l'autorité d'une reine, envoya à l'empereur de Constantinople ses propres messagers pour qu'il donne à la reine des Francs un fragment de la Vraie Croix. Le monastère Notre-Dame prit alors le nom de Sainte-Croix.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Sainte Radegonde 12aRadegonde et Agnès, son ancienne dame de compagnie devenue abbesse de Sainte-Croix, partirent à Arles pour y rencontrer l’abbesse de Saint-Jean, couvent qui venait d’adopter une nouvelle règle pour les moniales (regula ad virgines) écrite par l’évêque d’Arles qui devint saint Césaire. Radegonde la fit appliquer à Poitiers. Lorsque Radegonde mourut en 587, son monastère comptait 200 religieuses, souvent issues de la noblesse franque ou gallo-romaine. Sa tombe fut profanée ainsi que celle de saint Hilaire, et leurs restes dispersés par les huguenots en 1562.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

VenantiusFortunatus 1La vie de Radegonde est connue par la biographie écrite après sa mort par son confident Venance Fortunat, futur évêque de Poitiers et futur saint, par celle rédigée au début du VIIe siècle par Baudonivie, religieuse de Sainte-Croix, et enfin par des passages des livres de Grégoire de Tours.

 

 

 

 

 

Sainte Radegonde 4aRadegonde fit de nombreux miracles :

-       Elle distribua du vin partout où il manquait, tiré d’un tonneau qui jamais ne se vidait (symbolique de la vigne et du raisin, l’ivresse procurée permettant la déconnexion du mental afin de recevoir un message spirituel)

-       Elle fit disparaitre de nombreuses fois le démon (pas Satan, hein ? Juste le démon, qui peut figurer le maitre de la matière et de la Force, ou notre alter ego, notre plu vieil ennemi), qui coupait son fil de pelote (symbole de l’agent qui relie les états d’existence entre eux et à leur Principe, agent du retour à la lumière), qui envahissait le monastère sous forme d’un troupeau de chèvres ( Amaltée et sa corne d’abondance, le capricorne à la queue de serpent), qui, sous la forme d’une chouette (la connaissance), hululait toute la nuit dans le jardin. Elle délivra plusieurs personnes possédées par ce démon : une jeune fille, Fraiflède, une paysanne, Leubile (il sort des épaules sous forme d’un ver), la femme d’un charpentier (il sort par l’oreille) et plusieurs autres.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Sainte Radegonde 13aLe plus intéressant reste les légendes se rapportant à Radegonde.

La première, apparue au XIIIe siècle, parle du miracle des avoines. Il se déroule lorsque Clotaire veut récupérer sa femme à Saix. Il y envoya une troupe pour la ramener à la cour. Avertie de leur venue, Radegonde s’enfuit vers le sud. Alors que les soldats arrivaient sur elle, elle vit un champ que des paysans étaient en train de semer d’avoine. Elle s’y précipita et fit instantanément pousser les graines. Elle put se cacher dans l’avoine haute. Depuis, la sainte est invoquée comme protectrice des moissons.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

sainte radegonde 15aLa deuxième raconte que Radegonde était très liée à un moine anachorète, Junien, fils de nobles gallo-romains. Junien, voulant se retirer du monde, s’installa sans permission sur les terres du domaine royal. Clotaire, fâché, le fit venir dans son domaine de Javarzay. Alors qu’il le sermonnait sévèrement, le bâton de l’ermite se mit en mouvement et vint s’immobiliser au milieu de la pièce. Impressionné, Clotaire lui donna les terres de Mairé-Lévescault afin qu’il puisse s’y installer. Il est dit que Junien et Radegonde, devenus très proches, s’étaient promis que le premier des deux qui partirait pour l’au-delà enverrait à l’autre un messager. Junien, qui deviendra le saint patron des laboureurs du Poitou, mourut le 13 août 587, le même jour que Radegonde. Les deux messagers se retrouvèrent à mi-chemin, en un lieu appelé Troussais près de Ceaux-en-Couhé.

 

 

 

 

 

 

 

Grand'Goule 6aLa troisième date aussi du XIIIe siècle. La rivière du Clain, sujette à des crues dès les premiers jours de pluie, inondait régulièrement les caves et les soubassements de Poitiers. En effet, dès que les eaux montaient, l’abbaye Sainte-Croix était la scène de nombreuses et étranges disparitions. Comme dans de nombreuses demeures, la réserve de nourriture de l’abbaye se trouvait dans les sous-sols. Un soir d’orage, une des sœurs y descendit pour prendre vivres et bougies. Mais elle ne remonta pas. Remarquant son absence, deux de ses sœurs décidèrent de rejoindre la réserve. Elles découvrirent là une traînée de sang, mais pas leur sœur.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Grand'Goule 2aL’une d’elle, la plus jeune et la plus courageuse, voulut inspecter le soubassement. C’est alors qu’elle remarqua dans l’obscurité deux rubis brillants qui suivaient ses mouvements comme un tournesol suit le soleil. Plus la jeune sœur tentait d’en discerner la source, plus les perles rouges semblaient s’enfoncer dans les ténèbres des lieux. La seconde religieuse restée à l’entrée de la réserve, entendit alors un cri qui lui glaça le sang. Elle n’eut pas le temps d’avertir ses sœurs que déjà devant elle se dressait une immonde créature. Sortie droit des enfers, la bête se tenait devant elle. Elle avait une tête de lézard, immense, démesurée par rapport à son corps serpentin couvert d’écailles, deux pattes munies de serres, une paire d’ailes osseuses pareilles à celles des chauves-souris et une queue en pince de scorpion. Mais tout cela n’avait rien d’inquiétant, en comparaison à ses yeux flambants de rage qui la fixaient, la clouant sur place de terreur suffisamment longtemps pour que la sœur, pourtant toujours prudente et sage, rejoigne ses deux jeunes sœurs dans les entrailles de la bête…

Grand'Goule 3Devant la disparition de ses subalternes, Sainte Radegonde composa un groupe de sœurs les plus hardies de son ordre. Elles bénirent du pain, saisirent cierges et livres saints, et toutes ensembles descendirent le long escalier sinueux qui s’enfonçait dans les profondeurs terrestres. Une atmosphère malsaine s’opposait au groupe, mais le nombre donnant du courage, elles continuèrent, massées derrière la sainte qui ne vacillait pas. La créature apparût alors devant elles, se dressa de toute sa hauteur et ouvrit grand la gueule pour dévoiler une rangée de dents acérées longues d’une coudée chacune et une langue bifide de vipère. Sainte Radegonde jeta alors dans la gueule béante une poignée de pain béni qui, dès qu’elle toucha la bête, consuma sa chair. La créature lança un cri de douleur si aigu que les murs de l’abbaye tremblèrent, avant de s’éteindre. Pour la petite histoire, les moniales de Sainte-Croix sont les seules de tout le diocèse de Poitiers à fabriquer le pain des hosties.

Grand'Goule 5La créature fut surnommée Grand’Goule en raison des proportions démesurées de sa gueule. Une effigie en bois, dont la gueule est articulée, fut exécutée par l’ébéniste Jean Gargot en 1677 à la demande de l’abbesse de Sainte-Croix. Elle était promenée à la procession du troisième jour des Rogations. Sur son passage, on jetait des gâteaux secs, appelés casse-museaux, et les gens criaient : "Bonne sainte vermine, priez pour nous" et "protège-nous pour l'année à venir". La bête devint, comme on peut le voir, une figure protectrice… Cette procession fut arrêtée au XIXe siècle et la Grand’Goule se retrouva au musée Sainte-Croix.

 

 

 

 

Grand'Goule 4aL'Écossais sir John Lauder de Fountainhall, qui vécut à Poitiers entre 1665 et 1666, décrit, dans son journal de voyage, la Grand'Goule comme un crocodile. Plus particulièrement, il affirme que l'histoire est celle d'un crocodile empaillé visible à l'époque au Palais des comtes du Poitou : « Là est attachée à une muraille avec des chaînes de fer la carapace d'un hideux crocodile ; bien qu'elle soit infiniment réduite, elle est monstrueusement grande, avec une gueule énorme ».

 

 

BertrandCela peut nous ramener à saint Bertrand de Comminges, qui terrassa un… crocodile (vvoir la symbolique du crocodile). D’après la légende, il existait un monstre avant son arrivée, tapi dans la vallée de Labat-d’Enbès. Il imitait le vagissement des enfants pour attirer ses victimes et les dévorer. Pour en débarrasser le pays, Bertrand alla à sa rencontre, armé de son seul bâton épiscopal. Le monstre s’avança vers lui la gueule ouverte. Le saint toucha sa tête du bout de sa crosse, et le reptile devint plus doux qu’un agneau. Il suivit docilement Bernard jusqu’au seuil de la cathédrale, où il mourut. Bertrand ne tue pas le crocodile, il le maitrise.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Tarasque 1On retrouvera des légendes semblables à Tarascon avec sainte Marthe qui terrasse la Tarasque, a à Metz où saint Clément chasse le Graouilly, à Rouen où saint Romain libère la ville de la Gargouille.

