Notre-Dame de Romay
La tradition attribue vers 960 la construction de la chapelle de Vallauris, le Val d’Or, à saint Mayeul, quatrième abbé de Cluny. Une première légende remonte à cette période, où des bœufs, sans guide, auraient transporté les pierres de la carrière proche nécessaires à l’édification des sanctuaires de Paray et de Romay. Mais les légendes fondatrices remontent à bien plus loin.
Romay est un toponyme d’origine gauloise. Les druides se retrouvaient autour de la source sacrée, qui possédait des vertus guérisseuses, notamment pour retrouver la vue (faire confiance aux anciens pour laisser des indices : la vue peut être prise comme un sens physique, mais... la lumière peut être intérieure).
L’endroit était dédié à la grande déesse, maitresse des eaux. A la période gallo-romaine, Isis prit la place. Puis vint le christianisme et la chapelle fut dédiée à la Vierge. Elle prit le titre de « chapelle à répit » : les enfants mort-nés revenaient à la vie le temps de leur baptême.
«Six cents ans après le déluge, si l’on en croit la Tradition, un formidable incendie, relaté d’ailleurs par Diodore de Sicile, ravagea l’Ibérie et la Celtique. Epouvantés, les populations du Val d’Or implorèrent, dit-on, la Vierge qui devait enfanter et promirent de lui élever une pierre de témoignage. Le Val d’Or fut épargné et ce serait dans cette pierre de témoignage que, bien des siècles plus tard, l’image de Notre-Dame de Romay aurait été taillée».
Notre-Dame de Romay, qui possède les attributs d’une vierge noire, n’en resta pas à ces miracles. Les Huguenots approchant, elle fut enterrée. Retrouvée grâce à des bœufs qui grattaient la terre, elle fut emmenée par les jésuites dans la chapelle de leur collège : elle retourna toute seule deux fois à Romay. Elle fut sauvée par une jeune fille et son frère lors de la révolution : Catherine Rouiller la plaça dans une niche cachée seulement par les rideaux de son lit. La chambre fut fouillée de fond en comble, mais personne ne souleva les rideaux.
Le dernier miracle remonte à 1807 lorsque François Lécué, couvreur de son état, vit une vive lumière à l’intérieur du sanctuaire. Ses deux compagnons pressèrent le pas, mais lui, plus courageux, s’approcha de la porte fermée. Les deux autres le rejoignirent et c’est alors qu’ils entendirent une voix commandant à François de mettre son âme en ordre puisqu’il allait mourir le lendemain à 19h.
Il fit ce que lui demandait la voix, se réconciliant avec un ennemi, réglant ses affaires, demandant l’extrême onction et la bénédiction de sa famille. Effectivement, à 19 heures précise, il mourut. L'évènement attesté fit beaucoup de bruit, et provoqua une communication médicale à l'académie de Macon.
Un mur, couvert d’ex-voto, témoigne encore de l’action guérisseuse de l’endroit.
A l’heure actuelle, la source est recouverte d’une très moche grotte pseudo-lourdesque.
Mais l’eau est toujours là, qui part à l’arrière abreuver un bassin où quelques poissons doivent profiter de ses bienfaits.
Les murs de la nef de la chapelle, où se trouvent encore des fenêtres romanes murées, datent du XIe siècle.
Le chœur fut repris au XIVe siècle, et fut agrémenté d’une fenêtre ogivale gothique.
La façade fut reprise au XIXe siècle, intégrant au-dessus de la porte d’entrée une niche gothique contenant une statue de la Vierge. La chapelle Sainte-Anne construite en 1723 sur le côté sud, les deux aiguilles gothiques à clochetons et la croix du fronton furent détruites à cette époque.
La statue de la Vierge, représentée débout portant l’enfant sur le bras droit, date du XIe siècle. Même si elle n’est pas en majesté, elle porte les couleurs traditionnelles des vierges noires, le rouge et le vert. Le couronnement de la statue fut accordé par le pape Léon XIII le 17 juillet 1896.
Abbé François Cucherat, « Romay et Sancenay ou les traditions et les monuments du culte de la Vierge », 1853
http://paroisse-paray.fr/bienvenue/notre-paroisse/volesvres/
http://www.paraylemonial.fr/d%C3%A9couvrir-paray/patrimoine/la-chapelle-de-romay.html