L’église Notre-Dame de Gorses
Le village de Gorses existe depuis très longtemps. Son nom provient du gaulois « gortia » qui veut dire « haie, enclos ». Il est posé sur une ancienne voie romaine, le reliant à Latronquière.
Le village et son église sont cités dans la charte apocryphe de la fondation de l’abbaye de Figeac par Pépin le Bref en 755 puis dans un cartulaire de l’abbaye de Conques. En 1156, l’église, dédiée à Notre-Dame, fait donc partie des possessions de l’abbaye de Figeac.
A la fin du XIIe siècle, elle aurait été donnée à la commanderie templière fondée à Latronquière, mais certains historiens attribuent à la commanderie une origine hospitalière directe.
Si les templiers étaient bien parmi nous, comme tous les biens leur appartenant l’église de Gorses aurait été donnée aux chevaliers hospitaliers de Saint-Jean.
Quoi qu’il en soit, en 1250 l’église Notre-Dame était dépendante du commandeur de l’ordre des Hospitaliers de Latronquière, lui-même relevant du Grand Prieuré de Saint-Gilles du Gard.
L’église Notre-Dame de Gorses date du XIIe siècle et même si elle a été remaniée au cours des ans elle possède encore de jolis chapiteaux. Il se dégage de l’endroit une certaine harmonie, et la gentillesse de la personne qui m’a ouvert l’église n’y est pas pour rien je pense. L’église a été restaurée avec goût, et l’on s’y sent bien.
Au-dessus de l’ouverture menant à la chapelle nord, dans une niche, se trouve la statue de Notre-Dame de Verdale. C’est celle qui fut sauvée de l’incendie de la chapelle en 1793 par un habitant de Peyrusse.
Il est dit qu’il passa par une fenêtre au péril de sa vie, qu’il prit la statue et qu’il l’emmena dans un bois situé entre les hameaux de Malpuech et Fontbonne. Là, il la posa au creux d’un châtaignier où elle resta pendant le temps de la Révolution. Elle fut transportée en 1800 dans l’église de Gorses.
C’est une Vierge à l’Enfant en bois de hêtre polychromé, d’environ 80 cm de haut. La statue, assez abimée, est datée de la fin du XIVe siècle, peut-être début du XVe. La Vierge debout tient l’Enfant dans ses bras. L’expression de son visage est douce, attendrie. Il ne s’agit pas, bien sûr, de l’antique statue qui devait se trouver à Verdale avant la destruction du sanctuaire, et m’est avis que l’ancienne, hautaine et fière, devait se tenir assise sur une cathèdre, l’enfant dans son giron.