La chapelle de la Visitation
Les visitandines s’installèrent à Paray-le-Monial en 1626 dans une maison monacale capable de loger une vingtaine de religieuses. Le logement devenant trop petit, elles échangèrent le bâtiment avec les jésuites en 1632. La construction de la chapelle commença en 1633.
Restaurée au XIXe siècle puis en 1965 et en 2003, la chapelle fut rebâtie à partir des structures anciennes. La façade de style néo-roman utilise un vocabulaire iconographique emprunté à l’époque médiévale.
Le tympan s’inspire de celui de Charlieu, représentant la Cène. C’est dans cette chapelle qu’entre 1673 et 1675 le Christ apparut à une religieuse, Marguerite Alacoque.
A droite du chœur, une petite chapelle abrite la châsse de la sainte, contenant un moulage de cire recouvrant ses ossements.
Une petite châsse contenant plusieurs reliques fut transportée en République Démocratique du Congo. Ce fut le début d’un tour du monde. Elle passa en Irlande du Nord, puis aux U.S.A. (Pennsylvanie), Allemagne, Belgique, Espagne, Italie (Basilique Saint-Pierre et chapelle privée du pape Benoit XVI), Australie, et 9 pays d’Amérique Latine.
La première des apparitions eut lieu proche du solstice d’hiver, le 27 décembre. C’est le jour de la Saint-Jean, lui qui, dans l’iconographie chrétienne, repose sur le cœur du Christ. A Marguerite fut dévoilé le mystère du Sacré-Cœur.
La vie de celle qui devint sainte Marguerite-Marie en 1920 marqua la spiritualité chrétienne: le culte du Sacré-Cœur se répandit en France et à l’étranger à partir du récit et des dessins de Marguerite-Marie.
Le cœur, surmonté d’une croix, est enflammé, rayonnant comme un soleil. Il porte la trace du coup de lance de Longinus, et il est entouré de la couronne d’épines. Le message associé à la première apparition fut : " Mon divin Cœur est si passionné d'amour pour les hommes, et pour toi en particulier, que ne pouvant plus contenir en lui-même les flammes de son ardente charité, il faut qu'il les répande par ton moyen". Le cœur de Marguerite-Marie fut alors uni au cœur rayonnant, elle en garda une douleur toute sa vie.
En gardant en mémoire le tableau de Philippe de Champaigne fait en 1650 représentant saint Augustin, et la conception de saint Jean-Eudes qui fait de l’union des cœurs de Jésus et de Marie l’œuvre du Saint-Esprit, attachons nous à la symbolique.
Le cœur du Christ désigne le Christ lui-même, son essence, et par son association à celui de Marie par l’intercession du Saint-Esprit, il mène à la trinité. Le salut ou la sanctification passe par la reconnaissance en chacun des hommes de ce principe. Le cœur, à la fois masculin et féminin l’emporte sur l’intellect. Il éveille dans l’esprit la conscience de la relation personnelle que chacun doit avoir avec le divin, l’étincelle du feu originel que l’on retrouvera en nous. Le culte du cœur sacré est finalement très ancien, et très solaire.
On ne peut parler du Sacré-Cœur de Paray-le-Monial sans évoquer le Hiéron du Val d’Or. Le père jésuite Victor Drevon, délégué aux pèlerinages et aux congrès eucharistiques de Paray rencontra en 1873 le baron Alexis de Sarachaga. Ils créèrent ensemble une association appelée "Société du Règne Social de Jésus-Christ" ou "Institut des Fastes Eucharistiques" ou "Hiéron du Val d'Or". Ils la qualifièrent de franc-maçonnerie chrétienne du Grand-Occident, en opposition totale avec la franc-maçonnerie. Hieron est tiré du grec hierós, sacré, qui donne l’idée d’une enceinte consacrée à la divinité.
« Pour le baron Alexis de Sarachaga, le catholicisme accomplissait toutes les traditions religieuses antérieures de l'humanité et Paray-le-Monial se trouvait être le centre de la gaule druidique et donc les apparitions du Sacré-Cœur au XVIIe siècle étaient logiques parce qu'elles reprenaient un lieu déjà sanctifié dans une religion antérieure. Il s'agissait d'une filiation d'initiés avec une transmission de culte à culte. Avec cette filiation, le baron Alexis de Sarachaga laissait de côté tout l'arrière-plan juif de la religion chrétienne pour la remplacer par une tradition occidentale qui lui paraissait plus respectable » Alain Rauwel
Le Hiéron reprenait cet ancien culte solaire du cœur sacré en l’appliquant au Christ non plus souffrant en croix mais au Christ Verseau, déversant son Amour et donnant aux hommes la possibilité de prendre « conscience ».
http://www.paraylemonial.fr/d%C3%A9couvrir-paray/patrimoine/la-chapelle-de-la-visitation.html
http://www.narthex.fr/blogs/abbaye-de-cluny-910-2010/paray-le-monial