Eglise de la Nativité de Saint-Jean-Baptiste de Ternand
Le
site de Ternand, promontoire rocheux barrant la vallée de l'Azergues,
fut occupé dès le néolithique : on y a retrouvé plusieurs silexs
taillés. Les Celtes donnèrent son nom au village, l'appelant "Ter nan",
"ter" signifiant trois et "nan" ruisseau. Puis les romains s'y
installèrent, comprenant l'intérêt stratégique du lieu. Il fut même
occupé par les arabes pendant la première moitié du VIIIème siècle. Au
Xème siècle, les bénédictins y fondèrent un prieuré. Au XIIème siècle,
Ternand devint propriété des archevêques de Lyon qui en firent une place
forte.
En
1190, pour contrarier les projets de Guichard IV, sire de Beaujeu, Jean
de Bellesmains (1182-1193), archevêque de Lyon, fit élever un mur
d'enceinte autour de la cité. Il la transforma ainsi en une véritable
forteresse qui verrouillait l'accès de la vallée, considéré comme vital
pour la ville de Lyon. Du château médiéval, il ne reste plus que des
vestiges, transformés à présent en jardin public.
En
1210, Renaud de Forez (1199-1226), successeur de Jean, bâtit un
puissant donjon. Du haut de ses 31 mètres d'origine (il n'en fait plus
que 17), on pouvait surveiller tous les environs et prévenir en cas
d'attaque. Cela n'a pas empêché les troupes huguenotes du baron des
Adrets d'envahir et de détruire une partie du village en 1562. Un
pont-levis situé entre le donjon et le château donnait l'accès à la
cité.
L'église romane datant du XIIème siècle fut implantée au cœur du village. La nef date de 1682.
Au
dessus de l'entrée principale, on peut lire "Seigneur, j'ai aimé la
décoration de votre maison" et Que si quelqu'un profane le temple de
Dieu, Dieu le fera périr". 
Sur
la droite se trouve une galonnière du XVème siècle (porche donnant
accès à l'intérieur de l'église, servant autrefois aux funérailles des
pauvres), typique des églises beaujolaises avec un toit de tuiles
creuses reposant sur des colonnes de pierre.
Sous
le chœur aux chapiteaux carolingiens du XIème siècle, la crypte
Saint-Benoît, sépulture gallo-romaine à l'origine, décorée sur toute sa
surface de peintures à la détrempe d'époque carolingienne, fut
découverte en 1948. Par mesure de protection, elles ne sont visibles que
lors des journées du patrimoine.
"Les
murs et la voûte de la crypte étaient entièrement peints, mais le décor
a perdu beaucoup d'éléments et l'état sanitaire n'est pas stabilisé.
Le
décor de la voûte représente sur toute sa surface le Christ en Majesté
dans une mandorle, vêtu d'une tunique blanche et beige. Cette scène est
complété sur le côté sud par des anges musiciens (à gauche, jouant de la
trompette, et à droite, d'une harpe), entre ces deux anges, un
séraphin. Aux quatre angles de la voûte, dans des médaillons, les quatre
évangélistes. Seul Mathieu, au sud-ouest est identifiable. Il présente
l'évangile ouvert sur sa poitrine et regarde vers la droite.
Au
registre inférieur, du côté sud, on distingue un âne et un bœuf
entourant un enfant emmailloté et la Vierge au premier plan : il s'agit
de la Nativité. A côté de cette scène, on aperçoit une série d'apôtres.
Sur le côté nord, on observe une composition identique ; la Fuite en
Égypte et une autre série d'apôtres. Aux extrémités, du côté ouest, une
Vierge voilée, en buste, dans un demi-cercle, tenant une olive et un
rameau d'olivier. De la même manière, sur le côté est, un ange dans un
demi-cercle.
De
part et d'autre de l'entrée, à l'ouest, deux apôtres dont un tient un
livre surmonté de deux personnages, à mi-épaule; En face, la même
composition et au-dessus de la porte un personnage dans un demi-cercle.
Dans l'embrasement de la baie est, à gauche, saint Grégoire le Grand,
nimbé, avec la colombe de l'Esprit Saint, et un clerc avec un livre sous
des arcs en mitre supportés par des colonnes."
Les photos d'intérieur sont tirées du site :
http://www.edelo.net/roman/images/rhone/ternand/photos.htm
http://www.ternandmedieval.com/index_bis.htm


