Le Vernet-Sainte-Marguerite
Pour plus de compréhension, aller lire le reportage sur la provenance géologique des sources. Situé à 4 km de Saint-Nectaire, le site du Vernet-Sainte-Marguerite fut occupé depuis longtemps par les hommes. On y retrouve des vestiges datant du néolithique, comme la table mégalithique dite « l’autel des druides » de Suc, ou les restes d’un fanum, sanctuaire rural gallo-romain sur le plateau de Rajat.
C’était un temple carré de 4,40 mètres de côté, accompagné d’une construction rectangulaire de 4 sur 3 mètres, le tout entouré d’un péribole en pierres basaltiques (enceinte sacrée autour des temples anciens).
Les objets retrouvés datent du Ier siècle avant notre ère jusqu’au IVe siècle. Plusieurs divinités y étaient adorées : une statuette en bronze d’Harpocrate et une déesse-mère avec deux nourrissons, une Vénus font partie du trésor retrouvé,
ainsi qu’une tablette en bronze avec une inscription non déchiffrée à ce jour.
"Harpocrate dans la mythologie égyptienne désigne Horus, fils d'Isis et d'Osiris. Ce nom n'est qu'une forme hellénisée des mots égyptiens « Har-pokhrat », qui signifient « Horus l'enfant ». Il devient, dans la mythologie grecque, le dieu du soleil levant et du silence mystique. Dans les images proprement gréco-romaines, le dieu porte sur le front une fleur de lotus.
Il est généralement nu ; parfois il a des ailes derrière le dos. Un carquois rappelle ses attributions de divinité solaire identifiée avec Apollon. Par suite du rapport que sa destinée présente avec celle du Dionysos des Mystères, il a le front ceint d'une couronne de lierre ; sa main gauche tient une corne d'abondance, symbole de la fécondité de la nature."
Difficile de ne pas voir dans l’association Déesse-Mère-Vénus et Horus-Apollon le signe d’un haut-lieu.
Plus tard, au moyen-âge, Le Vernet-Sainte-Marguerite devint un fief dépendant du duché de Saint-Nectaire, ayant sa foire annuelle à partir du XVIe siècle. Au XVIIe siècle, la source Sainte-Marguerite était déjà renommée.
La légende raconte qu’un cultivateur ayant trouvé une statue de la sainte en travaillant la terre, aurait creusé plus profondément et découvert la source. Il est dit qu’elle guérit beaucoup de paralytiques. La statue a disparu... Remplacée par une Vierge.
En fait les eaux sortent naturellement à l’air libre. Le nom de Marguerite ne serait pas lié à la sainte, mais dériverait de deux termes celtiques, « Mar/Marg », hauteur et « Ritum/Ritos», gué, ce qui a donné « Margaritum », le gué de la hauteur.
Certains auteurs voient en ce lieu une ancienne station thermale à vocation religieuse et guérisseuse, où les mères conduisaient leurs enfants pour les problèmes intestinaux et digestifs.
La chapelle au toit de lauzes fut construite en 1686 par le curé Croslier et fut dédiée à sainte Marguerite. Un pèlerinage y fut institué.
C’est une eau froide, claire, riche en gaz carbonique et peu minéralisée. Elle contient de l’hydroxyde de lithium, ou lithine, qui se présente habituellement sous la forme d'un cristal blanc hygroscopique (qui a tendance à absorber l'humidité de l'air). Il est soluble dans l'eau et est utilisé dans la synthèse de polymères.
L’endroit se présente comme une source guérisseuse banale. Mais en fait… elle ne l’est pas. Du tout. Elle est bien plus que ça.
Il suffit de se positionner dans un endroit bien précis, d’entrer en harmonie avec le lieu, et la petite source révèle toute ses qualités.
Frédéric Surmely, « Les sources minérales oubliées du Massif Central » aux éditions de la Montmarie
Jean-Robert Maréchal, "Les saints qui guérissent en auvergne", aux éditions Ouest-France
http://jean.dif.free.fr/Chatover/Extra/Boudal.html
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/galia_0016-4119_1963_num_21_2_2389