12 novembre 2020
Astar (extrait des "Sentinelles")
Il est de ces moments précieux où l’homme se retrouve relié à l’Univers et ne fait plus qu’un avec lui. La sensation éprouvée alors est si grisante, si euphorique, que les plus grands sages essaient de la retrouver par des pratiques plus ou moins ardues et contraignantes. Que de luttes, que d’efforts, que de stratagèmes compliqués et d’acharnement pour obtenir, ne serait-ce qu’un instant, ce sentiment de plénitude absolue, de sérénité, voire d’extase… Mais parfois, pour une âme bien née, point besoin d’artifices : l’osmose est familière.
Astar faisait partie de ces gens-là qui, par un don de la Nature, ne font tout simplement qu’un avec ce qui les entoure, de façon presque anodine. La jeune femme levait les yeux vers le ciel, laissait vagabonder ses pensées et aussitôt était emportée vers les milliers d’astres qui luisaient au firmament et elle se fondait en eux. Recevait-elle alors quelques vérités des cieux ? Ni son frère Ahiram, ni son père Lahad ne sauraient le dire : ils avaient renoncé à la questionner à la suite de ses voyages intérieurs, n’obtenant le plus souvent que des réponses vagues ou incompréhensibles et parfois des remarques acerbes sur l’intrusion de sa famille dans la vie privée de ses pensées profondes.
Crédit photo jc-golvin
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