La cathédrale Saint-Bénigne de Dijon, la crypte
Au départ se trouvait l’ancien martyrium, une chapelle, l’église basse et la rotonde.
On arrive dans la crypte par un escalier débouchant dans l’une des absidioles en cul-de-four de l’église inférieure.
Dans le chœur de l’église basse, un hémicycle de 6 colonnes servant de déambulatoire abrite les restes du tombeau de saint Bénigne.
La base du sarcophage repose au fond d’une fosse rectangulaire encadrée de 4 colonnes rondes supportant une voûte en plein cintre.
L’énergie qui émane de ce lieu est incroyablement forte. Est-ce dû à celui qui se trouvait dans ce tombeau, ou à l’emplacement choisi, ou bien encore à l’égrégore formé par les pèlerins depuis de si nombreuses années ? Sûrement à un peu des trois.
Ce qui se passe dans la partie suivante n’est pas mal non plus : l’étage inférieur de l’ancienne rotonde. Les rotondes étaient destinées à protéger le corps d’un illustre personnage, et reprenaient l’architecture de monuments plus anciens, comme les Martyria (crypte où reposent les corps des saints) ou encore le Dôme du Rocher ou le Saint-Sépulcre (tombeau du Christ) fait au IV ème siècle à Jérusalem.
Dès lors, nous sommes en lien direct avec un symbolisme subtil. La rotonde (17 m de diamètre et flanquée de deux tours au nord et au sud), construite entre 1001 et 1003 par Guillaume Volpiano, était formée de trois niveaux, respectivement dédiés à Jean-Baptiste, à la Vierge puis à la Trinité.
Elle était divisée en 3 cercles concentriques par des colonnes : 8 colonnes délimitaient le cercle ou réduit central, 16 le premier déambulatoire voûté d'un berceau, 24 le second déambulatoire couvert de voûtes d'arêtes.
Le réduit ou lanternon ou opaïon central, dans les deux étages inférieurs, était à ciel ouvert et s'appelait le Trou Saint Bénigne. La partie supérieure était recouverte d'une coupole percée par une lunette centrale.
Deux des chapiteaux sculptés d’époque préromane représentent des orants (comme dans la crypte de l’église de Cruas). Tous n’ont pas été finis, peut-être par manque de temps, afin d’accélérer la construction des étages supérieurs.
Je sais pas vous, mais pour moi, il y a bien plus qu'un simple orant. Je trouve à ce chapiteau des airs de vulve...
Si l’ensemble avait été réalisé, les orants, répartis sur les deux rangs de colonnes se trouveraient au nombre de 24, évoquant les vieillards de l’apocalypse. On peut imaginer l’effet produit par ces 48 mains s’élevant en direction de l’ouverture du lanternon, passant par l’intermédiaire de la Vierge puis de la Trinité avant de rejoindre le ciel…
D’autres chapiteaux carolingiens présentent des entrelacs, des palmettes, des scènes animées.
Les autres chapiteaux, romans, présentent eux aussi bien des mystères.
Vers l’est s’ouvre un passage voûté d'arêtes qui pourrait être un vestige des constructions carolingiennes. Il mène à l’ancienne chapelle funéraire du VI ème siècle, située à l’origine au niveau du sol mais qui fut au fil du temps enterrée par les remblais.
Abri du sépulcre de saint Bénigne
et de tombeaux nombreux naguère rangés autour.
Ici Dijon et la chrétienté
ont vénéré dévotement
les reliques du prêtre martyr et celles de :
saint Jacques, évêque de Toul
saint Eustache, 1er abbé du monastère
sainte Paschasie, vierge dijonnaise.
Ici les hommages populaires
ont entouré pieusement
les tombes des
saints époux Hilaire et Quiète
la vierge Floride
les saints abbés Tranquille et Bertillon
les pontifes Isaac, Argrimus, Garnier 1er
évêque de Langres
une sainte portant le nom de Radegonde
la vénérable Alette, mère de saint Bernard.
Sur ce sol imprégné de la vertu des cendres
si longtemps gardées,
foulé mille ans et plus par les masses croyantes
le chrétien s'émeut, s'agenouille et prie.