Gargouille 2a

 

 

 

 

Graouilly a

 

 

 

 

 

 

 


Que nous racontent ces légendes ? La maitrise du dragon… Avec les sauroctones et les céphalophores

L’extérieur

 

Talmont-sur-Gironde 10La façade occidentale, refaite en style gothique au XVe siècle est très sobre, sans beaucoup d’intérêt. C’est un mur à pignon percé d'une simple porte gothique. De puissants contreforts l'étayent aux deux angles.

 

 

 

 

 

 

Talmont-sur-Gironde 12Le chevet, rythmé par des contreforts-colonnes, est divisé en trois niveaux délimités par des bandeaux. Le deuxième niveau est percé de baies à colonnettes qui éclairent le chœur, le troisième est décoré d’arcatures aveugles.
14 13 Les modillons, malheureusement, ne sont pas d’époque. Ils ont été refaits durant les diverses restaurations de l’édifice.

 

 

 

 

 

Talmont-sur-Gironde 20La façade nord est séparée en trois parties horizontales. Un portail à trois voussures est flanqué de deux arcades. La partie intermédiaire présente sept arcades supportées par des colonnettes. La partie supérieure formant un pignon est ornée d’un oculus.

 

 

 

 

 

 

Talmont-sur-Gironde 23Le portail a conservé la plupart de ses sculptures mais elles sont très abimées. Difficile d’en faire une interprétation symbolique. Il est admis, chez les gens bien intentionnés, que la façade représente le thème du salut de l’âme, avec à gauche le mal et l’enfer, au centre les moyens de trouver le salut, et à droite la pénitence et le paradis. Pourrait-ce être l’indication de la voie qu’offre l’église pour une élévation spirituelle ?

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Talmont-sur-Gironde 34A gauche, effectivement, deux dragons ailés (aile : capteur cosmique de l’énergie divine) s’affrontent sur la voussure. A droite un dragon lunaire, féminin, à gauche le dragon solaire, masculin ?  Sur le linteau, un monstre affronte une femme allongée. Sainte Radegonde affrontant l’animalité, la force brutale représentée par le saurien ? Voir la symbolique des sauroctones.

 

 

 

 

 

Talmont-sur-Gironde 35A droite, la voussure est ornée de motifs végétaux représentant des feuilles de vigne. La vigne du Seigneur, par l’ivresse mystique qu’elle procure, va permettre de poser le mental de côté afin de recevoir un message spirituel qui ne se comprend parfaitement qu’avec le cœur.

 

 

 

 

 

Talmont-sur-Gironde 37La vigne et son fruit, le raisin, vont se retrouver sur un des chapiteaux des colonnes du pied droit de droite, côté solaire. Ici, des oiseaux symbolisant l’âme suivent le serpent tellurique en montant. Le premier a ses pattes posées sur l’astragale, symbole de la terre, du sol, le deuxième, plus haut, a les pattes accrochées sur le corps du serpent. Quant au troisième oiseau, les pattes toujours posées sur le corps du serpent, il mange du raisin. Sa tête est presque au niveau du tailloir, qui représente le ciel. Le serpent le tient encore dans sa gueule. Est-ce pour essayer de le faire redescendre, ou est-ce pour l’aider à s’envoler ?

 

 

 

Talmont-sur-Gironde 36Le pied droit de gauche, côté lunaire, montre un chapiteau représentant la décollation de saint Jean-Baptiste. Ce thème provient sans doute de Saint-Jean-d’Angély. Couper la tête, c’est abandonner les barrières mentales. Même principe qu’avec la vigne. Un peu plus définitif parfois. A moins qu’il ne s’agisse d’un épisode de la vie de Radegonde, quand son mari tua son frère, puisqu’on retrouve ici le même personnage qu’à gauche du portail, habillé d’une robe aux manches pagodes qui semble représenter la sainte.
Le chapiteau suivant montre deux animaux dont les pattes avant (posées sur l’astragale) sont liées par une corde. La corde représente, en symbolique romane, l’appartenance à un ordre, ici certainement les bénédictins, qui avancent tous sous une même règle (les fraternités initiatiques en font le symbole de l’union de leurs membres).  Mais le fait de porter une corde, chez les moines, leur permet aussi de couper les énergies telluriques alourdissantes ou matérialisantes captées par les jambes et peuvent ainsi se consacrer à la vie spirituelle. Ici, les bêtes sont tenues par le cou (chakra de la gorge : la parole, l’énergie du verbe) par un homme dont la tête touche le tailloir (le ciel). Leurs yeux (miroir de l’âme et symbole de la connaissance universelle) sont picorés par des oiseaux, les pattes posées sur leurs corps. Leurs oreilles (j’entends) sont bien ouvertes, leurs dents (la sagesse) acérées. Dent j’ai ? Franchir le seuil de l’église n’est pas anodin.

Talmont-sur-Gironde 21Les voussures elles aussi nous parlent. La plus haute présente soi-disant des hommes qui essaient de tirer un lion qui piétine une pauvre victime. En fait, je pense plutôt qu’ils tirent l’animalité du corps du futur initié.
 La voussure du milieu présente soi-disant des hommes (dont le premier semble avoir les jambes retournées) portés les uns par les autres dans une métaphore de la communauté chrétienne unie et solidaire. Moi je vois plus l’initié qui a commencé son retournement, un acrobate.

 

 

 

 

 

Talmont-sur-Gironde 22La voussure du bas est ornée d’anges honorant l’agneau pascal, symbole du Christ. Je vois, quant à moi, des hommes ailés (les anges en général portent une auréole), donc débarrassés de la lourdeur de la matière. Les premiers, les ailes regardant encore vers le sol, portent les seconds, thuriféraires (porteur d’encens : la fumée symbolise l’âme s’élevant vers Dieu)), dont les ailes regardent vers le ciel. Ils arriveront bientôt à l’état christique.

 

 

 

 

L’intérieur

 

Talmont plan 3L’axe de l’église, orienté est/nord-est (celui de l’absidiole au septentrion sud/sud-est, nord/nord-ouest), est décalé par rapport aux traditionnels levers et couchers du soleil aux solstices. C’est à cause de la dédicace, faite le jour de la fête de sainte Radegonde, le 13 août.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Talmont-sur-Gironde 25L’église, primitivement édifiée en forme de croix latine, possédait une nef à trois travées, un transept avec absidioles, un chœur et une abside semi-circulaire. Elle peut aujourd’hui, après l’effondrement d’une partie de la nef, s’inscrire dans un carré de 25 m de long et 21 de large.

 

 

 

 

 

 

Talmont-sur-Gironde 27

La nef, d’une seule travée, est couverte par une voûte en berceau brisé reposant sur des doubleaux.  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Talmont-sur-Gironde 28Les chapiteaux plus anciens sont assez sobres. Les plus récents, situés à l’est, sont historiés. Parmi eux, au nord-est, celui qui représente la légende de saint Georges. Encore un sauroctone. A moins qu’il ne s’agisse, encore une fois, d’un épisode de la vie de Radegonde.

 

 

 

 

 



Talmont-sur-Gironde-ExVotoLes deux absidioles sont voûtées en cul-de-four. Celle de droite sert de sacristie. Devant celle de gauche, une chapelle, un bateau à trois mâts est suspendu en ex-voto.

 

 

 

 

 

 

Talmont-sur-Gironde 29L’abside, légèrement plus étroite que le chœur, voûtée en cul-de-four, est ornée de cinq fenêtres dont deux aveugles. Leurs cintres s'appuient sur des colonnettes à chapiteaux.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Talmont-sur-Gironde 32Talmont-sur-Gironde 31Au fond de la nef, deux escaliers descendent vers la crypte. Découverte au siècle dernier, mesurant près de neuf mètres, elle est composée d’une chapelle funéraire surmontant un ossuaire. 20m 3 d’ossements en furent retirés, ainsi que des pièces carolingiennes, quelquefois en or.

