Olympie, les rituels
Le culte exigeait un grand nombre de prêtres. Chaque temple en avait un ou plusieurs et tout un personnel. Au sommet étaient les trois grands prêtres ou théocoles, et leurs assistants, les trois spondophores, gardiens des traités et du droit olympique, qui allaient de ville en ville convoquer les cités helléniques à assister aux jeux. Ensuite venaient les devins qui dirigeaient l'oracle. Ils jouirent en Grèce d'une immense autorité pendant mille ans. Cités, rois, chefs d'armée en appelaient auprès d'eux et les retenaient à prix d'or. Un devin assistait à chaque sacrifice offert à Olympie. L'oracle d'Olympie était en relations suivies avec celui de Delphes.
Tous se recrutaient dans trois familles d'Elide : les Iamides, les Klytiades, les Telliades. Le culte lui-même était très compliqué et tous les détails en étaient révus et réglés avec un soin minutieux. Outre les sacrifices des pèlerins, d'autres, en nombre considérable, étaient obligatoires; il y avait des cérémonies quinquennales, annuelles, mensuelles, quotidiennes. Les deux plus grandes fêtes étaient celles de Zeus et de Héra, qui revenaient tous les cinq ans et dont l'une était la fête des hommes, l'autre la fête des femmes.
Le rituel de la flamme
L’origine divine du feu en fait un élément sacré et les Grecs faisaient brûler un feu en permanence devant les principaux temples. La pureté de ce feu était garantie par la technique d’allumage : la flamme était obtenue par les rayons du soleil.
Captés au centre d’un récipient appelé skaphia, l’ancêtre du miroir parabolique utilisé aujourd’hui pour l’allumage de la flamme olympique, les rayons provoquent une chaleur intense qui permet l’obtention d’une flamme.
Au sanctuaire d’Olympie, une flamme brûlait en permanence sur l’autel de la déesse Hestia situé dans le Prytanée (bâtiment utilisé pour les grands banquets offerts aux athlètes à la fin des Jeux). Obtenu également par la chaleur des rayons solaires, ce feu servait à allumer les autres feux du sanctuaire. De tels feux étaient allumés sur les autels de Zeus et d’Héra, situés devant leur temple. En l’honneur des dieux, des sacrifices d’animaux avaient lieu au même endroit. Aujourd’hui il ne reste plus aucune trace des autels, mais la cérémonie actuelle d’allumage de la flamme olympique devant le temple d’Héra rappelle ces faits.
Les jeux étaient toujours rattachés à un culte et la célébration de la fête olympique était d'abord une cérémonie religieuse : on partait du temple et l'on revenait vers le temple pour consacrer sa couronne, on accomplissait des sacrifices qui aboutissaient à des banquets qui avaient eux aussi, toujours, un caractère religieux.
Les Éléens accomplissaient régulièrement des rites en l'honneur de Pélops, Héra et Zeus, soit à l'extérieur sur les autels de Zeus ou d'Héra, soit à l'intérieur du prytanée. Les offrandes habituelles prenaient la forme de libations (vin versé sur l'autel), de dépôt de rameaux d'olivier (plante de Zeus), et de galettes et les prières étaient chantées.
Les Grecs affirmèrent pendant longtemps dans les épreuves olympiques un idéal "aristocratique" de la pratique sportive : la victoire tant espérée dans le concours n'était pas le seul but de l'épreuve, et cette victoire n'avait pas de sens si elle n'était pas obtenue selon des règles très précises, règles d'hygiène d'abord, mais aussi règles morales.
De plus, les jeux exprimaient le goût des Grecs pour le Beau. Les jeux exaltaient la beauté des corps, liée nécessairement pour les anciens à la beauté morale, la beauté des gestes, et, au delà, un goût pour tout ce qu'il y a de beau, puisque les jeux gymniques étaient toujours accompagnés d'autres concours, musicaux et littéraires. Il pouvait s'agir de chant choral, ou de musique instrumentale, et de nombreux écrivains vinrent aux jeux faire connaître leur œuvre. Le plus célèbre fut sans doute Hérodote.
Nos connaissances des rites accomplis à Olympie sont dues essentiellement à Pausanias, qui écrivit au IIème siècle.