La collégiale Notre-Dame de Beaune, la tapisserie
Les tapisseries de Beaune, dites "à mille fleurs", sont tissées en laine et en soie.
Les patrons en furent commandés à Pierre Spicre par le cardinal Jean Rollin en 1474. Il les peignit à la détrempe sur toile, d'après les récits apocryphes de la légende dorée de Jacques de Voragine, recueil de la vie des saints paru en 1260.
Elles ne furent offerte au chapitre de Beaune qu'en 1500. La tapisserie, se trouvant dans le chœur, est donc une illustration littérale de l'histoire de la Vierge, en dix-neuf tableaux, présentés sous des arcades.
Elle commence par le baiser d'Anne et de Joachim (conception de Marie très prude), sa naissance, sa présentation au temple, ses prières,
et le choix du fiancé, indiqué par son bâton qui fleurit.
Puis le deuxième panneau montre son mariage, l'arrivée chez Joseph, l'annonciation, puis une scène montrant le donateur.
Le troisième montre la visitation, la nativité, la circoncision.
Le quatrième l'adoration des mages, la purification, la fuite en Égypte, le massacre des saints innocents.
Le cinquième le message de l'ange annonçant qu'ils peuvent revenir d'Égypte, la dormition, le couronnement de Marie, puis un portrait et les armoiries du donateur.
Ces tapisseries monumentales (1m90 de haut sur 6m de large en tout) constituent un témoignage essentiel de l'art du XV ème siècle. Elles ont aussi attiré l'attention des ufologues qui voient, deux fois, la représentation d'un OVNI dans le ciel derrière les personnages.
D'après la tradition beaunoise, ce n'est que la représentation du chapeau du cardinal Jean Rolin, le commanditaire, évincé lors de l'annexion de la Bourgogne par Louis XI. A chacun ses rêves.... Je préfère les petits hommes verts.