 

 

 

 

 

Talmont-sur-Gironde plan 1'

https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89glise_Sainte-Radegonde_de_Talmont

http://decouverte.inventaire.poitou-charentes.fr/monuments-romans/talmont-sur-gironde.html

http://architecture.relig.free.fr/talmont.htm

https://fr.wikipedia.org/wiki/Grand%27Goule

http://www.talmont-sur-gironde.fr/

http://chapiteaux.free.fr/ALBUM_TALMONT/PORTA_TALMONT.html

https://inventaire.poitou-charentes.fr/documents/fichiers/inventaires_territoire/estuaire_de_la_gironde/diaporama-conference-estuaire-de-la-gironde-12-06-2014.pdf

https://www.paris.catholique.fr/113-Sainte-Radegonde.html

Inventaire du patrimoine de la région Poitou-Charentes

3 novembre 2018

Le musée Frédéric Marès de Barcelone

 

Barcelone Frédéric Marès 3Frédéric Marès nait à Portbou, en Catalogne, en 1893. Sa famille vint s’installer à Barcelone en 1903, et c’est là, à 15 ans, qu’il entra à l’École des beaux-arts de San Jorge. Il entra ensuite à l'École supérieure de design et d'art (comme Gaudi ou Picasso), communément appelé la Llotja, où il apprit la sculpture. Il obtint une bourse de la mairie de Barcelone et voyagea à Paris où il travailla avec des marchands d’art puis il se rendit à Rome. Il obtint une autre bourse d’état et voyagea en Espagne afin de se familiariser avec les œuvres des maitres sculpteurs. Il s’installa ensuite à Barcelone comme professeur à la Llotja tout en sculptant des œuvres pour la ville. Plus tard, il devint directeur d’une école d'art et président de l'Académie royale des beaux-arts de San Jorge. Il prit sa retraite en 1964.

 

 

 

 

 

 

 

Barcelone Frédéric Marès 1Dès son enfance Marès fut pris de collectionnite aigüe. Cela commença à 6 ans avec des images de tablettes de chocolat et ne s’arrêta qu’avec sa mort en 1991. Entre temps, il accumula un nombre impressionnant d’objets, ce qui fit de lui le plus remarquable collectionneur privé catalan du XXe siècle. En 1944, il écrivit dans son testament que Barcelone recevrait son extraordinaire collection à sa mort. En 1946, il s’installe donc face à la cathédrale dans une aile de l’ancien palais des comtes de Barcelone (Palau Rejal Major) qui devint un musée. En 1948, la collection occupait quatre salles, en 1952, trois étages… elle atteignit sa taille définitive en 1970.

 

 

 

Barcelone musée Frederic Marès 118La collection de sculptures englobe l’Antiquité, les périodes Romane et Gothique, la Renaissance, le Baroque et le XIXe siècle.

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Barcelone musée Frederic Marès 149Les étages supérieurs abritent des milliers d’objets de la vie quotidienne du XIXe siècle comme des cannes, des pipes, des jeux de Tarot.

Barcelone musée Frederic Marès 155

 

 

 

 

 

 

Barcelone musée Frederic Marès 74On entre par le patio du Verget, havre de paix au milieu du vacarme de la ville. Jusqu’au moment où on apprend qu’ici se tenait le siège du tribunal de l’inquisition.

 

Barcelone musée Frederic Marès 126

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

3 novembre 2018

Le musée Frédéric Marès, les Vierges à l'enfant romanes

Barcelone musée Frederic Marès 119Je vous présente la partie du musée la plus impressionnante : une file ininterrompue de vierges à l’enfant, du XIe au XVIe siècle. Parmi elles, une présomption d’au moins deux vierges noires. Dommage que la provenance ne soit pratiquement jamais indiquée.

Barcelone musée Frederic Marès 1

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Barcelone musée Frederic Marès 96

Celle qui ne fait aucun doute, la vierge de l’église Santa Maria de Plandongau, petite commune proche d’Oliola.

 

Plandongau 1

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

5La statue en métal sur âme de bois (surement du plomb) à l’air de sortir du même moule que Notre-Dame de la Victoire de Thuir.

 

 

 

Thuir 4

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

TaüllND 3Une deuxième me parait posséder nombre d’attributs des vierges noires : la Dame de Taüll, petit village d’une vallée pyrénéenne face au Pic d’Aneto. L’église, du XIe siècle, possédait de magnifiques fresques.

Taüll ND1

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Taüll AntepandiumAu début du XXe siècle, un groupe de financiers et d’antiquaires étrangers achetèrent la plupart des peintures murales des églises romanes de ces petites vallées des Pyrénées pour les emporter aux États-Unis. Bien qu’il n’y eût pas de lois en Espagne qui interdisaient l’expatriation d’œuvres d’art, le comité des musées racheta les œuvres et les transféra au musée national d’Art de Catalogne à Barcelone. La fresque de l’adoration des mages de l’abside montrant la Vierge en majesté et l’antependium (du mot latin pendeo, pendre, et du préfixe ante,devant. Littéralement : qui pend devant. Un antependum, enlatin liturgique, est un devant d’autel) ont fait partie du voyage.

 

 

 

 

 

La statue, en bois, mesure 60,5 cm par 22cm.

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Barcelone musée Frederic Marès 71Peut-être une troisième, datée du XIIe siècle.

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Peut-être encore celle-ci, du XIIe également.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Celle là n'en est pas une, mais elle est très belle même si ses mains sont manquantes. Elle est datée de la deuxième moitié du XIIe siècle.

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san millan 1aElle vient d’un petit ermitage roman, San Millàn de Puentedura, près de Burgos. Elle avait été transférée dans l’église du village avant d’être vendue à Marès. L'extraordinaire qualité et le style de l'œuvre ont permis de la rapprocher des statues sculptées dans les ateliers d'Ile-de-France dans la seconde moitié du XIIe siècle.

 

 

 

 

San Millàn 1L’église conserve un Christ de la même époque, qui lui aussi devait être vendu et qui eut la vie sauve grâce à un voisin qui accueillit les acheteurs potentiels avec son fusil à la main.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Cette autre me touche beaucoup, même si elle ne fait pas partie de la famille des vierges noires. Elle proviendrait de Palència.

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Florilège...

 

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Sainte Anne, la Vierge et l'enfant

 

Barcelone musée Frederic Marès 136Autre exposition incroyable, le nombre de statues que l'on appelle "Sainte Génération" qui sont, parait-il, si rares au royaume de France... Il en existe une dans l'église de Polignac en Haute-Loire.

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3 novembre 2018

Le musée Frédéric Marès, florilège d'œuvres

 

10La première partie du musée présente des sculptures antiques. La visite commence par un nombre impressionnant d’ex-voto datant du IVe siècle avant notre ère.

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8Des hommes, des femmes, des androgynes, des chevaux, des objets divers et variés.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Barcelone musée Frederic Marès 87On y trouve des représentations de dieux et déesses comme cette Vénus ou cette déesse-mère.

 

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St Hilaire 1Viennent ensuite plusieurs oeuvres du maître de Cabestany (celui-là même qui fit les chapiteaux de Rieux-en-Minervois et le sarcophage de saint Sernin de l’abbaye Saint-Hilaire, dans l’Aude).

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Rieux_Minervois_11Le maître de Cabestany est un sculpteur anonyme de la seconde moitié du XIIe siècle, reconnu après la découverte du tympan de l’église de la petite ville de Cabestany dans les Pyrénées-Orientales en 1930 et le rapprochement de plusieurs œuvres présentant les mêmes caractéristiques, de la Toscane à la Navarre, en passant par le Languedoc et la Catalogne :  des visages triangulaires avec un trou de trépan de chaque côté, des yeux étirés en amande, des mains exagérément grandes aux doigts longs et effilés, beaucoup de plis sur les drapés et un grand nombre de détails où l’on sent l’influence du monde classique.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Barcelone musée Frederic Marès 89Le premier bas-relief présenté est considéré comme l'une des œuvres les plus remarquables de l'artiste et de son atelier. Il a été fabriqué dans le deuxième tiers du XIIe siècle. C'est un bloc de marbre réutilisé, comme l'indiquent les restes sculpturaux à l'arrière. La scène représente « La marche sur les eaux », épisode de la vie de Jésus figurant dans les Évangiles, comme le confirme l'inscription de la partie supérieure. Jésus est debout sur les eaux et bénit les apôtres. Pierre pose son pied gauche sur la barque avant d’essayer de rejoindre Jésus pendant qu’André tient une rame. La partie inférieure du bas-relief est occupée par la représentation de la mer avec des vagues et des poissons, réalisés avec un grand sens artistique.

 

 

 

 

 

 

 

 

Barcelone musée Frederic Marès 90Le deuxième bas-relief, provenant de la même porte, représente l'Agnus Dei, un agneau portant une croix.

 

 

 

 

 

 

Barcelone musée Frederic Marès 131Au sous-sol sont mis en scène plusieurs portails romans. Ici,une fenêtre de l’église de San Miguel de Tubilla del Agua, du XIIIe siècle.

