Alès, l'Ermitage
La colline de l'Ermitage n'a aucun rapport géologique avec ses voisines : c'est une partie de la chaine jurassique des Cévennes soulevée et déplacée par les failles (faille des Cévennes) pendant l'ère tertiaire.
Serait-ce pour cette différence qu'elle fut choisie comme lieu sacré par les hommes ?
Les premières traces dans les grottes de l'Ermitage de la culture Néolithique, en - 2 500 (grotte Bonnaud), démontrent que leur utilisation fut aussi funéraire. Puis un sanctuaire celtique occupa le haut de la colline.
Les gaulois Volques Arécomiques construisirent au Ve siècle avant notre ère autour du sanctuaire un oppidum.
L’oppidum, d’un périmètre de 900 mètres environ, avait la forme d’un polygone irrégulier épousant les diverses fluctuations du terrain. Les remparts étaient formés de gros blocs calcaires.
Une citerne, qui existe toujours dans la cour du monastère, fut creusée dans le rocher (sous la fontaine actuelle), et un puits qualifié de « funéraire fut découvert en 1844.
La position stratégique du site entre le monde romain et la Gaule libre, puis la Pax Romana permirent à un village de se développer sur les pentes est, basé sur les échanges commerciaux (présence de nombreuses pièces, de Nîmes, de Marseille, d'Auvergne...).
Les fouilles de 2008 mirent à jour une mosaïque de 36 m² datant de -50. Elle était peut-être posée dans un lieu de culte associé à une divinité dont la statue s'élevait au sommet de la colline. L’oppidum devait être très important car ce type de mosaïque se rencontre habituellement dans des centres politiques urbains majeurs tels que Marseille, Nîmes ou Narbonne.
Le pavement était composé d'une frise de swastika avec carrés pointés, entourant des panneaux décorés d'animaux (aigles et poissons), ainsi qu'une frise de rinceaux (feuilles de vigne), entourant elle-même le panneau central composé de postes (vagues) et de motifs géométriques carrés et triangulaires.
L'ermitage Saint-Julien-des-Causses, dépendance du prieuré de chanoines Augustins de Saint-Germain-de-Montaigu, prit la suite au XIe siècle.
Il était destiné aux moines devenus vieux. Mis à mal durant les guerres de Religion, en 1561, il fut abandonné jusqu'en 1675, date à laquelle un ermite, frère Jean Salomon, vint s'y installer.
En 1718, le frère Esprit Boyer, de l'ordre des Carmes, releva les ruines du monastère et agrandit les bâtiments.
Il fut vendu comme bien national pendant la Révolution et se transforma en résidence d'été.
En 1872, il redevint propriété de l'évêché, fut restauré et consacré à la Vierge Marie qui avait protégé la ville du choléra.
La chapelle prit le nom de Notre-Dame des Mines. En 1874, la statue en fonte, haute de plus de 5 mètres, fut donnée et mise en place par les forges d'Alès.
En 1936, une cloche de bronze baptisée Marie-Jeanne-Joséphine, vint remplacer Marie-Alexandrine.
La chapelle, de plan très simple, ne possède plus de roman que son abside en cul de four et le chœur.
Il existe une crypte, dans laquelle se trouve un ancien puits, mais je n’ai pu y accéder.
http://notredamedesmines.webnode.fr/
http://www.cnrs.fr/inshs/recherche/UMR5140.htm