La chapelle Saint-Léon IX d'Eguisheim
Elle fut construite par Mgr Pierre-Paul Stumpf, évêque de Strasbourg et natif d’Eguisheim, entre 1888 et 1894, dans l'enceinte octogonale et sur les fondations de l’ancien donjon du château.
Dédiée au pape Léon IX, dont la statue se dresse sur la façade, elle fut édifiée en grès rose des Vosges dans le style néo-roman.
Les peintures intérieures furent exécutées dans le style du XI ème siècle (mais assez baroques quand même…) et furent achevées en 1897.
Les sept médaillons de la voûte représentent sept scènes de la vie de Léon IX.
La chapelle et le château attenant furent acquis en 1972 par la commune qui décida une restauration de la peinture intérieure.
Un reliquaire, d’après la légende, pourrait contenir une partie du crâne de Saint Léon. Ces reliques furent auparavant exposées à l'abbaye de Lucelle, fondée en 1123, qui les avait reçues de Rome. Pendant la Révolution, les reliques furent transférées à l'église de Bouxwiller dans le Sundgau. En 1869, elles furent reconnues comme vraies reliques. En 1880, le curé Andlauer d'Eguisheim obtint l'autorisation de l'évêque de Strasbourg qu’une partie du crâne soit transportée à Eguisheim. A la fête de saint Léon en 1881, la châsse fut exposée pour la première fois au public.
La légende de Léon IX
Durant sa jeunesse, alors qu'il dormait, un accident survint. Il fut mordu par une bête venimeuse au visage. Il tomba malade au point qu'on désespéra de le voir jamais récupérer la santé. Mais, nous dit le chroniqueur de sa vie, Wibert, "le doux Jésus, qui toujours vient au secours des situations désespérées, donna bientôt à ses parents l'assurance de sa pleine guérison et se souvint de l'Eglise qu'il devait restaurer grâce à lui". En effet, Brunon eût une vision deux mois après son accident lorsqu'il était au plus mal.
"Un jour enfin, alors qu'il reposait sur le dos tout éveillé, il lui sembla voir une échelle lumineuse s'élever de son lit, traverser la fenêtre qui lui faisait face, et atteindre le ciel. Un vieillard en habit monastique, d'un éclat éblouissant et d'une blancheur de cheveux vénérable, en descendit, portant dans la main droite une croix resplendissante au bout d'une longue hampe. Lorsqu'il vint près du malade, il tint l'échelle de la main gauche et, de la main droite, apposa d'abord la croix sur ses lèvres, puis en marqua ses plaies et ramena derrière l'oreille tout le pus que le venin avait produit; s'en retournant bientôt comme il était venu, il le laissa sur la voie de la guérison".
Quelques temps après, l'abcès creva et il guérit de l'empoisonnement. Aujourd'hui encore, ajoute Wibert, "il affirme qu'au cours de cette extase, il avait immédiatement identifié à son visage et à son habit, le bienheureux Père des moines, Benoît, dont l'éclat dépasse celui de la lumière." Plus tard, malade durant toute une année, il dut cette fois sa guérison à saint Blaise.