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Barcelone musée Frederic Marès 35Ce portail roman de la seconde moitié du XIIIe siècle appartenait à l'une des deux églises du château d'Anzano, à Huesca. Il est composé de quatre archivoltes à gradins décorées. La figure centrale du tympan, connue sous le nom de Vièrge de la Leche, est assise sous un dais soutenu par deux anges. C'est une vièrge en majesté. À gauche, un homme assis, qui pourrait être saint Joseph ou un prophète. A droite, une figure féminine, peut-être une prophétesse ou une sybille.

 

 

 

 

 

Barcelone musée Frederic Marès 130Le Christ juge dans sa mandorle de l’ermitage Nuostra Señora de Rocamador de Palència du XIIe siècle.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Un linteau en granite représentant la vie d'Adam et Ève. Premier tiers du XIVe siècle, Gallice.

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Nous remontons au premier étage. Ce frontal de sarcophage a probablement été fabriqué dans un atelier romain au IV siècle, sous le mandat de Constantin, premier empereur chrétien, et plus tard exporté en Hispanie. Dans cette frise de marbre sculpté en haut-relief sont disposées des scènes de l'Ancien et du Nouveau Testament. De gauche à droite : la résurrection de Lazare, le sacrifice d'Abraham, le miracle des pains et des poissons, dans lequel Jésus apparaît entre saint Pierre et saint André, Adam et Ève, et enfin l'Adoration des mages. Le sarcophage fut découvert à Layos, dans la province de Tolède, au XVIIe siècle. Plus tard, le frontal a été séparé du sarcophage pour en faire une pierre tombale sur le dos de laquelle furent sculptées les armoiries d'une famille noble.

Barcelone musée Frederic Marès 158Des émaux de Limoges, tous datés des XIIe et XIIIe siècles, comme ces coffre et ces crosses d'éveque.

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Barcelone musée Frederic Marès 116Quelques coffrets reliquaires en albâtre du XIe siècle appelés lipsanothèques (en grec littéralement « armoire à reliques »). Durant la période romane on les mettait à l’intérieur des autels lors de la consécration des églises.

 

 

 

 

 

Barcelone musée Frederic Marès 117Des autels portatifs (tabulas itinerias), constitués en général  d'une pierre consacrée. Celui là, en marbre et bois avec traces de polychromie, date du XIIe siècle et provient de Palència.

 

 

 

 

 

 

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Un polyptique du XVIe siècle provenant de Bruges.

Barcelone musée Frederic Marès 142Daté de 1520, il retrace la vie de la mère de Dieu, et les sept douleurs : la prophétie de Siméon, la fuite en Égypte, la disparition de Jésus au Temple pendant trois jours, la rencontre de Jésus portant sa croix en montant au calvaire, la crucifixion, la descente de la croix et la remise du corps de Jésus à sa mère, l’ensevelissement de Jésus dans le sépulcre.

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Barcelone musée Frederic Marès 123Un magnifique saint Christophe, le porteur du Christ. N'oublions pas qu'il est la représentation symbolique d’un passage. Il est daté du milieu du XIVe siècle, et provient de l'église de San Cristóbal de Entreviñas, commune de la province de Zamora en Castille-et-León.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Barcelone musée Frederic Marès 124Ces dames des XIVe, XVe et XVIe siècles.

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Barcelone musée Frederic Marès 146Accompagnées de ces messieurs, Georges et Michel, des XVe et XVIe siècles.

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19 octobre 2018

La chapelle de Notre-Dame de Baroille

 

PaléolithiqueBaroille est actuellement un petit hameau dépendant du village de Saint-Georges-de-Baroille, situé sur un plateau élevé dominant les gorges de la Loire. L’endroit fut occupé depuis fort longtemps, comme en témoignent des haches de pierre du Paléolithique retrouvées à proximité. Plus tard, un oppidum gaulois fut construit : il en reste quelques traces au lieu-dit Châtellard-de-Chazy, où l’on mit à jour des fortifications en pierre. Des tuiles romaines puis quelques poteries prouvent que le site fut habité en continu depuis ces temps reculés.

 

 

 

Poterie Moyen-âge 2aUne ancienne voie, reliant Mâcon à Clermont, empruntait le pont de Pinay sur la Loire et passait à Baroille. Elle fut utilisée plus tard par les pèlerins de Compostelle se rendant au Puy-en-Velay. Les terres argileuses du plateau, de très bonne qualité (on trouvait de l’agile de différentes couleurs : brun rouge, blanche, ocre), en firent un endroit prisé des potiers : Baroille proviendrait baraille, qui, au Moyen-âge, désignait la vaisselle ordinaire.

 

 

 

 

Saint-Georges de Baroille 1La chapelle de Baroille fut construite au XIIIe siècle. Le clocher et une partie des murs furent remaniés au XVIe. Une pierre de l’ancien autel fut enchâssée dans le mur ouest.

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Saint-Georges de Baroille 2Ancienne église communale, elle fut déclassée au XVIIIe siècle par Mgr Camille de Neuville, archevêque de Lyon, au profit de la chapelle Saint-Georges qui dépendait d’elle.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Saint-Georges de Baroille 6Elle devint patrimoine privé, tomba peu à peu presque en ruine. Rachetée en 1997 par l'Association des Amis de Notre Dame de Baroille, elle fut restaurée.

 

 

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Vierge de BaroilleCet endroit abritait, depuis le XIIe siècle, la statue d’une vierge noire, Notre-Dame de Baroille. Tous les 8 septembre, jour de la nativité de la Vierge Marie, les pèlerins venaient lui faire leurs dévotions, jusqu’en 1952, date à laquelle le pèlerinage tomba dans l’oubli. La statue fut alors vendue au musée du Louvre, où elle se trouve exposée depuis, dans un caisson en verre du pavillon Richelieu.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Notre-Dame de Baroille 5aLes Amis de Notre Dame de Baroille firent sculpter grossièrement une autre Vierge, et rétablirent la manifestation en 1997.

 

 

 

 

 

 

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Notre-Dame de Baroille, datée du XIIe siècle, mesure 52 cm de hauteur pour 21 cm de largeur et 16 de profondeur. La proportion est à peu près respectée, comme pour ses grandes sœurs en bois mesurant 70 cm sur une base de 30. Pourquoi toujours les mêmes nombres ?

Peut-être un début d’explication : le 3 représente la trinité, conjonction du 1 et du 2, ce qui produit l’union du ciel et de la terre, l’incarnation de la Vie, la descente de l’énergie primordiale dans la matière. Chez les druides et leurs triades, que l’on retrouvera dans la règle des templiers, ce sont les trois principes fondamentaux (eau, air et feu) d’où découleront les forces créées de l’univers. Ce sont aussi les trois aspects de la matière, les trois principes alchimiques (sel, soufre et mercure), les trois phases du Grand-Œuvre (noir, blanc et rouge). 

Le 7 est un symbole d’accomplissement, de virginité, de perfection et de transcendance. Selon Hippocrate, il dispense vie et mouvement. Il est le nombre de l’homme réalisé. Chez les hébreux, il est le symbole de la totalité humaine, mâle et femelle à la fois, l’androgyne. Chaque période lunaire dure 7 jours, chaque mois lunaire 7x4, 28 jours. 28 = 1+2+3+4+5+6+7. Il est aussi la représentation de la montée de la conscience, qui se fait en 7 étapes. Ce sont les 7 plans de l’existence manifestée, pouvant se rapporter aux 7 centres vitaux (chakras), aux 7 corps de l’humain (physique, éthérique, astral, mental, causal, spirituel et divin). C’est aussi le nombre des arts libéraux qui se divisent en deux degrés : le Trivium et le Quadrivium. Le Trivium (les trois chemins en latin) concerne le « pouvoir de la langue » et se divise en grammaire, dialectique et rhétorique. Le Quadrivium (les quatre chemins) se rapporte au « pouvoir des nombres » et se compose de l'arithmétique, de la musique, de la géométrie et de l’astronomie.

3x7=21, symbole de la maturité, de l’accomplissement, de la plénitude, de la perfection par excellence, de la sagesse divine. La lame 21, c’est le Monde.

 

 

 

 

 

 

 

Notre-Dame de Baroille 3aLa statue, polychromée,  a la particularité d’être faite d’un alliage de plomb repoussé.

Extrait du livre de Viollet-le-Duc et Pierrefonds, "Histoire d'un chantier" : « Les ornements à reproduire sont d'abord exécutés en plâtre pour servir de modèles, et ces modèles sont ensuite coulés en fonte de fer pour servir de matrices. L'épaisseur du plomb employé varie de 2 à 3 mm, selon la plus ou moins grande profondeur des ornements et selon la force qu'on veut donner. On étend une feuille de plomb sur le modèle en fonte et, avec des maillets à panne arrondie et des chasses en bois de peuplier, on lui fait prendre par le battage les formes générales du modèle. Le bois tendre de peuplier convient à ce premier travail parce qu'il repousse le plomb sans le maculer d'empreintes à chaque coup comme le ferait un bois dur. On achève l'ouvrage, au contraire, avec des chasses en buis ou en charme qui permettent de marteler le plomb et de le ciseler pour ainsi dire. L'habileté consiste à nourrir les creux avec de la matière prise dans les pleins, de sorte que le plomb repoussé présente partout la même épaisseur, comme avant le travail. »

Le travail sur le vil métal que l’on transforme…

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Châteauneuf-les-Bains 6Une autre Vierge Noire est sortie du même moule, celle de Châteauneuf-les-Bains, petite bourgade du Puy-de-Dôme aux eaux thermales connues depuis l’antiquité, située sur les bords de la Sioule. Celle-là fut rapportée des croisades, selon la légende, par le seigneur de Montmorin.

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Colombe 1Les deux statues montrent la Vierge portant une colombe dans la main droite. La colombe, comme chacun le sait, est un symbole de pureté, de beauté. Elle est souvent messager des Dieux, ou illustration du principe féminin. Mais elle représente aussi l’âme, ou le Saint-Esprit descendant. Pour l’instant, l’oiseau est encore dans la main de la Vierge, puis bientôt la magie, l’âme agit.

 

 

 

 

Thuir 8Contrairement à ce que j’ai pu lire sur internet, la Vierge Noire de Thuir, elle aussi en métal, n’est pas faite à partir du même moule.

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Grand oeuvre 2aToutes les caractéristiques des Vierges Noires sont ici présentes. Les couleurs, bleue pour la tunique de la mère, rouge pour sa robe, verte pour la robe de l’enfant et rouge pour sa tunique, auxquelles est ajouté de l’or en garniture. Le bleu, couleur du féminin sacré, vert de la coupe, le graal, taillé dans l’émeraude de Lucifer, contenant le principe vital par excellence, le sang rouge du futur Christ. Le noir de la fonction, le blanc de la peau, le rouge de l’habit, l’or des décorations, nous sommes bien encore une fois dans le Grand Œuvre alchimique.  

 

  

Pour terminer, un petit cadeau de Jacques Bonvin qui, dans son ouvrage sur les Vierges Noires, donne une explication des couleurs : « Le vert est attribué à la Vierge, symbole des eaux primordiales. Le verre de couleur verte ne laisse passer à travers lui que les couleurs allant du jaune au violet, couleurs associées à l'évolution spirituelle. Le verre de couleur rouge ne laisse passer que ses propres radiations rouges et absorbe toutes les autres. Le rouge, attribué au fils, engendre l'énergie, créée la chaleur et la force. Il est la couleur de l'amour total. De leur union dans une Vierge Noire va se dégager une première symbolique. Par la position méditative, la statue de la Vierge capte l'énergie cosmique et tellurique qu'elle inverse et qu'elle envoie (qu'elle émet) par son fils, dont la couleur rouge engendre l'énergie. Le vert sert à neutraliser les forces extérieures et à recevoir uniquement les couleurs spirituelles. Le christ par le rouge ne peut recevoir que son propre rayonnement. Inversement, le fils, parce qu'il est l'énergie, le Verbe, canalise le courant émis par l'homme. La position du fils sur la statue fait qu'il est le catalyseur par qui tout passe. Il retransmet ce qu'il reçoit, par exemple une prière à sa mère, qui, par la puissance de son onde de forme et la puissance magnétique du vert, inverse les polarités et renvoie au fidèle la propre force de la prière transmutée. »

 

https://www.saintgeorgesdebaroille.com/les-amis-de-la-chapelle/

14 juin 2018

Jaleyrac

Jaleyrac_15En remontant de Mauriac sur la D922 en direction de Clermont, une petite route sur la droite descend sur les pentes escarpées d’un vallon boisé de chênes et de hêtres. Quelques courbes plus loin, nous voici à Jaleyrac, petit bourg de nos campagnes ayant laissé le temps couler sur lui. Sur la place du village, une église romane dans un écrin de verdure et de fleurs toutes portes ouvertes, ce qui devient de plus en plus rare de nos jours.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Jaleyrac_8L’endroit fut habité depuis longtemps : des fouilles au hameau de Boissières ont permis de retrouver des artéfacts gallo-romains et le proche village de Bourianes possèderait plusieurs tumuli sur son sol, alignés d’est en ouest (d’après Jean-Baptiste Bouillet dans sa description historique et scientifique de la Haute Auvergne).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Jaleyrac_7L’église est dédiée à saint Martin. On se souvient que Martin fut un pourfendeur de pierres païennes, et que souvent son nom fut attribué au temple ayant remplacé celui de l’ancienne religion détruit.

 

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Jaleyrac 11L’église romane Saint-Martin de Jaleyrac fut précédée par un autre bâtiment situé au Pradel (il n’en reste plus rien), à deux kilomètres au nord de Jaleyrac, cité dans la charte de Clovis (la fausse charte dite de Clovis est un polyptique daté du IXe siècle, mentionné en 822, recensant les biens de l'abbaye de Saint-Pierre-le-Vif de Sens, dans l'Yonne).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Jaleyrac 22Elle fut confiée en 1348 au chapitre de Notre-Dame du Port à Clermont par le pape Clément VI. Durant la Révolution elle fut réunie au diocèse de Saint-Flour. En 1855, la foudre s’abattit sur le clocher.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Jaleyrac plan 1a

Saint-Martin, de proportion modeste, fut construite au départ suivant un plan basilical simple.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Jaleyrac 14Deux chapelles ogivales latérales lui furent ajoutées au XVe siècle, lui donnant la forme d'une croix latine à transept peu saillant.

 

 

 

 

 

 

 

Jaleyrac 16'La nef voûtée en berceau possède trois travées, un chœur carré surmonté d’une coupole hémisphérique sur laquelle vient se poser le clocher carré dont la flèche est récente et une abside semi-circulaire voûtée en cul de four.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

L’extérieur

 

Jaleyrac 1Le portail en plein cintre, surmonté d’un cordon torsadé, est orné de colonnettes à chapiteaux simplement sculptés.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Jaleyrac 2Les portes en bois sont ornées de pentures en fer, dont certaines sont datées du XIIIe siècle.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Jaleyrac_3Restaurées au XVIIe siècle, les ferrures changèrent de place : actuellement les plus anciennes, avec le heurtoir au centre, sont en position haute alors qu’ils devraient se trouver au centre du ventail. Les enroulements inférieurs datent probablement de cette époque.

 

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Jaleyrac 10 aLe toit repose sur une corniche saillante bordée d’un cordon torsadé et agrémentée de modillons.

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Le message est clair : il montre le cheminement de l’initié sortant de l’animalité afin de faire son retournement.

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L’intérieur

 

Jaleyrac 18Saint-Martin possède de remarquables peintures murales du XVe siècle qui furent protégées pendant des années par des badigeons successifs. Elles furent mises à jour et restaurées entre 1977 et 1980. Dans le chœur, le Christ en majesté entouré du symbole des quatre vivants

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Jaleyrac 21et sur la droite, saint Georges terrassant le dragon, entouré du roi et de la reine de Trebizonde (ville de Turquie sur les bords de la mer Noire) et de leur fille, en sont quelques exemples.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Dans une niche de l’abside, sur la droite, se tient Notre-Dame de Jaleyrac. Cette statue en pierre polychrome, datée du XVIe sur son arrêté de classement aux monuments historiques en 1960, se rapproche plus dans son iconographie des Vierges romanes du XIIIe siècle. La Vierge, en robe rouge ornée d’un cabochon, drapée d’un manteau vert retenu sur la tête par une couronne à fleurons, tient l’enfant sur ses genoux. Une niche placée à l’arrière du siège lui confère la fonction de reliquaire.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Saint Men

Jaleyrac MenasUne des chapelles de l’église est consacrée à saint Men ou Menas, rappelant qu’autrefois avait lieu un pèlerinage fort prisé par les malades atteints d’une sorte de lèpre, maladie que l’on nommait mal de Saint-Men. Au XIIIe siècle, les moines de l’abbaye bénédictine de Mauriac firent construire, sur le plateau des Andêryes dominant Jaleyrac, une léproserie (lieu-dit la Croix des Anders).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Jaleyrac Menas 2

Cet endroit était désigné sous le nom de Maladrerie de Mauriac dans un état officiel dressé sous Louis XIV. Des reliques appartenant à saint Men furent rapportées d’Egypte après les croisades et déposées dans la chapelle. Les guérisons se firent nombreuses. Le culte de saint Men fut transféré à Jaleyrac à la fin du XVIe siècle, après que les guerres de Religion eurent fait fermer les portes de la maladrerie.

 

 

 

 

 

 

 

 

Jaleyrac pont 2Quoi qu’il en soit, les miracles continuèrent à Jaleyrac. Pour obtenir sa guérison, il fallait que le malade, quel que soit son rang social, s’humilie et mendie lui-même l’argent destiné à la messe. Il devait ensuite aller boire à la Font Salade, la fontaine miraculeuse située dans le vallon, près du pont jeté au-dessus du ruisseau de la Gueuse. Ce pont existe encore de nos jours. Curieusement, alors qu’il est d’époque romane, il porte sur les pancartes le nom de « pont romain », bien qu’aucun romain n’ait participé à sa construction.

 

 

 

 

 

 

Jaleyrac source 2La Font Saint-Men ou Font Salade possède des eaux salines comme son nom l’indique. La source sort d’une roche granitique dans un petit bâtiment voûté ouvert par une seule porte.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Jaleyrac source 4A l’intérieur, un bassin est rempli d’une eau à 15°C. Il y a peu encore, les gens atteints d’une maladie de peau et de problèmes de foie allaient s’y abreuver.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Jaleyrac source 1Jean-Baptiste Bouillet, dans sa « Description historique et scientifique de Haute-Auvergne, département du Cantal », en parle en ces termes : « Dans un bois, au confluent de deux ruisseaux qui vont se perdre dans la rivière le Mars, nait, d’une montagne primitive, une source d’eau minérale ferrugineuse froide, assez abondante, qui s’épanche dans un bassin de trois à quatre pieds de long, placé dans un petit bâtiment. Cette source est très fréquentée des gens du pays. Suivant les expériences du docteur Mourguye, un kilogramme d’eau contient un décigramme et demi de carbonate de chaux, un demi-décigramme de proto-sulfate de magnésie, un décigramme d’hydrochlorate de magnésie. Les eaux de la source sont légèrement toniques et purgatives, et conviennent aux malades atteints d'embarras gastrique et intestinal, d’anémie, d'aménorrhée ou de leucorrhée atonique ».

 

Jaleyrac source 3Un ancien pharmacien de Clermont, monsieur Mossier, en avait fait l’analyse : « Chaque litre d'eau contient 25 pouces cubes d'acide carbonique, 31 décigrammes de carbonate de soude, 24 centigrammes de carbonate de chaux, 8 centigrammes de sulfate de chaux, 5 centigrammes de carbonate de magnésie, 4 centigrammes de carbonate de fer, et des proportions minimes de chlorures de sodium et de calcium, d'alumine et de silice».

 

 Mais… Il se dit au pays que la construction de la voie ferrée reliant Aurillac à Bort-les-Orgues a détourné le cours de la source. Pour certaines personnes très âgées, l'eau n'a plus le pouvoir d'antan.

1 juin 2018

Moussages

Moussages 19Il est des lieux plus puissants que d’autres. Cela tient souvent aux énergies du ciel et de la terre qui les ont façonnés et aux forces naturelles particulières qui en émanent. Situé au cœur du Massif Central, les Monts du Cantal, vestiges du plus grand stratovolcan d’Europe en font partie.

 

 

 

 

 

Moussages Monts du Cantal'Cet énorme et unique volcan, dont l’activité débuta il y a environ 13 millions d’années, mesurait près de 70 km de diamètre. De son centre, une vingtaine de rivières puis de glaciers ont formé des vallées rayonnantes, découpant les plateaux basaltiques triangulaires ou planèzes. Bizarrement, chacune de ces vallées ou presque abritait en son sein ou menait à une Vierge Noire. L’étymologie du nom du Mont du Cantal, Mons Cantallu, nous renvoie au gaulois cant, qui veut dire brillant. Du temps des romains, il fut appelé Mons Celtus, traversé par la via Celtica.

 

 

 

 

 

 

Moussages Puy MaryLe Puy Mary, avec ses 1783 m d’altitude, fait partie des plus hauts sommets. Son nom provient non pas de la Vierge Marie comme on pourrait s’y attendre, mais de Marius, qui évangélisa la Haute Auvergne vers le VIe ou VIIe siècle (certains disent qu’il fut le disciple de saint Austremoine).

 

 

 

 

 

Moussages Puy Mary 2'Le Puy Mary s’est formé il y a 6,5 millions d’années par l’accumulation de lave visqueuse autour de la cheminée centrale. Au Quaternaire il fut érodé par les glaciers, ce qui lui donna sa forme pyramidale. Il est entouré de 7 vallées glaciaires qui partent en étoile depuis son sommet.

 

 

 

 

Moussages 13La vallée du Mars est l’une d’elles. Le Mars prend sa source dans le cirque glaciaire du Falgoux, du nom du premier village de la vallée où se situe la ferme de mes ancêtres, et se jette dans la Sumène après avoir parcouru une trentaine de kilomètres.

 

 

 

 

 

 

Moussages 16La vallée, tout d’abord en forme d’auge ou en U, avec des pentes douces propices à l’implantation humaine (s’y trouvent des châteaux, des maisons de maitre, des moulins, des fermes, des granges et des burons), se termine en V après les villages de Pons et de Montbrun, avec des parois escarpées inutilisables.

 

 

 

 

 

Moussages

 

 

Moussages 46aPrès de ce verrou se situe le village de Moussages, éloigné de 3 lieues de Mauriac. Les premières traces connues d’une présence humaine remontent à l’époque romaine, comme le démontrent les fouilles opérées près de Valens, au lieu-dit Le Rampant.

 

Moussages 55a

 

 

 

 

Moussages 45bMoussages, cité dans la charte de Clovis (la fausse charte dite de Clovis est un polyptique daté du IXe siècle -mentionné en 822- recensant les biens de l'abbaye de Saint-Pierre-le-Vif de Sens, dans l'Yonne), devint au Moyen-âge une seigneurie annexée à celle de Claviers, relevant des évêques de Clermont.

 

 

 

 

 

Moussages 43Le bourg possédait son château, la Valmaison, détruit pendant la Révolution. Il était dressé près de l’église romane dédiée à saint Barthélémy, l’un des 12 apôtres, celui que l'Église apostolique arménienne considère comme le « premier illuminateur du pays d'Arménie ». A noter, une ancienne coutume du village : les curés de Saint-Barthélemy de Moussages se devaient de donner à manger, une fois l’an, la veille de la fête du saint patron, à tous les chefs de famille du village.

 

 

 

 

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L'église Saint-Barthélémy fut, d’après la datation de son portail (ici un ancien tympan déposé dehors), probablement construite au XIe siècle. Maintes fois remaniée, elle possède encore une abside du XIIe siècle dont les modillons ne laissent aucun doute sur le sens de l’humour des imagiers de l’époque.

 

 

 

 

Moussages 26Quel retournement, là où la tête de la bête, passant entre ses pattes, vient lécher la matière lourde sortant de son cul ! Quel chemin à parcourir avant de pouvoir devenir homme ! Celui-là tient entre ses mains sa barbe, symbole de connaissance et de sagesse. Mais elle est divisée en deux. Il est difficile de sortir de la dualité…

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Moussages 29Le clocher est beaucoup plus récent.

 

 

 

 

 

 

Moussages 23'A l’arrière de l’église, une fontaine à bassin octogonal en pierre, du XVIIIe siècle, montre une partie centrale décorée de mascarons (ornement représentant un masque, une figure humaine, à la fonction apotropaïque, c’est-à-dire servant à conjurer le mauvais sort ou à éloigner les esprits maléfiques) : ici des dauphins stylisés crachant l’eau et une tête d’homme barbu et ricanant couronnée de feuillages.

 

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L’intérieur est assez sobre.

 

 

 

 

 

Moussages_31_Le centre du chœur est occupé par une ancienne croix de cimetière du XVe siècle : un croisillon fleuronné surmonte d’un côté le Christ et de l’autre la Vierge Marie. Sous une stalle, peut-être un ancêtre gaulois avec ses moustaches

 

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A l’entrée du chœur, sur la gauche, une niche en hauteur contient une statue romane de la plus pure tradition auvergnate, Notre-Dame de Claviers.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Cette Vierge noire en majesté se rapproche de sa sœur de Heume-l’Eglise et non pas de la Vierge Morgan du Metropolitan Museum of Art de New-York comme j’ai pu le lire sur le net. Mais elle n’est pas à sa place. En effet, elle est restée bien longtemps dans l’ancienne chapelle castrale de Jailhac.

Moussages_Heume_New_York

Jailhac

 

Moussages_21_Le hameau de Jailhac se situe à quelques encablures de Moussages. Un chemin bordé de talus en descend au milieu des champs vers une petite chapelle romane située aux pieds d’un éperon rocheux où se situait le château de Claviers dont dépendait la seigneurie de Moussages.

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Moussages_7_C’est dans cet écrin que trouva refuge l’une des plus belles Vierges noires d’Auvergne. Des documents trouvés dans la chapelle parlent d’un ancien village, Corbeyre (racine pré-indo-européenne korb, désignant des lieux montagneux), entièrement détruit vers 1523 lors des guerres de Religion. Son église abritait une Vierge en majesté qui fut sauvée par un villageois et transportée dans la chapelle du château de Claviers dont elle tire son nom actuel.

 

 

 

 

 

 

 

Moussages_8_La butte castrale domine la vallée du Mars. Du château ne restent que quelques pans de murs épars, montrant la présence une double enceinte.

 

 

 

 

 

 

 

Moussages_11_En son centre se trouve une source (résurgence) abritée par un bâti en pierre. Les seigneurs de Claviers, connus depuis 1109, portaient le titre de baron. Le nom de Claviers provient du radical latin clavis, la clé, et du suffixe ier, désignant une personne réalisant une action, un métier. Donc, le seigneur de Claviers serait un maitre des clés…

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Plusieurs légendes attachées à ce lieu nous sont parvenues.

L’une d’elles parle d’un baron de Claviers, homme détestable et tyrannique vivant au XIVe siècle, qui interdit le mariage de sa fille avec Rigaud de Montclar, dont elle était amoureuse, lui préférant le fils du comptour d’Apchon, de plus haute lignée. Le rejeton de cette illustre famille, dont la devise « haut et clair » fut reprise plus tard par toute l’Auvergne, était pourtant bossu et borgne. La jeune fille tint bon et refusa cette union. Le baron, furieux, blessa le jeune amoureux. La demoiselle le croyant mort, elle mit le feu au château de son père et mourut dans les flammes. Il ne resta que la chapelle… Fin de Claviers. Historiquement, un certain Brun de Claviers prit part à la révolte des nobles d’Auvergne qui défendirent leurs privilèges contre le clergé en 1328. Ceci expliquant peut-être cela. Un certain Rigaud de Montclar devint moine bénédictin et finit prieur du Port-Dieu en Corrèze vers 1335…

Une autre légende parle d’un jeune pâtre de Jailhac à qui un ange rendit visite, lui montrant une statue de la Vierge posée dans l’herbe près d’une source. L’enfant rapporta la statue chez lui, mais le lendemain, elle disparut. On la retrouva près de la source et on décida alors de lui construire en ce lieu une chapelle. Bientôt le nombre de pèlerins augmenta, l’eau de la source étant devenue miraculeuse.

Une autre encore parle des frères Guy et Raoul, coseigneurs de Scorailles, qui prirent le chemin de l’Orient lors de la première croisade en 1096. Raoul, avant de partir, fit don d’une statue de la Vierge à la chapelle de Jailhac. Etant très généreux, il en offrit deux autres, une au château de Scorailles et une à Saint-Christophe-les-Gorges. Ils revinrent en 1115 avec les chefs des saints Côme et Damien, qu’ils offrirent à l’abbaye de Brageac (Côme, saint patron des chirurgiens, et son frère Damien, saint patron des pharmaciens, nés en Arabie, souffrirent le martyre sous Dioclétien, en 303 ou 310. Ils sont dits « anagyres », sans argent, car ils soignaient gratuitement).

 

Moussages_9_La chapelle castrale, placée sous le vocable de l’Assomption de la Vierge, date des XIe et XIIe siècles. Sa construction remonte en tout cas avant 1109.  Elle devint église paroissiale en 1519 et fut presque oubliée jusqu’au XIXe siècle.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Moussages_15_A cette époque, vers 1870, François Lesmarie, vouant sa vie à Dieu après la guérison miraculeuse de son cancer du visage par le curé d’Ars, s’y installe en ermite.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Moussages_10_Aidé des paroissiens, il rénove le bâtiment et sculpte un chemin de croix sur la butte castrale, où il fait ériger une statue de la Vierge Marie.

 

 

 

 

 

 

 

Moussages_14_Le pèlerinage reprit de plus belle, et tous les dimanches précédant le 15 août (une semaine avant l’assomption de la Vierge) et les 8 septembre (fête de sa nativité), une foule se presse sur le perron semi-circulaire qu’il fit aménager devant la chapelle.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Moussages_6_La chapelle, de plan rectangulaire, possède un magnifique clocher-peigne et un chevet roman très dépouillé.

 

 

 

 

 

 

 

Moussages_2A l’intérieur, une abside semi-circulaire voûtée en cul de four dans laquelle, sur la gauche, s’ouvre une petite niche contenant la copie de Notre-Dame de Claviers ; l’originale, victime de sa notoriété, est conservée dans l’église de Moussages, sous verre et protégée par une alarme. Malheureusement, je n’ai pas eu le temps d’aller chercher le maitre des clés et la porte est restée fermée.

 

 

 

 

 

Notre-Dame de Claviers

 

VN_Moussages_0715aCette Vierge en majesté fait partie de la statuaire auvergnate romane. Elle fut remarquée par André Malraux qui vint en visite dans la région en 1944. Elle fut restaurée dans les ateliers du Louvre en 1958 : sous une couche de peinture noire apparut alors la polychromie d’origine.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Moussages_35_Elle possède beaucoup des attributs des Vierges noires : datée de la première moitié du XIIe siècle, mesurant 81 cm de haut, posée sur un socle de 32 cm par 28, sculptée dans du chêne, la Vierge en majesté assise sur une cathèdre tient de ses mains démesurées l’enfant dans son giron. Ses pieds sont couverts de chaussures fines et pointues. 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Elle prend une pose hiératique et son visage reste froid, ne reflétant aucun sentiment. Elle porte une robe bleu-vert plissée couverte d’un pallium, vêtement à capuche et à longues manches.

 

 

 

 

 

 

 

 

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L’enfant, dont le visage parait plutôt adulte, est vêtu de rouge.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Moussages 12'Elle fut trouvée près d’une source, et l’élément oriental est présent par le don qu’en fit un croisé.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Cliché de l’intérieur de la chapelle d’André Muzac, Archives du Cantal 1980

30 décembre 2017

Le chêne de saint louis

Ch_ne_Saint_Louis_2A saint Maurice sur Dargoire, ce vieux chêne trônait autrefois au milieu des champs bordés de haies, dans le bocage des Monts du Lyonnais.

 

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p1020179__1600x1200_Le vénérable nous a dit qu'il avait 1450 ans.

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4 janvier 2017

Prague (Praha), historique

 

Prague 29Il était une fois… L’histoire de Prague ne peut commencer que par cette phrase, tant le merveilleux côtoie le quotidien dans la capitale de la région historique de Bohème, au croisement des routes commerciales est/ouest et nord/sud qui traversent l'Europe.

 

 

 

 

 

 

Borvo et Damona

Cette région fertile où il fait bon vivre, peuplée depuis le Paléolithique, accueillit l'un des plus importants peuples celtes de l'Âge de Fer, les Boïens (dont le dieu tutélaire, Borvo, dieu guérisseur lié à l’eau, avait comme parèdre Damona, la grande vache, l’équivalent de Boand chez les Irlandais), qui lui donnèrent leur nom.

 

 

 

 

 

Alamans 1Ils furent délogés par les Marcomans, des germains venant du Danube, puis par les Avars, originaires de Mongolie, et ce jusqu’à l’invasion des Slaves, peuple d’Europe Centrale venus du nord de l'Ukraine et du sud de la Biélorussie au VIe siècle.

 

 

 

 

 

 

 

Futhark 2a« Il semble même qu’un temps les Marcomans et les Boïens vécurent ensemble et échangèrent biens et cultures. En outre il est troublant que quand on soulève l’hypothèse qu’une partie du système final des Runes, l’alphabet du Futhark, ait été élaboré par les Marcomans, il soit tentant de s’interroger sur l’apport des Boïens (et peut-être de leurs Oghams) à l’écriture sacrée des Germains. Car il faut avoir à l’esprit que les Boïens, grands voyageurs et artistes, comptèrent à ce titre assez de points de convergence avec les Marcomans, l’un des peuple Germain les plus érudits. »

 

 

 

 

Prague Libuše 2aLa légende des origines de Prague nous parle d’une jeune femme, Libuše, fille du voïvode Krok, successeur de Čech (chef de clan qui donna son nom au peuple tchèque, s’installa avec son peuple au bord de la rivière Vltava (Moldau) au VIIIe siècle, et construisit un premier château-fort, Vyšehrad). Les deux sœurs ainées de Libuše, Kazi et Teta, étaient respectivement herboriste et guérisseuse, prêtresse et magicienne. Libuše, quant à elle, avait le don de prophétie. Etant la plus sage, elle fut choisie par son père pour lui succéder, ce qu’elle fit avec courage et discernement.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Prague Libuše 4aElle rendait la justice non pas sous un chêne, mais sous un tilleul, arbre sacré des Slaves. Elle s’entoura d’une armée d’amazones, menées par son amie Vlasta. Mais la société étant devenue patriarcale, on lui demanda de choisir un mari, afin qu’il puisse s’occuper des affaires militaires et politiques.

 

 

 

 

 

Prague Libuše 3aElle fit alors une prédiction : « vous trouverez mon futur époux labourant avec deux bœufs un champ du village de Stadice. Il se nomme Přemysl Oráč et nos enfants gouverneront ce pays jusqu’à la fin des temps ». Les guerriers le trouvèrent et le ramenèrent. Il épousa la princesse et furent tout deux les ancêtres de la dynastie des Přemyslides.

 

 

 

 

Prague 31Elle eut alors une autre vision : « Je vois une cité dont la gloire monte jusqu’aux étoiles. Je vois un immense château où s’installe ma race… Au plus épais des bois, vous trouverez un homme occupé à tailler le seuil de sa maison. Praha, c’est-à-dire « le seuil », voilà comment vous appellerez le château que vous édifierez en ce lieu. Et de même que tout homme, le serf comme le chef ou le prince, s’incline pour franchir le seuil d’une demeure, de même le monde entier s’inclinera devant cet édifice… ».

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Cosmas 1L'endroit fut trouvé, ce sera la colline de Hradčany où se construira en 870 le château des rois de Bohême, qui deviendra celui des empereurs du Saint-Empire romain germanique, des présidents de la Tchécoslovaquie, puis de la République tchèque. Cette légende de la fondation de Prague est rapportée dans la Chronica Boemorum, livre écrit en 1119 par Cosmas de Prague, ecclésiastique, écrivain, historien et chroniqueur.

 

 

 

 

 

Prague 39Même si l’étymologie de Prague vient probablement de l’ancien slave praga, le gué, alors que práh, le seuil, est issu du tchèque moderne, je discerne bien autre chose dans cette légende. Au niveau historique, nous avons en place l’ancienne religion, l’arrivée du patriarcat et l’invasion des tribus slaves. Au niveau symbolique, nous avons l’ancienne religion, une jeune fille, des bœufs, un arbre sacré. Pas étonnant que Prague fut l’une des rares villes d’Europe centrale à posséder une Vierge Noire.

 

 

 

 

Prague 4Prague se christianisa, puis se développa au fil des siècles : sous le règne du roi chrétien Venceslas (devenu le saint patron de la Bohème et de la Moravie), assassiné en 929 par Boleslav, son frère resté païen, puis au XIVe siècle sous le règne de Charles IV qui fit de la ville sa résidence impériale et la capitale du royaume

 

 

 

 

 

Prague 21( en 1378 Prague compte 40 000 habitants), au XVIe sous le règne de Rodolphe II de Habsbourg (protecteur des arts et des sciences et épris d’ésotérisme), où elle devint le foyer de la vie politique, sociale et culturelle de l’Europe centrale, au XVIIIe, où elle s'embellit de nombreux édifices baroques, au XIXe où elle se modernisa.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Prague 8Prague devint en 1918 la capitale du nouvel état, la République tchécoslovaque. Elle prospéra avant d’entrer dans une période trouble débutant avec l’invasion des troupes allemandes d’Hitler en 1939, continuant avec le joug soviétique avant la Révolution de Velours de 1990. En 2000, Prague fut nommée capitale européenne de la Culture.

 

 

 

 

 

Prague 15

La ville attira de tout temps les musiciens, les scientifiques, les alchimistes, les écrivains et les poètes, bref, les chercheurs et les rêveurs, qui souvent ne font qu’un. On y vit séjourner Rabbi Yehouda Loew ben Betzalel et son golem, John Dee et Edward Kelley, Giuseppe Arcimboldo, Tycho Brahe, Johannes Kepler,

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Prague 17Wolfgang Amadeus Mozart, Ludwig van Beethoven, Bedřich Smetana, Antonín Dvořák, Gustav Meyrink, Rainer Maria Rilke, Albert Einstein, Franz Kafka, Miloš Forman, Eva Herzigová ou Adriana Sklenaříková-Karembeu. Pour les deux dernières, c’est juste pour faire plaisir à un ami connaisseur.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Prague 13Prague la bien nommée, un seuil, un gué, un passage qui amène vers d’autres mondes, qu’André Breton surnomma la "capitale magique de la vieille Europe", est mystérieuse à bien des égards. Charles IV, lors de son règne, décida de faire de sa capitale l’image terrestre de la Jérusalem céleste. Les anciens cardo et decumanus, les axes solsticiaux en font partie intégrante, et l’axe est/ouest formé par le passage des reliques de saint Venceslas devint la voie royale.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Prague 56Charles IV remplaça l’ancien pont Judith dont il reste quelques arches par celui qui porte maintenant son nom, le pont Charles, ou Karluv most, et parsema la voie de symboles alchimiques. La première pierre du pont lui-même fut posée en 1357, le 9e jour du 7e mois, à 5h31, ce qui forme le palindrome 135797531, formé des 5 premiers nombres impairs et considéré propice par les astrologues du roi.

 

 

 

Prague 59aAprès le pont, la voie royale se divise. Une branche part en direction du château, sur la droite, symbole de la voie exotérique, l’autre part sur la gauche, vers le pavillon de l’étoile (pavillon de chasse réalisé au milieu du XVIe siècle en forme d'étoile à six branches, figuration de la conception du cosmos de l’époque), symbole de la voie ésotérique.

 

 

 

 

Prague symbole alchimie 2Dans les signes gravés dans la pierre ou peints sur les façades (enseignes qui, jusqu'au XVIIIe siècle, palliaient l'absence de numérotation des maisons), un œil averti pourra discerner la transposition du bestiaire alchimique, allégorie du processus de fabrication de la pierre philosophale,

 

 

 

 

 

Prague 18débutant à la tour Poudrière,traversant Staré město et son horloge astronomique, et terminant à Malá Strana, le quartier du château, résidence privilégiée de l’aristocratie.

 

Prague 14

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Prague 60Et même si la ruelle d’Or est une fable (jamais alchimiste n’y posa ne serait-ce qu’un simple petit creuset), l’endroit dégage une énergie particulière, en oubliant le vilain malappris, le mufle indélicat, le goujat malotru, grossier personnage, rustre malhonnête et fâcheux pignouf que je voue aux Gémonies qui m’y a piqué mon portefeuille.

 

 

 

 

 

Prague 37Non, les alchimistes n’étaient pas si proches du château. Ils ont posé leurs alambics dans le vieux quartier de Josefov. C’est là qu’au XVIe siècle le rabbin Yehuda Loew ben Bezalel, dit le Maharal (acrostiche hébraïque de Morenou HaRav Loew, notre enseignant, le rabbin Loew), ami intime des astronomes Tycho Brahe et Johannes Kepler, fabriqua son golem avec l’argile des rives de la Vltava.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Prague 55Légendes devenues universelles… Au sud du quartier Nové město, au coin de la place Charles (Karlovo náměstí), se dresse un bâtiment gothique qui eut de curieux propriétaires ou locataires. Tout d’abord palais construit pour Nicolas de Troppau, frère illégitime du duc de Bohême Ottokar II Přemyslide, il passa aux mains de son dernier descendant, Venceslas, qui pratiquait les sciences naturelles.

 

 

 

 

Faust 3aSe suivirent Jakub Krucínka, un astrologue dont les fils s’entretuèrent, Edward Kelley l’alchimiste qui l’acheta en 1590, le comte Ferdinand Antonín Mladota de Solopysk, chimiste et métaphysicien, puis son fils Josef Petr, fabriquant d’automates. Tous ces gens contribuèrent à forger la légende du célèbre docteur Faust, qui vendit son âme au diable. D’ailleurs la maison s’appelle maintenant Faustův dům, c’est pas pour rien…

 

 

 

 

 

https://fr.wikipedia.org/wiki/Prague

http://www.routard.com/guide/prague/1821/histoire.htm

http://www.lkral.fr/index.php/visite-de-prague-en-deux-jours

http://www.czech.cz/fr/66869-prague-et-son-histoire

http://www.geo.fr/photos/reportages-geo/republique-tcheque-prague-une-ville-de-legendes-et-sortileges-156186

https://voirenvrai.nantes.archi.fr/?p=1525

http://thierry.jamard.over-blog.com/page/3

http://thierry.jamard.over-blog.com/2016/10/promenades-dans-prague-du-11-au-18-septembre-2013.html

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